Fluoglacial - Tendances Négatives

Icing People



BORGHESIA - Clones

Pour fêter la mort de Tito, Borghesia se forme à Ljubljana en 1982. Contrairement à leurs compatriotes yougoslaves, euh non slovènes, de Laibach, le groupe ne joue pas du tout d'EBM totalitaire à ses débuts, mais un mélange de funk blanc et d'electro ambiant. Ce deuxième album, jadis publié par Galerija ŠKUC Izdaja en 1984 est réédité par le label californien (oui, oui) DARK ENTRIES. Aurait-il quelque chose à voir avec le label hollandais créé 15 ans plus tard ? La modernité de leur son pourrait le faire croire. 11 titres qui commencent à fond (Pier 46) mais qui se perdent un peu trop dans les pensées atmosphériques dirigées vers des histoires d'amour secrètes et homosexuelles.

BORGHESIA - Pier 46

To celebrate Tito's death, Borghesia formed in Ljubljana in 1982. Unlike their fellow Yugoslav mates, uh no, Slovenian, Laibach, in the beginning the band didn't play totalitarian EBM at all, but a mixture of white funk and ambient electronics. This second album, formerly published by Galerija ŠKUC Izdaja in 1984 is reissued by the Californian (oh yeah) label DARK ENTRIES. Could 'Clones' have something to do with the Dutch label created 15 years later ? The modernity of their sound might suggest. 11 tracks that start madly (Pier 46) but lost a little led by atmospheric thoughts of secret and homosexual love stories.

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Theme for Alienation


GOD BLESS AMERICA (2011)



Bobcath Goldwaith est un acteur comique américain qui s'est fait connaître grâce au rôle de Zed qu'il incarnait dans les Police Academy. Après avoir joué dans plusieurs demi-classiques des années 80 (One Crazy Summer, Tapeheads, Scrooged), il passe la décennie suivante à la télé. Sans doute un peu déçu par l'accueil de son Shakes The Clown en 1991 (les enfants n'aiment pas les clowns alcooliques), il attend 15 ans pour se remettre derrière la caméra, et depuis World's Greatest Dad, il semble retrouver le chemin du succès. Ce film ne m'aide pas trop à comprendre comment. Avec ses références à Network ou Natural Born Killers, ça aurait pu marcher, mais son discours trop facile et faussement engagé (une simple farce aurait mieux fait l'affaire) ainsi que l'aura indé qui plane autour n'apporte aucun regard neuf sur la société.



Cette "dénonciation colorée de la société américaine" joue dans la surenchère non-stop, à la manière du dernier Todd Solondz, et ne vole finalement pas très haut, moins haut que le bébé que Joel Murray explose dans la première scène du film, qui aurait pu être signé Rodriguez ou Tarantino. Frank en a ras le cul de sa vie, et on peut le comprendre. D'autant que la bonhommie de Joel Murray, frère de Bill Murray en un peu plus gros, donne tout de suite envie d'être dans son camp. C'est plus fort que lui, il ne peut s'empêcher de regarder la télé (réalité ou pas) et en vient à avoir des envies de faire souffrir les gens à l'écran, tout le monde a déjà vécu ça. Frank ne veut pas envoyer PIG par sms pour avoir la sonnerie cochon péteur. Contrairement à Michael Douglas dans "Falling Down", aliéné par le système, décidé, habité, le duo vengeur va ici cruellement manquer de saveur (couilles ?). Frank va pourtant se débarrasser des gens qui l'emmerdent, indirectement ou directement, en s'encombrant de Roxy...



Roxy est une ado "qui s'en fout de crever". Frank la rencontre à la sortie d'un lycée, où il remplit son premier contrat avec Dieu: tuer l'infernale gosse de riche d'une émission qu'il a l'habitude de regarder. Si les monologues politiquement incorrects de Frank frôlaient le placement de slogans, emmagasinés depuis plusieurs années dans le carnet de Goldwaith, là ça empire. Quand Roxy lui apprend façon Wikipedia que Alice Cooper a inventé le rock et que le reste est pédé, même si l'on peut être que ok de voir Bowie taclé, la scène frise le ridicule. J'ai oublié de préciser que Frank, seul et divorcé, venait de perdre son emploi, que sa fille ne voulait plus le voir avant qu'il lui offre un smartphone et qu'on venait de lui diagnostiquer un cancer (évident non ?). Alors qu'est-ce qu'il en a à foutre d'Alice Cooper, franchement.



En fait, le film ne se veut pas crédible, même s'il possède un bon potentiel de départ. On le suit jusqu'à la salle de cinéma, où des jeunes qui ne respectent pas le silence se font flingués pendant la séance. Le tournant road-movie entre violence et émotion, on tire par la fenêtre sur les vilains manifestants extrémistes ou sur un présentateur de télé anti-féministe, ramène vite le film dans le politiquement correct et le déjà-vu. Tara Lynne Barr me rappelle en plus une version miniature de Florence Foresti, dur. Pour résumer, 3 ou 4 courts métrages auraient mieux fonctionné qu'un long métrage foireux. Le finish sur le plateau télé de American Superstar, fil rouge du scénario, ne fait même plus marrer, à l'image du rire en diagonal de Murray. L'apprenti-chanteur moqué par le world wide web et le jury de l'émission va casser les oreilles des téléspectateurs une dernière fois avant que Frank & Roxy l'allument, lui et le public. Ils meurent ensuite en martyrs dans la quête d'un monde moins médiocre. Ce n'est malheureusement ni Ted ni Bobcat qui vont nous en sortir.

La culture comme moyen



« Martin veut une carrière, pas une culture. Il se trouve que, dans son cas, la culture est un tremplin. S'il voulait être chimiste, ça ne lui servirait à rien. [...] Et pourquoi veut-il écrire? poursuivit-il. Parce qu'il ne roule pas sur l'or. Toi, pourquoi est ce que tu te farcis la tête de saxon et de culture générale? Parce que tu n'as pas besoin de faire ton chemin dans le monde. Ton père s'en occupe. Il t'achète des robes et tout ce qu'il te faut. A quoi nous sert notre éducation, la tienne, la mienne, celle d'Arthur et de Norman? On marine dans la culture générale et, si nos papas faisaient faillite aujourd'hui, on serait recalés demain à tous nos examens. »

"Martin's after career, not culture. It just happens that culture, in his case, is incidental to career. If he wanted to be a chemist, culture would be unnecessary." [...] "And why does Martin want to write?" he went on. "Because he isn't rolling in wealth. Why do you fill your head with Saxon and general culture? Because you don't have to make your way in the world. Your father sees to that. He buys your clothes for you, and all the rest. What rotten good is our education, yours and mine and Arthur's and Norman's? We're soaked in general culture, and if our daddies went broke to-day, we'd be falling down to- morrow on teachers' examinations."

Martin Eden, Jack London, 1909.
(Picture: Un Borghese Piccolo Piccolo, 1977)

Riot Against Rock !


La civilisation du plaisir aura bientôt disparu !


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LE 13



COBRA jouera à Paris samedi, pour fêter le retour en France de KICKBACK. Ils seront tous deux accompagnés de YUSSUF JERUSALEM, une affiche à trois fourches, épicée, et marquée du sceau Fluoglacial. Vous pouvez d'ailleurs gagner 2 fois 1 place pour le concert en répondant à la question suivante :

Quel est le médicament préféré de Cobra ?

La première et ultime interview du groupe est disponible en cliquant sur le flyer ci-dessus (ou bien ici si vous souffrez des yeux).

Amitiés Aumistes.

Mise à jour du 12 octobre: Le concours est terminé, la réponse était:



Has the edge gone dull ?




On dirait que non !





"That straight edge collegiate look was just as codified, specific, thought out, and detail orientated, as any Mod ensemble Steve Marriott and Paul Weller ever slaved to get perfect."




Education Francaise ?



On n'a jamais autant lu et entendu cette putain d'expression de "jeunes gens modernes" depuis cet été et le soi-disant renouveau de la scène française (couplé au documentaire d'Entrisme qui porte le même nom pour brouiller les pistes). Lescop fait la couverture partout, les gens redécouvrent La Femme, des collectifs portent le nom de "Nouvelle New Wave", la fièvre touche même Nice ou Biarritz, et ce malgré la grosse panne d'inspiration ambiante. Il n'y a plus aucune frontière entre 'underground' et mainstream, tout est pop. La preuve avec cette compilation qui sortira chez Sony le 5 novembre prochain, son titre: "Éducation Française". Un réel plaisir de découvrir les nouvelles têtes chantantes de notre beau pays, et tous ces clips conceptuels au filtre jauni. Merci, vous nous avez bien fait marrer ! (avec la participation de The Kid Alone)

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L'inhumaine machine éditoriale



« ... était toujours aussi implacable. Il jetait ses manuscrits dans la boîte aux lettres avec des timbres pour la réponse et, irrémédiablement, trois semaines ou un mois plus tard, le facteur montait les marches pour lui retourner son courrier. Non, décidément, il ne pouvait y avoir aucun être de chair et de sang à l'autre bout de la chaîne. Il n'y avait que des rouages, des engrenages et des burettes d'huile actionnés par des automates. Il était parfois si désespéré qu'il doutait de l'existence des rédacteurs en général. Puisque aucun d'eux ne lui avait donné signe de vie, il se demandait réellement si le métier de rédacteur n'était pas un mythe fabriqué de toutes pièces et savamment entretenu par les garçons de courses, les typographes et les imprimeurs. »

The inhuman editorial machine ran smoothly as ever. He folded the stamps in with his manuscript, dropped it into the letter-box, and from three weeks to a month afterward the postman came up the steps and handed him the manuscript. Surely there were no live, warm editors at the other end. It was all wheels and cogs and oil-cups — a clever mechanism operated by automatons. He reached stages of despair wherein he doubted if editors existed at all. He had never received a sign of the existence of one, and from absence of judgment in rejecting all he wrote it seemed plausible that editors were myths, manufactured and maintained by office boys, typesetters, and pressmen.

Martin Eden, Jack London, 1909.

(Picture: Cédric Vincent, 2007)