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David Cronenberg (1966-1986) : Tous les Canadiens sont fous

Je vous épargne une biographie redondante puisque vous pouvez la trouver partout ailleurs pour aller directement à l’essence. Fin des années 60, Creedence Clearwater Revival sort 50 albums et le jeune David, alors âgé de 23 ans, sort ses 2 premiers courts métrages (TRANSFER (1966), FROM THE DRAIN (1967)) suivis de ses 2 premiers longs (STEREO (1969), CRIMES OF THE FUTURE (1970)), très difficiles d’accès il faut le dire. Sexe, chair, psychanalyse et torture mentale sont déjà au programme de celui qui va élever le film d’horreur au rang de sur-genre.

Son 1er film réel sort en 1975. SHIVERS. Aussi appelé FRISSONS ou THE PARASITE MURDER selon les contrées. Rien à voir avec des mecs en teddy rouge qui roulent en 4X4 et boivent du lait, je vous rassure. Le démon est plus subtil ici. Il s’agit d’un nouveau complexe immobilier situé sur une île dans lequel un docteur fou se sert des nouveaux locataires comme cobayes. Hobbes (référence au philosophe, toi-même tu sais) a trouvé une parade à la greffe d’organe, remplacer les organes malades par des parasites, espèces de grosses sangsues qui s’adaptent à l’enveloppe corporel. En plus de gigoter dans le ventre des malades et de les faire vomir, ils ont un effet aphrodisiaque extrêmement puissant qui font se jeter sexuellement les patients sur tout ce qui bouge (hommes, femmes, mamies, enfants,…). Le parasite nage donc de corps en corps rappelant le SIDA, n’ayons pas peur des mots. Final zombie un peu décevant en orgie dans la piscine mais grosse sensation et grosse avance donc pour ce premier film, où déjà, malgré le côté ‘kitsch’, l’atmosphère malsaine plane.

RABID (RAGE) sort en 1977, et reprend la même recette. Suite à des greffes de peau douteuses dans un hôpital reculé, une patiente recousue (la 1ère porno star Marilyn Chambers, vraiment sexy pour l’époque) attrape un virus inconnu qui la met en transe. Plus puissant que la rage, les chirurgiens se trouvent vite débordés quand elle s’échappe de l’établissement et que toute la ville se transforme en proie. Le mode de contamination par un dard géant se trouvant sous l’aisselle de la mutante démontre bien toute l’ingéniosité de Dave. Une ambiance plus alarmiste et film catastrophe que SHIVERS, évoluant dans un périmètre plus grand forcément.

Il sort 2 films en 1979, FAST COMPANY, une histoire de courses de Dragster sans intérêt, et sûrement son meilleur film, THE BROOD, plus connu sous le nom de CHROMOSOME 3. Film complètement pété où la terreur n’est plus kitsch du tout contrairement à ses 2 premiers actes. Un homme tente de mener une vie banale avec sa fille, alors que sa femme, psychologiquement atteinte est mise en quarantaine et observée par un psychiatre démoniaque. Classique vous me direz. Seulement le mari de Nola et sa fille commencent à être fréquemment attaqués par des nains difformes et dotés d’une puissante force, les enfants de la rage, tous mis au monde de façon pas très catholique (scène de fin incroyable) suite aux expérimentations du psychiatre. Ils répondent par les actes à la moindre pensée négative de Nola. Télépathie, horreur, violence et angoisse perpétuelle. GROS CLASSIQUE.

La télépathie devient le nouveau fils sa bataille de Davy. SCANNERS sort en 1981, en respectant toujours cette frappe chirurgicale d’un film tous les 2 ans, plus précis que nazi. Une société secrète de produits chimiques cherche à regrouper les Scanners, des médiums aux pouvoirs surhumains. Bon, pour être franc, ce film m’a relativement saoulé et j’ai même du m’assoupir pendant le visionnage, entre les 2 explosions de têtes, scènes cultes de ce film un peu décevant où le mystère plane surtout dans l’intrigue…

En 1983, c’est la fête de l’hydroponique quand VIDEODROME starifié par James Woods et Debbie Harry (de Blondie) débarque dans les salles sombres. On met sa main dans son ventre, on fouette sa télé, on rêve ou on vit... qui fait les choses ? Un patron d’une chaîne de TV érotique croit capter sur le câble un programme de torture sexuelle encore jamais vu (snuff movie), son nom est Vidéodrome… Sa vie va devenir un enfer quand il va se rendre compte que ce programme était un piège attaquant son intégrité mentale… Cronie pointe un nouveau démon, les médias, et leur contrôle sur les hommes. Toutes les préoccupations majeures du maître sont réunies ici, sexe, déformation corporelle, altération de la réalité, folie… Le doute est constant dans le film, les ambiances folles à la Lynch et la fin parfaite. EXCELLENT.

Après James Woods, c’est un autre patron, Christopher Walken, qui incarne un professeur sortant de 5 ans de coma dans l’adaptation du roman de Stephen King, DEAD ZONE (en 1983 toujours). Encore une histoire de médium puisque Johnny, mélangeant les temps, arrive à voir et prévoir le futur. Ambiance froide mêlée au complot politique, encore une réussite. Cronenberg est instoppable. Je ne m’étale pas sur LA MOUCHE (1986), remake d’un film d’épouvante des années 50, son plus gros et discutable succès commercial, si tu l’as pas vu je peux rien faire pour toi. Fin de la première partie.

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