Fluoglacial - Tendances Négatives

GASFACE #5 (avant le déclin du football français)



Retour de la revue rap scientifique dédiée à l’amour et à la vérité. Quelques mois sans cette drogue dure nous ont mis sur les nerfs, à l’instar d’un Raymond qui voit rouge dès la 20ème minute. La grosse dose de ce numéro est un dossier titré «le déclin de l’empire américain» ou 3 témoignages s’entrechoquent. En 1, l’interview esclouzive de PRODIGY le démon, avant son incarcération pour 3 ans, ça fait mal (mais ça ne l’empêche pas de porter des Puma fluos et de répandre encore un peu de haine).

«New York est soft…» ? De quoi il parle ? Ferme ta gueule, ne fais pas semblant… Tu t’es fait un paquet de fric et tu te crois si cool que tu fais comme si Mobb Deep n’avait jamais existé ? Est-ce que t’es un putain de crétin ? (à propos de JAY-Z)

Les flics m’ont proposé de mettre de la drogue dans la caisse de Fifty, d’y planquer des flingues, tout ça pour le faire tomber lui aussi.

En parallèle, la parole est laissé à ETHAN BROWN, un détective qui a enquêté sur la Hip Hop Police, des flics camouflés dans l’entourage de tous les éminents rappeurs de la fin des 90’s pour contrôler les biz frauduleux. Mythe, réalité ? Lisez.

Le bouquin que j’ai fait [Queens Reign Supreme], c’était vraiment un acte d’accusation sur ce que le Hip Hop était devenu, avec des rappeurs et des patrons de labels qui essayaient désespérément de s’afficher avec des criminels pour étoffer leur «street credibility». Aujourd’hui encore, le monde du rap ne comprend vraiment pas ce qui se passe dans la rue… Le Hip Hop ment depuis tellement longtemps. C’est bon maintenant, ils peuvent arrêter : c’est devenu clair pour tout le monde que tout ce manège n’est qu’une blague !

La 2ème et plus longue partie est consacrée à CHAZ WILLIAMS, où l’ancien et célèbre braqueur de banques conte son sulfureux passé, sa lourde peine de prison et sa réinsertion au sein du groupe d’entrepreneurs noirs BLACK HAND. La 3ème et dernière partie revient sur l’épopée de BRIAN JACKSON et GIL-SCOTT HERON, musiciens funk des 70’s, retour vers une époque où musique noire rimait avec lutte pour les droits civiques.

L’Amérique par terre, on peut s’intéresser aux autres sujets béton du mag. L’interview flottante de DIEUDONNE, qui fait plaisir quand même.


EGALITE & RECONCILIATION!

Jamel n’a pas d’illusions. Il se dit que c’est le système qui est comme ça. Et puis il est Marocain : il y’a un roi là-bas. Naturellement il accepte le système marchand comme il accepte le système de la monarchie : tu n’as pas le choix, sinon on te coupe la tête… Moi je n’ai pas de roi. Culturellement je suis Breton d’un côté et peuple de la forêt de l’autre.

Le retour d’EKOUE sur les débuts de LA RUMEUR...

Akhenaton pour moi c’était Rakim.

Y’a pas un Africain ou un Arabe, ou un Portugais qui peut dire que lorsqu’il rentre chez lui il arrive avec une casquette de travers en faisant «Yo !». Ce n’est pas possible. Pour mon père, le rap c’était juste une musique de babouins.



Puis, une promenade New-York by night en Hyunday Pony avec le nouveau MVP du rap jeu en collier taillé, JOELL ORTIZ. Les 8 leçons pour réussir avec BOBBITO GARCIA, l’ami des stars en sweat molleton. L’entrevue avec GEORGE PELLECANOS, auteur entre autres de la série de Baltimore qui cartonne, THE WIRE. La guerre déclarée sur Youtube entre les 2 faiseurs de clips ingénieux et futuristes, RICK CORDERO et DAN THE MAN.





Et le GROS du gros, les 8 pages avec BUCKWILD, le producteur surdoué du D.I.T.C. qui aime les chaussures, les films et l'année 1995 ("Up in the Bronx, where people are fresh" comme aimit le rappeler le 9ème District). Ce n° est justement accompagné d’un CD de ses plus beaux buts sauvagement mixé par DJ KOZI. La playlist parle d’elle-même, comme une main non sifflée dans la surface (LACE DA BOOMS, FUNKDOOBIEST, AK SKILLS, BIG L, MADD SKILLZ, RESERVOIR DOGGS, GRAND PUBA, JEMINI, STREET SMARTZ, CORMEGA, ARTIFACTS, ORGANIZED KONFUSION, MIC GERONIMO, O.C., SPECIAL ED, BUSCHWACKAS, A+, AG, DIAMOND D, SADAT X, AFROJAZZ et KOOL G RAP, BIM BIM).

Et en 96-97, le Rap se met à parler de fric, de luxe ; Jay-Z, Biggie et Puff deviennent millionnaires. Là les gens se tournent vers AZ et font «Mouais, toi, t’as pas l’air d’être millionnaire», et du coup il se disent qu’il est moins bon que Jay-Z, ce qui est faux.

On dirait que le Rap est au régime. Y’a juste de la flotte, comme du mauvais Ice tea.


LE MEILLEUR POUR LA VIE

La plupart des disques Hot de l’époque étaient très simples à la base. Ce qui était complexe, c’était le flow du emcee, sa technique… On faisait ça par amour du jeu, je ne pense pas que les nouveaux aient la fièvre qu’on avait à l’époque… Ils sont là parce qu’ils ont vu Puff et Jay-Z devenir riches. Ils n’aiment pas le Rap…

Toujours plein de choses en parallèle, la vie de TERMANOLOGY en direct, on s’en branle, des infos engagées du monde, des gens connus, moins connus, des meufs, des Chinois, du cinéma, un article sur le dessinateur G-YOUNG et puis les traditionnels mots croisés, dur dur ces mots croisés. Bref, y’en a bien pour 35 euros là dedans, mais les 2 lyonnais ont la bonne idée à chaque fois de décaler la virgule pour vous offrir ce biscuit à 3,50 EU TTC. Passion, professionnalisme, réalisme, plaisir, humour. L’équipe de France devrait s’inspirer de GASFACE pour 2010.

Lyon en direct.

Trackbacks

Aucun trackback.

Les trackbacks pour ce billet sont fermés.

Commentaires

1. Le mardi 3 mars 2009 à 13:15, par atlecticswift

wesh wesh et lol, hot rod a les meilleures chroniques
sur le kungfoutre de tout le web ;)

2. Le dimanche 13 septembre 2009 à 10:38, par xmatx

Juste merci pour ton site qui m'ouvre de nouveaux horyzons musicaux. Big up.

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.