BLACKBOARD JUNGLE (1955)
Par ROD, samedi 27 septembre 2008 à 05:49 :: FILMS ANCIENS :: #230 :: rss

Ce film est pionnier sur deux points. Pour commencer, c'est la première fois qu'un film avec une esthétique rock'n'roll, on peut pas vraiment parler de film rock non plus, sort au cinéma (REBEL WITHOUT A CAUSE avec James Dean, sortira quelques mois plus tard). Le titre qui retentit pendant le générique du début et de fin n'est autre que "Rock around the clock" de BILL HALEY & THE COMETS. Il parait d'ailleurs que le disque ne marchait pas du tout avant la sortie du film. Et puis, c'est une des premières fois aussi qu'une relation tourmentée professeur/élèves est mise en avant à l'écran. La société d'après guerre n'arrive plus à contrôler ces jeunes gamins des rues, insoumis et avides de violence. Leurs faits d'armes sont variés, tentative de viol à la bibli, passages à tabac de profs, cassage de 33 tours, envois de lettres anonymes ou encore incitations à la haine raciale! Ce ne sont plus des élèves mais de vrais loubards (ils arborent même de grands X au dos de leurs blousons, stresse).
C'est Richard Dadier (Glenn Ford et sa face de craie), le nouveau professeur d'anglais, qui réussira à canaliser ces fauves malgré ses sinistres et résignés collaborateurs. Le film perd en crédibilité du fait que les écoliers sont déjà des adultes (Sidney Poitier en tête, dans le rôle de meneur, où Vic Morrow dans le rôle du voyou psychopathe). Et ce sera toujours le cas ensuite dans les films qui traiteront du même sujet (STAND & DELIVER, LEAN ON ME, THE SUBSTITUTE, 187, etc.). Réalisé par Richard Brooks, celui là même qui a écrit le scénario de BRUTE FORCE pour Jules Dassin, autant dire que l'atmosphère est très pesante, noire et urbaine. Un prof qui croit en son métier et qui veut aller jusqu'au bout, quitte à tirer un trait sur sa vie privée. Des femmes terrorisées. Du verre brisé. Des blousons cintrés et des cheveux gominés. Bienvenue dans la jungle.

Commentaires
1. Le dimanche 28 septembre 2008 à 23:40, par Masterkiller
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