MR 73 (2008)
Par ROD, mardi 18 novembre 2008 à 23:06 :: FILMS 00's :: #294 :: rss
"Dieu est un fils de pute, un jour j'le tuerai." Punchline d'entrée. Le film d'Olivier Marchal lui-même est une punchline de 2 heures. Daniel Auteuil campe Schneider, un BAD LIEUTENANT au fond du trou. Contrairement à Keitel, son vice n'est pas la C mais le JB. Jamais frais ni rasé, à la manière d'Al Pacino dans certains de ses films, il traine sa carcasse au volant de son antique Peugeot dans la ville usée de Marseille. Climat intemporel. Ayant fait le deuil de sa fille quelques jours auparavant, rendant visite à sa femme rendue handicapé par l'accident, il se noie dans l'alcool pour faire face. Puis 2 histoires (sans aucun rapport) vont s'entrechoquer. Un tueur pervers a fait plusieurs victimes dans les beaux quartiers de la ville. Femmes riches et célibataires, retrouvées violées, ligotées et ensanglantées.
A deux pas d'ici, maison d'arrêt, Charles Subra (le patron Philippe Nahon), condamné à perpétuité 25 ans auparavant pour des meurtres atroces, demande sa liberté conditionnelle. Acceptée. Les démons de Justine (Olivia Bonamy) resurgissent, fille du dernier couple assassiné (Subra avait même poussé la blague jusqu'à se faire à bouffer avant de partir). Pendant ce temps l'enquête patine, Kowalski (François Renaud), l'enculé de service, n'y est pas pour rien. Ne pouvant plus s'appuyer sur son collègue Matéo (Gérard Laroche plus grave que jamais), Schneider complètement désespéré, fait des conneries de plus en plus grosses (détournement de bus [avec LEONARD COHEN en fond sonore, crucial], vol d'analyses ADN, visites à la morgue...) et fini par être mis à pied, direction l'HP. Le finish incroyable, à la manière de L'ADVERSAIRE (un des meilleurs films de ses dernières années), verra Schneider se transcender en pourfendeur de la justice et de la rédemption, Mr73 au poing...
La vision de Marchal, ex-flic, est sans aucun espoir. Il termine sa trilogie policière (GANGSTERS, 36 QUAI DES ORFÈVRES), qui renifle les 70's, de la plus forte manière (dédicace à Corneau pour le titre). Le casting en nombre restreint laisse s'exprimer des personnages puissants et tout sauf transparents. Le côté moderniste façon MATRIX est un peu à côté de la plaque parfois (capes en cuir, publicités pour berlines allemandes futuristes, pluie sur commande, noir partout, etc.). Mais il renforce le côté froid du polar. Je me demande jusqu'où Marchal a poussé cette histoire, sensée être vraie... Un film qui te laisse moite.
Commentaires
1. Le samedi 22 novembre 2008 à 00:52, par Pak
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