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HUNGER (2008)

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Ce Steve McQueen là ne pilote pas de Ford Mustang dans les faubourgs de San Francisco, mais conduit un film aussi brut que les changements de rapport de son homonyme. 1981. 9 ans après le tragique "Bloody Sunday", le conflit Nord-Irlandais fait rage. Les temps sont durs, très durs, pour les militants de l'IRA qui finissent à l'hôtel des grands verrous. Ce film grave nous conte l'histoire de Bobby Sands, meneur convaincu, mort en martyr après 66 jours de souffrance dans la crasse et la froideur de MAZE, prison redoutée du sud de Belfast.



C'est court, brutal et incisif. Comme la manière dont Cronenberg filme la violence, sans fausse note. La lente agonie de Bobby me rappelle aussi les prouesses du canadien, dans la mutation et les contorsions d'un corps. Plusieurs scènes chocs. Le rendez-vous mouvementé chez le coiffeur. Le rangement des chambres. La visite surprise à la maison de retraite. Puis le calme retombe vite et l'action est d'autant plus intense. Le long dialogue entre Bobby et un prêtre catholique, sur sa grève politique de la faim, est le point central du film. Michael Fassbender tient incroyablement bien son rôle. Une œuvre engagée contre la non-faim dans le monde. C'est pas américain et ça fait du bien.

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Commentaires

1. Le lundi 29 décembre 2008 à 01:32, par Pak

Des histoires de prison, on en a vu de toutes les couleurs, au cinéma comme récemment à la TV. Des films sur le conflit (car c'est est un) entre l'IRA et le gouvernement anglais aussi, des poignants ou des prétextes pour de l'action. En combinant les deux dans son scénario, Steve McQueen (il va falloir s'habituer à mettre deux visages sur ce nom) apporte un regard inédit. L'auteur combine aussi deux genres dans sa manière de filmer : le biopic, dont la limite est d'empêcher tout suspense quant au sort du personnage principal, et le cinéma indépendant en composant des plans fixes et très travaillés. Sûr de son sujet, le réalisateur montre tout, au risque de choquer ou d'écœurer. Mais il a raison. Ceux qui feront l'effort de voir son film ne regarderont plus un gréviste de la faim de la même manière. Sa manière de filmer son agonie peut être perçue comme du voyeurisme, néanmoins ces images s'impriment pour longtemps dans la rétine du spectateur qui comprendra quelle volonté il faut, qu'elle soit liée au désespoir de ne pas être entendu ou à une conviction, pour entamer cette démarche autodestructrice. De plus, la sècheresse de ton évite la manipulation émotive du spectateur, même si l'on sent bien où va la sympathie de l'auteur (malgré une exécution de gardien effroyablement impitoyable) ; et si le film comporte quelques scènes violentes, un gros plan sur un détail remplace souvent une longue démonstration qui aurait été excessive. Au final, McQueen prend le risque de rebuter en s'écartant de la facilité tout en gardant les yeux grands ouverts sur l'insoutenable, avec une froideur presque chirurgicale. Un mot sur Michael Fassbender, qui, bien que sobre dans son interprétation (et objet d'un formidable échange avec le prêtre joué par Liam Cunningham), va aussi loin que Christian Bale et The machinist dans la transformation physique. Une caméra d'or à mon sens méritée.

2. Le mercredi 16 septembre 2009 à 17:13, par Le Patron


Non pas de Tarantino ici !

3. Le mercredi 16 septembre 2009 à 18:44, par Le Patron


PARCE QUE

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