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Route 69 : Les USA en 3 dimensions


ZABRISKIE POINT (1970)

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Michelangelo Antonioni avait eu les noisettes à l'époque, de faire un film anti-américain sur leur territoire, avec leurs capitaux, dans le climat maskagaz des révoltes étudiantes de la fin des 60's. Le résultat est discutable. C'est à la fois beau et risible. Le film commence lors d'une AG d'étudiants qui essaient d'imaginer des solutions de lutte en s'opposant entre eux, blancs fantasmant la révolution contre noirs la vivant à chaque minute. L'occupation des bâtiments est abrégée par les lacrymos des hommes casquées. Et bim. Un policier à terre. Un partout. Pourtant Mark n'a pas tiré. Pris de panique, le faux rebelle se sauve en volant un avion de plaisance à l'aérodrome du coin (???)... (Horrorshow lorsqu'il se fait oppresser le cerveau par tous les panneaux publicitaires)



Analoguement, Daria, une jeune étudiante est elle aussi en direction de la Vallée de la Mort pour prospecter sur un futur centre de loisirs pour californiens fortunés. Mark dans un style LA MORT AUX TROUSSES va lui faire la danse nuptiale de l'avion plongeant sur sa vieille Chevy. Elle va succomber. Ces deux échappés de la société vont s'unir dans le sable, sous le point Zabriskie, où la sécheresse règne depuis des siècles. Moment de douceur pornographique pour la scène uberculte du film. Mark va ensuite décider bêtement (pour témoigner son respect) de ramener l'avion à son proprio après l'avoir repeint anarchiquement (???), alors qu'il est désormais recherché par tous les flics locaux...



Son atterrissage dénonce encore l'aveugle brutalité policière tandis que la magnifique scène finale dans le désert voit la société de consommation et toute la culture américaine à travers elle, exploser, exploser et exploser encore. On n'échappe donc pas à la caricature jeunes cons naïfs et utopistes VS. état policier fasciste et moustachu. Cependant, l'aspect contemplatif, le climat aride et cette photo somptueuse sont très appréciables, à l'image de l'excellent PROFESSIONE: REPORTER (starrant Jack Nicholson) qu'Antonioni tournera en Espagne 5 ans après. Ô road movie. La bande son est de PINK FLOYD. La quête de liberté est le point G. Et ça vaut un coup d'oeil averti.

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VANISHING POINT (1971)

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Si tu rêves de bouffer du kilomètre sur les voies express de l'Ouest aride, ce film culte de Ricard C. Sarafian est pour toi. Denver-San Francisco au volant d'une Dodge Challenger pétant le feu. Kowalski (Barry Newman) et sa tronche rappelant Starsky, doit livrer la voiture lundi, mais il a décidé d'allumer après un stupide pari. Pied au plancher tout le week-end. Sans sommeil puisqu'il est constamment sous speed. Qui est cet homme ? Quel est son passé ? Personne ne sait. 4 états à traverser c'est beaucoup, et tous les cops en plastique se mettent bientôt à sa poursuite, enchainant les loupés les uns après les autres.



Son road trip est rythmé par une B.O. tonitruante de chez radio KOW et par les élucubrations de Super Soul. L'animateur aveugle et survolté va contribuer (à ses dépends) en quelques heures, à attirer l'attention des citoyens sur ce "Last American Hero". Les flashbacks reviennent un à un dans la tête de Kowal'. Le Vietnam, son passé de flic, la fille qu'il aimait... Et toute l'Amérique des années 70 participe à son épopée. Du vieux baroudeur qui cueille des serpents dans la Death Valley aux motards hippies perdues dans le désert. Il croisera aussi des égarés chantant la gloire de Jésus et des queers qui tenteront de le braquer ! Beaucoup d'humour, de vitesse, des paysages à couper le souffle et une fin impensable. Mortel.


Super Soul: And there goes the Challenger, being chased by the blue, blue meanies on wheels. The vicious traffic squad cars are after our lone driver, the last American hero, the electric centaur, the, the demi-god, the super driver of the golden west! Two nasty Nazi cars are close behind the beautiful lone driver. The police numbers are gettin' closer, closer, closer to our soul hero, in his soul mobile, yeah baby! They about to strike. They gonna get him. Smash him. Rape... the last beautiful free soul on this planet.

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TWO-LANE BLACKTOP (1971)

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Ceci est un des meilleurs road movies. Réalisé par Monte Hellman, auteur des classiques RIDE IN THE WHIRLWIND ou THE SHOOTING, son style est très reconnaissable. Minimalisme absolu. Très peu de dialogues. De l'action brève et dosée. Les acteurs n'ont pas de noms et ne parlent pas de leur vie. La nature et la providence dirigent le cours des choses. Le pilote (James Taylor, le chanteur folk) et le mécanicien (Dennis Wilson, ex-BEACH BOYS) parcourent l'Amérique d'Ouest en Est à bord d'une Chevrolet de 1955. Ils paient leur casse-dalle et leur pétrole en provoquant des "car freaks" dans les patelins qu'ils traversent, et en les défiant lors de courses de vitesse. Leur bolide n'a aucun secret pour eux et ça paie à chaque fois.



La fille (Laurie Bird, qui se suicidera en 79), se faufile à l'arrière de leur tire lors d'un arrêt hamburger. Nomade comme eux, à l'aube de ces années 70 où tout semblait possible (seul ou ensemble), elle cherche l'aventure et vogue sans but d'état en état. Aucune question. Aucune parole. Elle fait désormais parti de l'équipée. G.T.O. (Warren Oates), un testeur de voiture beauf et mythomane, fait lui aussi ronfler le V8 de sa Pontiac sur les routes désertes du Midwest. Il veut courser avec les jeunes, par orgueil, et désespoir aussi. Ils concluent un marché : le dernier arrivé à Washington D.C. laisse sa voiture au perdant. DEAL.

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Finalement, la compétition va laisser place à l'entraide. Et quelques bribes de sentiments vont apparaître. Les multiples rencontres de la route montrent un large panel d'individus: hippies, freaks, flics, homosexuels (l'apparition d'Harry Dean Stanton est drôle!), autostoppeurs... Et les accidents leur irréversibilité. Variété et grandeur des USA. Le but de la virée s'éloigne de l'aspiration centrale au fur et à mesure que les 2 freaks s'éprennent de la fille. Elle, passe de voiture en voiture pour finalement partir vers un nouvel horizon, sans baluchon, à l'arrière d'une moto. Réflexion sur l'existence. Un compromis parfait entre la mécanique d'AMERICAN GRAFFITI et la philosophie d'EASY RIDER. Pudique, beau, essentiel.

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Commentaires

1. Le mercredi 3 juin 2009 à 11:40, par masterkiller

Les 3 films déchirent, en effet.

Par contre Monte Hellman n'a pas réalisé A Fistful Of Dollar (c'est un film de Leone), mais plutôt Ride In The Whirlwind ou encore Cockfighter, que je te recommande si t'as pas vu, avec un Warren Oates muet car son coq de combat favori s'est fait déchiré, belle plongée dans l'Americana profonde.

2. Le mercredi 3 juin 2009 à 14:41, par Le Patron


Ouais je me suis mélangé les pinceaux. Cockfighter est très bien en effet.

3. Le vendredi 12 juin 2009 à 18:52, par kelly

zabriskie voire antonioni c'est de la magie

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