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Emilio Estevez (1982-1986) : Juvénile délinquance

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Emilio, c'est le fils aîné de la famille Sheen (Martin, Charlie), les irlando-espagnols qui ont donné leur vie au cinéma. Lui a gardé la consonance hispanique et la réputation de raté. Le jeune BG à la blondance arrogante n'avait pas vraiment la tronche de l'emploi au départ, si on ajoute en plus son rire de mouette en chaleur. Mais il se trouve que dans presque tous ses rôles, il incarne le mauvais mauvais garçon. Ado en crise, rocker, geek, punk, jock, loser, dealer, braqueur... Il aura tout fait et participé aux teen movies les plus marquant des 80's. C'est l'été et c'est le moment de remonter le temps.



IN THE CUSTODY OF STRANGERS (1982)

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Robert Greenwald, le spécialiste du film TV social donne son 1er rôle important à Estevez. Après une dispute avec le pater et une cuite avec un de ses potes, boire ou conduire, pourquoi choisir, Danny rentre dans le cul d'une caisse de flics, et se marre. Bingo. Le commissariat appelle chez lui et pour le punir, son père (Martin Sheen, le vrai donc), le laisse passer la nuit en cellule pour lui rafraichir la cervelle. Seulement, il se fait brancher par un vieux pervers pendant la nuit et le savate à travers les barreaux de sa cage. Aïe. C'est l'escalade de la violence. Le jeune qui ne devait passer qu'une seule nuit au trou va finalement y passer plus d'un mois. On pénètre dans l'enfer de la bureaucratie américaine, le laxisme de ses avocats, psychologues, juges et j'en passe. Contrairement au schéma habituel, c'est du gardien de la prison où Danny purge sa peine que viendra la salut. Seul, sans activité ni contact avec les adultes, il va morfler, jusqu'à ce qu'il tire la veine d'alarme et que l'administration s'active. Un très bon film sur l'enfermement qui m'a rappelé BAD BOYS.



TEX (1982)

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Après Emilio en voiture, Emilio en motocross. Finalement, c'est pas si merdique pour un film Walt Disney. Le héros ici c'est Matt Dillon. Un jeune vacher qui habite seul avec son frère aîné dans un trou de l'Oklahoma, depuis que sa mère est morte et que son père déambule on ne sait où. Tex (Dillon) et Johnny (Estevez) s'en donnent à cœur joie au bahut. Mais ça plait pas au daron de Johnny qui lui interdit de trainer avec les frères McCormick. Ce qui n'arrange rien puisque Tex voudrait bien se la faire avec leur frangine, Jamie (Meg Tilly). Mason, l'aîné, a un projet plus ambitieux, rejoindre l'équipe de basket universitaire. Puis c'est drame sur drame: grave problème de santé, braquage de voiture, balle perdue, amour déchu, amis voyous, guerres fratricide et retour tendu du chef de famille. Les décors sont beaux. La harrington est sur le dos d'Emilio. C'est la 1ère nouvelle adaptée de S.E. Hinton et c'est réalisé par Tim Hunter (RIVER'S EDGE).



THE OUTSIDERS (1983)

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Voilà qu'Emile fait maintenant le malin en t-shirt Mickey avec une banane. Choc visuel. Celui-là est un classique signé Francis Ford Coppola. 2ème nouvelle de S.E. Hinton au ciné. La 3ème, ce sera RUMBLE FISH, adapté aussi par le suscité. Pas besoin d'esquisse, tu sais ce qui ce passe. Manches retroussées, jeans serrés, coupes carrées. The Socials. The Greasers. Les 60's. Deux bandes rivales, les liens du sang et ceux du cœur. Les bagarres sont fréquentes mais la dernière est fatale. Encore une absence totale de parents et des jeunes fauves livrés à eux mêmes, avec comme seul guide, non pas Pascal, mais Patrick le Grand Frère. Ils ont tous acquis leur réputation avec ce film. Matt Dillon, Tom Cruise, Patrick Swayze, Rob Lowe, Emilio Estevez... Et la belle Diane Lane au milieu. Oklahoma quand tu nous tiens.



NIGHTMARES (1983)

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Après avoir outsidé, Emilio se met bien sur les jeux d'arcade en écoutant FEAR et BLACK FLAG. Arnaqueur malin et meilleur joueur de sa salle, il pénètre un niveau que personne n'a encore atteint. LEVEL 13. Mais le boss arrache le fil. C'EST L'HEURE. Furax, le petit vandale se repointe en pleine nuit dans l'antre galactique. Le jeu prend bientôt place tout autour de lui. Extra-terrestre. Et il finit dans la boîte façon TRON. Bien con. C'est un film d'horreur segmenté à la manière de TWILIGHT ZONE, réalisé par Joseph Sargent (l'auteur des PIRATES DU METRO dans les 70's!). La partie commence ici.



REPO MAN (1984)

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Le meilleur film des 80's ? Fort possible. Tout y est. Crucial du début à la fin, on suit l'ex-punk Otto (Estevez), new wave donc, lassé par son job au supermarché, ses parents hippies et sa vi(ll)e merdique. Il tombe sur Bud (Harry Dean Stanton) qui lui propose de déplacer une voiture pour 25$. Naïf il accepte. Otto est désormais repo man, sans le savoir. Il repossède les voitures des mauvais payeurs pour le compte d'une entreprise douteuse, et tous les moyens sont bons. En panne de billets verts, il va rentrer dans le quotidien de ces types bizarres.

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Cruiser de la nuit au matin, défoncé, se faire tirer dessus, marchander, arnaquer, braquer, tout en se méfiant de la concurrence des frères Rodriguez. Il rencontre aussi cette fille, encore plus zarb, qui lui parle d'extra-terrestres, alors que lui est déjà en slip. Il recroise ses potes punks débiles de temps en temps, qui pogottent dans la rue, sniffent de la colle et braquent des supérettes sous fond de CIRCLE JERKS. Il se fait même corriger par une bande de mods noirs ! Flash info. La dernière caisse à choper est estimée à 20 000$. Tout le monde est aux aguets. Mais personne sait pourquoi il fait si chaud à l'intérieur et ce que contient son coffre... Illegal aliens ? Tous ces agents infiltrés et ces mecs en scaphandre qui déambulent dans le quartier le portent à croire.

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Le gouvernement voudrait mettre la main sur cette tire avant tout le monde. Et tout le monde va se brûler les doigts ! Alex Cox atteint un très très haut niveau là (qui ne sera pas égalé par SID & NANCY ni STRAIGHT TO HELL). Savant mélange de science fiction, de road movie, de satire, de loufoque, de comédie, c'est comme un John Carpenter mais en 10 fois plus drôle. De la phrase culte au km, rien n'est laissé au hasard, comme ce mystique sapin odorisant présent tout au long du film. La bande son parfaite d'IGGY POP et des PLUGZ donne l'impression d'être piégé dans un jeu de plateforme. Le générique final est à l'envers. C'est l'overdose cosmique.

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Look at 'em, ordinary fucking people, I hate 'em.
The more you drive, the less intelligent you are.
It happens sometimes. People just explode. Natural causes.
I'd rather die on my feet than live on my knees.
Let's go do some crimes. Yeah. Let's go get sushi and not pay.
Society made me what I am / That's bullshit. You're a white suburban punk just like me.



THE BREAKFAST CLUB (1985)

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Même chose que pour THE OUTSIDERS, ce teen movie #1 pour beaucoup de monde est un classique établi. Je préfère les autres John Hughes personnellement, plus drôles et efficaces, FERRIS BUELLER, SIXTEEN CANDLES et WEIRD SCIENCE en tête. 5 élèves sont collés pendant 8 heures ce samedi. 5 archétypes de la faune estudiantine américaine. Le rebelle (Judd Nelson), le jock sportif (Emilio Estevez), le cerveau (Anthony Michael Hall), la belle gosse friquée (Molly Ringwald) et l'autiste (Ally Sheedy). Pendant toute une journée, ils vont apprendre à se connaître, puis finir par quipher la life ensemble. Cours de mosh, désobéissances, cache-cache et confessions intimes. On n'a jamais fait plus émo 80's. Le film que tes parents ont pleuré. Don't you... forget about me...



ST. ELMO'S FIRE (1985)

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C'est une sorte de suite du club du petit déjeuner, au plus près de la réalité. Le fameux BRAT PACK est presque au complet. Emilio Estevez est serveur loser au bar où se retrouve sa bande d'amis, et Judd Nelson a retourné sa veste pour devenir un riche conseiller politique. Son mariage planifié avec Ally Sheedy va planter. Il y a aussi Demi Moore qui est le modèle de la femme épanouie des 80's, menteuse, dépensière, dépressive et le nez plein de poudre. Andrew McCarthy est l'écrivain raté, Rob Lowe le saxophoniste alcoolique et coureur de jupons... On suit en mode caricatural les déboires de cette bande de yuppies pendant 1h30. Tout ça est bien ficelé mais sent vraiment trop la guimauve. C'est comme un FRIENDS où le St Elmo aurait remplacé le Central Perk. Joel Schumacher fera bien mieux avec ses LOST BOYS, FLATINERS ou le mortel FALLING DOWN.



THAT WAS THEN... THIS IS NOW (1985)

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4ème et dernière nouvelle de S.E. Hinton à être adapté à l'écran, par Christopher Cain cette fois, réalisateur de THE PRINCIPAL et de YOUNG GUNS. Même merde usuelle. Jeunesse à la dérive, violence, drogues et infractions. Sauf qu'ici, la trame est un peu plus étudiée. Mark (Emilio Estevez) est un lycéen pas très fut-fut, comme d'habitude (faut le faire déjà pour couper les manches de son teddy). Orphelin, il vit chez la mère de son meilleur pote Bryon (Craig Sheffer, tronche 80's insupportable à la Kevin Bacon). Ils s'amusent à chouraver des govas pour aller en cours, trainent à la salle de billard de Morgan Freeman (oui le patron est là), et adorent se friter avec la bande de punks new wave de la zone.

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Mais ça était avant... ça est maintenant. Bryon rencontre une gonzesse, Cathy (Kim Delaney). Parfait amour. Il traine donc de moins en moins avec Mark et celui-ci fait bien sentir sa rancœur à Cath. Plus rien n'est comme avant. Mark, meurtri, va sombrer dans une spirale noire et se venger sur le petit frère autiste de Cathy, en lui fourguant de la came. Quand tout ça va se savoir, le ciel va lui tomber sur la tête et les barreaux autour. Moments forts, moments émos, Minnesota. Il se passe plein de choses et la conclusion est cool. Une dégringolade sans artifice et honnête pour un très bon film de jeunes, pas grandiose mais qui vaut autant le coup d'œil que les précédents classiques de Hinton.



MAXIMUM OVERDRIVE (1986)

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Dernière œuvre anthologique avec le blondinet. Stephen King et Mimil ont été nommés pire réalisateur et pire acteur pour ce film, ahah. Vous déconnez les mecs. Prends un bon scénario alarmiste : LES MACHINES SE REBIFFENT. Prends ensuite des objets de la vie quotidienne qui se transforment en tueurs (couteau électrique, sèche-cheveu, distributeur de canettes, tondeuse, flippers, autos...). Puis une station service isolée en Caroline du Nord, à la merci de monstrueux trucks. Pour finir, des acteurs qui jouent chacun leur non-rôle : serveuse, rednecks, fille facile, représentant en bibles, gamin, employés serviles, enflure, héros à 2 balles...

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Par dessus tout ça, tu mets de la musique d'ACDC, de la tôle froissée, des explosions, de la poussière, de l'humour et de l'embrouille. Je suis désolé de le dire mais tu obtiens un film CULTE. Pas de frisson mais de l'action, un esprit loufoque façon REPO MAN pour une rencontre entre DUEL et CHRISTINE. Ce ciel vert bidon (rappelez-vous FOG de Carpenter) et la paranoïa autour des envahisseurs de l'outre espace (il s'agit ici d'une comète) témoignent de toute la magie des années 80 aux USA. Débranche tout !

Jesus is coming and he's pissed!

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C'est aussi en 86 qu'Estevez va réaliser son premier film (à 24 piges), WISDOM, un road movie sentimental de type Bonnie & Clyde avec Demi Moore. Je passe mon tour. Par contre, l'année d'après, il jouera dans l'hilarant STAKEOUT de John Badham (WARGAMES) avec Richard Dreyfus. Blagues graveleuses entres flics en planque et scènes cocasses à gogo. La suite de 1993 ne servira à rien. 1988, c'est l'heure d'un autre classique, YOUNG GUNS, il y joue Billy The Kid au milieu d'autres cow-boys de l'époque (Charlie Sheen, Kiefer Sutherland). NIGHTBREAKER (1989) sera son petit écart télé engagé contre le nucléaire. 1990. MEN AT WORK est une comédie très décevante avec son frère Charlie. 2 éboueurs impliqués dans un meurtre. Le truc familial abominable.

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Après YOUNG GUNS II, Geoff Murphy (le réalisateur du magique THE QUIET EARTH) le fait tourner dans un grotesque film de science fiction, FREEJACK (1992). Emile est un RUNNING MAN dans le décor de NY1997. Très à la mode futuriste du début des années 90 (TERMINATOR 2, TOTAL RECALL, DEMOLITION MAN) mais en moins bien. Mick Jagger et Anthony Hopkins sont même dedans ! Après la putain de parodie de L'ARME FATALE, LOADED WEAPON, le kid refera surface dans l'excellent JUDGMENT NIGHT (1993) de Stephen Hopkins. L'histoire de 4 potes qui, voulant prendre un raccourci pour se rendre à un match de boxe, se retrouvent pris au piège dans un quartier cauchemardesque coursés par 4 tueurs de la mafia. Le film fera sa réputation avec sa célèbre bande son fusion-rap-metal-rock blanche/noire, témoin de la décadence artistique des années 90.


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Commentaires

1. Le mardi 28 juillet 2009 à 20:24, par eelsoliver

C'est l'un des acteurs des années 80 voire des années 90: il a tout de même disparu de la circulation depuis.
Je me souviens aussi de son rôle ds la parodie Alarme fatale. Sinon, merci pr ton comm sur mon blog. Au plaisir de discuter avec toi, ici ou sur mon site.

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