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John Carpenter (1974-1982) : Le prince noir

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Il vit ! Nous dormons ! Mais pour combien de temps encore ? Né en 1948 seulement, on pourrait penser que John Carpenter ait déjà dépassé le siècle. Le cheveu blanc éclatant et les rides avancées témoignent du tourment présent dans la tête de cet homme. C'est l'anti-Spielberg comme il aime le rappeler, l'opposé du cinéaste familial qui a œuvré dans tous les genres, de la science-fiction à l'action, du fantastique au mystique, de l'horreur au dénonciateur... Et son œuvre ne s'arrête pas à l'image, en témoigne sa musique électronique minimaliste et angoissante, hyper en avance pour l'époque, il signe la plupart des b.o. de ses films.


Une compilation maison de ses bandes-son à écouter ICI.

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Carpenter a réussi à unifier deux catégories filmiques en une, créant des AB movies toujours plus performants. Dès le début à mi-chemin entre la réaction et la subversion, entre les classiques et l'exploitation, ses westerns modernes restent la marque d'un perpétuel combat face à la machine Hollywood. Il disait avoir rencontré l'incarnation du démon dans sa jeunesse, mais qu'il ne s'étendrait pas sur le sujet tant que ses parents vivraient... En attendant le décès, viens donc faire un petit tour dans la bouche des ténèbres...


DARK STAR (1974)

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Après une demi-douzaine de mauvais films de TERREUR comme il en pleuvait dans les années 50 de type "REVENGE OF GODZILLA FROM OUTERSPACE", tous produits entre 1962 et 1969, John livre son premier film réel tardivement. DARK STAR sort en 1974 après des succès comme 2001, SOLYARIS ou SILENT RUNNING. Lui aussi surfe sur ce courant spatial mais en détournant les codes. Les astronautes ne sont autres que des hippies qui ont mis leur commandant au congélateur. Leur mission : atomiser les planètes susceptibles d'abriter une forme de vie qui pourrait mettre en péril l'espèce humaine. Un alien bidon en forme de ballon enfermé dans une pièce commence à semer la pagaille. Le vaisseau se dérègle et une bombe commence à devenir autonome et à philosopher avant de se suicider. C'est amusant et apaisant, la fin est particulièrement drôle et la composition sonore délicieusement lugubre.


ASSAULT ON PRECINCT 13 (1976)

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C'est le premier classique de Carpenter (qui sera reconnu bien plus tard). Fanatique absolu d'Howard Hawks, il revisite le thème du siège après les émeutes des 60's dans un huis clos définitif. L.A., un gang de rue tue impunément (cette fameuse scène de la petite fille avec sa glace est insupportable). Le père de la victime se fait justice vigilante immédiatement puis se réfugie dans un commissariat, quelque peu à l'écart. La nuit tombe. Le téléphone et l'électricité aussi. Les voyous sont maintenant des centaines dehors, inconnus, invisibles, tapis dans l'obscurité, n'attendant qu'une chose, l'ordre de donner l'ASSAUT. Même dans un western urbain, il lui faut sa dose de surnaturel. Les patrouilles sont aveugles. Les occupants du fort, hommes/femmes, noirs/blancs, flics/détenus, ne doivent plus compter que sur une seule chose : leur courage. Petit budget encore mais 1ère grosse impression, comme cette musique composée dans l'urgence qui restera une de ses mélodies les plus célèbres. CLASSIQUE N°1.


HALLOWEEN (1978)

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Tu veux un dessin ? CLASSIQUE N°2. Film ET musique.
Les revenus générés ne seront jamais égalés par JC.


SOMEONE'S WATCHING ME ! (1978)

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Film TV mais film quand même. Et quel film. Après Hawks, JC s'attaque à Hithcock et livre un pur film d'angoisse, qui aurait très bien pu sortir en salle, projeté avant un Argento. Los Angeles, une femme active et célibataire déambule dans la cité. Elle vient de quitter New-York car un maniaque l'observait et lui téléphonait constamment. Mais son répit est de courte durée quand les premières lettres bizarres atterrissent dans sa boîte. Il est là, partout autour, parmi ces milliers de fenêtres en plexiglas. L'étouffement citadin et l'urbanisme grandissant sont filmés puissamment. L'héroïne est perdue dans un dédale, asphyxiée par le béton, terrorisée par ce stratège assassin qui la traque sans la toucher, annihilant ses nerfs. Cette femme solide va tenir, jusqu'à faire face elle seule à son destin, dans un final plein de rebondissements. Lauren Hutton est parfaite et le frisson des années 50 est dépoussiéré pour le bonheur de nos mirettes. (La même année, J. scénarise un autre excellent thriller urbain : EYES OF LAURA MARS)


ELVIS (1979)

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Biopic TV de 3h sur le plus célèbre chanteur de l'histoire. R.A.S.


THE FOG (1980)

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Entre minuit et 1h, le brouillard maléfique se répand dans la ville... Terrez-vous au fond de vos demeures. Ne sortez pas. Enfermez-vous. Les vieux thèmes de l'épouvante sont repris, la terreur engendrée par l'inconnu, le mystère du châtiment, sauf que les victimes ne sont plus innocentes. Antonio Bay fête son centenaire, cette petite ville créée avec le sang et l'or de marins venus s'aventurer sur les cotes au siècle dernier. Seulement ils reviennent, les crochets bien aiguisés, décidés à éplucher 6 sacrifiés, dont le révérend Malone, véritable cible du film. Carpenter le coquin, qui s'entoure encore très bien (Adrienne Barbeau, Jamie Lee Curtis, Janet Leigh...). C'est loin d'être mon favori, même si les phares m'ont toujours fait peur (merci les Twist). CLASSIQUE N°3 pour l'ambiance. C'est maintenant que Carpenter va acquérir son statut de génie.


ESCAPE FROM NEW-YORK (1981)

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Ça commence avec ce film futuriste incroyable. On retrouve Kurt Russell passé de Disney à Elvis pour finir chevalier dans un monde d'acier. Manhattan 1997 : La cité, mère des prostitués et des abominations de la terre (Oui, Carpenter déteste NY). Cette prison géante retient 3 millions de détenus, personne n'en sort et personne n'y entre. Seulement Snake Plissken doit aller récupérer le président (Donald Pleasance!) qui s'est crashé dans la ZONE. Il dispose de 24h, s'il échoue, la substance qu'un docteur lui a injecté au départ l'anéantira. C'est le festival apocalyptique qui commence. Aiguillé par Harry Dean Stanton, vieux débris du coin, Snake devra jongler avec le gang puissant de Isaac Hayes et le chef des brigades de sécurité, Lee Van Cleef. Casting royal, décors sauvages (Carpenter le roi de la bricole!), course effréné contre la mort et logique finale implacable. Ce WARRIORS de l'an 3000 ne coïncide pas avec le début de l'ère Reagan pour rien. CLASSIQUE N°4 qui comme Halloween subira de nombreux et faibles plagiats.


THE THING (1982)

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Et John Carpenter toucha les nuages... Sa CHOSE (tirée d'un roman de John W. Campbell Jr.) restera sûrement son meilleur film. Une œuvre glaciale et sans aucun espoir. L'ALIEN a débarqué sur Terre et peut pénétrer habilement n'importe qui. C'est ce que des scientifiques norvégiens puis américains vont comprendre lorsqu'ils devront affronter ce monstre inconnu et indécelable perdus dans l'Antarctique. Plongés dans le froid et l'obscurité polaire, les chercheurs coincés dans leur baraquement vont se transformer en proie de cette horrible chose, se soupçonnant tour à tour jusqu'à être décimés un à un. Tuer ou être tué. Les lance-flammes cracheront maintes fois leurs feux, en vain. Qui survivra ? Kurt Russell chope encore la pôle position tandis que Keith David apparaît pour la première fois au cinéma et pour la première fois aussi, Johnny laisse le score à Ennio Morricone. Un film d'horreur ultime et intemporel, sans aucune faiblesse, 100% masculin, préfigurant l'anéantissement humain. CLASSIQUE N°5.


John Carpenter 1983-1988
John Carpenter 1992-2001


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Commentaires

1. Le vendredi 6 novembre 2009 à 20:11, par pradoc

Merci pour la compil des musiques de Carpenter. Je ne savais même pas qu'il en avait écrit.
Je vais écouter ça et me régaler.

2. Le samedi 7 novembre 2009 à 17:35, par Rokea

Vivement la suit qu'on se foute aussi un peu de sa gueule…

3. Le dimanche 8 novembre 2009 à 22:55, par Fred

The Thing, meilleur film de Carpenter pour moi mais aussi meilleur film sur la peur de l autre, avant propos sur le sida (le test sanguin), hypocrisie humanitaire, etre humain vs alien-humain/ mâles contre mal /

4. Le vendredi 13 novembre 2009 à 01:15, par Jahk

jte souhaite bonne chance pour te foutre de sa gueule par la suite meme si c'est parfois un peu nian-nian (Starman, Memoirs of an Invisible Man) ou douteux (Village of the Damned original intouchable, Escape from L.A le retour de Snake était pas vraiment nécessaire) il y a quand même de quoi bien kiffer ds tout les styles (Big Trouble in Little China sacré marrade bourrée de références au cinema de HK particulièrement Tsui Hark bien avant st'opportuniste de Tarantino, They Live ptet son film le plus 'politique' mais bon Carpenter est presque toujours 'engagé' quand tu lis entre les lignes, In the Mouth of Madness probablement la meilleure adaptation de Lovecraft portée au cinéma...et j'en passe jvais pas faire tout le boulot du Patron ^^) et même ses ptites prods TV sont bourrées de cet humour noir si savoureux (Body Bags pas tjrs facile à choper mais à voir, Cigarette Burns un des meilleurs épisodes du tv show Masters of Horror)...enfin voila si tu fais le tour des prods ben ya pas beaucoup a jeter...après si t'es pas un fan de B-movie c'est plus une question de goût koi.
Merci pour la mini-discog. bien sympa à écouter en lisant le post çà te remet direct les images ds la tête à la première note ;) jcrois même que çà mérite un post à part entière rien que pour son influence sur tous les mecs qui vont jouer du sampler un bon paquet d'années plus tard.

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