Voilà ce qu'aurait donné l'album de HURTS si, le soin qu'ils mettent à s'habiller, ils l'avaient mis dans la réalisation d'une musique technologique pertinente. Dans leur dernier clip, DETACHMENTS jouent aux soldats de la Première Guerre Mondiale. Le morceau est merdique mais ça change quand même des filles qui se promènent dans les bois. La musique indépendante sans triangle existe encore. Les 11 titres sont chouettes. Les blokhas de Londres font un usage soutenu de leur synthétiseur, Audio video en témoigne d'entrée de jeu. Leurs chansons méca-lancoliques rappellent les choses actuelles de chez WIERD RECORDS mais aussi beaucoup FAD GADGET. Ils nous prouvent même leur admiration pour CYBOTRON et l'electro pur et dur (You never knew me, H.A.L.) tout en conservant un recul de dandy cynique en M65 jacket (Art of viewing, Holiday romance). C'est mieux que bien. (Malgré la pochette impossible)

DETACHMENTS - Audio video
DETACHMENTS - H.A.L.
DETACHMENTS - Holiday romance




Le désir mimétique des groupes actuels frôle souvent la parodie. C'est le cas de la première chanson de FEEDING FINGERS sur leur album Detach me from my head. THE CURE. Le groupe du mec qui ne s'est pas suicidé il y a 30 ans pour faire un coup commercial. La personnification du suicide est ici bien restituée sous forme d'accords de guitare et de lignes de chant conçus pour Novembre. Les noms des titres me laissent parfois perplexe (sans parler de leurs clips comme seuls les allemands savent ne pas les faire!). Le disque va du bon au mauvais (oh non, pas ce piano), gardant le pire pour la fin.

FEEDING FINGERS - This world starves for lonely girls
FEEDING FINGERS - Detach me from my head




FORMER GHOSTS ne sont pas européens mais américains. Ça se ressent un peu dans leur essai pas vraiment réussi de recréer une ambiance post-industrielle continentale. Le brouillard est artificiel. Les apparitions de ZOLA JESUS ajoutent quand même un supplément d'âme à leur petit album de 13 titres. Leur musique est minimaliste, je la trouve légèrement bâclée, la voix est neutre, tout ça laisse relativement froid, dans le mauvais sens du terme. C'est sûrement dû à ce côté artistico-expérimental gonflant. Même si l'effort est là, et leur engagement contre le bonheur constant. L'album s'appelle New love...