Origine et Futur
Par ROD, samedi 1 janvier 2011 à 18:10 :: LECTURES :: #878 :: rss
Si habituellement nous tenons tant à l’observation des heures, c’est que nous ne sommes guère heureux, c’est que nous sommes trop souvent misérables. L’inspiration créatrice elle aussi ignore le temps numérique. C’est toujours la marque de l’irruption de l’éternité dans le temps, dont elle règle le cours. Tout ce qui n’est pas éternel, tout ce qui n’a pas l’éternité pour origine et pour fin est dépourvu de toute valeur et destiné à disparaître ; l’avenir lui réserve la mort, la fin dans le temps, par opposition à la fin du temps.
Deux problèmes tourmentent l’homme, qui sont également importants pour la compréhension de tous les autres : le problème de l’origine, de la source, du fondement, et le problème du futur, de l’issue, de la fin. Ils sont tous deux indissolublement liés au temps et attestent que le temps n’est pas autre chose que le destin intérieur de l’homme, dont l’aspect objectivé extérieurement n’est qu’une apparence.
C’est pour cela que le temps engendre la nostalgie et la tristesse du passé, la nostalgie et la tristesse de l’avenir. La crainte de l’avenir se prolonge dans la crainte de la mort, laquelle se prolonge en crainte de l’enfer. Mais c’est toujours une crainte provoquée par l’élément temporel de notre destinée, par l’absence de fin dans le temps, c’est-à-dire par la crainte d’une objectivation sans issue, sans fin.
Deux problèmes tourmentent l’homme, qui sont également importants pour la compréhension de tous les autres : le problème de l’origine, de la source, du fondement, et le problème du futur, de l’issue, de la fin. Ils sont tous deux indissolublement liés au temps et attestent que le temps n’est pas autre chose que le destin intérieur de l’homme, dont l’aspect objectivé extérieurement n’est qu’une apparence.
C’est pour cela que le temps engendre la nostalgie et la tristesse du passé, la nostalgie et la tristesse de l’avenir. La crainte de l’avenir se prolonge dans la crainte de la mort, laquelle se prolonge en crainte de l’enfer. Mais c’est toujours une crainte provoquée par l’élément temporel de notre destinée, par l’absence de fin dans le temps, c’est-à-dire par la crainte d’une objectivation sans issue, sans fin.
Solitude, société et communauté, Nicolas Berdiaev, 1934.
(Picture: Beyond Love And Evil, 1971)
Commentaires
1. Le mercredi 12 janvier 2011 à 14:36, par http://marie-pauletsonex.com
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