Le 14 juillet n'est pas le jour idéal pour questionner sa foi, à part peut-être seul, au milieu du Tourmalet, quoiqu'il en soit il ne gênera pas l'appréciation de cette farce scientologue. Michael Tolkin ne nous loupe pas. Mimi Rogers (la pote de Tom Cruise) joue une femme vivant dans le pêché total, elle pratique l'échangisme avec un compagnon qui n'est même pas son concubin. Un jour, sa rencontre (bien réelle) avec David Duchovny (dont vous pourrez admirer le corps sculpté), cynique et pessimiste jouisseur, l'amène à remettre sa vie en question. Sa crise mystique est accentuée par la visite de deux évangélistes qui lui remettent leur bible. En plus de ça, elle soupçonne le standard téléphonique où elle travaille de couvrir une organisation secrète. Tous ses membres ont vu "la perle". Mimi mouille à l'idée d'y accéder, ça y est, elle a trouvé son nouveau partenaire, il s'appelle Jésus.

"Sharon, it's just a drug. You're in pain. Instead of doing heroin, you're doing God."



Sharon, née-de-nouveau, croit, comme les autres membres de la secte, à la descente du Christ sur Terre pour la résurrection finale. Le nouveau messie est un enfant noir qui chuchote les nouvelles à l'oreille de son semblable. L'apocalypse épargnera les bons chrétiens, les autres périront. Se retrouvant seule avec sa fille, la lutte de Sharon vers la sérénité va se transformer en pursuit of loneliness dans le désert californien. Trompée par Dieu, son karma implosera dans un final carrément grotesque (avec des barreaux de prison qui dégringolent tel un clip de Lara Fabian). Mis à part ce drame comique, le film conserve une impression de malaise, condamne et se complait en même temps dans les dérives protestantes, débat durement, dans un style épuré et photogénique. C'est exagéré mais efficace.

[Une chronique garantie sans spoiler]