CASUALS: Fila, fists & football
Par ROD, dimanche 1 avril 2012 à 22:06 :: INTERVIEWS :: #1210 :: rss
"C'est à Liverpool que notre histoire débute; où comment l'association de choses aussi insignifiantes que des baskets et des coupes de cheveux idiotes a su symboliser Liverpool et les Liverpudliens et les a défini comme différents, d'une certaine façon plus cools, plus branchés et plus aguerris que n'importe qui d'autre; et comment le reste du pays a adopté et adapté ce look, comment tout ça a façonné non seulement la mode, mais aussi la musique, la politique, la vie et la mort." C'est l'accroche de Phil Thornton dans sa bible 'Casuals: The story of a terrace cult'. Journaliste forcené de 46 ans, il traîne ses Adidas entre Liverpool et Manchester depuis 30 ans et a raconté comme personne l'épopée des casuals, ces hooligans élégants, des bastons de rue aux house parties. Une interview croisée réalisée en Janvier 2012 avec en face, Cass Pennant de Londres, 53 ans et du gros répondant, tête brûlée de West Ham aujourd'hui reconvertie en consultant média. Merci pour eux. C'mon c'mon!
"And it is in Liverpool that our story begins, a story of how something as seemingly trivial as training shoes and silly haircuts came to symbolise everything that marked out Liverpool and Liverpudlians as something different, somehow cooler, more sussed and streetwise than everyone else, of how the rest of the country adopted and adapted this look, and of how it came to shape not only fashion but music, politics, life and death." This is the catcher of the Phil Thornton's bible 'Casuals: The story of a terrace cult'. A 46 years old frenzied journalist, he's been dragging his Adidas between Liverpool and Manchester since 30 years and told us like no one the epic journey of the casuals, these elegant hooligans, from street chases to acid raves. A crossed interview done in January 2012 with at the opposite, London's Cass Pennant, 53 years old and big repartee, hothead from West Ham who moved now to media consulting. Thanks to both of them. C'mon c'mon!
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LISTEN TO: BRITISH HUSTLE - THE SOUND OF THE CASUALS (1977-1991)
Quand as-tu commencé à aller aux matchs?
Cass: A 8 ans, un voisin m'avait emmené au Boleyn Ground à Upton Park pour voir West Ham United en 1966, juste après la victoire de l'Angleterre en Coupe du Monde, avec Geoff Hurst, Martin Peters et Bobby Moore.
Phil: Mon père était un gros fan de Liverpool et a commencé à m'emmener à Anfield quand j'avais 6 ans, vers 1971. A cette époque, Liverpool était une ville très pauvre, ça l'est toujours d'ailleurs, mais Anfield était un endroit assez impressionnant pour un gamin. Le kop était à son apogée et les voir arriver en chantant 'You'll never walk alone' depuis Anfield Road est une chose toujours ancrée dans ma mémoire. Je me rappelle de l'odeur autant que du son, le vinaigre des friteries, le crottin de cheval de la police montée, les oignons des vendeurs de hot-dog, la bière des pubs et surtout, la pisse des 20 000 bonhommes entassés dans le kop. Même si j'étais petit et qu'à chaque fois que Liverpool marquait tu pouvais te retrouver à 15 mètres de ton siège, je ne me suis jamais senti en danger et n'ai jamais vu de blessé grave non plus. Il y avait beaucoup de violence dans l'enceinte des stades à cette époque. Je me rappelle d'un match où des fans de Chelsea derrière nous, dans la tribune principale, jetaient toutes sortes de trucs vers le kop. Ensuite mon père, partant précipitamment, leur courant après dans les couloirs, tandis qu'eux suppliaient les stewards de ne pas les jeter dehors, parce que sur le parking, une meute de 1000 scousers les attendaient pour les lyncher. C'était l'âge d'or du vieux mouvement 'bootboy', qui est arrivé après les skinheads et les suedeheads de la fin des années 60 et du début des années 70. Il y eut un revival skinhead à la fin des 70's, parallèlement au punk. J'ai arrêté d'aller à Anfield vers 1975 quand mon père s'est fait voler sa caisse. Je me suis plus branché sur la musique, plus spécialement le punk de ces années là et le football est devenu moins important. J'allais quand même voir des matchs de temps en temps, et je suivais aussi le club local (en 'non-league'), 'The Linnets' du Runcorn AFC, qui étaient dans la vieille 'Northern Premier league', la division n°1 dans la compétition. Runcorn l'a remporté en 1976 mais n'ont pas atteint la 4ème division parce que leur stade n'était pas assez grand. Wimbledon remportait la 'Southern Premier league' la même année, fut promu dans la division au dessus et battut Liverpool en finale de la Coupe d'Angleterre (FA Cup) alors que Runcorn dégringola et finit par vendre son stade à des agents immobiliers. Les pires violences auxquelles j'ai assisté ont eu lieu pendant les matchs de Runcorn, pires que dans les grands clubs parce que la présence policière y était faible et les stewards n'étaient en fait que des grand-pères.
When did you start going football?
Cass: Aged 8 when a neighbour took me to Upton Park and the Boleyn Ground to watch West Ham United in 1966 after England had won the World Cup in a side featuring Geoff Hurst, Martin Peters and Bobby Moore.
Phil: My dad was a big Liverpool fan and began taking me to Anfield when I was 6 which was about 1971. Liverpool in those days was a very poor city and still is but Anfield was a spectacular place for a young kid. The kop was at its height and the sight of them singing 'You'll never walk alone' from the Anfield Road end is still ingrained in my mind. I remember the smells as much as the sounds, the vinegar from the chip shops, the horse shit from the police horses, the onions from the hotdog sellers, the beer from the pubs and ofcourse the piss from 20,000 men crammed into the kop. Even though I was only small and when Liverpool scored you could end up 50 feet away from your 'spec' on the kop, I never felt frightened and no-one ever really got seriously hurt. There was lots of violence inside the grounds during those days and I remember vividly Chelsea fans below us in the Main Stand throwing slings into the kop and then my dad leaving early and going through all these Chelsea fans in the corridors who were begging the stewards not to throw them out because outside in the car park behind the stand was a mob of about 1000 scousers baying for their blood. This was the glory days for the old 'bootboy' movement which came after the skinheads and suedehead sof the late 60s and early 70s. There was a skinhead revival in the late 70s along with punk and I stopped going to Anfield around 75 when my dad's car got stolen. I got more into music especially punk around this time and football became less important to me but I still went to the odd game and also followed my local non-league team Runcorn AFC 'The Linnets' who were in the old Northern Premier League which was the top non-league competition. Runocrn won it in 1976 but didn't get into the old 4th division because their ground wasn't good enough. Wimbledon won the Southern premier league the same year, got promoted and a decade later beat Liverpool in the FA Cup final whereas Runcorn went worse and eventually sold the ground to housing developers. Some of the worst violence I've seen and been involved in was actually at Runcorn games rather than at big clubs because there was only ever a few police and the stewards were old men.
Tu as remarqué le look 'casual' dès qu'il a débarqué?
Cass: La première fois, c'est quand j'ai vu les jeunes de Liverpool et d'Everton vers 1979, ils aimaient porter des Adidas Samba avec des jeans Lois coupe droite et des coupe-vent Adidas, mais c'est surtout leurs cheveux qui m'ont scotché, une coupe efféminée qu'on allait appeler plus tard 'flick' ou 'wedge haircut'. Je voyais ça comme un look de gringalet, pas aussi stylé que le Soul Boy ou les mecs sapés comme Brian Ferry qui peuplaient la rude et menaçante West Ham firm.
Le terme 'casual' n'est pas le nom que les mecs appartenant à des firms se donnaient. Il est devenu populaire grâce aux jeunes membres de la ICF (Inner City Firm de West Ham), appelés les 'Under 5s' à cause de leur âge. C'est cette jeune garde qui a commencé à ajouter un peu de couleur à cette tendance et à lui donner un look londonien distinctif. Le look sportswear, mélange de marques de tennis, de ski et de golf, a remplacé le look 'psiv' londonien composé de sape Gabicci, Pierre Cardin et de pantalons Farah. Dans les tribunes, les gars de l'East End ressemblaient toujours à une armée, polos Fred Perry, Bombers MA1, jeans Lois et t-shirts Lonsdale, et donc les petits nouveaux de l'ICF faisaient vraiment look à part. En 1980, on a joué contre Everton en demi-finale de la FA Cup et tous les gars entre 15 et 20 ans qui se trouvaient là représentaient la symbiose de ce que l'on allait plus tard dénommer le 'mouvement casual'.
Phil: Le style casual a vraiment commencé à grimper après le revival mod de 1979. Je ne dis pas qu'il n'y avait pas de 'scallies' à droite à gauche puisque des gamins branchés musique électronique se sapaient déjà comme ça mais le revival mod était massif. Je me rappelle qu'on faisait les magasins dans le centre de Liverpool, autour de Button Street, et même en 1980 il y avait toujours un gros mélange de punks, skins, mods et de rockabillies. Le 'look scally' est devenu gros vers 1980/81 et semblait plutôt correspondre à l'electro et la synth-pop de groupes comme OMD, Human League, Kraftwerk. C'est vraiment comme ça que je l'ai vécu. Je vivais dans un bled à 20km de Liverpool, qui était scindée par la vieille ville, plutôt liée à Manchester de par son accent et la nouvelle ville, habitée par d'anciens liverpudliens ayant migré dans les années 60 et 70. Il y avait beaucoup d'hostilité entre les deux communautés et c'est là que j'ai commencé à suivre Manchester United parce que je me fritais tous les soirs avec des 'scousers' et ça ne me semblait pas très cohérent de supporter Liverpool. Ceci dit, il y avait plein de fans de Liverpool et d'Everton dans notre gang. Quelques uns de nos gars ont commencé à s'habiller 'smooth' (comme on disait en 1980) et c'était un peu considéré comme une trahison au début. La plupart des gars de notre bandes étaient skins, et les 'smoothies' étaient l'affaire des 'scousers' seulement. A cette période seuls les 'scousers' se fringuaient comme ça, jusqu'à ce match amical de pré-saison où 200 mecs de Wigan se sont pointés en vêtements 'scally'. Quand nous sommes allés voir les matchs de Manchester United on s'est aussi aperçu que les 'mancs' étaient sapés pareil et quelques mois plus tard, de fin 79 à l'été 80, le virus s'était répandu dans tout le nord ouest. A cette époque, je n'avais pas encore suivi le mouvement, j'étais encore dans le punk et la oi! puis ensuite dans le rockabilly, la 'northern soul' et le funk, mais quand j'ai quitté l'école en 1982, je me suis converti. Pour mes 17 ans, je me rappelle avoir acheté une parka israélienne 'Dubon' et une paire d'Adidas Tenerife. Ca m'a tenu pendant un moment. En fait, je me rappelle avoir porté ces vêtements lors d'un voyage scolaire à Paris début 1983, et j'ai été alors surpris de voir que les Parisiens s'habillaient comme s'ils étaient dans un photoshoot pour The Face.
Did you notice the 'casual thing' right on?
Cass: I first noticed the Liverpool and Everton youngsters around 1979 liked to wear Adidas Samba with straight-legged Lois jeans and Adidas cagoules but it was the hair, styled kind of effeminate which later got called the flick or wedge haircut. I thought it was a weedy look and not as stylish as the Soul boy and Brian Ferry influenced dressers amongst the rough and mean looking West Ham firm. The name casual was not a name anyone as a firm really called themselves as yet but what became known as casuals arrived with the youngest members of the ICF, known as the Under 5s because of their age. It was this youth that started to add a bit of colour to this trend and give it a distinctive London look. The sportswear look mixture of tennis, ski and golf wear was replacing the London spiv look of Gabicci, Pierre Cardin and Farahs. On the terraces the east Enders still looked like an army in wearing Fred Perry polo, MA1 flight jacket, Lois jeans and Lonsdale London T-shirts so these younger ICF members really stood out as a group on their own. In 1980 we had Everton in the semi-final of the FA Cup and the youth of both clubs between the ages of 15-20 looked dressed in a distinct style to what became known later as the casual movement.
Phil: The casual style only really started to creep in after the mod revival of 79. I'm not saying there weren't 'scallies' around as there were kids who dressed in that style who were more into electronic music but the mod revival was massive and I remember we used to shop in Liverpool city centre around Button Street and even in 1980 there was still plenty of punks, skins, mods, rockabillies around. The scally look only became massive around 1980, 81 and seemed to tie in more with the new electronic and synth pop bands around like OMD, Human League, Kraftwerk. That was definately the way in went where I lived. I live in a town about 15 miles from Liverpool but it is split into the Old Town which is more allied to Manchester in accent and new town which was an overspill new town where people from Liverpool moved to in the 60s and 70s. There was a lot of hostility and violence between the two communities and this was when I started to follow Manchester United because I was out fighting scousers every night and it didn't seem right to be supporting Liverpool. Having said that there were lots of Liverpool and Everton fans in our gang too. A couple of our lads began dressing 'smooth' as we called it around 1980 and it was felt to be a kind of betrayal at first because most of our gang were skinheads and smoothies were regarded as scousers only.
At the time there was only the scousers dressing like this as far as we knew until one pre-season friendly game at Runcorn around 200 Wigan lads came over dressed in classic scally clothing. When we went to Man United games we also noticed that the mancs were dressed the same and so within a few months maybe from the end of 79 to the summer of 1980, it had completely taken over the north west. At this time I wasn't dressing like that because I was still into punk and Oi music and then got into rockabilly and northern soul and funk but by the time I left school in 1982, I had converted and remember on my 17th birthday buying a Dubon 'Israeli parka' and a pair of Adidas shoes (Tenerifes). That was me hooked from that moment on. Infact I remember wearing these items on a college trip to Paris in early 83 and was surprised to see that most Parisians were dressed like they were in a photo shoot for The Face.
Est-ce que la violence constituait le principal buzz dès le début ?
Cass: La violence était un point central de nos années foot parce que le hooligan moderne était originellement skinhead, celui qui a émergé en 1967 et a semé sa réputation de sous-culture violente à travers tout le pays à partir de 1969. Le terme 'Spirit of 69' est une référence à ça. Mais c'est vrai aussi que la majorité des gars dans les années 70 et 80 étaient juste des supporters et suivaient leurs potes dans les tribunes, dans une atmosphère où la violence footballistique était devenue la norme.
Phil: Je crois pas que la violence était le but principal mais les deux choses allaient main dans la main. Chaque équipe avait sa propre bande, chaque ville avait sa bande, la violence est endémique dans la culture britannique parce que nous sommes très protecteurs de nos territoires, et vu qu'il y a vraiment beaucoup de villes plus ou moins grandes, il y a de la rivalité partout. En plus, la Grande-Bretagne est un endroit relativement petit comparé à la France ou à l'Espagne, chaque club n'a besoin de faire que quelques kilomètres pour se retrouver face à une bande rivale. Où je vis, il n'y a qu'un kilomètre entre Runcorn sur la rive sud du Mersey et Widnes de l'autre côté du fleuve, mais chaque ville a son propre accent, sa propre culture. Ils jouent au rugby par exemple, et évidemment il y a toujours des rivalités entre les deux villes. Je me rappelle avoir pris plusieurs fois des coups par là-bas. Si tu te penches sur les bandes de cette époque, celles de la première moitiés des 80's, elles étaient quasi entièrement composées de types de 18-25 ans, on devait donc se serrer les coudes car tu savais qu'une autre bande t'attendrait au tournant. Je crois que les 'mobs' les plus importantes étaient Liverpool et Everton, Man United, Leeds, Chelsea, West Ham. Ils étaient nombreux et avaient des réputations, mais la plupart des clubs pouvaient rassembler d'honorables 'firms' comme à Boro, Birmingham, Villa, Spurs, Arsenal. Millwall ont toujours été craint mais comme ils jouaient rarement en première division tu ne les rencontrais jamais. Ils sont montés en 1988 et c'était marrant de les voir tous là durant cette saison, ainsi que pour la coupe. West Ham a vraiment lancé la tendance pour les petits groupes de supporters en vadrouille, plutôt que de voyager en masse aux matchs et se faire capter dès l'arrivée, ils ont commencé à se débrouiller autrement et à occuper les tribunes principales plutôt que les gradins. C'était du jamais vu, ces tribunes étaient vues comme le refuge de ceux qui ne pouvaient en découdre dans les gradins, la classe supérieure ou les lâches.
Was violence the main goal at the beginning?
Cass: Violence was a central part of your going football days because the modern time football hooligan was originally a skinhead which first emerged in 1967 and had spread it’s reputation as being a violent subculture nationwide by 1969, this quote ‘Spirit of 69’ is a reference to this. It is also true that the majority of lads throughout the 70s and 80s were also supporters just following their peers on the terraces in an atmosphere and arena where football violence had become the norm.
Phil: I don't think violence was the main goal but the two things went hand in hand. Every team had its own mob, every town has its own mob, violence is endemic in British culture because we are very protective of our own territories and because there are so many towns and cities, there is rivalry everywhere and because Britain is relatively small compared to say france or Spain, then each club only has to travel a few miles before it hits a rival mob. Where I live, there is only a mile between Runcorn on the south shore of the Mersey and Widnes on the other side of the river but each town has it's own accent, its own culture, they play rugby league for instance, and ofcourse there's always rivalry between both towns and I remember getting beaten up over there a few times. If you look at the away mobs of that time, the early to mid 80s, it was almost entirely made up of lads in their late teens to mid 20s and you had to stick together because you knew there would another mob waiting for you. I suppose the main mobs at the time were Liverpool and Everton, Man United, Leeds, Chelsea, West Ham. They had the numbers and reputations but most clubs could pull a decent firm together like Boro, Birmingham, Villa, Spurs, Arsenal. Millwall were always feared but as they were rarely in the first division you never really met them. They got promoted in 88and it was fun to see them all for that season and the odd cup game. West Ham really set the trend for the smaller groups of travelling fans, rather than turning up en masse on football specials and being herded into the away end, they began making their own travel arrangements and began to go in the stands rather than the away terraces. This was unheard of at the time as stands were felt to be for those who couldn't cut it on the terraces, the posh people and coward.
C'était quoi vos critères pour porter telle marque et éviter telles autres?
Cass: Le critère de l'uniforme casual ? Un, tu devais avoir une certaine attitude, qui te démarquait de la masse, et deux, tu devais aller aux matchs. C'était instantanément reconnaissable du fait que toutes les autres sous-cultures, que ce soit dans la rue, dans un club, un pub ou à un concert, savaient qu'elles venaient de croiser un 'football lad', et c'est quelque chose que certains considéraient tout de suite comme un danger imminent.
Les modes chez les casuals changeaient vite, avec un look différent pour chaque saison. Donc le bon look variait selon les régions et les firms, mais peu importe le groupe dans lequel tu te trouvais, le plus important était d'éviter le ridicule et donc la plupart savait ce qu'il ne fallait pas mettre. Même si la marque était bonne, le style se devait d'être bon aussi, les jeans devaient être bien droits, pas baggy ou pattes d'eph. Il y a eu une période où les cockneys londoniens éventraient le bas de leurs jeans Lois pour mettre leurs baskets en valeur, ce qui signifiait que tes pieds attiraient toute l'attention, et que tu devais donc avoir les meilleures pompes. Les Adidas Forest Hills, Stan Smith ou les Nike Wimbledon étaient OK mais les Diadora Borg Elite (Gold) les surpassaient toutes. Ce truc du jean ouvert a tout de suite été banni des tribunes le jour où le marché Indien et Asiatique a commencé à manufacturer ce genre de pantalons. Personne ne voulait les acheter et ils ont tout de suite perdu leur cool. Les autres trucs qui ne se faisaient pas étaient les contre-façons. Tu savais quand le logo ou la marque était fausse, et c'était amusant de voir les gens nier qu'ils avaient des fringues fake alors que d'autres leur montraient d'où venait vraiment leur sape, étiquette du col à l'appui. Ils vérifiaient aussi les boutons et les zips pour voir si le nom de la marque était bien gravé dessus. Ce n'était pas juste une histoire de marque mais surtout de style, il fallait mélanger, assortir, avoir des idées pour rester original. Porter un survêtement Lacoste complet était aussi naze que les pantalons à carreaux Burberry quand le Burberry est devenu à la mode. C'était pas bon de frimer parce que tu portais les bonnes marques, il fallait être subtile dans tes choix et dans ta manière de porter. Il faut se rappeler que le casual a été amené à trouver un look qui le faisait passer inaperçu de la police et des stewards.
Phil: Au début ce n'était pas vraiment une histoire de marques. Il y a un tas de looks qui sont arrivés puis repartis en quelques mois, le style baseball, les maillots de football américain, les joggings, les fringues de tennis. Adidas a toujours été le principal fournisseur de chaussures mais il y avait aussi Pods, Kickers, Keos aussi, les blousons en velours, les vestes de chasse, les gants en cuir, les vestes en mouton, les doudounes, tout un tas de trucs pas associé à des marques. Mais à partir de 81, quand Lacoste, Ellesse, Tacchini, Fila, Pringle et les pulls Lyle & Scott ont lancé ce look sportswear, le but a alors été de damer le pion aux autres en trouvant des marques plus rares comme Munsingwear et Braemar, Jaegar, etc. On était habitué à ce qu'on dégotait en Angleterre et personne ne vendait ces choses. Nos déplacements shopping à l'étalage dans les stations Alpines et en Allemagne sont alors devenus importants, surtout pour les fringues de ski et les Adidas. Les baskets étaient prisées et se démodaient tout le temps; Samba, Stan Smith, Forest Hills, Trimm Trab, Munchen et puis Nike s'est joint au lot en 82, et ensuite New Balance et Diadora, ce qui a cassé leur monopole. Il y a eu une scission vers 1984 quand les mancuniens se sont mis au 'scruff look' en réaction au sportswear. Les scousers, eux, se sont mis au velours et au tweed, aux vêtements de montagne, tandis que les Cockneys se sapaient plus tape à l'œil, chemises cachemire, pantalons Farah, Daks, Aquascutum et des marques anglaises classiques.
What were the criteria to wear a brand? What was the stuff to avoid?
Cass: The criteria in wearing the uniform of a casual was one you had to be a lad with a certain attitude that stood out from the crowd and two, you had to go football. This was instantly recognizable as a fact with other subcultures when on the street, club, pub or gig, others would know they had come across a football lad and it is something people would think straight away like a health warning.
The trends of the casuals changed fast with different look for spring, summer and winter. So what was in as the right look varied region to region and firm by firm but whatever group you was in it was important to avoid ridicule from your peers so most knew what gear to avoid. Even if your brand was right the style still had to be right too so jeans had to be straight legged and no flares or baggies. There was a period where cockney Londoners liked to fray and split seam the bottom of their Lois jeans to flare out over your trainers, which meant your feet caught the eye, so this meant you had to wear the best style trainers. Forest Hills, Stan Smiths, Nike Wimbledon’s all passed but the gold Borg Elite surpassed them all. This fraying of the jean bottoms was wiped out as a look on the terraces the moment Indian and Asian market traders stated to wholesale jeans with this look already manufactured. Nobody would buy them in this way as nobody entertained it as cool anymore. Other terrace no no’s were anything fake that you could see the fake motif or label, and it would be funny when you see them deny they had fake brand because people would make them show where the original label was cut out from inside the back of the collar neck. They would also check the buttons and zips and see if the brand name wasn’t engraved. It was not just about having the right brand as style was just as important and also to mix and match ideas to be creative and stay original. To wear a complete Lacoste tracksuit was uncool as was Burberry check trousers when the Burberry check was in fashion with the lads. It was no good going over the top as in wearing the right brands you had to be subtle in what item of clothing was chosen and way you wore it, remember the casual was interested in supporting a look that would keep him undetected with the football police and stewards.
Phil: In the beginning it was never about brands really. There were many diiferent looks that came and went within months, baseball gear, American football shirts, jogging suits, tennis outfits, Adidas was always the main footwear but there was Pods, Kickers, Keos too, cord hjackets, hunter leathers, box leathers, sheepskin jackets, bubble jackets, all kinds of different things not associated with labels but by 81, when the likes of lacoste, Ellesse, tacchini, Fila, Pringle and Lyle & Scott jumpers and the sportswear look came in, then it became far more about outdoing eachother with rarer brands like Munsingwear and Braemar, Jaegar and so on. We wer eonly used to what we get hold of in Britain and no-one was selling this stuff so shoplifitng trips to alpine resorts and germany became important especially with the ski wear and Adidas trainers. Trainers went in and out of fashion all the time; Samba, Stan Smiths, Forest Hills, Trimm Trabs, Munchen and then Nike came along in 82 and then New Balance and Diadora and that broke their monopoly. There was a split around 84 when Mancs began their scruff look which was a reaction against the sportswear look and scousers began wearing more cord and tweed, mountaineering gear and Cockneys went a bit more flash and dressed up with paisley shirts, Farahs, Daks, Aquascutum and classic English labels.
Tu sais que ce style vestimentaire (sportswear) en France, était populaire dans les banlieues et au sein du mouvement hip hop?
Cass: Je n'étais pas au courant mais pour être honnête, dans les années 70 et 80, on ne remarquait pas de culture mode dans les tribunes françaises, ou plus généralement en Europe. Tu trouvais plutôt des gens sapés dans les boîtes de nuit mais pas de réel mouvement de mode. En France, ça se passait plutôt sur les podiums des défilés. On pouvait voir un échantillon de mode française lors des concerts où l'on se pointait à Londres. Les français qui étaient influencés par la musique britannique venaient vérifier à la source, à Londres et dans nos clubs de foot. A West Ham, nous avons un gros contingent de fans skinheads de Marseille, qui ont le soucis du détail, ils portent des Brogues, du Levi's, Ben Sherman, Fred Perry, des bombers, etc. Ils ont vu des groupes comme Cockney Rejects et Cock Sparrer jouer en France et ont appris que ces groupes supportaient West Ham, ils sont donc venus nous voir. Nous avons aussi des supporters de Belgique, qui viennent des clubs d'Anderlecht et de Brogue.
Le lien avec le hip hop est intéressant car c'était la même chose ici au début des 80's, quand les jeunes de la scène 'street beat' se sont mis à porter des doudounes sans manches et des vestes de survêtement pour fanfaronner dans le centre-ville et dans les clubs. C'est certain que des gars que j'ai interviewé dans mes livres ont dit ouvertement que c'est de là qu'ils ont tiré leur intérêt pour la mode et même la star du groupe Oasis, Liam Gallagher, a avoué que son influence vestimentaire quand il était gamin à Manchester venait du streetwear hip hop.
Le clip de Freez “I.O.U” sorti en 1983 sur Beggars Banquet met en scène un 'soul boy', qui fait du break dance, et démontre les similitudes avec le style des casuals, jeans ouverts en bas, Nike Legend, et diverses vestes de survêtement de marques 'casual'. C'est ce que confirme Riaz Khan, un casual asiatique du Baby Squad de Leicester, dans son interview pour le documentaire 'Casuals'.
Phil: Oui, il y a clairement un parallèle avec le hip hop mais crois-moi, personne ne savait ce qu'était le hip hop ou ce que les types de New York portaient en 79/80. On s'en est rendu compte quand la vidéo du Rocksteady Crew a commencé à tourner et à partir de là, il y a eu une séparation entre le look scally et le look hip hop. Les gamins noirs de Manchester se sapaient comme les kids blancs, même Breaking Glass, le crew de breakdance de Manchester portait des fringues estampillées scally quand ils ont commencé, avant de dériver vers un look hip hop plus classique en 83/84. C'est à cette époque que la mode hip hop s'est répandu internationalement et que le look casual/scally a été mis sur la touche et est resté limité à la Grande-Bretagne, avec peut-être quelques bandes en Hollande, Belgique et Allemagne qui l'ont vraiment compris. Le look 'Ultra' est plus similaire aux skinheads et même si des marques françaises et italiennes sont devenus importantes au milieu des années 80, on n'a jamais considérer les supporters français et italiens comme stylés. Les fans allemands et hollandais étaient aussi ridicules dans leur façon maladroite de copier à outrance les looks anglais. Même ici, Liverpool, Manchester et Londres aiment toujours ridiculiser les manières de s'habiller des autres villes anglaises.
Do you know this dress style, in France, was more popular within the Paris suburbs (and in hip hop)?
Cass: Did not know this but to be truthful in the 70s 80s we had not noticed there was a fashion culture on the terraces of French football or generally throughout Europe. Generally you would always find evidence of fashion interests in nightclubs but never did anyone say the French lads had any fashion movement and thought it was something only for the catwalks. Our evidence of French male fashion with lads would be from what we saw following the music scene to gigs here in London. The French lads that would be influenced by British music bands that through the music got them to check out London and our football clubs. At West Ham we have a strong following of French skinheads from Marseille who dress in great detail wearing brogues, Levi’s , Ben Sherman, Fred Perry, flight jackets etc and this has come from them seeing bands like The Cockney Rejects and Cock Sparer perform at gigs across France and here. The Marseille skins learned these bands supported West Ham and because of this they came, we also have Belgium following from separate cities from the clubs of Anderlecht and Brogue.
Its interesting the hip hop link as it was same here when early 80s youngsters in this street beat scene wore body-warmers and sports brand tracksuits to body pop in the high street and clubs. Certainly lads I have interviewed in my books have openly said this is where they got some of their fashion interests and even former Oasis star Liam Gallagher has gone on record to say his fashion influence as a boy living in Manchester was originally hip hop street wear.
Freez I.O.U 1983 Beggers Banquet label is footage of soul boy break-dancer influence with casuals as video got teens in frayed jean bottoms with splits, Nike Legend and track tops various brands casuals wore. This what impacted on Riaz Khan an Asian casual with Leicester’s Baby Squad who was interviewed for Casuals film.
Phil: I think there was a definite parallel with hip hop but trust me, no-one knew what hip hop was or what lads in New York were wearing back in 79, 80. We only really got an idea when the Rocksteady Crew video was shown and then there was a split between the scally and hip hop looks. In Manchester the black kids dressed the same as the white kids, even Manchester's Broken Glass breakdance crew were wearing scally clothes when they started and then it went more into that classic hip hop sportswear look in 83, 84 and that's when the hip hop look went international really and when the whole scally/casual look became sidelined and was only really limited to britain with maybe a few mobs in Holland, Belgium and Germany really understanding it. That 'Ultra' look was more like our old skinhead look and even though Italian and French labels became massive in the mid 80s, we never looked at french or Italian fans as being stylish. Germans and Dutch fans were ridiculed also as trying too hard to copy British looks but not getting it right. Even within britain, scousers, mancs and cockneys still like to ridicule each other's dress sense.
Les casuals sont-ils morts avec les années 90?
Cass: Le casual originel est loin depuis longtemps. Les scènes Rave et Acid House ont poussé beaucoup de gars de la vieille école dans le biz musical. L'ICF s'est lancé à fond dans le mouvement rave en hébergeant même sa propre radio pirate, Centre Force, puis plus tard en créant un label, etc. L'acid house est arrivée au bon moment, quand beaucoup de procès de hooligans, à titre d'exemples, ont impliqué des meneurs, avec pour réunir les preuves des méthodes policières de plus en plus discutables. A la suite du Rapport Taylor, La promulgation de nouvelles lois sévères, de bannissements et de sentences de prison ont fatigué les 'top boys'. Ils se sont alors mis à chercher l'adrénaline ailleurs, dans les raves, et ont pris la scène d'assaut.
Phil: Ce n'est pas mort, ça a juste muté. Il n'y a jamais vraiment eu un seul et unique uniforme, c'est pour ça que ça a duré si longtemps, plus de 30 ans, et que ça évolue encore. Le look acid house a débuté avec le style 'baggy' que les Happy Mondays portaient à la Hacienda, il allait à l'encontre du clubber plus habillé de l'époque et de la scène 'rare groove'. Quand le look hippy s'est mélangé à ça, c'est devenu un peu naze mais aucun des lads ne portait ce genre de trucs de toute façon. Moi je portais des jeans de charpentier, des chaussures de montagne, des chemises de grand-père et des vieux coupe-vents, pas du Stone Island mais du Berghaus ou du Peter Storm, qui étaient en fait les marques qu'on portait au début des années 80. Dans les clubs, les milieux balearic, acid jazz et garage ont tous convergé vers l'acid house et la rave, et c'est plus devenu une affaire de marques chics, Nick Coleman, Duffer, Burro, Koshino, jeans blancs et coupes au carré. Le look Britpop était, je suppose, un retour vers les styles casual classiques des 80's. Oasis avait ce look décontract' de Manchester quand ils ont commencé, sweats col rond, chemises à carreaux, Adidas Gazelle. Blur était une sorte de pastiche comique du casual cockney. C'est à partir de là que le look casual est redevenu populaire, avec une nouvelle génération de jeunes, fans de Liam Gallagher que, de notre côté, on voyait plutôt comme un connard.
Did Casuals die with the 90’s?
Cass: The original casuals had long gone and the Rave and Acid House scene had got a lot of the original lads into the music business. The ICF went heavy into the rave scene even having their own pirate radio station Centre Force for it, later they set up record labels etc. The Acid house scene came at the right time when many showcase hooligan trials involving ring leaders collapsed because of policing methods meant it was debatable if they could gain convictions. The introduction of tough new laws and banning orders together with threat of stiff prison sentences following the Taylor Report the top boys we actually wanting something else to find the buzz they had grown tired of so they switched to the rave scene and often took it over.
Phil: It didn't die just mutated. There has never really been one uniform which is why it's lasted so long, over 30 years and still evolving. The acid house look began really as just the baggy scally look that the Happy Mondays had been wearing in the Hacienda and that went against the more dressy clubber look of the time and the retro 'rare groove' scene. When the hippy look got mixed in, it went a bit silly but none of the main lads were wearing stuff like that anyway and I wore stuff like carpenter jeans, hiking boots, grandad collar shirts and various old skool kagools, not Stone Island but Berghaus or Peter Storm which were the kind of things we wore back in the early 80s. In the clubs, the balearic, acid jazz and garage scenes moved away from acid house and rave, and that became more about smarter labels, Nick Coleman, Duffer, Burro, Koshino and that white jeans, bob haircut look. The britpop look I suppose was a return to the classic casual styles of the 80s. Oasis had that dressed down manc look, plain crew neck jumpers, check shirts, gazelles when they started and Blur were a kind of comedy pastiche of Cockney casual. That's when the casual look really became big again with a new generation of younger kids who followed Liam Gallagher although we regarded him as a prick.
Comment as-tu perçu l'arrivée du “new lad” et la démocratisation du phénomène dans la presse?
Phil: Ca n'a pas été une démocratisation mais une réappropriation de la culture de la classe ouvrière par la classe moyenne. Si tu lis les articles de The End, le fanzine de Liverpool, ils se moquaient autant qu'ils glorifiaient les attitudes working class, alors que Loaded était un magazine de petits snobs universitaires qui sniffaient de la coke et se vautraient dans le sexisme. Ils prônaient un comportement sectaire contre lequel on s'est toujours battu. Le monde des médias anglais est un ghetto de la classe moyenne et c'était insultant de voir ces gosses de riches prétendre être ce qu'ils n'étaient pas parce qu'ils pouvaient toujours retrouver leur vie d'avant, tandis que ceux qui étaient réellement coincés dans les lotissements, les jobs de merde ou l'inactivité vivaient de cette manière pour échapper à la corvée de leurs vies de tous les jours.
How did you feel with the "new lad" and the democratization of the phenomenon in the press?
Phil: It wasn't a democratisation but a middle class appropriation of working class culture. If you read articles from Liverpool fanzine, The End, they always took the piss out of working class attitudes as much as they celebrated them whereas Loaded was a bunch of university educated posh kids snorting coke and wallowing in the kind of sexist, bigoted behaviour that we were always fighting against. The British media is a middle class ghetto and it was insulting to see these rich kids pretending to be something they weren't because they could always return to their previous lives whereas those stuck on council estates and in shit jobs or no jobs lived that way more to escape the drudgery of their everyday lives.
Certains voient les casuals comme des consommateurs lambda mais il y avait toute une autre dimension derrière tout ça, nan?
Phil: Ça m'énerve quand le casual est présenté comme un type de droite, matérialiste, alors qu'en fait il représente une esthétique, et non une scène musicale, politique ou culturelle. La seule chose qui unit les casuals ou les scallies ou quelque soit le nom qu'on nous donne est l'amour des beaux vêtements, et cela surpasse toute autre considération. Je connais des casuals d'extrême gauche et d'extrême droite, j'en connais qui ne parlent jamais de fringues, d'autres qui ne peuvent pas s'empêcher d'en parler. Le langage en est même transcendé, spécialement dans le nord-ouest de l'Angleterre où c'est comme une marque de naissance. Le mythe à propos duquel les casuals essayaient de se déguiser pour échapper à l'attention de la police est une blague. Ça a pu être une conséquence mais jamais une décision consciente. Pour ce qui est du consumérisme, et bien peut-être que certains le sont mais ça n'a jamais simplement été une histoire de marques inabordables, autrement les gars se trimbaleraient en Versace mais ils ne le font pas. Aucun des looks ne sont venus des modélistes ou de soi-disant gurus du style disant aux gens quoi porter, c'est entièrement enraciné dans l'esthétique de la working-class culture.
Some see 'casuals' just as fashion consumers but there was another dimension with it, wasn't it?
Phil: I get annoyed when casual is presented as some kind of right wing, materialistic scene when in fact it's an aesthetic not a musical, political or cultural scene. The one thing that unites casuals or scallies or whatever we get called is a love of great clothing and that surpasses any other consideration. I know some very left wing casuals and some very right wing ones, some who never talk about clothes and others who never stop talking about them. it trascends even language, especially in the north west of England where it's ingrained into the fabric of life, it just 'is.' The myth that casuals tried to diguise themselves to avoid police attention is a joke. That may have been a by-product but was never a conscious decision and as for being cosumerist, well maybe some were but it was never just about expensive labels for the sake of it, otherwise lads would be walking around in Versace and they're not. None of the looks have come from designers or so-called style gurus telling people what to wear, it's entirely rooted in the shared aesthetic of working class culture.
Il y a une sorte de résistance à la domination américaine aussi, l'usage de marques strictement européennes...
Phil: L'Amérique ne s'est jamais vraiment inscrite dans notre monde. Quand Ralph Lauren et Tommy Hilfiger ont commencé à débarquer dans les 80's et 90's, on s'est plus tenu au courant, mais personne ne regardait les ricains en se disant 'ils ont du style, copions-les'. Globalement, ce look hip hop a dominé à peu près tout durant ces 20 dernières années. Je remarque quand même des ressemblances avec certains groupes, les rappeurs 'conscients', Pharcyde, Dilated Peoples et même le Wu-Tang ont une approche similaire mais les choses ont évolué dans une isolation totale. J'attends de voir le premier rappeur en CP Company.
There's also a kind of resistance against the USA domination with strictly European brands...
Phil: America didn't really register in our world. I suppose once Ralph Lauren and Tommy Hilfiger began to come in during the 80s and 90s, we became more aware of those labels but no-one ever really looked at yanks and thought 'they look good, let's copy them.' In global terms, that hip hop look has dominated everythign for the past 20 years or so and I'd look at some groups and see similarities, the likes of the backpack rappers, Pharcyde, Dilated Peoples and even the Wu-Tang, shared a similar approach but both things evolved entirely in isolation. I'm waiting to see the firsr rapper to get into CP.
T'as déjà pensé à lâcher l'affaire?
Cass: Laisser tomber le trip casual? Je crois que de toutes les sous-cultures que j'ai expérimenté durant ma vie, celle-ci était la meilleure, et comme elle n'est pas basée sur la musique, tu peux toujours être un casual de cœur. Tu vieillis et ton propre style de vie te dicte des choix et des couleurs moins exotiques dans ce que tu portes, mais tu ne perdras jamais cet œil pour ce petit quelque chose de qualité, de stylé, de différent ou de nouveau.
Phil: Je vieillis et je crois que les 10 dernières années ont validé le but de mon livre; conter l'histoire du, peut-être, dernier mouvement de jeunesse britannique en le replaçant dans son contexte historique et culturel. Je suis content que les gens aient enfin reconnu que le casual n'est pas une chose révolue mais qui perdure encore après plus de 30 ans. J'ai l'impression que mon livre a joué un rôle et a permis aux réalisateurs de films et de documentaires de s'apercevoir qu'il y avait un marché et une demande pour tout ça. Il y a aussi une jeune génération qui s'est lassée de voir toujours les mêmes fringues et les mêmes options sous-culturelles, et qui peut maintenant s'identifier avec des anciens et nouveaux styles vestimentaires. Et bien sûr, il y a eu un énorme intérêt de pays étrangers qui n'ont peut-être jamais entendu parler du phénomène. Mon livre vient d'être traduit en russe et il y a définitivement eu un basculement du look Ultra vers le look Casual dans beaucoup de bandes sur le continent européen.
Do you have already thought to give up?
Cass: Give up being a casual? I think out of all the sub-cultures fashions experienced in my lifetime this one was the best and as it not based on music you can always be a casual at heart, you get older and your own lifestyle dictates less outlandish choices and colours in what you now wear but you don’t ever lose that eye for something of quality and style or just different or new.
Phil: I'm getting older and think that the past 10 years has validated the aim of my book which was to tell the story of perhaps the last great british youth movement and place it into a historical and cultural context. I'm glad that at last people have recognised casual as something that not only existed but that remains stronger than ever 30 years on. I think my book played a part in allowing film makers and documentary makers to realise there was a market and a demand for these things. There's also a younger generation who've become bored with the same old clothes and youth culture options who are now looking around for new and old styles they can identify with and of course there's been massive increase in interest from other countries who maybe never knew anything about the scene. My book has recently been translated into Russian and there has been a definate shift away from that Ultra look by a lot of continental mobs towards the casual look.
Justement, ton livre est sorti au début des années 2000, tu sentais une vraie attente derrière?
Phil: J'ai écrit des articles pour The Face et pour des fanzines, j'ai aussi créé mes propres zines dans les années 90 et je me rappelle traîner sur le forum Hoolifan, quand internet a vraiment commencé à connecter les gens, et demander à Martin King quand est-ce qu'il allait faire un bouquin sur la mode chez les supporters plutôt que sur le hooliganisme. Puis je me suis dit, pourquoi je ne le fais pas moi-même? Je traînais aussi sur le site Terrace Retro, une passionnante mine d'infos sur les casuals qui m'a donné l'idée d'organiser un festival à Liverpool en 2002, 'Writing on the Wall', afin de revenir sur les livres hooligan. Nous ont rendu visite: Cass Pennant de West Ham, Martin King de Chelsea, Tony Rivers de Cardiff ainsi que Peter Walsh de Milo Books. Je lui ai fait une proposition quelques mois plus tard, c'était un risque pour lui, il n'avait sorti que des livres sur les hooligans jusqu'alors et personne ne parlait jamais vraiment de la scène casual. Moi j'étais convaincu qu'il y aurait un marché à la clé, résultat il s'en est écoulé plus de 35 000 copies depuis 2003.
You put out your book in the beginning of the 00's, did you feel a real waiting after this?
Phil: I had written articles for The Face and fanzines, I'd also done my own fanzines throughout the 90s and I remember getting on the Hoolifan forum when the internet really began linking people together and asking Martin King when he was going to do a book on the fashion side of football fans rather than the hooliganism. Then I thought, why don't I do it myself? I'd been getting on a site called Terrace Retro and there were lots of very knowledgable and passionate casuals on there and I also chaired an event in 2002 for a Liverpool festival called Writing On The Wall that looked at football hooligan books. We had Cass Pennant from West Ham, Martin King from Chelsea and Tony Rivers from Cardiff and Peter Walsh from Milo Books at the event and I did a proposal for Peter a few months later. It was a risk for him as up till then he'd only published straight out hooligan books and no-one was really talking about the casual scene but I was convinced there'd be a market for it and it's sold over 35,000 copies since 2003.
Qu'est ce qui a changé en 10 ans? Depuis les films de Nick Love, le documentaire 'Casuals', etc... On dirait que les 'scallies' sont de nouveau hip...
Phil: Je pense que les films de Nick Love ont eu un impact fort, les ventes de mon livre ont carrément augmenté quand The Firm est sorti. Les gens sont plus au courant du mouvement, et internet a eu un effet là-dessus. Il y a plus de magasins spécialisés et neo-casual; et des marques indépendantes, ça a donné une sorte d'uniforme qui est devenu un peu lassant. Je les surnomme les radoteurs du IIIème Reich.
What has changed since the last ten years ? With Nick Love movies, look books releases, the Casuals dvd, etc. Scallies seem to be hip once again...
Phil: I think the Nick Love films have definately had an impact, my sales increased around the time of The Firm at any rate. People are more aware of the scene and the internet definately had an effect too. There are more specialist shops and neo-casual; and workwear labels these days and that has bred a kind of uniform which has become a bit wearisome. Third Reich Ramblers I call them.
C'est quoi un casual aujourd'hui? Ça veut encore dire quelque chose? Le 'Mod-casual' n'inspire pas grand chose...
Cass: Casual signifie toujours le gars du foot, celui qui foutait le bordel dans les tribunes pendant l'âge d'or du mouvement. Aujourd'hui, le terme n'est plus utilisé pour se référer aux types qui vont aux matchs à moins que leur firm porte ce nom, exemple: Aberdeen Casuals. Ca correspond à un certain look, et à une scène qui grouillait dans les années 80, le casual appartient donc à une période déterminée. C'est intéressant de voir qu'en Italie les autorités ont mené une guerre contre les ultras et que ceux-ci se passionnent pour les marques anglaises actuelles comme One True Saxon ou Peaceful Hooligan.
Mod casual est un terme pour décrire les gars qui ont la quarantaine, qui étaient mods et sont devenus casuals dans les 80's, et qui aujourd'hui mélangent les deux influences dans ce qu'ils portent. En filmant les casuals on a découvert une nouvelle culture, de jeunes de 17 ans environ, qui ont pris leurs influences après leurs parents. Le kid qu'on a interviewé à Brighton nous a dit que sa mère était une ex-mod et que son père était un football casual et que donc, il était 'casual mod', parce qu'il mélangeait les deux mondes en y ajoutant son propre grain de sel.
Phil: Personnellement, je ne me suis jamais surnommé casual, c'est un terme employé par les médias, mais je présume que c'est l'appellation qui est la plus familière et reconnaissable à propos de ce mouvement très subtile. Ce n'est pas comme les skins ou les punks avec un seul look qui est toujours resté le même. Mod casual c'est comme punk skin, les deux choses sont entièrement différentes – modules? - mais j'imagine qu'il y a un crossover possible, une importance du détail et de la texture. Pour moi, mod veut dire moderniste, et c'est en ça que les casuals étaient les vrais modernistes des années 80, et le sont toujours, pas un culte rétro qui regarde vers les années 60 pour trouver de l'inspiration.
Today, what is a casual? Does it still mean something? Mod-casual means nothing to me...
Cass: Casual still means football lad from back in the heyday of lads causing chaos on the terraces. The term is not used to refer to the lads going football today unless their firm was named casuals example Aberdeen Casuals. It had a certain look and a very happening scene in the 80s so the casual is set in a time period. It is interesting today if you look in Italy where there has been war on the ultras from the authorities their lads have began to refer themselves as casuals rather than ultras and are keen to wear British brands of today like One True Saxon and Peaceful Hooligan.
Mod casual is a descriptive term to describe guys out there today in their 40s who had been mods and went casuals in the 80s and today retain an influence from both in what they are wearing or into. Then filming casuals we discovered a new youth culture mainly under 17 who have taken influences from what their parents had been. The main guy we interviewed from Brighton said his mum was a ex-mod and dad was a football casual and he said he was a casual mod because he mixed a bit of both worlds with whatever new labels he liked of his own too.
Phil: I personally have never called myself a casual as it was a term applied by the media but I suppose that's what most people recognise or understand about what has always been a very subtle scene. It's not like skinheads or punks with one set look that stays the same. Mod casual is like saying punk skin, the two things are entirely different - Modules? - but I suppose there is a crossover of approach, an importance on detail and texture. To my mind mod means modernism and so casuals were the true modernists of the 80s and still are today not a retro-revivalist cult looking back to the 60s for their inspiration.
On dirait que dans beaucoup de domaines culturels, l'heure est à la nostalgie vintage, et non à la recherche évolutive...
Cass: Avant de commencer à tourner Casual j'aurais été d'accord avec toi, c'est un fait. Le sous-titre original de mon film était 'La dernière sous-culture de la classe ouvrière'. Mais quand nous avons fait la rencontre de ces soit-disant casuals mods, j'ai remarqué une chose importante, ils expérimentaient, de ce qu'ils portaient à leurs coupes de cheveux, essayant des trucs nouveaux, plein de marques différentes et de styles qui n'étaient pas liés à la nostalgie mod ou aux casuals. Ensuite, tu te rends compte que beaucoup de jeunes se sapent de façon similaire dans d'autres coins du pays, les signes typiques d'un nouveau mouvement. Et ce que j'aime là-dedans, comme au début des casuals, c'est que les médias ne sont pas encore au courant.
Phil: Il y a un problèmes avec certains styles casual qui sont vieux de 30 ans maintenant, cette tentation de simplement les revisiter. Je pense surtout à la veste de survêt' BJ de Fila. Je peux aussi comptabiliser au moins 3 revivals où Lacoste s'est retrouvé démodé, au milieu des années 80, puis est revenu dans les années 90 et est resté plus ou moins un produit de base depuis. Adidas ressort ses designs classiques et fournit la demande de nostalgie du vintage du public, mais je crois que les 5 années qui viennent de s'écouler ont été l'occase de passer à autre chose.
It seems like in a lot of other cultural domains, the time is about vintage nostalgia and not about evolving to a new thing...
Cass: Before we started shooting Casuals I would agree with you, it is a fact. I had the films original subtitle as ‘The Last Ever Working-class subculture’. But when we came across these so-called casual mods I notice a important thing which was they was experimenting with how they wore what they wore, even the hairstyles they were creating, trying different things and using plenty of brands and styles that was not linked with the nostalgic mods and casuals. Then when you discover other youths that all look similar but they are from different regions of the country then you recognize these signs as a new movement and what I like is just like the original football casuals days the press and media are not aware yet of them.
Phil: There's a problem with some casual styles in that they're 30 years old now so there's a temptation to just look back and revise previous looks. The Fila Bj has probably been the most revised item, and I can remember atleast 3 revivals whereas Lacoste went out of fashion in the mid 80s then came back in the 90s and has stayed more or less as a staple ever since. Adidas reussuing classic designs has also fed the demand for vintage nostalgia but i think the past 5 years has moved away from that towards new labels and looks.
Casuals United se retrouve affilié à l'English Defense League. Tu crois que l'extrême droite est un nouveau refuge pour les football casuals, comme l'acid house le fut à une autre époque?
Cass: Les supporters en Grande-Bretagne préfèrent généralement laisser la politique en dehors du foot, jamais aucun parti n'a tiré son pouvoir des tribunes. Il y a eu une courte période à la fin des années 70 où le British Movement Party et le National Front ont essayé de gagner de l'influence dans les stades mais tous ont échoué. Aujourd'hui il n'existe pas de refuge dans l'extrême droite pour les casuals mais il y a un choix personnel et une vision politique en dehors du football. Casuals Utd et l'EDL ne sont pas des partis politiques mais des groupes de protestation vaguement organisés et sont libres de voter pour n'importe quel parti. Notre Tory Party qui gouverne le Royaume-Uni a eu des revendications similaires en s'appuyant sur la droite par le passé. Il y a toujours une forte connexion loyaliste avec le noyau dur hooligan de beaucoup de clubs qui vient des 90's, mais encore une fois, il est actif en dehors du foot parce que la dépolitisation des tribunes représente toujours une règle invisible mais inviolable. Laisse la politique en dehors du stade.
Phil: Il y a un tas de gens qui méprennent la CP Mille Miglia et l'écharpe Aquascutum, la couverture de mon livre, et l'associent à des groupes extrémistes comme l'EDL, ils ont d'ailleurs utilisé la couverture dans leurs posts sur internet, ce que j'ai essayé de stopper. CP a toujours drainé des influences venant du vêtement militaire donc ça devait finir par parler à ce genre de personne. Personnellement, je suis très à gauche et je vois tout par le prisme de classe plutôt que par celui de nation. Le mouvement casual ici a toujours été multiracial et c'est assez désespérant de voir des gens comme l'EDL ou Casuals United adopter ce look comme un outil de recrutement. Cependant, il y a toujours eu un tas d'hooligans anglais qui s'identifient à des causes racistes même si celles-ci se déguisent en organisations anti-terroristes. J'aime à penser que j'ai plus en commun avec un ouvrier ou un employé français, allemand, turque, mexicain, japonais ou nigérien plutôt qu'avec un aristocrate anglais. L'élite a toujours joué la carte du diviser pour mieux régner en retournant la classe ouvrière contre les siens et ça marche à chaque fois. Maintenant que l'Europe est dans une merde noire financière, les extrémistes de droite tiennent les immigrés pour responsables de leurs problèmes au lieu de blâmer les banquiers et les aristocrates qui nous volent notre pays et notre argent depuis des siècles.
Casuals United is now affiliated with the EDL. Is right wing extremism is a new haven for football casuals, as acid house was?
Cass: Football fans in the UK generally like to keep politics outside of the firm or their group at the football, no political party has ever held power on the terraces. There was a brief period in the late 70s the right wing British Movement Party and the National Front tried to gain some influence and failed. Today there is no right wing extremism haven for football casuals but there is personal choice what your political views are outside of football. Casuals Utd and EDL are not political parties but protest groups loosely organised and are free to vote for any political party. Our Tory Party who govern-share the UK and have had similar claims made of them on leaning to the right in the past. There is still a strong loyalist connection with the football hooligan hardcore today at many clubs which has come from the 90s but again it is all active outside of the football arena because it still stands strong as an unwritten rule. Keep politics off the football terraces.
Phil: I think there are a lot of confused people who now associate the CP Mille Miglia and Aquascutum scarf cover of my book with far right groups like the EDL and they have used my book cover on their internet posts which I've tried to stop. CP has always drawn influences from military clothing so I suppose it was always going to appeal to that kind of person but personally I'm very left wing and see everything through the prism of class rather than nationhood. Casual in Britain was always multi-racial and it's pretty dispiriting to see the likes of the EDL and Casuals United adopting the look as a recruiting tool but there's always been a rump of british hooligans who will attach themselves to racist causes even if they're dressed up as anti-terrorist organisations. I'd like to think I have more in common with a working class french, german, turkish, mexican, japanese or nigerian person than a british aristocrat. The rich elite always play the divide and rule card by setting the working classes against each other and it works every time. Now that Europe's in such a financial mess the right wing extremists will blame immigrants for their problems rather than the bankers and aristocrats who have robbed their land and money for centuries.
Si tu devais résumer l'épopée casual en 5 dates.
Cass:
1978/79: Les jeunes supporters de Liverpool et d'Everton introduisent un nouveau look. Mèche de côté, coupe-vent 'cagoule' Adidas, jean droit Lois et baskets Adidas. Stan Smith fait jeu blanc face à Dr Marten's.
1981: Finale de Wimbledon Bjorn Borg vs. John McEnroe. C'est Fila contre Sergio Tacchini. Les casuals s'en souviendront et le look tennis va déferler dans les tribunes.
1983: The Face donne le nom de 'casuals' à ces nouveaux sauvages. Le terme restera et sera repris par tout le monde.
1985: Le documentaire 'Hooligan' pris sur le vif présente la Inner City Firm de West Ham. Maintenant, chaque club du pays va se trouver un nom et se constituer un gang.
1985: La tragédie du Heysel en arrive à la conclusion qu'être casual n'est plus vraiment très cool. Le mouvement originel n'en a alors plus pour très longtemps.
Phil:
1979: Le premier look scally devient massif et infiltre les tribunes de Manchester et Liverpool.
1984: Les football lads de Liverpool, Manchester et Londres commencent à créer leurs propres looks.
1986: Chipie, Chevignon, Ciao et d'autres marques du même type prennent le dessus.
1995: Seconde vague des marques casual et seconde vague musicale.
2005: Les casuals se démarquent du classicisme pour se diriger vers de nouvelles marques casual ou indépendantes.
If you had to sum up Casuals history in five dates.
Cass:
- The 1978-79 Football season teenage Liverpool and Everton fans introduced to the terraces a new look of wedge haircut, Adidas cagoule, Lois straight-leg jeans with Adidas trainers. The Stan Smith strap-over trainer banished the bovver boot forever from the terraces.
- Borg v McEnroe 1981 Wimbledon tennis final for introducing that classic tennis wear look to the football terraces as Bjorn Borg went with Fila and John McEnroe wore Sergio Tachini. The Fila terrinda and Borg Elite trainer along with Sergio Tachini tracksuit bottoms became stuff of legend with casuals.
- The Face magazine 1983 issue feature gave us the term and name Casuals that from then on got picked up on by all media and press.
- 1985 Hooligan TV documentary that was a fly-on-wall film of the West Ham’s ICF. When that was aired was the moment everyone over football said we need to become a firm with a name and added style.
- Heysel tragedy in 1985 meant it was no longer cool to be a casual and the casual movement from then was on borrowed time.
Phil:
1979 - first mass scally look begins to infiltrate football grounds in liverpool, manchester
1984 - liverpool, manchester and london begin their own individual looks
1986 - chipe, chevignon, ciao and other labels take over
1995 - second wave of casual brands/music scene
2005 - move way from classicism towards new casual/workwear labels
3 fav trainers?
Cass: Diadora Borg Elite, Pony Red Trainer, Nike Legend
Phil: Adidas VIP, Adidas Jeans, Adidas Gazelle
3 fav brands? Cass: Fila, Burberry, Henri Lloyd
Phil: Massimo Osti at CP, Post O'Alls, 6876
3 fav movies?
Phil: 400 Blows, Mean Streets, Kes
3 fav music labels?
Cass: Motown, Trojan, Two-Tone.
Un dernier mot crucial?
Cass: Le culte jeune le plus sous-documenté et oublié de tous les temps fut quand des gosses de la classe ouvrière liés au hooliganisme se sont mis à désirer des vêtements qui étaient délibérément commercialisés à une classe sociale différente. C'est cette époque du football casual qui a apporté une grande révolution dans la mode masculine et qui a donné le ton dans le business prospérant des vêtements de marques d'aujourd'hui. Il continue d'évoluer et tu peux toujours voir l'influence de son héritage lorsque tu jettes un œil aux marques représentées au salon professionnel Stitch Menswear ou dans tous les stades d'Europe. Demande à quiconque aujourd'hui ce qu'est un casual et il mentionnera des noms de marques qui sont les choix des gars qui vont au match.
Phil: Ce n'est pas ce que tu portes, c'est comment tu le portes!
Mes projets: j'édite un webzine, Swine, que je fais depuis 6 ans maintenant – regarde la section archive, tu y trouveras une centaines d'articles sur la mode, la musique, le foot...
Par ailleurs, je travaille sur un programme de lutte contre la drogue à Liverpool, on publie des livres, réalise des films, etc – ça se passe ici: www.spiderproject.org
Any last crucial words?
Cass: The most overlooked and under documented youth cult of all time was where working-class kids linked with football hooliganism came to desire clothes that were deliberately marketed at a different social class. It was this age of the football casual that brought a great revolution in men’s clothing that has set the tone for a thriving business in designer clothing today. It continues to evolve and its legacy you can still see the influence whether it be looking at who the brands are marketing to at Stitch Menswear Trade Show or inside the football stadiums across Europe. Ask anyone today what is a casual and they will mention names of designer clothing brands that are the choices of lads who go football.
Phil: It's not what you wear, it's how you wear it!
Projects - I edit an ezine/blog Swine which i've been involved with for 6 years - see archive section for hundreds of pieces about fashion, music, football, etc.
I work for a Liverpool based drug treatment project which publishes books, makes films, etc - see showcase section: www.spiderproject.org
PLUS PLUS PLUS
THE FACE: The ins and outs of high street fashion, 1983.
Millwall documentary, 1977.
English football firms documentary, 1983.
West Ham ICF documentary, 1985.
Portsmouth 657 Crew documentary, 1987.
WEBSITES:
Casuals TV
80s Casuals
80s Casual Classics
Terrace Retro
Terrace Links
Originals Footwear
Only Sneakers
FILMS:
Hooligan (1985)
The Firm (1988)
Arrivederci Millwall (1990)
I.D. (1995)
It's a Casual Life (2003)
The Football Factory (2004)
The Business (2005)
Green Street Hooligans (2005)
The Real Football Factories (2006)
Cass (2008)
Away Days (2009)
The Firm (2009)
Casuals (2011)
LIVRES/BOOKS:
Bloody Casuals, Jay Allen, 1989.
Away Days, Kevin Sampson, 1998.
Football Factory, John King, 1999.
Casuals, Phil Thornton, 2003.
The Liverpool Boys Are Back in Town, Dave Hewitson, 2003.
Terrace Legends, Cass Pennant, 2005.
A Casual Look, Nick Harvey & Lorne Brown, 2006.
Perry Boys, Ian Hough, 2007.
80s Casuals, Dave Hewitson & Jay Montessori, 2010.
En instance de publication/Soon to be published:
Faded Lois Dreams, Andrew Vaughan, 2011.
The End fanzine anthology, 2011.
Dressers, spring 2012 ?
Commentaires
1. Le lundi 2 avril 2012 à 20:50, par BGdu93
2. Le lundi 2 avril 2012 à 20:51, par BGdu93
3. Le mardi 3 avril 2012 à 10:13, par pseudo supporter
4. Le mercredi 4 avril 2012 à 12:33, par J'encule...
5. Le mercredi 4 avril 2012 à 13:29, par La Butte Paillarde
6. Le mercredi 4 avril 2012 à 16:54, par J'encule 2ème
7. Le mercredi 4 avril 2012 à 17:10, par Bultex
8. Le mercredi 4 avril 2012 à 18:44, par Pompey
9. Le mercredi 4 avril 2012 à 19:24, par Patron
10. Le dimanche 2 septembre 2012 à 05:25, par Karim du 93
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