Fluoglacial - Tendances Négatives

UN BORGHESE PICCOLO PICCOLO (1977)



Mario Monicelli a su traversé trois décennies de cinéma italien sans jamais s'essouffler, caractéristique qu'il partage avec d'autres bonhommes comme Dino Risi ou Elio Petri. Des "Guardie e ladri" (Gendarmes et voleurs) à "I soliti ignoti" (Le pigeon), des "Camarades" aux aventures de Brancaleone, il réussit encore dans les années 70, époque bénie des affiches de film dessinées, à signer des classiques de la farce comme "Amici miei" (Mes chers amis) ou ce bluffant "Bourgeois tout petit petit".



Alberto Sordi, alias Giovanni Vivaldi, donnerait tout ce qu'il a pour que son fils Mario réussisse. Le poussant à passer le concours de la fonction publique pour le rejoindre dans les bureaux du ministère, Giovanni veut que Mario le mou soit bien au chaud, et que sa mère ne se fasse plus de mouron. La fable du parvenu, petit employé modèle prêt à marcher sur les autres pour obtenir ce qu'il veut, commence fort dès cette scène de voiture hilarante, où Giovanni fait tout ce qu'il peut pour arriver à l'heure au boulot, en insultant la moitié de la ville sur son passage. Pas de bol, la pendule affiche 8 heures passées, avec ses "collègues" malchanceux, il doit patienter à l'accueil pour obtenir un mot, comme à l'école.



A l'intérieur, tout le monde croule sous les dossiers, les employés n'ont pas de visage. Mais Giovanni a d'autres plans que le travail de bureau, il fait les yeux doux au patron et tente d'obtenir ses faveurs. Pour aider le fiston, Giovanni va devenir franc-maçon! Coopté par le boss au grand dam de la mère catholique et pratiquante, Vivaldi va démontrer une fois de plus toute son incompétence dans une fantastique scène d'initiation! Les frères font passer les réponses du concours à Giovanni, la réussite est au bout. Seulement, le matin de l'examen, père et fils passant devant une banque sont pris dans un hold-up, une balle perdue plus tard Mario est à terre, et Giovanni atterré.



Le deuxième film commence après la troisième grosse scène caustique; dans un cimetière romain archi-plein, les cercueils sont empilés les uns sur les autres dans les caveaux, c'est le bordel complet pour y déposer une fleur. Dégringolade obligée après le passage de Vivaldi. Convoqué plusieurs fois par la police pour tenter de reconnaître le bandit assassin, Giovanni identifie enfin celui qu'il va faire payer. Ne divulguant rien aux képis, il le poursuit à sa sortie. Puis l'amoche salement au cric et le séquestre dans la cabane de pêche où il se retrouvait avec son fils. Sa femme, elle, anéantie, est paralysée depuis le drame. L'idiot la met face à face avec le jeune "bourreau" croyant produire un choc, ne se rendant plus compte que les rôles se sont inversés... Une comédie qui se transforme en horreur sans que tu le pressentes, un petit bourgeois mais un grand Monicelli.



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