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THIS IS AMERICA !



Le mondo, nommé pseudo-documentaire chez nous ou shockumentary ailleurs, et inventé par 2 italiens du nom de Jacopetti & Prosperi, auteurs du classique "Mondo Cane" en 1962, a généré tout un tas de films racoleurs au possible. Le genre documente habituellement les cultes et rites exotiques ayant cours dans le monde, puis a vite dévié vers toutes les pratiques bizarres et violentes mettant le sexe et la mort à l'ouvrage. Les italiens conservent leur hégémonie jusqu'à la fin des années 60 ainsi que leur obsession pour l'Afrique (Climati, Castiglioni), puis les allemands et les américains s'y mettent, Mondo Thrasho de John Waters, Shocking Asia de Rolf Olsen ou Jabberwalk aka THIS IS AMERICA, réalisé par Romano Vanderbes. Ce premier volet (d'une trilogie) sort en 1977 et commence calmement par les sports mécaniques dangereux (destruction derby) pour lentement dériver vers le sexe, qui est souvent le point de chute de ces docs. Miss America défile à poil et les chippendales donnent des bouffées de chaleur aux vieilles femmes. Traversée du désert ensuite où se trouvent des maisons closes très spéciales, Judy's, Cherry's, Cottontail, on y vient même en avion.



La voix du narrateur est tellement télévisuelle qu'on ne s'aperçoit pas qu'on passe simultanément du sexe en groupe à la fabrication des hot dogs! Le segment le plus drôle du volume 1 est la lutte anti-obésité à l'aide d'hamburgers et de milkshakes électrifiés. Très concluant. Le tatouage, le catch, sur ring ou dans la boue, sont maintenant des pratiques plus très subversives. Autre passage clé, les suicidaires qui se jettent du Golden Gate à San Francisco, on y voit un flic venir consoler un jeune qui repart en le remerciant! Quant à l'église en plein air de Golden Grove, je vous laisse savourer la vidéo ci-dessous. On termine avec dans l'ordre: une messe satanique, des mariages à Las Vegas, du SM soft, de la polygamie, une fabrique de godemichets, et un village futuriste de détenus vivant avec leurs potes et leurs meufs! Info ou intox ?







Dans THIS IS AMERICA PART.II, sorti en 1980, le générique est toujours signé "America the beautiful" des Dictators. Ça commence punk d'ailleurs avec la candidature de Jello Biaffra à la mairie de San Francisco suivie d'un live de "California über alles" des Dead Kennedys. Puis, Captain Sticky, le super héros gros, vient à la rescousse de la bannière étoilée, les lavomatiques sont devenus disco et les filles topless frottent les voitures... Une plongée dans les égouts nous conte la légende du Super-Rat, celui qui attaque et mange les enfants et les sans-abris qui vivent sous terre ahah. La vie d'un 'bounty hunter' de NY impressionne (il casse une porte de ses mains), les piranhas un peu moins. Le centre de rencontres pour chiens laisse perplexe, les bonnes-sœurs adeptes de kung-fu aussi. Les clubs New-Yorkais sont ensuite à l'honneur, Studio 54, Xenon, Electric Circus, pour la disco mania et tous les excès qui vont avec.





On retrouve aussi des sujets similaires au premier, ces docs ne sont que des compilations. Les poulets en batterie sont nourris avec leur propre merde, l'obésité grossit, les verres de terre en salade ou les pâtisseries sexuelles vous éblouiront, les cours de sensualité donnés aux ménagères peut-être un peu moins. La fabrique d’ustensiles en cuir et à fermeture nous entraîne inévitablement dans les clubs échangistes 24/24. On change de côte et à Hollywood, on sniffe l’hostie à l'église! Étrange coutume. Cascade finale avec les gangs de motards, les tueurs en série et une exécution sur chaise électrique. Un épisode bien plus bordélique que le premier mais toujours aussi malade.







10 ans plus tard, après 2-3 cochonneries, Romano Vanderbes revient avec l'ultime volet, AMERICAN EXPOSED, qui sera connu en France sous le titre: L'Amérique Interdite. Si les 2 premiers étaient plus branchés sexe & violence, arrivent ex-aecquo dans ce This is America part.III de 100 minutes, le racisme et les flingues. Ce mondo s'essaie à des sujets plus variés et moins "choquants", mais toujours aussi douteux. Des élèves d'écoles de théâtre apprennent à mendier dans les rues de NY, les fidèles d'une église brûlent le père noël (gloire à Jésus), on assiste aux rites des confréries de beaufs universitaires (comme se mettre le feu au cul et cuire des œufs dessus), à la pratique des art martiaux du troisième âge et aux bastons de rednecks dans les rades qui diffusent de la country.





L'insécurité à New York donne des idées aux jeunes blancs qui forment des milices pour éloigner les noirs et les latinos de leurs quartiers (!!). Des limousines sont aménagées pour que les yuppies profitent des joies du sexe entre deux rendez-vous (Cosmopolis?). Flics brutaux, prostituées en prison, pension de chats milliardaires, église qui baptise les animaux, technique de terrorisme explosives, sexe public, et une fin en apothéose avec les camps de vacances du Ku Klux Klan jumelée à la pratique gay du voguing. Je crois qu'on a fait le tour de la question. Au fil des 80's, le mondo voit l'arrivée de la série Faces of Death (la mort en direct) et les éternelles suites de Mondo Cane. Qu'aurait pu donné un "C'est ça la France" ?

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