Fluoglacial - Tendances Négatives

La Corvée du Délire !



« Moi, je n’ai pas le droit de me droguer. Je n’ai pas du tout envie de tricher. La drogue fausserait le jeu. La drogue, c’est encore aspirer à sortir, à forcer le délire, à se reposer un peu de soi, à s’absenter... Que pourrait-elle apporter à un être comme moi qui ne veut pas s’oublier justement ? Je n’ai pas besoin de fuir cette réalité: elle m’est déjà absente, refusée, interdite. Je n’ai jamais quitté le fond du gour: j’ai de la vase plein l’extase. Ça ne m’intéresse pas du tout de perdre des sensations avec la drogue, de louper ce qui se passe, de partir en fausse démence pour retomber ensuite: je n’ai pas d’endroit où retomber justement. Surtout ne jamais s’évader: rater un instant de la lucide misère que je transporte, quel péché ! Mortel ! Je veux dépendre de mon délire et non le commander, le payer à tempérament... Toutes les visions de drogués se ressemblent parce qu’ils veulent voir tous la même chose. C’est l’usine à visions ! Le psychédélique fonctionnariat ! La Corvée du Délire ! Non, pour moi la drogue serait malhonnête. Je ne veux pas imiter les grands dans ce qu’ils ont de plus petit. »

Au régal des vermines, Marc-Edouard Nabe, 1985.
(Picture: Kin-Dza-Dza!, 1986)

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Commentaires

1. Le lundi 26 novembre 2012 à 16:57, par Boboss

Si c' est pour écrire un piteux Nouvelles sous ecstasy comme Frédéric Beigbeder, autant s' abstenir de drogues. Par contre, avoir la puissance d' évocation d' un William S. Burroughs et son Junky donne envie d' essayer d' écrire sous l' emprise de produits. Mais la probabilité d' écrire de la merde demeure élevée. Fais tourner rod!

2. Le mardi 27 novembre 2012 à 01:05, par Nom ou pseudo :

T'es une bonne banane toi.

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