Fluoglacial - Tendances Négatives

THE OMEGA MAN (1971)



There's never a cop around when you need one. C'est la première phrase de Charlton Heston, l'exterminateur, alors qu'il vient de se payer un trottoir à bord de sa décapotable rouge. T'es tout de suite dedans. Par un fin glissement dialectique, Robert Neville appartient à la réaction, le dernier homme sur terre, ou plutôt dans cette ville, qui s'attache aux choses du passé. Armes à feu, voitures, nourriture, musique... La cité lui appartient et il passe ses journées à zoner au milieu des immeubles vides, profitant de la gratuité et shootant tout ce qui bouge. Quand le soleil se couche, il rejoint vite son bunker, car la nuit n'est plus son royaume...



C'est La Famille qui règne dans l'obscurité. Une secte vampirisée, constituée après la contamination de toute la population par un virus. Ces individus allergiques à la lumière se sont jurés de liquider ce vestige du passé, incarné par Neville. Même si leur style maçonnique du Moyen Âge et leur refus de la modernité ne font pas le poids contre l'artillerie lourde de l'ancien médecin. Sa rencontre musclée avec d'autres survivants rebelles logés sur les collines va le pousser à peaufiner la recette du fameux vaccin, sensé ré-humaniser les derniers rescapés. Ce gros classique rétro-futuriste de Boris Sagal a subit un remake que vous connaissez tous, I AM LEGEND. Many will emulate but no one can duplicate.

Les Démons de Loudun


The Devils (1971) par bordroit

SEX-SHOP (1972)



Je suis tombé sur l'avis de Daniela de Montmartre, qui rentrait complètement pétée de La Loco un dimanche matin, et je veux le partager avec vous :

Derrière l'apparente légèreté du propos, Claude Berri nous livre une géniale et stupéfiante étude des mœurs sur une époque malheureusement révolue avec l'apparition de la pandémie de Sida et avec elle d'une relative insouciance où les combats pour la Liberté, toutes les libertés, faisaient encore des émules et où malgré la menace planante de la guerre froide, le mot Future avait encore un sens positif et non séro-positif ou synonyme d'apocalypse bactériologique même si déjà, nos chers scientifiques au service des lobbies politico-militaro-industriels travaillaient très dure sur cette question épineuse consistant à cumuler bénéfices colossaux et nombre maximale de décès sans avoir besoin de déclaré ouvertement la guerre pour cela ,"Menace de Destruction Nucléaire Mutuelle" oblige (MAD en anglais).



N'exagérons rien, le film de Claud Berri (que je trouve vite pénible face caméra), même s'il pose les multiples problématiques liées au sexe à la fin des 60's (désir, conjugal, pornographie, commerce, prostitution, échangisme...), ça reste quand même très gentillet. Claude est un libraire bedonnant qui fait face à la fois à une crise dans ses affaires ainsi que dans son couple. Sa femme ne lui fait plus envie, ses enfants l'énervent et personne n'achète plus de bouquins. C'est là que Jacques Martin intervient, oui oui lui-même, et propose à Claude de transformer sa librairie en sex-shop. Pas difficile à convaincre, il franchit le cap et tout le quartier vient bientôt acheter son exemplaire de "La braguette magique", un sexe-jouet, voire même une ceinture de chasteté.



Tout ça donne des idées à Claude qui aimerait pimenter sa vie sexuelle, et celle de sa femme, plutôt réticente. Avec la complicité de Lucien, dentiste (Jean-Pierre Marielle au sommet évidemment) et de sa compagne Jacqueline (Nathalie Delon mmm), ils vont dévergonder le petit couple pépère et les initier à la recherche du plaisir, à l'échangisme, pour tous finir sur une croisières olé-olé ! C'est pas fantastique mais le film comporte de bonnes scènes, surtout grâce à XMarielleX qui graisse bien le salami rien qu'avec son phrasé et sa bonhomie. L'apparition de Claude Piéplu en militaire déviant marque aussi des points. Si tu aimes les 70's frappe dans tes mains.



THE SLAMS (1973)



J'aime les films de prison dans lesquels les voyous rivalisent d'ingéniosité pour se faire la belle. Malgré la starrance de Jim Brown, le film de Jonathn Kaplan n'a pas grand chose à voir avec la Blaxpoitation classique (même si quelques détails y font penser). Ici, l'intrigue est très bien ficelée, malgré le côté parfois "amateur" de l'ensemble. Hook, truand déclassé, et 2 complices cassent un deal de mafiosi et se retrouvent avec 1 million de $ à couper en 3... plus une valise pleine d'héro. Celle-ci pose problème et avant de se faire doubler, Hook marbre les 2 autres. Touché à la cuisse il réussit à planquer le magot dans un vieux hangar abandonné avant de filer en bagnole puis de perdre le contrôle sous la moustache de la patrouille locale.



Direction pénitencier. Hook la joue solo et se met tout le monde à dos. Les blancs, les gardiens et surtout ses bros. Avec l'appui de sa fiancée (Judy Pace) et de son pote pimp Jackson, il va monter un putain de coup pour s'évader. En passant dans le bureau du taulier, il voit au JT, que le chantier où la maille est planquée va bientôt être rasé. C'est une question de jours. Jackson se fait alors passer pour un ouvrier qui transporte les chiottes portatives à l'intérieur de la prison. Seulement, il creuse un trou dessous, dans lequel personne pensera chercher quand Hook sera signalé manquant à l'appel. Par un autre tour de passe passe, Hook a filé sa carte de détenu à Jackson que celui-ci a volontairement oublié dans un taxi après l'avoir braqué. Le coup ne manque pas, l'ensemble du personnel croit que Hook est dehors alors que celui-ci vient de passer 24h dans la pisse et la merde...



...excepté le capitaine Stambell, persuadé que PERSONNE ne peut s'échapper de sa prison. Et il a raison. Il va surprendre Hook escaladant le mur, le reste des gardiens étant tous réquisitionnés. Le pauvre officier, "race traitor", finira dans la bétonnière avec le bracelet de Hook. Double alibi. Hook est dehors et tout le monde le croira mort. La scène de fin se passe sur un yacht en France, où tout le monde se met bien en prenant l'apéro. Sacré Jim Brown. Bref, pas non plus de quoi se péter la ruche, mais si tu aimes l'ambiance seul contre tous, les chemises bleus, les barreaux en acier et les énoncés de maths, tu peux prendre plaisir pendant une heure trente. (Kaplan a réalisé aussi OVER THE EDGE)

LA RAGE AU POING (1973)



Produit en 1973, ce film d'Eric Le Hung ne sortira sur les écrans français qu'au début 1975. C'est un document historique, plus qu'une fiction. L'apparition des grands ensembles, les terrains vagues, la banlieue qui prend forme avec ses jeunes voyous sans avenir. Tonio, Nanar, Dédé, Michou... Avec des blazes comme ça, y'a pas erreur sur la marchandise ! Cette bande roule en DS pourrie (ornée d'un graffiti "VIVE NOUS") et est sous l'égide d'une fille, B.B. la brune ! Ils zonent surtout autour d'un troquet (appartenant à Pierre Tornade) entre 2-3 coups à droite à gauche (Vols, arnaques...).



Venant de familles décomposées ou de maisons de redressement, ils font face au mépris et à la haine du monde des adultes. Travailler. Consommer. Procréer. Ce n'est pas pour eux, il préfèrent se réfugier dans la rue et la violence. Comme au bal du samedi soir par exemple, où ils poursuivent un bratchni pour le battre à mort. Personne moufte. Et pourtant dès qu'ils en ont les moyens, les nadsat reproduisent les schémas dictés par la société. Tony fréquente une ptitsa d'une autre classe sociale et évidemment le problème se pose. Surtout quand ses potes débarquent à l'improviste lors d'une petite sauterie...

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Déchirure. Tony et B.B. décident alors de se casser tout deux au vert, pour avoir la PAIX. Mais Nanar (Tony Gatlif) prend en otage un couple du quartier. Le mari est accusé d'avoir blessé volontairement le petit reuf de Tony quelques jours plus tôt. Mais personne n'a cafté pour éviter le bain de sang. Trop tard. La femme (Pascale Roberts) subit un viol à plusieurs bien outrageux (ORANGE MÉCANIQUE) et la présence du bébé dans la pièce ne fait que rajouter du drame. Tony se rend sur les lieux et s'introduit dans la maison encerclée par les keufs, le tragique fera le reste... Un film rare, vrai et marquant. (Seul défaut, la musique bien ringardos d'IL ÉTAIT UNE FOIS ahah)

THE WICKER MAN (1973)

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LA TRAQUE (1975)



Si tu fais chier Jean-Pierre Marielle, t'iras faire du bilboquet avec son plus grand doigt. Et ce chef d'œuvre (n'ayons pas peur des mots) de Serge Leroy prouve bien ce que j'avance. Helen Wells (Mimsy Farmer, égérie giallo de la décennie 70) se retrouve dans la campagne normande pour y visiter une longère. La belle Américaine séduit Mansart (Jean-Luc Bideau), futur conseiller régional, et se fait remarquer par les frères Danville (Philippe Léotard et Jean-Pierre Marielle !), deux beaufs finis ! Deux ferrailleurs bourrus et pervers. Ce qui nous vaut encore de la cultance dans les répliques et une scène de bousculade en auto bien dérangeante.



Le matin suivant, une battue au sanglier est organisée dans la propriété de Monsieur Sutter (Michael Lonsdale), puissant bourgeois local. Mansart et les Danville participent, ainsi que le capitaine Nimier (Michel Constantin), Rollin (Paul Crauchet) notaire, Chamond (Michel Robin) assureur, et Maurois (Gérard Darrieu), le garde forestier accusé d'attouchements sur jeunes filles... Casting de choc. Le décor est planté. Ayant forcé sur le litron, les huit chasseurs s'engouffrent dans les bois. Et un pauvre lapin fait les frais du taux d'alcoolémie de Marielle.



Helen quant à elle, se promène en attendant son taxi, quand les Danville la surprennent, perdent le contrôle, puis la violent dans une grange abandonnée sous le regard dépité de Chamond. Ni vu ni connu. Une fois refroqués, les deux porcs rejoignent les autres. Mais problème. Ils ont oublié un de leur fusil là-bas. Quand le jeune Danville (Léotard) y retourne, la fille est encore là, il l'enlace et le coup part. Plein ventre. La fille s'échappe et LA TRAQUE est lancée. La franchouillardise dans toute sa dégueulasserie nous saute à la gueule. Du notaire au garagiste, tous sont mouillés si la fille parle. Les manigances s'enchainent alors à vitesse grand V.



Après avoir appris que le coup de feu n'était pas un accident et quelques violentes dissensions, tous décident finalement de faire front ensemble, comme Nimier l'exige (laissant le frère Danville à l'agonie). Vaincre ou périr. La traque devient la mission, les gaziers ressemblant de plus en plus à des mercenaires qu'à des chasseurs. La métaphore militaire est d'ailleurs présente durant tout le film avec des clins d'œil appuyés aux dossiers scabreux de l'Armée Française : Seconde Guerre mondiale, Algérie, Indochine.



On rejoint donc, sous des allures de "survival" à l'américaine, l'esprit pamphlétaire des films d'Yves Boisset et une critique acerbe de la bourgeoisie (comme Claude Chabrol le faisait déjà), et plus largement un tableau sur la capacité de vice de l'homme. Chacun y allant de sa vile magouille pour préserver ses intérêts personnels. Je vous laisse imaginer la fin, cruelle, après quelques bons rebondissements (malgré la courte durée totale: 1h30). Un film impressionnant, spectaculaire, psychologique. Tu ferais quoi, toi, dans les mêmes circonstances ?



L'ULTIMO TRENO DELLA NOTTE (1975)



Ah, l'immoralité dans toute sa splendeur ! À l'heure où sort un remake moisi de THE LAST HOUSE ON THE LEFT, je préfère attirer l'attention sur cette perle d'Aldo Lado, directement influencée par Wes Craven. Deux jeunes filles allemandes, deux loubards, une MILF pleine de vice (jouée par Macha Méril un mois après le mythique PROFONDO ROSSO de Dario Argento) et le sixième personnage, le plus important, le dernier train pour Vérone. Nous voilà partis pour une nuit entière de torture et de sévices. La scène du viol au couteau au petit matin est particulièrement fournie en cruauté. Les corps des adolescentes sont jetés, le train arrive. Et l'on assiste ensuite à une étrange coïncidence, comme dans LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE lorsque les assassins se font recueillir par les parents de la fille qu'ils ont torturé plus tôt.



Macha Méril, blessée au genou, supplie le docteur présent dans la salle d’attente de la gare de la soigner, celui-ci bonne âme, accepte. C'est ainsi que Madame et ses deux sbires se retrouvent à déjeuner confortablement dans la demeure des deux mortes ! Les parents terriblement inquiets, entendent la découverte des corps à la radio et ne mettent qu'un temps à réaliser que les deux voyous dispersés à voler dans la maison sont les auteurs de ce méfait. Macha, plus perverse que jamais, se dédouane totalement de l'affaire en se présentant comme victime elle aussi. Le père prend le UZI, et dessoude sèchement les deux bandits. Pure vengeance. Une fin où le véritable coupable court toujours. Une musique d'Ennio Morricone. Parfait.

(Aussi connu sous le nom LAST STOP ON THE NIGHT TRAIN, NIGHT TRAIN MURDERS, LE DERNIER TRAIN DE LA NUIT ou LA BÊTE TUE DE SANG-FROID)

CALMOS (1976)

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Comment éradiquer le chomage ?