Fluoglacial - Tendances Négatives

SCHRAMM (1993)

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L'Enfer selon Clive Barker

The Order of Death

NAKED (1993)



Les ailes noires de la dépression planent à 15 km, au dessus des autres films, NAKED sourit mesquinement. Une scène de viol, dans une rue sombre de Manchester, c'est comme ça que ça commence. Johnny fuit pour éviter les représailles. Arrivé à Londres, il se pointe chez une ex-copine, Louise. Mais c'est Sophie qui l'accueille, une goth camée qui succombe à son charme froid et cynique. Elle ne tarde pas à se coller et donc il décolle, laissant les deux filles dans le souvenir. Il traine ses guêtres dans la rue et survit au fil de rencontres. D'abord Archie et Maggie, deux écossais perdus et dérangés. Puis Brian, un veilleur de nuit qui réfléchit beaucoup, beaucoup trop, comme Johnny. Ou encore cette serveuse de café qu'il suivra chez elle, une fille d'une tristesse si profonde qu'il n'aura aucune chance de pénétrer son âme.

LA BIDON-ANNONCE
L'APOCALYPSE SELON ST. JOHNNY

David Thewlis est bluffant dans ce rôle de zonard au Q.I. plus qu'élevé, drogué à la littérature et à l'art de la séduction. Parallèlement à lui, quelques moments de la vie de Greg Cruttwell sont évoqués, une sorte d'English Psycho, yuppie sadique, provocateur et libertin, 7 ans avant le film de Mary Harron. Ils se rencontreront lors de la scène culminante du film, sûrement la meilleure réalisation de Mike Leigh, digne d'une tragédie grecque. La joie de vivre est dans le coma pendant 2 heures, troquée contre le pur réalisme anglais qui offre une vision de la vie à 666°, philosophique, sexuelle, sociale, économique... Les dialogues sont d'une élaboration plus que savante, drôles et assassins. Le fond est noir et accablant, aucune solution n'est imaginée comme le démontre l'anti-héros en s'échappant continuellement, simplement une fuite infinie vers l'avant.



Maggie: Have you ever seen a dead body?
Johnny: Only me own.

Sophie: What is a "proper relationship"?
Louise: Living with someone who talks to you after they bonked you.

Johnny: You're guarding space? That's stupid, isn't it? Because someone could break in there and steal all the fuckin' space and you wouldn't know it's gone, would you?
Brian: Good point.

Sophie: You shouldn't stick anything up your cunt that you can't put in your mouth.

Johnny: You can't make an omelet without cracking a few eggs. And humanity is just a cracked egg. And the omelet stinks.

IN CHINA THEY EAT DOGS (1999)



Si t'es assidu du blog qui dit des trucs pas gentils, tu sais que je vibre devant les films danois (pas le dogme malheureux), le drame façon PUSHER ou BLEEDER, et la comédie façon ADAM'S APPLE ou THE GREEN BUTCHERS. Eh bien avec I KINA SPISER DE HUNDE de Lasse Spang Olsen, c'est du 2 en 1 mon pote. Violence désinvolte, humour noir et cascades, avec à la tête du cortège, Kim Bodnia évidemment. Son style sobre et massif le rapproche complètement de Lino Ventura. D'autant qu'ici, il n'y a pas une seule scène où il n'est pas en train de grailler. La puissance du bourpif te rappelle pas un certain tonton flingueur ?



La trame est décousue dès le début. Donc lis le script ailleurs. Deux femmes vénales. Une cuisine de restaurant. Des apprentis-gangsters. Arvid, homme abattu, essaie de se racheter avec l'aide de son frère Harald, un semi criminel. Il va s'apercevoir, après avoir braqué un fourgon blindé et sorti un détenu de prison (enfermé à cause de lui), qu'il s'est fait une nouvelle fois berné sur toute la ligne. Mais sous l'influence d'Harald, il va redevenir maitre de sa vie (et de sa femme!). Une fine équipe que voilà, entre les cuistots débiles, l'immigré clandestin Vuk, qui prend tout dans la face (four micro-ondes, placard, voiture, etc.), la bande de serbes locale, et la gâchette ultra facile d'Harald. Ça déménage. Les dialogues sont géniaux. La fin est surprenante. Si t'apprécies Guy Ritchie, là tu vas être servi.



OLD MEN IN NEW CARS est la suite de 2002. Il s'agit encore de sortir un type de prison, le fils du mentor d'Harald doit venir au chevet de son père, mourant. Classique. Sauf que quand les cuistots-gangsters remettent le couvert, ça éclabousse. Plus d'action, de damages matériels et psychologiques, l'amour impossible entre un maniaque tueur de femmes et une blonde suicidaire, un concours gastronomique de craquelins, des vilains serbes encore plus collants et un plan d'attaque magistral. Bref, c'est encore rigolade sur rigolade pour une action-comédie fraiche comme jamais. Ose l'exotisme.

BLOOD IN BLOOD OUT (1993)

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BLEEDER (1999)



Rejouez ? Oui - Non. OUI. Refn à la caméra, Kim Bodnia au flingue, et Mads Mikkelsen à côté de la plaque. C'est reparti à Copenhague. Leo (Bodnia) disjoncte lentement mais violemment quand sa meuf, Louise, lui annonce qu'elle est enceinte de 2 mois. Tout va bien, la vie de merde suit son cours entre 2 changements de meuble et l'installation d'un miroir. Puis c'est la tourmente. Le frère de sa meuf, Louis, un beauf du Danemark videur en boite de nuit, met Leo en garde après avoir ratonné sous ses yeux ébahis 2 immigrés qui voulaient rentrer sans papiers. "FAIS GAFFE À MA SŒUR".



En parallèle, à la manière de CLERKS, on suit la non-existence de Kitjo (Zlatko Buric), patron du vidéoclub du coin et de son employé Lenny (Mads Mikkelsen), qui essaie vainement de séduire la meuf du fast-food d'en face. La sortie hebdomadaire des 4, en compagnie de Leo et Louis, se résume à mater un film sur une toile à l'étage du magasin. Un soir, Leo ramène un gun et fait le malin devant la projection full HD de MANIAC. Puissance. Mais quand Leo rentre et voit que Louise a décalé ses affaires pour faire de la place au futur enfant (Confessions Intimes style), il ne fait plus le malin, transformation, résultat : une fausse couche...



Les représailles sont immédiates. Leo, attaché dans un entrepôt, se fait injecter du sang contaminé par un sidaïque. HIV+. C'est le meurtre le plus crade et original du cinéma je crois. Le suicide final est marquant. La tension est là et pourtant l'ensemble est assez lent. Beaucoup de références cinématographiques. C'est filmé dans le vif, en plusieurs séquences, et ça rappelle parfois SEUL CONTRE TOUS. Un vide agaçant mais saisissant, le récit d'une vie fade, sans communication, sans horizon, qui finit le nez sur le béton. Une leçon.

PUSHER (1996)

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PUSHER est un film danois sorti en 1996. Une plongée dans la vie de rue et la criminalité dans Copenhague. Le succès est énorme et c’est déjà un classique quelques années plus tard. Ensuite, Nicolas Winding Refn, le réalisateur à moitié autiste, tourne BLEEDER et FEAR X qui sont de bons films mais des fiascos en salle. La presse en rajoute et les dettes s’élèvent à 6 millions de couronnes. C’est en 2003 que Refn décide de fournir 2 suites à PUSHER pour donner à manger à sa fille (Voilà ce qu’on apprend dans le doc GAMBLER livré dans ce beau coffret 4DVD).



Ces 3 films te transpercent à 100 à l'heure. Tu vis intensément l'expérience. PUSHER est hyper réel, bien amateur, et reste mon favori. Le personnage principal de Franck (Kim Bodnia) joue parfaitement l'ambiguïté, sa meuf est sublime, Milo (Zlatko Buric) le caïd du coin, est très malsain, et Mads Mikkelsen, qui joue un espèce de gabber nazi sous héro, est très con. Argent, drogue, nuit, viol-ence, flicance, prostitution, PARTIR... mais pour aller où ? De toute façon, il est déjà trop tard.

DU SANG PLEIN LES MAINS élève Mads Mikkelsen au rang d’anti-héros qui essaie de refaire surface après la taule. Quoique plus scénarisée et prévisible, la suite est à la hauteur et le krovvi au rendez-vous (la scène chez les prostituées est un délice). Le dernier volume, L’ANGE DE LA MORT, porte Milo à la lumière. Le caïd veut arrêter de sniffer. Cet épisode est certainement le plus grave et le plus abouti. Milo est dépossédé, se fait doubler sur des cachets d’XTC, et se voit obligé de faire le larbin pour des Albanais fourgueurs de filles. Il reprend contact avec son vieux pote Radowan pour le sortir de la merde et la fin vaut son pesant de cachetons: un dépeçage de Polonais en règle, à l’ancienne. Bref, un mélange des SOPRANOS sans sucre et d'un STRIP-TEASE sur la drogue. Révolution Mafia.

LUNE FROIDE (1991)


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HANGIN' WITH THE HOMEBOYS (1991)



Film oublié de la Blaxploitation 90's lancée par New Jack City et Boyz N The Hood, contrairement à d'autres comédies bidons de l'époque, ici le rire est vrai. 4 potes, 2 Noirs 2 Porto-ricains, décident de faire une virée (d'enfer) nocturne en ce chaud vendredi soir d'été. Il y a Fernando (Nestor Serrano), le branleur fini, chômeur et dragueur, qui se prend pour un Italien et se fait appeler Vinny. Tommy (Mario Joyner), le mec plus rangé, sapé, qui travaille et qui fournit la tire. Johnny (John Leguizamo), l'amoureux dépressif de la bande, qui pourrait aller au "college" mais qui taffe à l'épicerie du coin. Et puis Willie (Doug E. Doug), le perdant, qui n'a jamais une thune et qui se plaint constamment de l'oppression de la race blanche.



Les 4 larrons trainent dans le South Bronx, s'invitent dans une fête de type "salsa" pour se faire finalement jeter. Direction Manhattan, le rêve américain. Et comme dans AFTER HOURS, ils n'en sortiront plus. Accident de caisse, passage au poste, filles chaudes, embrouilles inter-équipe, il va tout leur arriver... La bonne surprise est signée Joseph. B. Vasquez, une sorte de John Singleton latino qui ne brillera pas vraiment par sa filmographie. Bien plus drôle que moralisateur, contrairement au schéma type de ce genre de comédies, tout est là : le New York fou des années 80/90, la bande son rap-paillette (2 LIVE CREW, SNAP), le règne de Reebok, les fringues dingues et les conneries en or. Encore.