Fluoglacial - Tendances Négatives

ORDRE INTERNE



Domestica est un label à l'image de l'époque, où de nombreuses et nouvelles plateformes proposent des disques de musique froide d'avant et de maintenant. Sauf que Domestica est localisé à Barcelone, et s'amuse à déterrer de pittoresques souvenirs de leur scène musicale, comme la superbe compilation 100% ibérique “Non Plus Ultra”. En plus d'offrir des inédits que vous n'auriez jamais pu trouver sur Deezer ou Spotify, ils allient cette recherche archiviste à la beauté plastique de leurs disques, souvent conçus main. Jordi Serrano ne chante pas “Dur dur d'être un i-bébé-rique” mais s'est contenté de répondre à mes quelques questions avec cette amabilité et cette générosité si chère au peuple de Miguel Indurain. Leur site internet est d'ailleurs traduit à la fois en Catalan et en Castillan, pour ne froisser personne.

L'INTERVIEW ICI ET DANS LE N°14 DE NEW NOISE.

VIVENZA: Bruit et Charbon



"Qui parle ? Jean-Marc Vivenza, musicologue et philosophe basé à Grenoble, peu médiatisé et souvent incompris. Au milieu des années 70, il créé GLACE, le premier groupe « industriel » au sens pur. Toujours actif malgré son sang froid, descendant direct du constructivisme russe et du futurisme italien, Vivenza fait chanter la matière afin de « restaurer le concret et révéler la réalité ». Très rare en interview, il a accepté de nous détailler sa démarche (en douze pages !), dont voici résumé le mode d’emploi." Ceci est l'intro de mon article sur VIVENZA pour le dossier Standard Magazine #37, "La Grande Classe Ouvrière", toujours en kiosques. Et voici ici sa démarche dans le détail, et l'entretien en intégralité qu'il a accepté de livrer en Août dernier. Merci à C. Rotorelief.

A lire au doux son asservissant de la PLAYLIST #33: LE TRAVAIL REND SOURD

Quelle formation musicale possédez-vous ?
J’ai suivi dans ma jeunesse des cours au conservatoire, puis me suis orienté très vite vers la musicologie et la création sonore expérimentale. A l’époque, on était en 1974, l’IRCAM/GRM avait créé des branches en province. C’est ainsi que je me suis retrouvé inscrit dans un cycle de composition sur la musique électro-acoustique. Puis vint GLACE, première formation de musique “industrielle” que j’ai fondée en 1976 à Grenoble avec deux autres amis participants des cylcles du GRM, un collectif qui cherchait vraiment à sortir des sentiers battus en musique en proposant un discours très novateur sur le plan sonore (synthés, bruits, appareils électroniques). Inutile de préciser que nous avons été regardés comme des extra-terrestres avec notre démarche vraiment peu conventionnelle, qui n’était ni de la musique savante ni du rock....une sorte d’ovni musical en somme !

Vous avez grandi dans quel environnement ?
Mon père travaillait dans les Usines Électriques Merlin-Gerin situées à Grenoble, qui donnèrent à la France des années 50/60 tout son réseau électrique. On habitait en HLM juste derrière l'usine où travaillait mon père (mère au foyer évidemment comme dans toutes les familles italiennes de cette époque !)

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COLDGEIST: Nomenglaçura



Allez, oubliez un peu la French Touch. Ici on parle Gigolo, Gerald et Glaçon. Entre humain et robot, Rennes et Jupiter, bienvenue dans la tête de Coldgeist.

ENGLISH VERSION + EXCLUSIVE MIX

D'où viens-tu ? Depuis quand fais-tu de la musique ?
J'habite Rennes en Bretagne où je prépare un master en Informatique.
J'ai commencé en 2008 avec un séquenceur et un clavier maître, classique. A cette époque j'expérimentais pleins de choses, de styles différents, j'apprenais surtout à construire un morceau. A côté j'ai pris des cours de pianos pour avoir quelques bases, je n'avais jamais toucher d'instruments auparavant. Sinon j'ai tout appris seul, pas de musiciens ou de djs dans mon entourage. J'ai donc commencé par la composition, le djing est venu après. A un moment, j'ai voulu sortir de chez moi pour jouer devant un public, tenter l'expérience. Le son de l'époque était à la « turbine » et à l'electro putassière, je m'y suis essayé sous les pseudos «Kogura» puis «Kogura Mustache». J'ai joué dans plusieurs bars Rennais, puis il y a eu le tremplin du festival Astropolis, événement techno incontournable dans l'Ouest. Mes productions étaient pauvres, sans univers, un projet vide de sens, je sentais que je n'arrivais pas à m'exprimer, que je ne faisais pas ce que je voulais. Je ne transmettais rien. J'ai donc arrêté ce projet, qui m'aura néanmoins permis de mettre un premier pas dans le milieu electro et de comprendre pas mal de choses. Puis je suis reparti de zéro en puisant dans mes influences, les livres et films que j'avais lu et vu pour créer mon univers, mon son. J'avais trouvé dans la techno assez de puissance et d'espace pour m'exprimer.


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VHS ÜBER ALLES: Dan Kinem & Josh Johnson



La culture VHS revient en force. Et l'on se demande bien pourquoi. C'est ce à quoi Dan Kinem (DK) et Josh Johnson (JJ) tentent de répondre dans deux documentaires, vraisemblablement disponibles aux alentours de l'apocalypse, se dénommant: ADJUST YOUR TRACKING et REWIND THIS! Gondry can suck it. Centrés sur la manie de la collection pour le premier et sur l'ascension puis la chute du format VHS pour le second, ces films vont au delà de la simple et béate nostalgie. Une discussion croisée avec des 'tape diggers' plus futés qu'ils n'y paraissent.

[MAIS AVANT: L'ARTICLE 'VENI VIDI VHS' EST À LIRE EN ENTIER DANS SPRAY#2.21]

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LE 13



COBRA jouera à Paris samedi, pour fêter le retour en France de KICKBACK. Ils seront tous deux accompagnés de YUSSUF JERUSALEM, une affiche à trois fourches, épicée, et marquée du sceau Fluoglacial. Vous pouvez d'ailleurs gagner 2 fois 1 place pour le concert en répondant à la question suivante :

Quel est le médicament préféré de Cobra ?

La première et ultime interview du groupe est disponible en cliquant sur le flyer ci-dessus (ou bien ici si vous souffrez des yeux).

Amitiés Aumistes.

Mise à jour du 12 octobre: Le concours est terminé, la réponse était:



CULT OF YOUTH: Brooklyn #1



"Love will prevail" est le 3ème album de Cult Of Youth, et est tout bon comme d'hab.
J'en ai profité pour questionner Sean Ragon, l'homme de front du groupe, dans une entrevue à lire sur Gonzai.
Ca tombe bien puisqu'ils jouent à Paris mercredi soir et que vous pouvez gagner 2 places en répondant à cette unique question:

Mais quel âge a donc Douglas P. ?




COSTES & SEBASTIaN : Noise R Us



Mai dernier, entre les deux tours des présidentielles, Costes et SebastiAn avaient préparé un attentat au Point Éphémère à l'occasion de la sortie du 'plus gros livre' écrit sur le bonhomme: "L'art brutal de Jean-Louis Costes", chieur d'une centaine d'albums, snuff movies, peintures et autres écrits corsés depuis 86. Le poète porno et le DJ touche française s'étaient déjà associés en 2008 mais leur présence en duo sur scène reste assez rare pour le signaler. Jacques Brel DIY vs. Vladimir Cosma 2.0 ? Peu importe, puisque seul l'amour compte, "c'est ça l'amour, enculer toujours" comme le chante Jean-Louis. J'ai posé quelques brèves questions aux deux lurons après ce concert dont vous ne saurez pas s'il était subversif ou subventionné. En avant l'anti-musique.

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GUILLAUME PAOLI: Repos



Guillaume Paoli est le troisième membre des "chômeurs heureux", trio allemand auteur du manifeste du même nom en 1996. Français résidant à Berlin depuis 20 ans, l'essayiste-philosophe auteur de titres évocateurs comme "A bas le travail!" ou "Plus de carotte, moins de baton" s'est surtout fait (re)connaître grâce à son "Éloge de la démotivation" publié en 2008. Fin analyste de cette pathologie nommée travail, il n'en est pas moins dénué d'humour. La preuve par quatre et un entretien repos qui tombe à point nommé.

Quand et dans quelles conditions avez-vous décidé de ne plus travailler ?
J'étais dans le ventre de ma mère, je crois... En fait, je n'ai jamais songé à postuler à un emploi, à faire carrière dans quoi que ce soit, jugeant plus souhaitable de faire ce qui me plaisait, sans souci des "contraintes du marché". J'ai eu la chance d'être adolescent à une époque -les années soixante-dix- où une telle attitude existentielle était plus facile et plus répandue qu'aujourd'hui. Ceci dit, il ne s'agit pas d'un refus par principe. Lorsqu'on me propose de me payer pour que je continue à faire ce qui me convient, j'accepte volontiers. C'est le cas en ce moment, au Centraltheater de Leipzig. Mais surtout j'insiste: le souci de soi est aussi un souci des autres. Je n'ai aucune considération pour qui ne cherche que sa petite autosatisfaction narcissique, qu'il soit trader ou glandeur. Nous sommes des êtres sociaux et nous nous épanouissons en tant qu'êtres sociaux. Ce qu'il y a à critiquer dans le travail tel qu'il existe, c'est précisément qu'il pousse à des comportements antisociaux, à vivre au détriment des autres, que ce soient les clients qu'on arnaque avec le sourire, les subordonnés qu'on piétine ou les collègues sur la tête de qui on grimpe.

Le manifeste des "chômeurs heureux" a été écrit il y a plus de 15 ans. Le jugez-vous plus crédible que jamais ?
Sur le plan pratique, il était certainement plus facile alors (du moins là où j'habite, à Berlin) d'esquiver la contrainte salariale sans pour autant sombrer dans la misère et les tracasseries administratives. De ce point de vue, ce qui était la description d'un mode de vie effectif est devenu une sorte d'idéal difficile d'accès. En revanche sur le plan des idées, rien n'est venu contredire notre exposé, au contraire: Le monde du travail devient chaque jour plus absurde et destructeur. De sorte que la question se fait toujours plus pressante: Comment désirons-nous vivre vraiment?

Que sont devenus les autres membres ?
En tant que groupe intervenant publiquement, les Chômeurs Heureux ont cessé d'exister vers 2002, simplement parce que nous avions l'impression d'avoir fait le tour de la question et l'envie de vaquer à d'autres occupations. Ce qui ne veut pas dire qu'il s'en niche encore dans les replis du système. Que sont-ils devenus? À ce que je sais, l'un s'est converti à l'Islam et vit à Dubai, l'autre en Chine, un troisième se voue à l'architecture critique, une autre photographie, une vit à la campagne et cultive son jardin, etc.

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DIE SELEKTION: Muscle & love



Saviez-vous que Roland Emmerich était né à Stuttgart ? C'est vrai on s'en tape. C'est de là que vient Die Selektion, et ils sont prêts pour 2012. Le trio a ravivé l'image de la trompette au sein de la scène dark electronics tout en cultivant une esthétique homo-sado qui fait ressembler Gabi Delgado à un chaton. Si Hegel était encore vivant, il mosherait forcément sur leur son. Ils seront bientôt en tournée en Europe (Paris le 1er juin) alors soyez physiques, en forme, et préparez-vous pour la performance muscle et art. Comme Robert Bosch l'a dit (de Stuttgart lui aussi): c'est du travail de pro.

Did you know Stuttgart was the town of Roland Emmerich ? Who cares. It's where Die Selektion comes from, and they're ready for 2012. They achieved to raise the trumpet profile within the dark electronic scene, along with homo-sado aesthetics that make Gabi Delgado looks like pussy. If Hegel was still alive he'll be moshing to their sound. They'll soon be touring Europe so do push-ups, be fit and prepare you for the muscle & art performance. As Stuttgart native industrialist Robert Bosch said: it's a work of professionals.

Réponses/Answers: Max Rieger. Amour/Love: Luca Morte.
English version below

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CASUALS: Fila, fists & football







"C'est à Liverpool que notre histoire débute; où comment l'association de choses aussi insignifiantes que des baskets et des coupes de cheveux idiotes a su symboliser Liverpool et les Liverpudliens et les a défini comme différents, d'une certaine façon plus cools, plus branchés et plus aguerris que n'importe qui d'autre; et comment le reste du pays a adopté et adapté ce look, comment tout ça a façonné non seulement la mode, mais aussi la musique, la politique, la vie et la mort." C'est l'accroche de Phil Thornton dans sa bible 'Casuals: The story of a terrace cult'. Journaliste forcené de 46 ans, il traîne ses Adidas entre Liverpool et Manchester depuis 30 ans et a raconté comme personne l'épopée des casuals, ces hooligans élégants, des bastons de rue aux house parties. Une interview croisée réalisée en Janvier 2012 avec en face, Cass Pennant de Londres, 53 ans et du gros répondant, tête brûlée de West Ham aujourd'hui reconvertie en consultant média. Merci pour eux. C'mon c'mon!

"And it is in Liverpool that our story begins, a story of how something as seemingly trivial as training shoes and silly haircuts came to symbolise everything that marked out Liverpool and Liverpudlians as something different, somehow cooler, more sussed and streetwise than everyone else, of how the rest of the country adopted and adapted this look, and of how it came to shape not only fashion but music, politics, life and death." This is the catcher of the Phil Thornton's bible 'Casuals: The story of a terrace cult'. A 46 years old frenzied journalist, he's been dragging his Adidas between Liverpool and Manchester since 30 years and told us like no one the epic journey of the casuals, these elegant hooligans, from street chases to acid raves. A crossed interview done in January 2012 with at the opposite, London's Cass Pennant, 53 years old and big repartee, hothead from West Ham who moved now to media consulting. Thanks to both of them. C'mon c'mon!


UN ARTICLE COMPLET SUR LES CASUALS À LIRE DANS SPRAY MAGAZINE 2.19 ACTUELLEMENT EN KIOSQUES.

LISTEN TO: BRITISH HUSTLE - THE SOUND OF THE CASUALS (1977-1991)



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