Fluoglacial - Tendances Négatives

Nouvelle Bretagne



Quand un disque de cold wave est chroniqué dans Ouest France, ça rigole pas. Le quotidien français à plus gros tirage m'a appris avant WIERD la sortie de l'album 8 titres de DENNER. Même si ce disque n'a pas grand chose à voir avec les productions électroniques en lycra coloré du label, c'est encore le lobby brooklynite qui fait main basse sur toute émergence de son froid. Les 3 waldgängers semblent pourtant s'être auto-produit. Nouvelle-Bretagne, un sacré programme façon Nova Akropola. Si les new-yorkais avaient eu le bon goût de mettre un menhir ou un phare en couvrante, on aurait pu les confondre avec un groupe fabriqué à Rennes en 1979.

Leur son est à la croisée de TRISOMIE 21 et de MARQUIS DE SADE/COMPLOT BRONSWICK, les esthètes modernes de l'époque. Leur chanteur s'appelle Gilles Le Guen, exprime sa peine en français et dans un anglais assez spatial, ce qui prête une fois de plus à confusion. Guitares souspleen pour de longues et langoureuses minutes baignées de lyrics naturalistes. I sold my bones, Speak low et In limbo sont des déclarations d'amour à la tristesse. La solitude frappe à ta porte, tu ferais mieux d'aller ouvrir.

DENNER - Speak low

No Resistance



ABSOLUTE BODY CONTROL revient avec du nouveau matériel afin de rétablir le sens de l'histoire et ce, 3 ans après le terrible Wind(re)wind dont j'avais parlé ici. Désolé les gars, mais la pochette de Shattered illusion est tellement engagée contre l'art pictural, que j'ai mis celle du EP d'avant, qui essaie au moins de rendre leurs trombines fun. Sorrow est la première déflagration du disque, remixé ailleurs par TRISOMIE 21 et Daniel Myer. Toujours ce mélange des 3 disciplines reines des machines, synth-pop EBM minimaliste. Surrender no resistance est le meilleur je pense. La voix de Dirk Ivens est toujours dosée, aspergeant de sensualité les synthés glacés d'Eric Van Wonterghem. 10 titres en tout. De l'aliénation (Stardust fever) à l'émotion (Into the light). Pourchassez cet album. L'Industrie Belge a encore de belles années devant elle.

ABC - Surrender no resistance

Saint-Terror !

History.

Cold bless us all.



Voilà ce qu'aurait donné l'album de HURTS si, le soin qu'ils mettent à s'habiller, ils l'avaient mis dans la réalisation d'une musique technologique pertinente. Dans leur dernier clip, DETACHMENTS jouent aux soldats de la Première Guerre Mondiale. Le morceau est merdique mais ça change quand même des filles qui se promènent dans les bois. La musique indépendante sans triangle existe encore. Les 11 titres sont chouettes. Les blokhas de Londres font un usage soutenu de leur synthétiseur, Audio video en témoigne d'entrée de jeu. Leurs chansons méca-lancoliques rappellent les choses actuelles de chez WIERD RECORDS mais aussi beaucoup FAD GADGET. Ils nous prouvent même leur admiration pour CYBOTRON et l'electro pur et dur (You never knew me, H.A.L.) tout en conservant un recul de dandy cynique en M65 jacket (Art of viewing, Holiday romance). C'est mieux que bien. (Malgré la pochette impossible)

DETACHMENTS - Audio video
DETACHMENTS - H.A.L.
DETACHMENTS - Holiday romance

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Do you believe in Cold ?


Wierdos



Depuis quelques temps, les branchouilles de Brooklyn all play synth et singent le son européen des années 80. C'est bien, ça change de leur sempiternel indie rock lo-fi de merde. Même si comme tout bon hipster, ils revendront leur style la saison prochaine pour mieux seoir à la tendance. En attendant, tout ce que sort le label WIERD échappe au sidatorium. La K7 Open water d'ÉPÉE DU BOIS par exemple, perpétue l'âpreté électronique de MARTIAL CANTEREL (XENO & OAKLANDER). C'est un peu le prince noir de toute cette bande et du coup tout le monde sonne comme lui. Ce projet X est plus industriel et chaotique que le suscité, mais l'absence d'émotions passe sans problème.

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No Present



MW022. Veronica Vasicka n'est pas une artiste corporelle hongroise mais la boss de Minimal Wave records dont vous pouvez lire une interview ici. Après une série de compilations et les derniers 33 tours dont j'avais parlé , elle a eu la riche idée de rééditer quelques morceaux du sublime duo DEUX. Les lyonnais avaient déjà sorti un CD discographique il y a quelques années (Agglomerat) donc pas de surprise dans les 10 titres de Decadence. Leurs classiques sont tous présents mais ça fait vachement vibrer de réentendre Décadence ou Le camion ainsi que la voix de Cati Tête. Une musique synthétique épurée et candide, à la française. Bonne ambiance euh.

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Industrial Music for Industrial People



L'introduction du nouvel album de LUFTWAFFE est aussi inquiétante qu'un vol de Focke Wulf au beau milieu de la nuit. Sur Cultural hell, on ne sait plus si ces cris sont poussés par un homme ou par un animal. La première partie de Ere I perish est très brutale, bruitiste et martiale, dans la tradition américaine qui va de NON à BLOOD AXIS, noyée dans les pensées d'Yvonne Aimée prédisant l'arrivée de milliers d'hommes verts (de gris). Après The scourge of the cords, la musique mute en neofolk fluide tel un Messerschmidt au dessus des nuages, se rapprochant de l'Europe, de DEATH IN JUNE et de STRENGTH THROUGH JOY. Le duo de Chicago arrive à conserver de belles mélodies tout en les mélangeant à l'apocalypse latente (Love one another). Il est d'ailleurs possible qu'ils dorment dans des cercueils. Ce disque est sorti sur Old Europa Café et sonne déjà l'hiver dans les têtes.

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Enfin l'Automne