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36 FILMS POUR TOI

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Dédicace au blog "La Caverne des Introuvables" pour sa destruction de l'industrie cinématographique et sa mise à disposition de perles rares en version française ou sous-titrée. Des films tueurs dont j'ai ou je voulais parler, clique sur les titres pour les attraper et sur "ARTICLE" pour voir ce que j'en ai bavé.

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L'Enfer selon Clive Barker

TIMECRIMES (2007)

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David Cronenberg (1988-2008) : Nos cerveaux sont malades



Après le succès de THE FLY en 1986, le cinéma de Cronenberg va prendre une tournure plus mentale et contemplative, à l’instar d’un David Lynch, et toucher d’autres domaines que la psychologie et la chair, comme l’ambivalence ou les mondes parallèles. DEAD RINGERS qui sort en 1988 en est le parfait exemple. Jeremy Irons incarne incroyablement 2 jumeaux, gynécologues de profession, partageant le même appartement et les mêmes conquêtes féminines jusqu’au jour où Claire, une patiente stérile de Beverly (oui l’un des frères a un nom de femme, là est la subtilité, l’autre s’appelle Elliot) vient bousculer leurs habitudes.


GYNECOLOGIE PREHISTORIQUE

Elliot, jaloux à l’extrême, séquestrera Beverly et sombrera volontairement la drogue, comme son frère, pour se rapprocher au maximum de Claire et tenter de la dominer. Bain de sang final obligé. Un film inquiétant et grave où se mêlent instruments de médecine barbares et esprits machiavéliques. On voit que Cronenberg a franchi un échelon dans l’horreur, plus subtile et profonde qu’elle ne l’a jamais été dans ses oeuvres.


LA CLARK NOVA, MACHINE A ÉCRIRE ORGANIQUE

En 1991, (après quelques trucs pour la TV) il relève le défi d’adapter à l’écran, le roman de William S. Burroughs, LE FESTIN NU. Vous n’avez jamais rien vu de pareil que NAKED LUNCH, sorte d’auto-biographie hallucinogène du séjour de Burroughs au Maroc dans les années 50. Peter Weller joue donc Bill Lee, junkie-écrivain devenu exterminateur de cafards. Seulement, la poudre dont il se sert pour tuer les insectes les a rendus, lui et sa femme, complètement accrocs. Il rend visite au docteur Benway (Roy Scheider) qui lui prescrit de la "Viande Noire", conçue à base de centipède, un insecte-reptile du Brésil, faisant passer la substance pour un vaccin. Un soir en rentrant, sa femme se faisant pénétré par ses 2 amis au salon comme si de rien n’était, voulant faire un numéro de cirque pour épater la galerie, il la tue accidentellement.


BILL AU BAR, AVEC SON POTO LE MUGWUMP

C’est le début du cauchemar. VIANDE NOIRE. Sa machine à écrire se transforme en cafard géant, son addiction à la viande noire le conduit à interzone, un paradis homosexuel en terre Arabe où il est sensé écrire des rapports à une société secrète, pour laquelle il a été désigné agent par un cafard qui parle. Vous me suivez ? Moi non plus. Je pense qu’il faut lire le livre déjà, puis à l’envers, et regarder le film une fois sous LSD, ensuite sous cocaïne et ainsi de suite. Cronen le barbare revient dans l’organique et la chair à pleines mains avec des bestioles infames, notamment la scène de sodomie avec le centipède mutant. Oubliez le pop corn. Un film absurde, dérangeant, complètement fou.


LE CENTIPEDE SUR LE DOS DU JEUNE ÉPHÈBE, IMMONDE

Concernant M.BUTTERFLY de 1993 je passe mon tour. Le réalisateur retrouve Jeremy Irons pour une romance impossible à Pékin, entre un petit comptable de l’ambassade et une diva. Manipulation, politique, amour. Typiquement le genre de film qui me fait ni chaud et encore moins froid.



Nouvelle adaptation en 1996, celle de CRASH (publié en 1973) par l’auteur de science-fiction anglais J. G. Ballard. Et Cronenberg dynamite tout encore une fois en projetant sur la toile les fantasmes sexuels d’un couple fasciné par les accidents de la route (James Spader et la sublime Deborah Unger). Un soir sur le highway, James Ballard tue accidentellement le mari de Helen (Holly Hunter) en fouinant bêtement dans sa boîte à gants. Ces deux là vont se lier d’amitié (et plus) et vont entrer dans le cercle d’initiés des passionnés d’accidents de voiture, mené par le viril et mystique Vaughan (Elias Koteas), fiancé de Gabrielle (Rosanna Arquette complètement pétée, avec des jambes en fer).



Vaughan donne dans la reconstitution de carambole célèbre (la mort de James Dean), la photographie de la taule fraîchement froissée après drame, et est vite pris d’érection en regardant des crash test au ralenti sur sa TV, assis dans son canapé. Le couple ensorcelé par ce diable ira jusqu’à commettre l’irréparable, voulant pousser le fantasme au plus loin. Film CHOC et grosse polémique, très proche de Lynch dans l’esthétique (et les longueurs!).


PARTIE D'eXistenZ EN BINOME

David prend un rythme plus croisière et sort maintenant un film tous les 3 ans. En 1999 arrive eXistenZ. eXistenZ est un jeu vidéo qui, à base d’un pod (une console faite de chair et d’organes) que l’on connecte à un port corporel situé dans le bas du dos sur la moelle épinière, entraîne l’individu dans des mondes virtuels auquel il devient très vite accroc. On peut rapprocher ça de nos jeux vidéos traditionnels ou depuis, de la révolution Internet.


RÉPARATION DU POD MALADE

Allegra Geller (aka la sexy Jennifer Jason Leigh) est la créatrice de ce jeu et à l’aide de Ted (Jude Law) elle devra échapper aux combattants de la réalité (vise le nom) qui souhaitent détruire son jeu et la dite sorcière. Retournements de situations, créatures hideuses, scènes grotesques, énigmes, érotisme, monde parallèle… les protagonistes et nous-mêmes ne savons plus où est le virtuel et où est la réalité, et finalement, quel monde doit triompher. Un film pas si inoffensif qu’il n’y parait et un gros succès encore une fois.



C’est avec les années 2000 que le cinéma de Cronenberg va complètement changer et se régénérer. SPIDER sort en 2002 et fini les cafards qui parlent ainsi que les objets contendants dans le ventre. On suit la vie d’un malade mental (Ralph Fiennes) dans l’East-London, fraichement sorti de l’hopital psychiatrique après plusieurs années d’internement. C’est là qu’il a grandi étant enfant et il se souvient. Alcool, prostitution, adultère puis meurtre. Le gamin introverti qui tendait des ficelles dans sa chambre (d’où le titre du film) devient fou. Il a imaginé que la patronne tyrannique du centre de malades qui l’accueille était jadis la prostituée qui fit sauter son cocon familial. Mais sa schizophrénie dépressive et ses troubles comportementaux (il porte 5 chemises) fausseront son enquête pour retrouver l’origine de son malaise. C’est sombre, lourd mais malheureusement affreusement lent. La mutation est en marche.



Et puis, A HISTORY OF VIOLENCE voit le jour en 2005. Ce film puissant et vrai va assurer une nouvelle renommée au réalisateur qui est désormais aussi à l’aise dans le film d’action que dans l’horreur ou la science-fiction. Tom Stall (joué à merveille par Viggo Mortensen) et sa femme (la belle Maria Bello) vivent tranquillement avec leur fils dans une petite ville canadienne reculée.



Jusqu’au jour où Tom derrière le comptoir de son bar-restaurant est victime d’un hold-up et abat froidement celui qui le menace. Aussitôt les médias en font un héros et son entourage se questionne sur son passé, qui le rattrape vite quand Carl (la tronche de cramée d’Ed Harris) et la mafia de son frère lui rend quelques visites musclées créant un climat de peur et de questionnement pendant toute l’intrigue. C’est une parfaite réussite, les 3 scènes violentes sont ultra brutales et ciselées, Viggo domine avec son démon intérieur et le suspense est constant.


On retrouve Mortensen dans EASTERN PROMISES, dernier film de Cronenberg en date (2007), après sa collaboration sur CHACUN SON CINEMA. Cette fois, Viggo est Nikolai, le chauffeur de Semyon, un riche restaurateur russe exilé à Londres. Il va aimer et aider Anna (jouée par Naomi Watts), une jeune sage femme qui après avoir fait accouché une prostituée (morte après la naissance) et après avoir fait traduire son journal intime par son oncle russe, remonte jusqu’à Semyon, cité dans les écrits de la jeune fille, pour viol, avec son fils alcoolique Kiril (rôle où Vincent Cassel excelle). Le paisible patron du Trans-Siberian va vite se rendre compte qu’Anna dans sa quête de la vérité fera remonter des affaires louches et inavouables et essaiera de se débarrasser d’elle et de ceux qui savent.


"MATE COMME ELLE EST BONNE NAOMI WALLAH"

Semyon va élever son simple chauffeur (habitué à faire disparaître les cadavres) à un maître de la pègre (scène du tatouage des 2 étoiles sur les épaules). Vont s’instituer des rapports ambigus entre tous ces personnages, notamment entre Viggo et Kiril, sur lequel court des rumeurs d’homosexualité (la scène avec les prostiputes ukrainiennes). Encore une fois, peu de scènes violentes pour augmenter l’intensité de l’action (le règlement de compte dans le sauna). D’un côté la mafia organisée, de l’autre l’humain, parfois les univers se mélangent, jusqu’au rebondissement final qui en étonnera plus d’un. Pas de morale, juste un pur impact.



Toujours cette dualité entre bien et mal, et cette réflexion poussée à l'extrême. David Cronenberg a 3 films sur le feu, retour vers la psychanalyse et les méandres du cerveau humain avec THE TALKING CURE et LONDON FIELDS (sa deuxième ville après Toronto?) et un drame Hollywoodien attendu, intitulé MAPS TO THE STARS. On attend.

David Cronenberg (1966-1986) : Tous les Canadiens sont fous

Je vous épargne une biographie redondante puisque vous pouvez la trouver partout ailleurs pour aller directement à l’essence. Fin des années 60, Creedence Clearwater Revival sort 50 albums et le jeune David, alors âgé de 23 ans, sort ses 2 premiers courts métrages (TRANSFER (1966), FROM THE DRAIN (1967)) suivis de ses 2 premiers longs (STEREO (1969), CRIMES OF THE FUTURE (1970)), très difficiles d’accès il faut le dire. Sexe, chair, psychanalyse et torture mentale sont déjà au programme de celui qui va élever le film d’horreur au rang de sur-genre.

Son 1er film réel sort en 1975. SHIVERS. Aussi appelé FRISSONS ou THE PARASITE MURDER selon les contrées. Rien à voir avec des mecs en teddy rouge qui roulent en 4X4 et boivent du lait, je vous rassure. Le démon est plus subtil ici. Il s’agit d’un nouveau complexe immobilier situé sur une île dans lequel un docteur fou se sert des nouveaux locataires comme cobayes. Hobbes (référence au philosophe, toi-même tu sais) a trouvé une parade à la greffe d’organe, remplacer les organes malades par des parasites, espèces de grosses sangsues qui s’adaptent à l’enveloppe corporel. En plus de gigoter dans le ventre des malades et de les faire vomir, ils ont un effet aphrodisiaque extrêmement puissant qui font se jeter sexuellement les patients sur tout ce qui bouge (hommes, femmes, mamies, enfants,…). Le parasite nage donc de corps en corps rappelant le SIDA, n’ayons pas peur des mots. Final zombie un peu décevant en orgie dans la piscine mais grosse sensation et grosse avance donc pour ce premier film, où déjà, malgré le côté ‘kitsch’, l’atmosphère malsaine plane.

RABID (RAGE) sort en 1977, et reprend la même recette. Suite à des greffes de peau douteuses dans un hôpital reculé, une patiente recousue (la 1ère porno star Marilyn Chambers, vraiment sexy pour l’époque) attrape un virus inconnu qui la met en transe. Plus puissant que la rage, les chirurgiens se trouvent vite débordés quand elle s’échappe de l’établissement et que toute la ville se transforme en proie. Le mode de contamination par un dard géant se trouvant sous l’aisselle de la mutante démontre bien toute l’ingéniosité de Dave. Une ambiance plus alarmiste et film catastrophe que SHIVERS, évoluant dans un périmètre plus grand forcément.

Il sort 2 films en 1979, FAST COMPANY, une histoire de courses de Dragster sans intérêt, et sûrement son meilleur film, THE BROOD, plus connu sous le nom de CHROMOSOME 3. Film complètement pété où la terreur n’est plus kitsch du tout contrairement à ses 2 premiers actes. Un homme tente de mener une vie banale avec sa fille, alors que sa femme, psychologiquement atteinte est mise en quarantaine et observée par un psychiatre démoniaque. Classique vous me direz. Seulement le mari de Nola et sa fille commencent à être fréquemment attaqués par des nains difformes et dotés d’une puissante force, les enfants de la rage, tous mis au monde de façon pas très catholique (scène de fin incroyable) suite aux expérimentations du psychiatre. Ils répondent par les actes à la moindre pensée négative de Nola. Télépathie, horreur, violence et angoisse perpétuelle. GROS CLASSIQUE.

La télépathie devient le nouveau fils sa bataille de Davy. SCANNERS sort en 1981, en respectant toujours cette frappe chirurgicale d’un film tous les 2 ans, plus précis que nazi. Une société secrète de produits chimiques cherche à regrouper les Scanners, des médiums aux pouvoirs surhumains. Bon, pour être franc, ce film m’a relativement saoulé et j’ai même du m’assoupir pendant le visionnage, entre les 2 explosions de têtes, scènes cultes de ce film un peu décevant où le mystère plane surtout dans l’intrigue…

En 1983, c’est la fête de l’hydroponique quand VIDEODROME starifié par James Woods et Debbie Harry (de Blondie) débarque dans les salles sombres. On met sa main dans son ventre, on fouette sa télé, on rêve ou on vit... qui fait les choses ? Un patron d’une chaîne de TV érotique croit capter sur le câble un programme de torture sexuelle encore jamais vu (snuff movie), son nom est Vidéodrome… Sa vie va devenir un enfer quand il va se rendre compte que ce programme était un piège attaquant son intégrité mentale… Cronie pointe un nouveau démon, les médias, et leur contrôle sur les hommes. Toutes les préoccupations majeures du maître sont réunies ici, sexe, déformation corporelle, altération de la réalité, folie… Le doute est constant dans le film, les ambiances folles à la Lynch et la fin parfaite. EXCELLENT.

Après James Woods, c’est un autre patron, Christopher Walken, qui incarne un professeur sortant de 5 ans de coma dans l’adaptation du roman de Stephen King, DEAD ZONE (en 1983 toujours). Encore une histoire de médium puisque Johnny, mélangeant les temps, arrive à voir et prévoir le futur. Ambiance froide mêlée au complot politique, encore une réussite. Cronenberg est instoppable. Je ne m’étale pas sur LA MOUCHE (1986), remake d’un film d’épouvante des années 50, son plus gros et discutable succès commercial, si tu l’as pas vu je peux rien faire pour toi. Fin de la première partie.