So hot but so old
Par ROD, vendredi 16 novembre 2012 à 18:08 :: RAPPORTS

Qui écoute encore Kas Product en 2012 ? Visiblement beaucoup de monde. Enfin beaucoup d'anciens de 80 si on se fie au public RFM party venu voir le retour de Spatsz et Mona Soyoc mercredi dernier à La Machine. Pour rappel, le groupe originaire de Nancy (même si la chanteuse est née dans le Connecticut) fut dès 1980 l'un des premiers en France à utiliser des machines dans son rock pour en faire de la cold wave. A cette époque, Spatsz possédait cette longue mèche sombre qui caressait son synthé, que les frères Sirkis copieront lâchement plus tard, tandis que Soyoc tenait le rôle du garçon, cheveux courts et blouson.


Aujourd'hui, la maturité a atteint le duo qui, tous deux pourvus de cheveux longs, ont continué leur carrière dans la musique et le divertissement (pubs, films, danse, etc) chacun de leur côté depuis leur split en 1988, avant de se reformer une première fois vers 2005. L'année même où des compiles estampillées French New Wave commençaient à pulluler (sans oublier le couronnement en 2009, un livre sur leur carrière (internationale?) aux éditions Camion Blanc). Le revival synthétique est maintenant bien consommé et pourtant leurs deux premiers albums, Try Out et By Pass distribués par RCA en 82 et 83 viennent d'être rééditées. Pas Ego Eye par contre, celui qui leur valu des passage télé à Décibels ou aux Enfants du Rock, et on comprend pourquoi !
Bref. J'avais oublié qu'avant Kas Product, Mona Soyoc chantait dans les clubs de jazz et c'est un véritable one woman show sur scène. Le décalage entre la froideur du son et l'attitude de Spatsz et la chaleur dégagée par Mona est bien plus important que sur disque ! Le recul artistique faisant le reste... Celle-ci n'hésite pas à grimper la foule, à pole dancer sur le balcon ou bien à inviter tout Paris dans son lit (rien de blessant dans mon titre !). Malgré la bonne résonance de leurs titres phares, Never come back (acclamé par le public), Take me tonight ou So young but so cold (mais pas Man of time), trop de pistes trip-hop-jazzy et de minauderies fatiguent au bout d'un moment, même si l'on doit reconnaître l'énergie et l'envie employées. Rasoir, faux pistolet, mégaphone, daf, guitare sont venus s'ajouter à la fête joyeuse, et non triste, qui l'aurait cru !