Fluoglacial - Tendances Négatives

Gogues au Goulag



" L'imagination des hommes de lettres est bien indigente en regard de la réalité quotidienne, telle que la vivent les indigènes de l'Archipel. Quand ils veulent parler de ce qu'il y a de plus sinistre, de plus critiquable dans les prisons, ils mettent toujours en avant les tinettes. La tinette! Elle est devenue, dans la littérature, le symbole de la prison, le symbole de l'humiliation suprême, de la puanteur. O esprits légers! Croyez-vous vraiment que la tinette soit un mal pour le détenu ? Sachez que c'est l'invention la plus charitable des geôliers. L'horreur, toute l'horreur ne commence qu'à partir du moment où il n'y a pas de tinette dans une cellule.

En 1937, dans plusieurs prisons de Sibérie, IL N'Y AVAIT PAS DE TINETTES: on en manquait! On n'en avait pas fabriqué suffisamment, l'industrie sibérienne n'avait pas pu suivre la cadence, elle n'était pas préparée à cet envahissement des prisons. Pour les cellules nouvellement construites, il ne se trouva donc point de bassines dans les magasins d'État. Quant aux vieilles cellules, elles avaient bien des tinettes, mais si antiques et de si faible contenance qu'il fût jugé plus sage de les enlever. Eu égard audit envahissement, elles n'auraient plus servi de rien. Ainsi, si la prison de Minoussinsk avait été construite - il y avait de cela fort longtemps - pour abriter cinq cents personnes (...) elle en accueillait alors dix mille, ce qui signifie que chaque tinette aurait dû être agrandie... vingt fois! Mais ne le furent point.

Nos plumes russes écrivent à gros traits. Nous avons vécu tant de choses! Rien ou presque n'a encore été décrit ni même cité, mais pour les auteurs occidentaux, avec leur manie d'examiner à la loupe les cellules de l'organisme, d'agiter une fiole d'apothicaire dans le faisceau des projecteurs, ce serait tout une épopée, ce serait dix volumes d'ajoutés à la Recherche du temps perdu. Qu'ils décrivent donc le trouble qui s'empare de l'esprit d'un homme qui vit dans une cellule vingt fois trop remplie, où il n'y a pas de tinette et où l'on vous mène faire vos besoins une fois toutes les vingt-quatre heures! Naturellement, il y a là bien des procédés qu'ils ne connaissent pas. Ils ne s'aviseront pas, par exemple, de pisser dans un capuchon de toile à bâche. Ils ne comprendront absolument pas le conseil de leur voisin: pissez dans une de vos bottes. Et, pourtant, ce conseil est d'une grande sagesse. Suivre ce conseil, cela ne signifie nullement que la botte sera perdue. Ce n'est pas non plus la ravaler à la condition de seau hygiénique! Ce conseil signifie seulement: Otez votre botte, renversez-là, relevez le bord de la tige à l'extérieur et vous obtiendrez ainsi un récipient en forme de gouttière en anneau, le récipient désiré!

En revanche, de quelles méandres psychologiques les auteurs occidentaux n'enrichiraient-ils pas leur littérature (sans le moindre risque de répéter banalement les maîtres illustres), si seulement ils connaissaient les us et les coutumes de la prison de Minoussinsk, toujours elle: on distribue la nourriture dans une écuelle pour quatre, on verse l'eau à boire à raison d'un quart par personne et par jour (il y a des quarts). Voici que l'un des quatre, pressé par un incoercible besoin, utilise l'écuelle commune pour se soulager puis refuse de donner sa provision d'eau pour laver cette écuelle avant le déjeuner. Quel conflit! Quels heurts entre ces quatre caractères! Quelles nuances! "

L'archipel du goulag, Alexandre Soljénitsyne, 1973.
(Picture: Magnitogorsk, URSS)

Dog Scum

CHOPPER (2000)


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36 FILMS POUR TOI

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Dédicace au blog "La Caverne des Introuvables" pour sa destruction de l'industrie cinématographique et sa mise à disposition de perles rares en version française ou sous-titrée. Des films tueurs dont j'ai ou je voulais parler, clique sur les titres pour les attraper et sur "ARTICLE" pour voir ce que j'en ai bavé.

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GHOSTS... OF THE CIVIL DEAD (1988)


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DEAD END DRIVE-IN (1986)

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Ah l'Australie. On dirait que le lycée Hartley et une décennie de soleil ont poussé quantité de jeunes fun à se rendre sur cette immense île. Je leur proposerais plutôt un aller simple pour le drive-in de l'enfer. Brian Trenchard-Smith est le spécialiste de l'Ozploitation. Traduction: réalisateur de films australiens de pauvre. Il est l'auteur du MAN FROM HONG-KONG mais surtout de STUNT ROCK sorti en 1978, hallucination mêlant hard rock, magie et cascades avec le groupe SORCERY ! Puis vient le mythique BMX BANDITS de 1983 où Nicole Kidman démontre tout son style en street bicross ! Tout ça pour arriver au point culminant de sa carrière, cette pièce apocalyptique à la croisée de MAD MAX et REPO MAN.



Crabs compte décaps' sa meuf au ciné. Il taxe la '56 Chevy de son frère mais ne prête pas attention au tarif à l'entrée, 10$ pour les adultes, 3,50$ pour les chômeurs. Il vient de se mettre lui même au trou. Tous les drive-in du pays ont été transformés en camp de concentration pour déviants et inactifs. Entre les rondes de flics véreux et tous les voyous de la zone, Crabs tape un flip. Surtout qu'on vient de lui chourave ses roues puis son moteur. Aïe. Après avoir gardé la tête haute face au gang raciste de Jeff, il ne lui reste qu'une idée en tête, fuir cette micro société dégénérée agglutinée entre les carcasses de bagnoles et le restau rapide. CLASS OF 1986. Le sci-film idéal avec ses punks grimaçant, son soleil toxique, son acier partout et ses multiples plans surréalistes. Non futur !



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WHITE LIGHTNIN' (2009)

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C'est comme si ANTICHRIST avait été bien. De la souffrance pure, de la malsanité, de la déchéance, sans délire porno satanique danois ridicule. On voit bien que Dominic Murphy (comme l'autre saucisse d'Harmony Korine) se complait à filmer la crasse et la misère de ces américains qui ont loupé le rêve, pour faire bad et diy, mais ça reste puissant à l'écran. Sûrement dû à tous ces passages magistraux empruntés à l'Ancien Testament. Jésus réincarné en danseur de musique country, spécialisé dans les claquettes. Bout en fer sous les chaussures et bout de fer dans la tête. Le petit Jesco White morfle toute sa jeunesse en martyr, et atténue l'existence merdique dans les trailers en sniffant de l'essence de briquet, jusqu'à évanouissement. Bienvenue chez les Rednecks et leur putain d'accent.



Condensé de symboles où se mélangent croix sudiste et croix du Djez, rodéos en pickup et tripots perdus, flingues et banjos, intraveineuse et inhalation, et violence, toujours la violence. Centre de correction, prison, hôpital psychiatrique, Jesco n'est pas du genre à jouer avec son caca mais plutôt avec son imagination morbide. Il s'en sort, et trace la route. Accompagné de son amour, Cilla, qui pourrait être SA MÈRE, et de Bob, son guitariste, ils donnent leur spectacle dans toutes les villes pourries de Virginie. Et il arrive toujours un moment où le démon qui rôde reprend le dessus. Les mecs, fallait pas attacher son père (Dieu!) au cul de la bagnole avec un fil de fer ! Succession sans pause de scènes sans pose, ça va très vite et ça finit très mal (J'ai déjà imaginé plus de façons de tuer un homme qu'il en existe). Alors, rêve ou réalité ? Rendez-vous dans un bois...

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LE TROU (1960)



Le film de prison ultime. Clint Eastwood peut rentrer à Alcatraz. Jacques Becker met en scène 4 compagnons de cellule, qui sont tous enfermés à la Santé pour un moment. Afin d'éviter de tourner chèvre, ils planifient une évasion, et quel plan ! Un trou est d'abord creusé à l'aide d'un bout de sommier, puis recouvert par les lattes du plancher, ce qui leur permet d'accéder au sous-sol de la zonze en toute sécurité. Les longues galeries les entrainent dans les égouts où ils entreprennent de creuser un tunnel. Chaque soir pendant des nuits et des nuits ils se relaieront deux par deux, avec des clés, outils et sablier confectionnés avec les moyens du bord, creuseront encore et encore. Tout ça en utilisant d'incroyables combines pour tromper la vigilance des gardes. La puissance de Michel Constantin en espadrilles et le cerveau de Jean Keraudy feront le reste.



Seulement dès le début de leur entreprise, un évènement va troubler la manœuvre. Un jeune condamné a été attribué dans leur 9m2. (Situation similaire à l'excellent UN CONDAMNÉ A MORT S'EST ÉCHAPPÉ de Bresson) Ils le mettent vite au parfum pour éviter de se retrouver dans la moutarde. Les rapports entre les murs vont ensuite se muscler. Le jeune bourgeois, coffré pour une tentative d'homicide sur sa femme, fait tache au milieu des prolos. Lorsque le directeur le convoque dans son bureau pour lui annoncer l'annulation de la plainte à son encontre, tout va devenir noisettes. Gaspard va t-il trahir ses frangibus de cellule ? Va t-il transcender l'esprit de classe ? Va t-il opter pour sa liberté et céder au chantage institutionnel ? Tu le sauras en allant au bout de cette œuvre sans précédent, aussi froide, austère et dure que le béton. Une histoire vraie signée José Giovanni.

BLACK & NOIR : 1947-1949



1941. Le faucon maltais d'Humphrey Bogart va déployer ses ailes noires et créer un nouveau genre cinématographique pour la décennie à venir, influençant pour longtemps le grand écran. Nourri de littérature pulp, dans le prolongement des films de gangsters des années 30 et du réalisme français de Renoir ou Carné, on baptise ce courant hollywoodien d'un sobriquet français : FILM NOIR. Fritz Lang, Robert Siodmak, Billy Wilder, immigrés autrichiens et allemands, Howard Hawks, Orson Welles ou Alfred Hitchcock, vont tous contribuer à l'affirmation de ce style de métrage précis et cynique.

Royaume du mensonge, du parler dur et des intrigues complexes. Univers peuplé d'individus fatalistes, vicieux et corrompus, vêtus de longs impairs beiges. La rupture avec la romance et le mélodrame traditionnel est consumée. C'est une autre vision de l'après-guerre, décadente, perdue dans l'alcoolisme, l'adultère, le jeu et le crime. C'est aussi l'avènement de la femme fatale, vénale et machiavélique. Lauren Bacall, Veronica Lake, Rita Hayworth et Ava Gardner magnifieront ce rôle. Voici un passage en revue de 13 films marquants, réputés ou non, sortis dans la prolifique décennie 1945-1955.



OUT OF THE PAST (1947) Jacques Tourneur



Ça commence très fort. Après avoir tâté du zombie, Tourneur emploie deux des meilleurs tronches de l'époque pour son meilleur film. Robert Mitchum VS. Kirk Douglas. Le second, ressurgit dans le présent du premier. Anciens partenaires en crime, Sterling réengage Bailey pour retrouver sa femme, échappée à Acapulco. Évidemment, Jane Greer va séduire Bailey le tombeur, et ils vont tenter de s'enfuir ensemble, mais on ne fuck pas avec Kirk Douglas (My feelings? About ten years ago, I hid them somewhere and haven't been able to find them). Le vice de Jane Greer atteint les limites du raisonnable. Les dialogues sont d'une qualité incroyable. Ironiques, cyniques, sexistes et drôles, sortant de la bouche de Mitchum (accompagnée de la voix off inhérente au genre), ils prennent encore plus d'ampleur (You're like a leaf that the wind blows from one gutter to another). Filmé au Mexique, Nevada, Californie et NY. Si tu ne devais en voir qu'un...


RAW DEAL (1948) Anthony Mann



Case prison. Rick doit du dollar à Joe, un voyou sans pitié enfermé à sa place. Il organise donc son évasion en espérant qu'il se fasse descendre, ainsi, plus de dette débitable. VICE. Seulement Dennis O'Keefe pas trop. Non seulement il réussit à sortir du bordel mais en plus, s'engage dans un road trip mouvementé, avec sa femme collante, et son avocate désirable. Destination : le plus loin possible. Pas banal comme scénario. Il y a une scène géniale où, cachés chez un vieil ami de Joe, au milieu d'une forêt, un autre truand débarque dans la nuit pour se planquer, suivi par une armée de flics. Confusion totale. Tiraillé entre les 2 femmes, jusqu'à la dernière minute du film, il règlera ses comptes avec Raymond Burr comme prévu, au rendez-vous fixé avant l'évasion. Mais sait-il ce qu'il l'attend ? Une bonne affaire pour Monsieur Mann.


THE STREET WITH NO NAME (1948) William Keighley



Deuxième film de Richard Widmark, après son rôle diabolique dans le KISS OF DEATH d'Hathaway où il pousse une mémé en fauteuil du haut des escaliers ! Il joue ici un criminel plus stable mais tout aussi tyrannique. Son règne n'a que trop longtemps duré. Mark Stevens, un flic sous couverture, va pénétrer son gang pour tenter de le prendre en flag. Leur coutume est de faire coffrer chaque nouveau membre de la bande pour vérifier son casier. Alec Stiles est ensuite sûr de pouvoir compter sur lui. Après avoir côtoyé salle de boxe et salle de jeu, Manly assiste à la préparation d'un nouveau casse, tout en tenant informé un collègue installé dans un hotel miteux en face du sien. Manly va découvrir qu'Alec possède un mouchard haut placé dans la police et son entreprise va devenir très périlleuse. Entre gangster et noir, un suspense haletant pour un film policier précurseur. La rue. La nuit. Top.


ACT OF VIOLENCE (1948) Fred Zinneman



Changement de registre pour un thriller qui aurait très bien pu s'appeler PURE VENGEANCE, BACK FROM HELL, ou un million d'autres possibilités de ce type (par le réalisateur du CHACAL). La seconde guerre mondiale a laissé des séquelles. Joe Parkson est un ancien prisonnier des nazis et tombe sur la photo de son compatriote Frank Enley dans un journal. Van Heflin a réussi et mène une vie paisible au sein de sa communauté californienne. Seulement ce que ni les gens ni sa femme ne savent, c'est qu'il n'a pas hésité à trahir les siens pour se sauver des griffe allemandes. Robert Ryan est le seul survivant, boiteux, et tient bien se rembourser en nature pour le devoir de mémoire. Un homme terrorisé, qui va toucher le bas-fond et s'acoquiner avec des gangsters de bas-étage, face à un ennemi vengeur et déterminé. Une traque qui ne peut s'achever que de manière irréversible. Un film qui ne plaisante pas.


THE SET-UP (1949) Robert Wise



Robert Ryan la tête de mule, passe ici du côté de la victime dans un intelligent film de boxe. Stoker est un vieux boxer risible qui n'intéresse plus personne. Sa meuf qui ne supporte plus sa gueule amochée a décidé de ne pas se rendre à son combat ce soir, et d'aller plutôt trainer sur le boulevard, l'âme en peine. Pendant ce temps, on suit le petit monde de la boxe et l'enchainement d'une nuit au gymnase vue du vestiaire. Les jeunes fauves, les vieux briscards, les réalistes et les idéalistes. Un portrait authentique et drôle. Dernier combat de la soirée. Stoker surprend tout le monde, solide jusqu'au 3ème round, et voyant l'absence de sa moitié dans la tribune, il met KO son adversaire 10 ans plus jeune, frôlant l'épuisement. Mais la joie est de courte durée, le caïd du coin a truqué le match et Stoker ne s'étant pas couché, il va devoir s'en expliquer. Justice du milieu impitoyable et drame sportif sans précédent. Un classique signé Robert Street-Wise.


WHITE HEAT (1949) Raoul Walsh



Rencontre de deux géants. Raoul Walsh dit le borgne, pionnier du cinéma américain, et James Cagney dit le teigneux, le plus authentique gangster que le cinoche ait connu. Tout commence par une attaque de train façon western. Cody Jarrett, gang leader psychopathe, est envoyé au trou. Pour attraper ses complices, un jeune flic sous l'identité de Vic Pardo doit ingénieusement se travestir en pote de cellule. Et tout va aller très vite. Inquiet pour sa mère, qui est tout pour lui (comme Ma et Joe Dalton), Cody va accélérer les choses et sortir tout seul. Vic désormais membre de la bande va difficilement garder le contact avec ses collègues, fabriquant toutefois un capteur radio à l'aide d'un vieux transistor (McGyver n'a rien inventé). Cody doit surveiller sa santé (crises de haine), sa femme volage qui flirte avec son bras droit et le prochain hold-up en prévision. Et rassurez-vous, tous les traitres seront démasqués. La prestation diabolique et violente de Cagney est un plaisir pour les yeux et les oreilles. La fin du film est atomique, à tous les degrés. Une jouissive démonstration de force.


THE THIRD MAN (1949) Carol Reed



Après les bas-fonds de Frisco, LA, Chicago ou NY, le film noir nous entraine sur les pavés glissants européens. Carol Reed se rend à Vienne après avoir exploré l'Irlande dans son autre classique, ODD MAN OUT. C'est tellement riche que je vais tenter de faire court. 1945, la ville est coupée en 4 comme Berlin. Soviétiques, Américains, Britanniques et Français se partagent le gâteau. Holly Martins, écrivain US de polars en vogue, s'y rend pour voir un ami. Pas de bol, Harry Lime vient de se faire tuer par une voiture. Holly va se substituer au héros de ses livres pour mener lui-même l'enquête sur ce louche accident. Avec Anna, l'ex-compagne d'Harry, mêlée à une sombre affaire de faux papiers, et un soutien ambigu du Sergent britannique Paine, il va lui aussi jouer avec sa vie et découvrir que Harry a organisé sa mort pour agir en souterrain et continuer son marché noir de morphine. Orson Welles performe et ce long final dans les égouts viennois est un délice. Ambiance mystérieuse, nuits sombres et scénario savant. Sisi peut sucer ça. Une démonstration de finesse.

LA SUITE : 1950-1955

RAPT (2009)

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LA RAISON DU PLUS FAIBLE (2006)

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UN PROPHÈTE (2009)

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DAS EXPERIMENT (2001)

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Spike Lee (1986-1998) : Puissance des Noirs



Non à la demi-marche. En 20 ans de cinoche, Spike Lee le politiquement incorrect aura bien su mené sa barque. Malgré quelques coups de fringale, il a maintenu un niveau correct dans l'humour et les sujets qui font mal tout au long de la décennie 90, celle qui l'a sacré premier porte-parole de la noirance américaine. Cette sélection concerne 9 films aux héros 100% noirs (si tu en veux 12 de plus, clique clique là). Il y a les bons racistes et les mauvais racistes. En appelant un chat un chat, Spike Lee fait clairement partie de la première catégorie. Tout ce que sa communauté mange au long de sa filmographie l'appuie. Allez, vous me mettrez 40 hectares et une mule.


SHE'S GOTTA HAVE IT (1986)



Spike Lee a été bien éduqué. Il fait ses débuts de réalisateur dans une prestigieuse faculté. Plusieurs essais dont le JOE'S BED-STUY BARBERSHOP en 1983 le forgent. Il change de braquet et, ses études finies, publie son premier film 3 ans après. Nola Darling n'en fait qu'à sa tête. Une jeune artiste indépendante new-yorkaise jongle entre 3 petits amis qui sont au courant de la concurrence (la scène du repas à 4 est pimentée). Jamie, le brave type, courageux et amoureux. Greer, le sportif, riche et maniéré. Et Mars Blackmon (Spike Lee), la petite fouine de Brooklyn, toujours à marchander et déconner. Parfois prétentieux (noir & blanc + monologues nouvelle vague), ça reste un original état des lieux des rapports sentimentaux (et sexuels) de cette jeunesse afro-américaine du milieu des années 80. C'est souvent drôle (merci Mars), et Spike Lee a le même vélo que Fishburne dans QUICKSILVER. La comédie sérieuse, style de prédilection de Lee, s'établit ici.



SCHOOL DAZE (1988)



C'est le temps de retourner au collège. Au cœur de ce film d'adulescents, deux visions du cheminement universitaire s'affrontent. L'une représentée par Laurence Fishburne, prônant la quête du savoir et le rester noir, africanisme et compagnie. L'autre dirigée par le génial Giancarlo Esposito, le boss des Gamma Iphi Gamma, respectant la tradition des confréries grecques, bouffonnerie et tirage sur l'élastique. Le bleu Spike Lee fera tout (vraiment tout) pour se faire accepter par les Gammas jusqu'à une cérémonie finale de dépucelage hilarante. Malgré les passages "comédie musicale" légèrement bidons, on se met bien. Une bande son pleine de rythme, des personnages forts en gueule, des filles blanchies, un climat sexuel. L'univers 2 en 1 léger et social de Spike Lee commence à jizzer à l'écran avant le feu d'artifice de son prochain métrage. Et le monde découvre Samuel L. Jackson le bad man.



DO THE RIGHT THING (1989)



Le meilleur, sans aucune hésitation. Je ne m'attarde pas sur le scénario, here we go yo here we go yo, mais plutôt sur la réédition qui vient de sortir fêtant le 20ème anniversaire du film sorti en juin 1989, et tourné pendant le très chaud été 88. Inspiré de la ratonnade d'Howard Beach, où une dizaine d'italiens avaient savaté trois noirs tombés en panne dans le coin, Spike Lee touche à plein de sujets chauds du New-York de l'époque contrôlé par Ed Koch (racisme, interracialité, brutalités policières, boulot...). Et tout ça avec un style zulu incroyable et un humour au top, jamais tu n'as ressenti une telle chaleur te pénétrer qu'en regardant ce film. Les personnages sont géniaux, en particulier Buggin Out, Radio Raheem, Mister Señor Love Daddy et Sweet Dick Willie. Ce ne sont clairement pas les noirs d'Hollywood. PUBLIC ENEMY et Nike Air's s'entrelacent dans un Brooklyn magique.



Le making-of d'une heure est très instructif. Diffusé à la télé en 89, il montre comment l'occupation du quartier dit craignos de Bedford-Stuyvesant a été vécu de l'intérieur. Interviews des locaux, des techniciens, des acteurs, etc. C'est très complet et le son de cloche est rarement le même. Behind the scenes rentre dans l'intimité des acteurs et la préparation de leurs rôles. Beaucoup de rigolade, comme lorsque Spike Lee, à la block party finale, reçoit de la part de l'équipe un maillot de Larry Bird en cadeau ! La conférence de presse à Cannes (45mn) est assez surréaliste. Spike en t-shirt X'é répond aux journalistes blancs un à un en enfonçant le clou à chaque fois. "Pourquoi vous ne parlez pas de la drogue ?", "Vous pensez que ça va péter à NY ?", "Pourquoi citer Malcolm X et pas Luther King ?", etc etc. On trouve aussi 11 deleted scenes, sans vraiment d'intérêt, et puis une rétrospective 20 ans après avec les participants directs au film. Chope donc ça.



MO' BETTER BLUES (1990)



En 1988, Clint Eastwood tourne BIRD, sur la vie de Charlie Parker. Spike Lee, sans doute vexé qu'un blanc ait tourné le meilleur film sur le jazz, choisit l'épopée d'un quintette jazz comme trame. Ce sera bien moins réussi, et les 2 resteront ennemis à vie. Embrouille ravivée dernièrement lorsque Lee reprocha à Eastwood de n'avoir mis aucun noir dans FLAGS OF OUR FATHERS. Bref. C'est l'occase d'y voir un Denzel Washington (Bleek) en pleine confiance à l'aube des 90's, et un Wesley Snipes (Shadow), démon au saxophone. Toujours sexuel, Bleek qui se tape 2 meufs s'en fera piquer une par Shadow, qui montera ensuite son propre groupe dans le dos du trompettiste. Après un baston causé par les mauvaises fréquentations de leur manager bidon (Spike Lee), Bleek défiguré traversera son désert, puis tout rentrera dans l'ordre dans une fin chamallow en forme de mariage. Mouais. Fadasse tout ça.




JUNGLE FEVER (1991)



La fièvre de la jungle c'est quand un noir sexe une blanche, ou inversement. Ce film aux allures inoffensives renoue avec le verbe acéré et le racisme latent de DO THE RIGHT THING. Spike Lee gueule toujours ce que les new-yorkais chuchotent. Flipper (Wesley Snipes) est un honnête père de famille, architecte, réussite totale pour ce troisième homme, noir, dans un cabinet 100% blanc. Mais lorsque Angie (Annabella Sciorra), la nouvelle secrétaire débarque, son slip se tend. Pris de fièvre un soir d'heures supp, il la prend façon jungle sur le bureau. Aïe.

Il se confie, confiant, à son meilleur ami et voisin, Cyrus (Spike Lee), mais dès le lendemain, sa femme (mulâtresse traumatisée) en furie, le fout dehors. Traître. Pareil pour la belle italienne, qui se fait chasser à coups de poings du domicile familial par le padre. Au fur et à mesure, la température baissera entre les deux amants... et tout redeviendra presque comme avant... Samuel L. Jackson en crackhead, Hale Berry en pute camée, John Turturro en épicier attardé, Anthony Quinn en vieux rital obtus, Stevie Wonder à la musique... Spike Lee n'a pas lésiné sur le casting, ni sur les dialogues provocants, et le résultat est chouette.



MALCOLM X (1992)



Biopic de plus de 3 heures, adapté de l'autobiographie du leader nationaliste noir, le travail est fait dans le moindre détail. C'est Denzel Washington qui incarne le célèbre Malcolm Little, pour un de ses rôles les plus marquants. Bon, c'est long. Le début du film est un peu pénible et fait parodie de film mafia. Il recouvre l'existence malsaine et blanchie de Malcolm dans ses jeunes années, avant sa détention et sa découverte de l'Islam. Il se fera coffrer avec son compagnon de cambriole Shorty (Spike Lee) et leurs 2 compagnes blanches, accusées de traîtrise ! Le meurtre de son père lorsqu'il était enfant, tué par des Klansmen, ne semble pas avoir été déclencheur de sa foi, mais c'est sa rencontre avec le frère Baines en prison qui le fera prendre conscience des problèmes de son peuple.

Lorsqu'il sort, il devient très vite le bras droit d'Elijah Muhammad, le patron de la Nation of Islam, grâce à la théâtralité de ses discours acclamés par la foule. Après un long voyage en Égypte et son pèlerinage à la Mecque, X reviendra transformé, et modèrera ses prises de positions sur l'apartheid et ses menaces envers la communauté blanche, privilégiant une alliance pour la paix entre ses frères. Mais c'est trop tard, l'homme libre devient vite gênant pour l'organisation et attire toute l'attention des médias. Sa déclaration de basse-cour suite à l'assassinat de JFK ne fera que l'enfoncer. Le 12 novembre 1965, Malcolm X meurt après avoir reçu 18 balles dans le corps. Attentat signé par ses anciens alliés de la N.O.I., sans doute appuyés par d'autres forces blanches américaines... Un film puissant.



CROOKLYN (1994)



Après cette première salve de films relativement vindicatifs, voire racistes (pour la bonne cause ?), Spike Lee se laisse gagner par la nostalgie et nous conte les joies et les peines d'une famille Brooklynite des années 70. Il n'oublie pas son patelin. Éducation stricte, père musicien (Delroy Lindo), mère au foyer (Alfre Woodward) et la petite Troy au milieu de ses 4 frères. Les samedis matins devant Soul Train, les repas mouvementés, les vacances chez l'Oncle de province, les déambulations dans la cage d'escalier et le quartier, le divertissement, le grandissement... puis la rupture, les ennuis, le père éloigné. Avec une superbe bande son soul 70's, Spike Lee nous fait revivre une part de son enfance. C'est pas géant mais émouvant. (Les rappeurs BUCKSHOT et MASTA ACE l'ont immortalisé avec leur duo CROOKLYN DODGERS)



CLOCKERS (1995)



Spikie se lance dans l'aventure policière spectacle. Toujours sur les pas de Scorsese, il lui emprunte donc son acteur fétiche, Harvey Keitel, et blanchit légèrement son casting de tête, en mettant John Turturro en coéquipier. C'est à la base un roman de Richard Price, et ceux qui l'ont lu affirment que Lee a complètement enculé le scripte. Le mystérieux a dû être perdu au profit de l'action hollywoodienne. Mekhi Phifer est un jeune décrocheur qui vit de la drogue au milieu des projets. Il occupe son temps à tenir les bancs du square avec ses potes défoncés (dont Sticky Fingaz et Fredro Starr d'ONYX) tout en surveillant la présence des képis et le flux des consommateurs. Le pousseur est sous le tutorat de Delroy Lindo, le taulier du district. Mais lorsque son frère est mis au trou pour couvrir une sombre affaire de meurtre, tout se barre en couilles dans la cité. 1995, l'année rap, la bande son est encore tonitruante et c'est O.C., JERU THE DAMAJA et CHUBB ROCK qui en parlent le mieux : Return of the CROOKLYN DODGERS.



HE GOT GAME (1998)



C'est au milieu des 90's que Spike Lee va se lancer plus concrètement dans le documentaire. 4 LITTLE GIRLS sort en 1997 et revient sur l'attentat d'une église afro-américaine d'Alabama en 1963. Je passe l'horrible GIRL 6 et le road-movie GET ON THE BUS pour filer au panier. Jesus a envoyé sa femme au cimetière après une anicroche à la maison. Bible revisitée. Denzel Washington a encore le droit à un rôle où la performance est obligatoire. Il a élevé et entraîné son fils pour qu'il soit le meilleur, et ça a marché. Sauf que Jesus est toujours derrière les barreaux et a seulement vent des exploits de Jake (Ray Allen, le vrai) de l'extérieur. Le directeur de la zonze lui propose un deal simple, s'il arrive à convaincre son fils de signer un contrat avec l'université de Big State qui appartient à son pote gouverneur, Jesus est libre.

Dur. Surtout que le fiston a de tout autres projets. Mais le combat le plus dur sera de regagner le respect de son fils, pour reprendre son statut de patron comme autrefois. Parfois un peu lourd, ça reste un bon film. B.O. de PUBLIC ENEMY comme en 89. Si t'aimes la pression, le basket, le rap et les jolies filles (Milla Johovich, Rosario Dawson), c'est encore mieux. Par contre en 98, les Air Jordan c'est plus ce que c'était en 89. Ce film clôt 12 ans de puissance des noirs au cinéma, et ferme la parenthèse de la Nouvelle Blaxploitation que j'avais déjà évoqué précédemment, conclue elle aussi par un excellent film de basket, SOUL IN THE HOLE.




En 1999, le premier héros blanc d'un film de Spike Lee sera interprété par Adrian Brody, dans le superbe SUMMER OF SAM. Été 1977. Un tueur fou terrorise la population. L'avènement du punk prend place à Manhattan. Les guidos jouent avec leurs battes, et c'est pas au baseball (John Joseph parle très bien de ces italiens que personne piffrait à NY dans son INDISPENSABLE LIVRE). Un classique à voir. Puis en 2002, ce sera autour d'Edward Norton de starifier le somptueux THE 25TH HOUR. Identitairement fort une fois de plus, un immigré irlandais passe sa dernière journée avant de purger une peine de 7 ans de prison. Un film rongé par l'angoisse. Depuis la fin des années 90, le négrito se spécialise dans le documentaire et le film TV. INSIDE MAN (2006) marque un retour bluffant au plus haut niveau dans les salles. Une suite est d'ailleurs en cours. Regarde dehors.


BLOOD IN BLOOD OUT (1993)

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Emilio Estevez (1982-1986) : Juvénile délinquance

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Emilio, c'est le fils aîné de la famille Sheen (Martin, Charlie), les irlando-espagnols qui ont donné leur vie au cinéma. Lui a gardé la consonance hispanique et la réputation de raté. Le jeune BG à la blondance arrogante n'avait pas vraiment la tronche de l'emploi au départ, si on ajoute en plus son rire de mouette en chaleur. Mais il se trouve que dans presque tous ses rôles, il incarne le mauvais mauvais garçon. Ado en crise, rocker, geek, punk, jock, loser, dealer, braqueur... Il aura tout fait et participé aux teen movies les plus marquant des 80's. C'est l'été et c'est le moment de remonter le temps.

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THE SLAMS (1973)



J'aime les films de prison dans lesquels les voyous rivalisent d'ingéniosité pour se faire la belle. Malgré la starrance de Jim Brown, le film de Jonathn Kaplan n'a pas grand chose à voir avec la Blaxpoitation classique (même si quelques détails y font penser). Ici, l'intrigue est très bien ficelée, malgré le côté parfois "amateur" de l'ensemble. Hook, truand déclassé, et 2 complices cassent un deal de mafiosi et se retrouvent avec 1 million de $ à couper en 3... plus une valise pleine d'héro. Celle-ci pose problème et avant de se faire doubler, Hook marbre les 2 autres. Touché à la cuisse il réussit à planquer le magot dans un vieux hangar abandonné avant de filer en bagnole puis de perdre le contrôle sous la moustache de la patrouille locale.



Direction pénitencier. Hook la joue solo et se met tout le monde à dos. Les blancs, les gardiens et surtout ses bros. Avec l'appui de sa fiancée (Judy Pace) et de son pote pimp Jackson, il va monter un putain de coup pour s'évader. En passant dans le bureau du taulier, il voit au JT, que le chantier où la maille est planquée va bientôt être rasé. C'est une question de jours. Jackson se fait alors passer pour un ouvrier qui transporte les chiottes portatives à l'intérieur de la prison. Seulement, il creuse un trou dessous, dans lequel personne pensera chercher quand Hook sera signalé manquant à l'appel. Par un autre tour de passe passe, Hook a filé sa carte de détenu à Jackson que celui-ci a volontairement oublié dans un taxi après l'avoir braqué. Le coup ne manque pas, l'ensemble du personnel croit que Hook est dehors alors que celui-ci vient de passer 24h dans la pisse et la merde...



...excepté le capitaine Stambell, persuadé que PERSONNE ne peut s'échapper de sa prison. Et il a raison. Il va surprendre Hook escaladant le mur, le reste des gardiens étant tous réquisitionnés. Le pauvre officier, "race traitor", finira dans la bétonnière avec le bracelet de Hook. Double alibi. Hook est dehors et tout le monde le croira mort. La scène de fin se passe sur un yacht en France, où tout le monde se met bien en prenant l'apéro. Sacré Jim Brown. Bref, pas non plus de quoi se péter la ruche, mais si tu aimes l'ambiance seul contre tous, les chemises bleus, les barreaux en acier et les énoncés de maths, tu peux prendre plaisir pendant une heure trente. (Kaplan a réalisé aussi OVER THE EDGE)

SCUM (1979)

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HUNGER (2008)

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MESRINE: L'ENNEMI PUBLIC N°1 (2008)

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FELON (2008)

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MALEFIQUE (2003)

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MESRINE: L'INSTINCT DE MORT (2008)

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BRUBAKER (1980)


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IN HELL (2003)

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BAD BOYS (1983)

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