SNATCH: Le charlatanisme culturel
Par ROD, jeudi 17 juin 2010 à 18:30 :: LECTURES


Le gros du mag est un entretien avec Kim Chapiron qui parle de son nouveau film Dog Pound, un SCUM à l'américaine. Un peu plus de consistance (la plupart des rédacteurs, au combien nombreux, semblent étudier à Sciences-Po...) dans la seconde partie (qui relève moins de la transposition d'Internet sur papier que le reste). L'autre face du rap avec Alkpote, Alpha 5.20, Seth Gueko qui en lâche des bonnes comme d'hab (c'est pas ma bite qui est dans mon cerveau mais mon cerveau qui est dans ma bite...), Roi Heenok et double-page avec Morsay pour finir. Voilà. Ensuite ça va aller vite, Jamie Lidell on s'en tape, CocoRosie on s'en tape, le film sur The Doors on s'en tape. La tecktonik est-elle morte ? C'est vrai ça. C'est amusant comme des freluquets de 20-25 ans parlent des années 2005-2006 comme de l'avant guerre. "Des reliquats d'une autre époque". Et my balls on your commode ? Bref, vous verrez combien Treaxy possède de chaussures et comment les choses se passent aux Vertifight.

Je crois qu'on atteint le sommet de médiocrité avec cette chose: Une journée sous le Niqab de la rue au sex-shop. L'apothéose. Volez le mag dans votre kiosque pour mieux comprendre. L'interview société met Robert Super Hue à l'honneur. Je suis communiste. Mais je suis communiste autrement. Ben tiens. Parfaite transition pour l'autre dossier: Plongée en territoire skinhead. On y apprend que les skins sont des mods et que Evil Skinner était un fameux groupuscule de la capitale. Coup de langue furtif de Vincent ex-JNR et focus sur Shadow et les Black Dragons (tu sais même pas sur quoi tu frappes mais t'es content quand t'as tapé. [...] Et puis un jour tu réalises pourquoi tu le fais. Contre l'injustice, contre le racisme.) pour terminer de toute beauté avec l'interview de Daphnée, skingirl, dont le féminisme se traduit par la baston contre les mâles et sa skinitude à son polo Fred Perry et sa coupe 3mm, pour pas qu'on lui reproche de ne pas assumer son trip. Bon, ce dossier aurait pu être pire, relativisons.

Ça parle de Boogie ensuite, le photographe serbe de la dépravation. Ça me fait penser que son "It's all good" n'est toujours pas dans mes mains. Rokhaya Diallo, la militante qui refuse le "black" enchaine, en fantasmant sur le système américain qui persécute les médias intolérants... On termine comme on a commencé, par des articles bidons Humeurs & opinions (où l'on apprend que t'as plus de chance de séduire avec un Iphone), les essentiels shooting et revue de mode suivis d'une deuxième revue de mode sur les acteurs de la nuit parisienne, c'est pas jo-jo, des pages art moderne, des chroniques de films que l'on ne téléchargera même pas, et de disques hyper soft pour écouter en chaussures bateaux et pantalon 8/10. Je passe l'éponge sur Disiz La Peste qui se met à l'electro-rock et sur l'incorrigible Woody Allen pour conclure une fois de plus avec une sentence de Huysmans :
Le dilettante n'a pas de tempérament personnel, puisqu'il n'exècre rien et qu'il aime tout; or, quiconque n'a pas de tempérament personnel n'a pas de talent.