Fluoglacial - Tendances Négatives

SNATCH: Le charlatanisme culturel



Le sommaire de ce nouveau magazine Snatch m'avait alléché. Ça faisait un bail que je n'avais pas acheté de papier glacé, et bien ça m'apprendra. Je passe les premières pages actu/buzz/like/dislike qui n'intéressent personne pour foncer vers le racolage actif. Ça va enchainer dur, tenez vous bien. Christina Aguilera VS. Lady Gaga + L'Air du Front (National), j'aimerais d'ailleurs comprendre pourquoi tous les hipsters se sentent obligés de parler fun du FN depuis que Le Pen a pris sa retraite, ça ramène des points crédibilité ou quoi ? Ensuite, l'article inévitable sur Romain Gavras et son clip de M.I.A. (il prépare d'ailleurs un long-métrage métaphorique sur la persécution des roux, ça ne finira jamais...). Puis, un point sur la tendance vulgaire des statuts Facebook et Twitter, important de le signaler en effet. Rapport champagne du Printemps de Bourges et fantasme de Cyberguerre précèdent un paragraphe risible sur Clint Eastwood (dont le nom est quand même au sommaire de la une).



Le gros du mag est un entretien avec Kim Chapiron qui parle de son nouveau film Dog Pound, un SCUM à l'américaine. Un peu plus de consistance (la plupart des rédacteurs, au combien nombreux, semblent étudier à Sciences-Po...) dans la seconde partie (qui relève moins de la transposition d'Internet sur papier que le reste). L'autre face du rap avec Alkpote, Alpha 5.20, Seth Gueko qui en lâche des bonnes comme d'hab (c'est pas ma bite qui est dans mon cerveau mais mon cerveau qui est dans ma bite...), Roi Heenok et double-page avec Morsay pour finir. Voilà. Ensuite ça va aller vite, Jamie Lidell on s'en tape, CocoRosie on s'en tape, le film sur The Doors on s'en tape. La tecktonik est-elle morte ? C'est vrai ça. C'est amusant comme des freluquets de 20-25 ans parlent des années 2005-2006 comme de l'avant guerre. "Des reliquats d'une autre époque". Et my balls on your commode ? Bref, vous verrez combien Treaxy possède de chaussures et comment les choses se passent aux Vertifight.



Je crois qu'on atteint le sommet de médiocrité avec cette chose: Une journée sous le Niqab de la rue au sex-shop. L'apothéose. Volez le mag dans votre kiosque pour mieux comprendre. L'interview société met Robert Super Hue à l'honneur. Je suis communiste. Mais je suis communiste autrement. Ben tiens. Parfaite transition pour l'autre dossier: Plongée en territoire skinhead. On y apprend que les skins sont des mods et que Evil Skinner était un fameux groupuscule de la capitale. Coup de langue furtif de Vincent ex-JNR et focus sur Shadow et les Black Dragons (tu sais même pas sur quoi tu frappes mais t'es content quand t'as tapé. [...] Et puis un jour tu réalises pourquoi tu le fais. Contre l'injustice, contre le racisme.) pour terminer de toute beauté avec l'interview de Daphnée, skingirl, dont le féminisme se traduit par la baston contre les mâles et sa skinitude à son polo Fred Perry et sa coupe 3mm, pour pas qu'on lui reproche de ne pas assumer son trip. Bon, ce dossier aurait pu être pire, relativisons.



Ça parle de Boogie ensuite, le photographe serbe de la dépravation. Ça me fait penser que son "It's all good" n'est toujours pas dans mes mains. Rokhaya Diallo, la militante qui refuse le "black" enchaine, en fantasmant sur le système américain qui persécute les médias intolérants... On termine comme on a commencé, par des articles bidons Humeurs & opinions (où l'on apprend que t'as plus de chance de séduire avec un Iphone), les essentiels shooting et revue de mode suivis d'une deuxième revue de mode sur les acteurs de la nuit parisienne, c'est pas jo-jo, des pages art moderne, des chroniques de films que l'on ne téléchargera même pas, et de disques hyper soft pour écouter en chaussures bateaux et pantalon 8/10. Je passe l'éponge sur Disiz La Peste qui se met à l'electro-rock et sur l'incorrigible Woody Allen pour conclure une fois de plus avec une sentence de Huysmans :

Le dilettante n'a pas de tempérament personnel, puisqu'il n'exècre rien et qu'il aime tout; or, quiconque n'a pas de tempérament personnel n'a pas de talent.

Cocaïno Rap Musique le DVD



Enfin légalisé en France depuis juin dernier, le CD+DVD de ROI HEENOK, propulsé par une soirée mémorable au Social Club. J'avais déjà parlé de la partie musicale dans HEY YOU! #13, abordons ici les 30 minutes de bonus vidéo. D'abord 2 clips (C.R.M. + Original Gangster) où Heenok et son équipe, accompagné de Mouloud de Canal, déambulent dans des zones défavorisées et devant une épicerie haut de gamme. Molletons, chainons, débardeurs, ceintures de billet, Heineken... tu vois c'qui s'passe.

Sur le gros morceau vidéo, Heenok nous fait visiter Montréal de jour, et by night en 4 roues motrices. C'est concret et direct. On roule de quartier de luxe en quartier défavorisé. On y découvre les nouveaux couteaux du rap gangster Montréalais, à travers des styles libres à même le trottoir et une entrevue radio puissante à fond (qui parle Paris Paris et énergie nucléaire). On pénètre aussi dans un magasin de sport rap appelé BIGGY (ahah), où Heenok nous explique que les jeunes voyous s'habillent ici avant de se procurer du North Face ou du Timb. Ugoboss se relaxe dans l'herbe. Et puis le meilleur pour la fin, une séance de drague nocturne du Roi dans un quartier chaud, chaud chaud chaud. LÉGENDAIRE. (Du nouveau bientôt)

Ca baigne PARIS, ça baigne.



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Les choses se passent sur les Grands Boulevards


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Les Mathématiques du Roi Heenok

DIEU EST GRAND. Le Roi, son plus fidèle descendant sur Terre, nous gratifie d'une plongée de plus d'une heure au coeur des 3 thèmes classiques : frime, musique & crime, sur un support digital vision. C'est un CADEAU pour tous les fanatiques. En échange du Desert Eagle, l'équipe Kourtrajmé montre au monde des facettes du Roi et de son clan (Gangster & Gentleman) encore inconnues. On y apprend que le chiot de la femme de RAPISO vaut plus cher que les studios de ces homo-rappeurs amateurs. Que leurs studios à eux sont fait de luxe et sont de marque Allemande, plus fort que nazi, car la société roule exclusivement en BMW, Mercedes ou Audi. La crédibilité du Roi à QBC est approuvée. La littérature française d'UGOBOSS excelle. Les Timberland noir et les Sterling automatiques noirs se font comme un usage normal pour ces jeunes entrepreneurs. Le Rap Mongol est décortiqué pour nous prouver que l'éducation de la rue peut aussi élever des hommes dans l'industrie.

Hydroponique, Ruger et Heineken sont consommés 24h/24. La petite danse de Sadam Hussein est décortiquée par sa majesté (grand moment de télé!). La famille au complet est présentée, papa, maman, et le frère, Kinimod, après son accident en berline climatisée, qui même allongé sur un lit d'hôpital attire encore les femmes. Le meilleur se situe dans les bonus. C'est à ce moment que les masques tombent. Le Roi et sa clique mangent Bio, car bien manger, ça c'est GANGSTER. Sa vision du monde, des politiques et des femmes devrait être étudié dans nos universités de pédé. Il ne faut pas mélanger les long cables à 30.000€ et l'argent qui achète les longs cables, souviens t-en.