Fluoglacial - Tendances Négatives

Welcome to Fucktown !



SHYNE - You're welcome (Gangland)




RICK ROSS - High Definition (Rich forever)




CHIEF KEEF - I don't like (Finally rich)

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LOOKIN4GALT (2012)



Le gang des lyonnais est devenu instoppable. Depuis l'arrêt de leur magazine Gasface en 2008 (je ne comprends d'ailleurs plus l'agencement de votre site les gars), Nico et Groswift sont partis conquérir l'Amérique façon Charles Aznavour. Ça a commencé par les programmes courts en 6 épisodes baptisés "New York Minute" dans lesquels ils exploraient plusieurs facettes de la Grosse Ville, toujours agrémentées de rencontres improbables. Arte les a poussé au derrière. Dernièrement, ces "deux enculés de blancs" sont revenus avec "Think B.I.G.", plus axé sur certains personnages qui ont évolué au sein du hip hop pour en faire autre chose que des raps où ils parleraient de "grosse quéquette".



Gasface sait partenarier, et en lien étroit avec Dailymotion ils nous proposent maintenant Lookin4Galt, un documentaire DIY à 4 bras tourné comme un road-movie. Pendant 52 minutes, 2 français dans NY tentent de retrouver Galt MacDermot, ce compositeur canadien auteur de la bande originale de Hair (1967) mais aussi et surtout de centaines de pistes de classique, jazz, funk précurseur, que tous les producteurs érudits des années 90 (Buckwild, K-Def, Pete Rock, etc) ont samplé pour en faire des tubes rap. On retrouve la french touch de Gasface dans les sous-titres ou dans quelques passages cruciaux comme la scène de "Baisodrome" sortie de nulle part. Malgré ça, ils sont tellement amoureux de NYC qu'ils passent beaucoup de temps à filmer la baie, et l'eau, nourrissant d'intenses réflexions sur leur quête.



Le but étant de filmer tout le processus qui amène à l'entretien final, l'équipe réduite à 2 nous fait rencontrer des gens aussi divers que des rappeurs, passants, écrivains, gens de studios et même la mère Martine Barrat, qui doivent faire face au même dilemme: "Where is Galt?" Au milieu de l'aventure, on leur apprend qu'en fait, Galt est dans les pages blanches et qu'il habite une maison cossue de Staten Island. Lorsque que le vieux génie de 84 ans leur ouvre enfin sa porte en chêne massif, ça coupe. Ouais! Ils nous laissent sur notre faim mais évitent intelligemment à leur doc les écueils insupportables des documentaires musicaux aussi chiants que pédants car ils savent rester proche du trottoir, et ne s'attardent jamais longtemps sur chaque participant. Gasface réconcilie une fois de plus culture et divertissement.



Diffusion au Mama Shelter (Paris) le 9 décembre à 18h30.
Mise en ligne sur Dailymotion (Monde) le 21 décembre à 14h44.

LE 13



COBRA jouera à Paris samedi, pour fêter le retour en France de KICKBACK. Ils seront tous deux accompagnés de YUSSUF JERUSALEM, une affiche à trois fourches, épicée, et marquée du sceau Fluoglacial. Vous pouvez d'ailleurs gagner 2 fois 1 place pour le concert en répondant à la question suivante :

Quel est le médicament préféré de Cobra ?

La première et ultime interview du groupe est disponible en cliquant sur le flyer ci-dessus (ou bien ici si vous souffrez des yeux).

Amitiés Aumistes.

Mise à jour du 12 octobre: Le concours est terminé, la réponse était:



A.C.A.B. : ALL COPS ARE BASTARDS (2012)



Voyage au bout de la nuit avec les flics d'«ACAB»

Il est certain que ce film déplaira à tous les amateurs de manichéisme moralisateur de quelque sensibilité idéologique qu'ils soient. Car ce qui prévaut dans le brillant long métrage de Stefano Sollima c'est avant tout l'ambiguïté. Ambiguïté des personnages, ambiguïté des situations mises en scène, ambiguïté du message politique et social transmis aux spectateurs...

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OI!


FRANKENHOOKER (1990)



"A medical student sets out to recreate his decapitated fiancée by building her a new body made of Manhattan street hookers."

Pour les non-anglicistes, un étudiant en médecine (plutôt un scientifique de maison cher au cinéma de seconde zone), assiste à la mort affreuse de sa meuf, tuée par une tondeuse. Son combat: reconstituer le corps de sa fiancée dont il n'a gardé que la tête. Cette parodie de "Re-Animator", "Weird Science" et "Frankenstein" aurait pu être une sombre merde si elle avait été réalisée par un mec mauvais. Mais l'auteur de cet horror show n'est autre que Frank Henenlotter, patron des classiques "Basket Case" et "Brain Damage", à l'ambiance urbaine crade, malfamée et aux effets spéciaux inexistants. Cette quête du corps parfait nous propose une des meilleures scènes du genre: Jeffrey Franken conçoit un crack surpuissant qui fait exploser les prostitués et lui permet de récupérer leurs membres. Réflexion profonde sur les dérives de la chirurgie esthétique et l'abus de drogues dures... non je déconne. Après avoir croisé Rutger Hauer en t-shirt Batman et couru les boulevards de Manhattan infestés de junkies, le finish dégueulasse livré par Stuart Gordon ("Society") clôture le film le plus désaxé de Franky, élu meilleur divertissement des années 1990. Même Bill Murray le dit.

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THE BROTHER FROM ANOTHER PLANET (1984)



Quand ce film de John Sayles est sorti en France, il a été sous-titré "Le premier extra-terrestre noir et branché". Dur ! Et bien qu'étant nominé au festival du film d'humour de Chamrousse (Isère), le film est loin d'être un nanar comme on aurait pu l'imaginer. "Brother" est le 4ème film de John Sayles, devenu depuis une figure du cinéma indépendant américain en endossant plusieurs casquettes: acteur, écrivain (The Anarchists Convention, Pride of the Bimbos), scénariste (Piranhas, The Howling) mais surtout réalisateur, auteur de fresques sociales américaines comme Matewan (1987), l'excellent City of Hope (1991) ou le succès Lone Star (1996). John, réal décomplexé, mariage d'un physique massif et d'une mine patibulaire, réinvente le classicisme à sa façon et le commentaire critique qui va avec. "Brother" représente un peu le bilan de la première partie de sa carrière, jadis scénariste dans l'équipe de Roger Corman.

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On ne choisit pas sa famille


COMBAT SHOCK (1984)


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Ne confondons pas tout.






Loubards sans fards, Odile Naudin, 1982.

STONE (1974)



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SUPERMARKT (1974)



Dans les années 70, fatigués par le "nouveau cinéma allemand" dominé par les Herzog, Wenders ou Fassbinder, des réalisateurs "à couilles" se mettent à produire des "kleine dreckige Filme", autrement dit des petits films crades. Plus social qu'artistique, SUPERMARKT de Roland Klick est la perle du courant. Willi, jeune de 18 ans en danger de vie, zone dans les rues de Hamburg. Il y rencontre un tas de gens différents. D'abord Frank, un journaliste qui le branche au commissariat avant qu'il ne se sauve, une des spécialités de Willi: la fuite. Frank est en crise existentielle et en quête d'authenticité journalistique, il veut se servir de Willi pour un reportage. Résultat: Willi va se barrer avec sa caisse. Il rencontre ensuite Monika, une pute des boulevards, qui fait un scandale sur la place publique. Monik a un enfant à charge, Vili se rend alors compte qu'il y a des gens qui galèrent encore plus que lui, et s'attache. Mauvaise idée.

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TROPA DE ELITE (2007)


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LA VILLE-BIDON (1971)



Ce film de Jacques Baratier ne sort réellement qu'en 1976, après un passage télé en 1973. Tourné comme un faux-documentaire, il filme la banlieue en pleine mutation et plus précisément, les fameux choux fleurs de Créteil et la zone du Val de Marne. Un député-maire cynique veut vider les bidonvilles qui jonchent l'immense terrain vague pour construire la ville nouvelle, "la cité de verre". Un endroit que les futurs citoyens n'auront plus à quitter car il subviendra à chacun de leurs besoin. Une magouille entre l'élu, le propriétaire et un sociologue va tenter de donner de la raison aux expulsions. Relogées à 12 dans les HLM voisins, les familles sont en proie à la difficile promiscuité, au chômage, à l'alcoolisme... C'est ce gardien d'immeuble complètement désabusé (joué par Roland Dubillard) qui en parle le mieux.


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MAKING A (NYHC) SCENE



Bri Hurley débarque à NYC en 1983, avant ses 21 ans, elle découvre alors la scène hardcore, et les sauvages qui la composent; ceux qui jonchent les trottoirs du CBGB tous les dimanches après-midis. Après un début timide dans la photo à San Francisco, elle passe à l'action et décide d'immortaliser ces tronches et ces tranches de vie, puis commence à traîner avec tous les groupes et futures légendes de l'époque. En 1989, elle sort un livre intitulé "MAKING A SCENE" qui regroupe des clichés et témoignages capturés entre 1985 et 1988, l'âge d'or de la scène hardcore New-Yorkaise. Le livre vite épuisé tombe dans l'oubli. L'année dernière, Chris Daily, de Butter Goose Press, décide de redonner une chance à ces photos en proposant une version actualisée et agrémentée du bouquin, il sort en octobre dernier. Préfacé par Freddy 'Créatine' Madball, l'ouvrage se refait une peau neuve. J'ai posé quelques questions à Bri, qui fait maintenant de la gym en Californie.

Bri Hurley arrived in NYC in 1983, before her 21st birthday, then she discovers the hardcore scene, and the wilderness around; littering the CBGB's sidewalks on sunday afternoons. After a shy start in photography back in San Francisco, she takes action and decides to immortalize these ugly faces and these slices of life, and begins to hang out with all bands and next legends of that time. In 1989, she released a book entitled "MAKING A SCENE" which includes photographs and stories captured between 1985 and 1988, the golden age of NYHC. The book sold out quickly and fell into oblivion. Last year, Chris Daily, from Butter Goose Press, decided to give back a chance to these pictures by offering an updated and embellished version, that came out last october. Foreworded by Freddy 'Creatine' Madball, the book is getting a makeover. I asked a few questions to Bri, now practing gym in California.


L'INTERVIEW EST À LIRE ICI (ET DANS LE N° V6N4 DE VICE)

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Suburbia


Clubs & Gangs



1990

" Les choses commencèrent à changer pour le 90° après que DJ Jay Ray ait découvert le hip-hop. Il commença à passer du Rakim, Dr Dre, et autres stars du rap pendant son set. Le hip-hop était tout juste en train de devenir populaire à Berlin, et il n'y avait pas de lieu spécifique où l'on pouvait en écouter. Même si quelques DJs étaient intéressés par les nouveaux rythmes, le fait que c'était un genre Américain orienté gangster attira principalement des groupes de Turcs, heureux d'entendre quelqu'un parler de ce qui les concernait, les préjugés et la colère. Le bouche-à-oreille se propagea rapidement que le 90° jouait cette musique et en quelques semaines la population du club changea complètement. Au lieu de plumes et de maquillage, des jeans baggy, des cheveux gras, et de lourdes chaînes en argent devinrent de rigueur. Des foules de Turcs se tenaient devant la petite entrée, zonant dans la rue et exhibant leurs muscles, menaçant les uns et les autres avec des regards, des insultes et des armes. Il y avait une cinquantaine de gangs différents à Berlin à cette époque, composés de Turcs, Croates, Russes, ou Arabes. La plupart d'entre eux trempaient dans des affaires de drogue et de crime, le plus souvent comme une réponse à leur mal de vivre dans un pays étranger. [...]

" Things started changing for the 90° after DJ Jay Ray discovered hip-hop. He began featuring Rakim, Dr Dre, and other popular rap stars during his set. Hip-hop was just becoming popular in Berlin, and there was no specific place where one could go hear it. Although quite a few DJs had become interested in the new rhythms, the fact that it was a gangster-oriented, American genre mainly attracted crowds of Turkish gangs, happy to have somebody speaking about issues of prejudice and anger. Word quickly spread that the 90° was playing this music and within weeks the club's crowd completely changed. Instead of feathers and make-up, baggy jeans, greasy hair, and heavy silver chains became de rigueur. Mobs of Turks stood in front of the small entrance, lounging in the street and showing off their muscles, threatening each other with stares, insults, and weapons. There were about fifty different gangs at the time in Berlin, made up of Turks, Croatians, Russians, or Arabs. Most of them dealt with drugs and crime, usually as an outlet for their discomfort and unease with having to live in a foreign country.

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Scally!


DRIVE (2011)


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THE WILD BOYS OF THE ROAD (1933)



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LONG ISLAND EXPRESSWAY (2001)


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LOUBARDS.


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Wiggaz With Attitude

A LA MODE EN 1979



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DILAPIDE TA JEUNESSE: Punk & New Wave in Deutschland



De l'autre côté de la ligne Maginot, le punk sortit du ventre de l'Allemagne par césarienne. Plus tardif que les précurseurs anglo-américains, plus corrosif que ses homologues français, les jeunes du Rhin ont surpris tout le monde dans les Ardennes ! Nous sommes en 1977, dans un pays où les terroristes d'ultra gauche (RAF et compagnie) font la pluie et le beau temps, et paradoxalement toujours baigné dans son passé nazi. Quand des gugusses comme Chrislo Haas, Gabi Delgado ou Tommi Stumpff vont débarquer pour foutre la merde, la swastika de Sid Vicious fera très pale figure ! La kultur alors enkylosée dans le marasme prog-rock est cadenassée par les petits profs hippies. Dans le climat politique tendu du rideau de fer, 3 villes vont s'embraser de 1977 à 1982: Dusseldorf, Hambourg et Berlin.

Très vite, une constante se retrouve dans chaque pôle: l'omniprésence de la violence. Les concerts sont des exutoires haineux autant pour les groupes que le public (le lancer de projectiles en deuxième sport national après la mannschaft), certains fascionistas n'hésitent pas à descendre dans le tas pour planter du gras. Tout le monde est ennemi: les popeux, les hippies, les teds (fortement représentés en Germania), les drogués, puis plus tard les vendus de la NDW (Neue Deutsche Welle). C'est soit l'argent, soit la rue. Pas de compromis. Du côté de Rodenkirchen, au Ratinger Hof ou à la Carsh-haus, c'est l'émeute continuelle teintée de sado-masochisme.



Sitôt la première vague des groupes punk rock anglicisés passée, les enfants qui se souviennent de France Gall chantant les louanges de l'ordinateur sur la Nr.3 accèdent enfin aux studios. La technique n'effraie pas ces nouveaux fauves qui hurlent leur amour du béton et de l'acier à travers l'énergie forte d'une musique qui n'hésite plus à utiliser les machines dans tous les sens possibles. L'impase punk-prolo-pub est transcendée. Leur weltanschauung n'exclue en aucun cas l'humour, noir, tueur pour certains. Les confrontations permanentes n'excluent pas non plus les fraulein qui sont à la tête de groupes de plus en plus nombreux. Des communautés intra-villes se forment, les influences ne sont pas musicales (pas de redite à l'english) mais se situent chez les surréalistes, dans l'activisme viennois (Otto Mühl) ou les écoles picturales (Neuen Wilden).

Des personnages clés animeront ce réseau triangulaire et lui donneront le maximum d'aufklarüng. Ils s'appellent Kippenberger à Berlin (peintre et boss du club So36), Alfred Hilsberg (fondateur de ZICKZACK, LE label du mouvement) à Hamburg, Kurt "Pyrolator" Dahlke (fondateur de L'AUTRE label, ATA TAK) à Dusseldorf, Muscha et Trini Trimpop (qui ont apporté la vidéo, et Toten Hausen), Franz Bielmeier et son RONDO, Peter Hein de Fehlfarben puis d'autres hommes de l'ombre comme Jaki Eldorado ou Peter Hein. Ils témoignent tous dans ce bouquin de Jürgen Teipel livré fin 2010, le plus puissant sorti de l'écurie ALLIA (consacré en grande partie à l'analyse du phénomène DAF). C'est parti. Verschwende deine jugend!

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SADOBABIES (1988)



Ce documentaire télé-réalité de 30mn est bien dans l'esprit du classique Streetwise et des travaux de Penelope Spheeris. Nancy Kalow interviewe de jeunes adolescents désocialisés ayant trouvé refuge dans les anciens bâtiments de la Polytechnic high school, détruite en 1987. La cohabitation entre skins, punks, zulus, hippies, trendies et artistes de rue en tous genres passe bien à l'écran. Celle avec les flics et leurs chiens un peu moins. Présence du non-futur. Chaque teen n'est pas là pour la pose, après diverses expériences désastreuses, en famille, en établissement "adapté" ou ailleurs, abusés sexuels, drogués, voleurs, petits criminels suicidaires, le squat et son monde parallèle semble être leur dernière échappatoire. Rapper en buvant des 40oz, faire des graffitis, se faire des scarifications ou passer leur rage sadique sur des baigneurs font parti de leurs multiples occupations quotidiennes, afin de repousser la mort à plus tard. Viens zoner avec les fugueurs de SF.



Runaways in San Francisco
PART 1
PART 2
PART 3

Du côté de Shaolin




Konflikt !!

L'ARBALÈTE (1984)


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Shakespeare never did this !



"en vérité, ça ne bouge nulle part. les évènements de Prague ont refroidi la plupart de ceux qui avaient oublié la Hongrie. et pourtant ils continuent de se traîner dans les parcs avec le Che en effigie et les portraits de Castro pour conjurer le mauvais sort, et ils hurlent OOOOOOMMMMMMMOOOOOMMMMMM, lorsque William Burroughs, Jean Genet et Allen Ginsberg leur en donnent l'ordre. or ces écrivains sont finis, ils ont sombré dans la mollesse, la répétition, la nullité, ce sont désormais des femmelettes - pas des pédérastes des femmelettes-, et si j'étais flic, je prendrais mon pied à écrabouiller leur cervelle faisandée.

d'accord, j'accepte que l'on me pende pour ce blasphème, l'écrivain qui s'affiche dans la rue se fait sucer sa substantifique moelle par les imbéciles. il n'y a qu'une chose qui convienne à l'écrivain: la SOLITUDE devant sa machine à écrire. un écrivain qui descend dans la rue est un écrivain qui ne sait rien de la rue. j'ai fréquenté assez d'usines, de bordels, de prisons, de parcs et d'orateurs publics pour remplir la vie de cent hommes. descendre dans la rue quand on a un NOM, c'est choisir la facilité - ils ont tué Dylan Thomas et Brendan Behan avec leur AMOUR, leur whisky, leur idolâtrie et leurs vagins, et ils en ont presque massacré cinquante autres. QUAND VOUS LÂCHEZ VOTRE MACHINE A ÉCRIRE, VOUS LÂCHEZ VOTRE FUSIL AUTOMATIQUE, ET LES RATS RAPPLIQUENT AUSSITÔT."


Notes of a dirty old man, Charles Bukowski, 1969.

Sociologie du Dragueur

THEMROC (1973)



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UN TÉMOIN DANS LA VILLE (1959)


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Gasface: New York Minute

ON THE BOWERY (1957)


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Tuff Turf !

1950's


[Lino engagé contre le pignon fixe et pour le port du harrington/converse, 1959.]


1951: MIRACULO A MILANO - Vittorio de Sica : "Sole! Sole!"
Chef d'œuvre du Neorealismo. Après le dramatique voleur de bicyclette, De Sica passe au registre tragi-comique. Toto, un idiot né dans les choux, veut répandre l'amour dans un bidonville de la banlieue milanaise. Le nouveau messie des pauvres va faire enrager la police et les patrons qui veulent raser leur camp grâce un incroyable don. Drôle, Beau, et une fin surréaliste !


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CHRISTIANE F. (1981)



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PIXOTE (1981)


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ZONE



ZONE 10 : La voyoucratie
"Orlando est un voleur, un vrai. Un margino indigène. Tant mal que bien il en survit de son coup de pince. Chourave pas pour chouraver, pas pour se masturber un fantasme de lutte des classes ou quelque chose dans ce style. Tomberas pas. S'il tombe, pour délit d'existentialisme mon pote... Il est simplement pas né du même côté de la morale - c'est tout. Y griffe les larfeuils, Orlando, comme d'autres vendent des avocats à la sauvette dans le métro. Parce qu'il faut aller voir demain dès ce soir, la semaine prochaine si ça marche un peu, le mois suivant si c'est Byzance... Ca craint féroce, le professionnalisme voyoucratique. Orlando sait qu'il est un animal nuisible et qu'il n'existe pas de ligue pour protéger son espèce. C'est vrai qu'elle est pas en voie de disparition!"


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DOGS IN SPACE (1986)


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ETAT DES LIEUX (1995)


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SUBMARINO (2010)


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BIUTIFUL (2010)


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HARRY BROWN (2009)


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CHOPPER (2000)


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Guerrier du Rêve, Jean-Paul Bourre, 2003.



"Le scoutisme fut vite oublié, dépassé par la rapidité d'enchaînement des évènements. Je tourne les pages du magazine Paris Match, assis sur le canapé du salon. Dans le bouillon de l'actualité certains signes surnagent, flammes vives, comme des signaux d'urgence. La mort de James Dean, les concerts tumultueux d'Elvis, le phénomène social des "blousons noirs", chez nous, en France. Il y avait là une nourriture émotionnelle très forte, un amplificateur de sensations. Basculer ou ne pas basculer dans cette fosse aux serpents ?"

Années 50. Jean-Paul Bourre, alors adolescent dans la mystique commune d'Issoire en Auvergne, bascule pleinement dans la fosse aux serpents du rock'n'roll. Elvis De Lautréamont, Comte de Presley, la poésie rock s'enfourne dans les tripes du petit Jean-Paul qui rêve d'aventure et de westerns. En attendant la révolution, il rencontre les durs du bassin minier, commence à palper la carcasse des motocyclettes et puis celle des filles, avec un succès mesuré !

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Bruno Dumont #1


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SWINGERS (1996)



Avant l'existence du Frat Pack et avant sa grossesse, Vince Vaughn a tourné dans l'un des meilleurs film de mecs. Doug Liman réalise ici un chef d'œuvre "entre couilles" tout en conservant le romantisme et la légèreté des comédies américaines classiques. Trent Walker et Mike Peters (Jon Favreau) ne sont pas des ados attardés regrettant leurs années collège, ni des adultes établis s'évadant pour prendre du bon temps, ce sont des swingers. Vous avez tous connu le terme sur Myspace. Trent est d'ailleurs un as en la matière, véritable aimant à "babies", il va mettre sa science à disposition de Mike qui s'est fait largué depuis 6 mois et ne le digère toujours pas (don't call back a baby before two days). Venu de N.Y. à L.A., pour un job d'acteur, c'est la mascarade mentale dans sa tête. La bande a une mission, le sortir de l'impasse.



L'histoire est terriblement banale, la mine d'or réside dans les personnages et leurs dialogues. 4 maltchicks de 25 ans lookés 50's qui ne se sont pas encore départagés entre Scorsese ou Tarantino. Ils trainent dans les clubs swing d'Hollywood et sont toujours au courant des fêtes branchés chez les bourgeois, ce qui vaut de bons moments de drague ratée. Toujours pas de digits ? You're so money and you don't even know it ! Vaughn parle vraiment trop et très vite mais c'est de loin son meilleur rôle. Une histoire simple mais vraie, de la camaraderie, de l'émulation collective, du parler macho, des gimmicks exagérés, du désespoir et de l'euphorie, les ficelles de l'amour et des phrases cultes, par dizaine :

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Trent: Excuse me darling. I'm sorry. Wow. I want you to remember this face here, OK, this is the guy behind the guy behind the guy.

Mike: She was smiling at what an asshole you are.
Trent: She was smiling at how money I am, baby.

Mike: What the fuck are you carrying a gun for? What, in case somebody steps to you, Snoop Dogg?
Sue: Hey man, you're not from here, alright. You don't know how it is. I grew up in L.A.
Trent: Anaheim.
Sue: Whatever, man. It's different out here. It's not like New York, Mikey.

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Rob: So let me get this straight. The party started at eight. Why are we going to a bar at ten?

Mike: Hi, how are you ladies doing this evening?
Girl at the Party: What do you drive?

Trent: You take yourself out of the game, you start talking about puppy dogs and ice cream and of course it's going to end up on the friendship tip.

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LE 5 MAJEUR:

1: RÉVEILLER L'OURS QUI SOMMEILLE EN VOUS
2: DU MAUVAIS USAGE DU NUMÉRO DE TÉLÉPHONE
3: DU MAUVAIS USAGE DU RÉPONDEUR TÉLÉPHONIQUE
4: OVERDOSE DE FUN
5: OVERDOSE DE DRAGUE

Best Of Trash.



Vers 1995-1996, la chaîne M6 commence à diffuser tard dans la nuit, le jeudi en général, toutes sortes de clips alternatifs plus ou moins merdiques venus des USA. Pour les collégiens comme moi qui n'avaient pas MTV, ne soupçonnaient pas encore l'existence d'Internet et avaient un accès et des connaissances musicales limitées, ce fut l'ouverture de nouveaux horizons. Une aubaine d'avoir assisté sur une chaine de télé grand public à ce qu'on ignorait encore à l'époque, l'invasion du mainstream, le rêve américain et son pourrissement, qui tournaient à bloc sur nos VHS usagées. Entre dictature du fun et mouvance mauvais garçons, quinze ans plus tard, allume M6 à la même heure et observe l'alternative... Du milieu des années 90 à l'aube des années 2000, voici par quelles grandes phases le son électrique et rebelle des jeunes a évolué.


LA DÉMOCRATISATION DU HARDCORE


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NABE, ROMAN.



28ème livre, concret comme cette couverture sans bavure. Je ne présente pas NABE (alias Alain Zanini) ni son derniers bras d'honneur aux éditeurs. Vous l'avez déjà vu ici. Rentrons directement dans la substance de ce livre expérimental. L'HOMME QUI ARRÊTA D'ÉCRIRE ou comment résumer l'aventure de 5 années en une semaine (l'aventure est même dans l'achat du livre). De lundi à dimanche, une sorte de recréation façon Dante ou de loge en loge, on aimerait encore plus plonger tous ces adulateurs dans un fleuve de merde. La comparaison au génie italien n'est pas fortuite, Jean-Phi le fameux bloggeur, qui aiguillera Marc-Édouard dans la nouvelle vie mondaine des années 2000, prend comme pseudo sur la toile le blase de Virgile. À travers la géographie de Paris capitale, les 700 pages chaudes et fulgurantes nous font revivre l'histoire des années 2000, notre histoire, avec le panache de celui pour qui tout est fini, et pour qui tout recommence...

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Equipe de France - Down by Law

SNATCH: Le charlatanisme culturel



Le sommaire de ce nouveau magazine Snatch m'avait alléché. Ça faisait un bail que je n'avais pas acheté de papier glacé, et bien ça m'apprendra. Je passe les premières pages actu/buzz/like/dislike qui n'intéressent personne pour foncer vers le racolage actif. Ça va enchainer dur, tenez vous bien. Christina Aguilera VS. Lady Gaga + L'Air du Front (National), j'aimerais d'ailleurs comprendre pourquoi tous les hipsters se sentent obligés de parler fun du FN depuis que Le Pen a pris sa retraite, ça ramène des points crédibilité ou quoi ? Ensuite, l'article inévitable sur Romain Gavras et son clip de M.I.A. (il prépare d'ailleurs un long-métrage métaphorique sur la persécution des roux, ça ne finira jamais...). Puis, un point sur la tendance vulgaire des statuts Facebook et Twitter, important de le signaler en effet. Rapport champagne du Printemps de Bourges et fantasme de Cyberguerre précèdent un paragraphe risible sur Clint Eastwood (dont le nom est quand même au sommaire de la une).



Le gros du mag est un entretien avec Kim Chapiron qui parle de son nouveau film Dog Pound, un SCUM à l'américaine. Un peu plus de consistance (la plupart des rédacteurs, au combien nombreux, semblent étudier à Sciences-Po...) dans la seconde partie (qui relève moins de la transposition d'Internet sur papier que le reste). L'autre face du rap avec Alkpote, Alpha 5.20, Seth Gueko qui en lâche des bonnes comme d'hab (c'est pas ma bite qui est dans mon cerveau mais mon cerveau qui est dans ma bite...), Roi Heenok et double-page avec Morsay pour finir. Voilà. Ensuite ça va aller vite, Jamie Lidell on s'en tape, CocoRosie on s'en tape, le film sur The Doors on s'en tape. La tecktonik est-elle morte ? C'est vrai ça. C'est amusant comme des freluquets de 20-25 ans parlent des années 2005-2006 comme de l'avant guerre. "Des reliquats d'une autre époque". Et my balls on your commode ? Bref, vous verrez combien Treaxy possède de chaussures et comment les choses se passent aux Vertifight.



Je crois qu'on atteint le sommet de médiocrité avec cette chose: Une journée sous le Niqab de la rue au sex-shop. L'apothéose. Volez le mag dans votre kiosque pour mieux comprendre. L'interview société met Robert Super Hue à l'honneur. Je suis communiste. Mais je suis communiste autrement. Ben tiens. Parfaite transition pour l'autre dossier: Plongée en territoire skinhead. On y apprend que les skins sont des mods et que Evil Skinner était un fameux groupuscule de la capitale. Coup de langue furtif de Vincent ex-JNR et focus sur Shadow et les Black Dragons (tu sais même pas sur quoi tu frappes mais t'es content quand t'as tapé. [...] Et puis un jour tu réalises pourquoi tu le fais. Contre l'injustice, contre le racisme.) pour terminer de toute beauté avec l'interview de Daphnée, skingirl, dont le féminisme se traduit par la baston contre les mâles et sa skinitude à son polo Fred Perry et sa coupe 3mm, pour pas qu'on lui reproche de ne pas assumer son trip. Bon, ce dossier aurait pu être pire, relativisons.



Ça parle de Boogie ensuite, le photographe serbe de la dépravation. Ça me fait penser que son "It's all good" n'est toujours pas dans mes mains. Rokhaya Diallo, la militante qui refuse le "black" enchaine, en fantasmant sur le système américain qui persécute les médias intolérants... On termine comme on a commencé, par des articles bidons Humeurs & opinions (où l'on apprend que t'as plus de chance de séduire avec un Iphone), les essentiels shooting et revue de mode suivis d'une deuxième revue de mode sur les acteurs de la nuit parisienne, c'est pas jo-jo, des pages art moderne, des chroniques de films que l'on ne téléchargera même pas, et de disques hyper soft pour écouter en chaussures bateaux et pantalon 8/10. Je passe l'éponge sur Disiz La Peste qui se met à l'electro-rock et sur l'incorrigible Woody Allen pour conclure une fois de plus avec une sentence de Huysmans :

Le dilettante n'a pas de tempérament personnel, puisqu'il n'exècre rien et qu'il aime tout; or, quiconque n'a pas de tempérament personnel n'a pas de talent.

Balle aux Fombs


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1995 en 2010




Parole Violator

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36 FILMS POUR TOI

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Dédicace au blog "La Caverne des Introuvables" pour sa destruction de l'industrie cinématographique et sa mise à disposition de perles rares en version française ou sous-titrée. Des films tueurs dont j'ai ou je voulais parler, clique sur les titres pour les attraper et sur "ARTICLE" pour voir ce que j'en ai bavé.

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ENTER THE VOID (2009)

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DEAD END DRIVE-IN (1986)

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Ah l'Australie. On dirait que le lycée Hartley et une décennie de soleil ont poussé quantité de jeunes fun à se rendre sur cette immense île. Je leur proposerais plutôt un aller simple pour le drive-in de l'enfer. Brian Trenchard-Smith est le spécialiste de l'Ozploitation. Traduction: réalisateur de films australiens de pauvre. Il est l'auteur du MAN FROM HONG-KONG mais surtout de STUNT ROCK sorti en 1978, hallucination mêlant hard rock, magie et cascades avec le groupe SORCERY ! Puis vient le mythique BMX BANDITS de 1983 où Nicole Kidman démontre tout son style en street bicross ! Tout ça pour arriver au point culminant de sa carrière, cette pièce apocalyptique à la croisée de MAD MAX et REPO MAN.



Crabs compte décaps' sa meuf au ciné. Il taxe la '56 Chevy de son frère mais ne prête pas attention au tarif à l'entrée, 10$ pour les adultes, 3,50$ pour les chômeurs. Il vient de se mettre lui même au trou. Tous les drive-in du pays ont été transformés en camp de concentration pour déviants et inactifs. Entre les rondes de flics véreux et tous les voyous de la zone, Crabs tape un flip. Surtout qu'on vient de lui chourave ses roues puis son moteur. Aïe. Après avoir gardé la tête haute face au gang raciste de Jeff, il ne lui reste qu'une idée en tête, fuir cette micro société dégénérée agglutinée entre les carcasses de bagnoles et le restau rapide. CLASS OF 1986. Le sci-film idéal avec ses punks grimaçant, son soleil toxique, son acier partout et ses multiples plans surréalistes. Non futur !



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DECODER (1984)

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MS. 45 (1981)

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Putain de Zone

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Pour clôturer la semaine ZONE 80, rien de tel qu'un rappel des morceaux les plus loubards de Bernard. Lavilliers, le mec qui reste debout dans le ghetto, n'a pas hésité non plus à utiliser les machines pour appuyer ses textes saignants. Ça c'est du rock'n'roll mon pote.

PUTAIN DE ZONE

01 - C'est du rock'n'roll (1981)
02 - Les barbares (1981)
03 - Rock city (1980)
04 - Ringard pour le reggae (1979)
05 - Trafic (1980)
06 - Tout est permis, rien n'est possible (1984)
07 - La haine (1987)

Sortie de Garage

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A chaque fois que j'écoute 422337 j'ai des frissons, et pourtant j'avais pas 16 ans en 1979. Tout est tellement vrai et sauvage. Et bien dans ce 16 titres digipack intitulé As-tu déjà oublié ?, Taï-Luc a récup des bandes encore plus sauvages de LA SOURIS DÉGLINGUÉE. Enregistrées il y a exactement 30 ans. Avril 1980. Le muridé lysergique revient d'ailleurs sur la genèse du groupe et des morceaux, et sur l'ambiance électrique mondiale dans le généreux livret. "Totalement désarticulés par leur rage musicale, ils n'ont rien d'autre à proposer que leur existence, directement branchés sur vos neurones" ! Le rock suburbain personnifié, la pure bande-son de la zone avec des versions de leurs chansons historiques encore inédites.



D'autres versions étaient présentes sur ces albums : Aujourd'hui et demain, Beaucoup de libertés, Lyon 1984 ou Remix 2536, mais on s'en fout. C'est une jouissance de réentendre les premières moutures des Jeunes seigneurs, Jaurès-Stalingrad ou Rock'n'roll vengeance. Et de redécouvrir Pourquoi ? (l'hymne du lumpen-prolétariat), Que vont-ils devenir ? (Tous ces voyous refusés dans les boites qui rentraient au Palace par les toits !) ou encore le rare reggae Jeunes voleurs avec son texte bizarrement absent du booklet ! Pas de week-end sauvage sans LSD.

LA SOURIS DÉGLINGUÉE - Pourquoi ?

La Rue braquée sur le Temple.



La souffrance dans mon corps était terrible, le froid, la peur, la crainte, la haine, le manque... je voulais tous les tuer. Je n'étais qu'à quelques kilomètres de mon appartement quand j'ai dû grimper sur ce portail en fer forgé pour échapper à une voiture de police qui venait dans ma direction. Mais au moment de passer derrière cet obstacle, en me laissant retomber ma cuisse s'est empalée sur la pointe du portail, et je suis resté là, suspendu de cette façon dans le vide, la tête en bas.

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C'est dans cet esprit que commence le témoignage autobiographique de René Philipps, ex-guitariste des NO FUCK BÉBÉ, gloire punk rock éphémère de Montbéliard dans les années 80. Chasse à l'homme dans les cités HLM de Peugeot, 3x8, défonce, et le rock comme seule échappatoire. LA ZONE. Le groupe n'avait rien enregistré à l'époque mais est resté célèbre pour leur passage dans l'émission LES ENFANTS DU ROCK en 1982. Plus que de la musique, une attitude. L'accent et le bagout de Jimmy (le batteur) made in le Doubs font carrément la différence.



Sur son CV il n'y avait qu'un mot d'écrit "Punk", et il avait la gueule de l'emploi. Si tu te trouvais à côté de lui dans sa Renault turbo, tu te chiais dessus tellement sa conduite était hard-core, toujours un litron entre les jambes, une main sur le volant et l'autre dans l'air comme s'il fouettait un cheval, la sono à fond et reprenant en chœur les standards des Ramones, qu'est ce qu'il m'a fait flipper. La première fois qu'il m'a présenté à sa mère il lui a dit : Maman ! Je t'amène un bougnoul, ça, c'était Chamex.



Le premier tiers du livre est donc fourni en anecdotes délicieuses (agrémentées de photos d'Alain Dister), dont leur rencontre rocambolesque avec La Souris Déglinguée et la crise de leur manager alors qu'ils gueulaient "On roule sans assurance, ça n'a pas d'importance" vu que c'était vrai ! Puis, la drogue et la violence emportant tout sur leurs passages, c'est le moment que choisit René pour se tourner vers la religion, à la fin des années 80. On suit alors le parcours initiatique d'un nouveau dévot du Christ, qui se libère difficilement de ses démons et réalise la rigidité de l'Église.



Avec le Christ tu n'auras aucune mauvaise surprise et ça je peux te l'affirmer.

Au fil d'extraits de psaumes, René le bac-5 tente de nous faire partager son amour pour Jésus à travers ses révélations et ses miracles. Bon c'est pas du Léon Bloy. Je ne m'attendais pas à ça, mais, même si certains passages sont pénibles voire risibles, ça prouve qu'il y a finalement un futur pour les no future ! Pour reprendre l'expérience similaire de Patrick Fontaine, ex-punk devenu pasteur. Sans nostalgie, sans étaler son passé, le punkotiste publie un livre salutaire en apportant sa vision de la chose, différente et inattendue.



Nous, nous voulions tout faire sauter, nous vivions dans nos ghettos HLM, ayant pour la plupart d'entre nous le même avenir que nos parents. Le travail à la chaîne dans l'industrie automobile, moi-même j'y travaillais déjà. [...] Payant le prix fort par nos vies, livrant notre jeunesse sacrifiée sur l'autel de cette idée nommée le "Punk". On nous surnommait quelques fois les Sex Pistols français, on commençait à être interdit de concert : scandales, provoc, bastons... [...] Les No Fuck incarnaient un état d'esprit, nous étions membres d'une bande d'individus, plus étendue au sens large du terme, nous formions un gang. Une tribu issu d'un territoire géographique qui était un no man's land dangereux pour ceux qui ne nous ressemblaient pas. [...] Nous faisions de la résistance, bien plus encore, c'était de la survie, notre combat rock. [...] La culture "Kpon" n'a fait que passer, mais a tout explosé devant elle. J'ai mis des années à m'en remettre mais je ne regrette rien.


NO FUCK BÉBÉ, le disque

LA BANDE DU REX (1980)



Elle n'avait qu'un seul nom, et son nom c'est la Zone, quan-and elle m'a dit je t'aime ! Semaine Zone 80 sur Fluoglacial avec pour débuter le festin, un film perdu de 1980, faute de n'avoir pu dénicher l'introuvable LA BRUNE ET MOI (si tu l'as tu m'intéresses). Incursion au cœur des vies de merde de jeunes loubards, fadas de rock, de moto et de flipper (l'archétype des jeunes rebelles américanisés fustigés par Clouscard dans son livre sorti l'année d'après). Le chef de la bande est joué par l'insupportable Jacques Higelin qui se la joue Jean-Claude Brialy du ghetto, et on prend cher avec la bande-son. Heureusement que STRYCHNINE, les punks bordelais y font une apparition. Lache-moi !



Higelin est projectionniste au Rex et veut monter un groupe pour y jouer. Il se connecte donc aux STRYCHNINE et les répètes pulsent. Pendant ce temps les autres branleurs font n'importe quoi. Ça déserte de l'armée, ça claque la porte de son taf, ça s'engueule avec ses parents, ça finit même par un braquo. Tout ce joyeux bordel se concentre dans un troquet de banlieue, La Javanaise, tenu par Nathalie Delon (milf force). Il y a aussi Roland Blanche en poivrot de service et Maurice Biraud en papa flic pour les tronches connues. Rayon féminin, Tina Aumont nous montre ses seins et la plastique de Charlotte Kid est fantastique, dommage, elle n'a rien fait d'autre. Finalement, le film est une pale parodie de LA RAGE AU POING et TERRAIN VAGUE, avec du rock en stock.



(Les photos du film sont ici)

THE BAD LIEUTENANT (2009)

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THE ULTIMATE WARRIOR (1975)



Yul Brynner in full effect. À 55 ans, le russe se battait encore au couteau dans les rues d'un New-York post-apocalyptique rongé par les gangs. Nous sommes en 2012, comme par hasard. Le Baron Von Sydow (le nom alternatif du film est THE BARONY, NEW-YORK NE RÉPOND PLUS chez nous) se retrouve à la tête d'une tribu de survivants après qu'un virus nucléaire ait défoncé la Terre, le fantasme de la science-fiction de l'époque. Le groupe s'est barricadé dans une mini-cité où Cal, un scientifique, tente de faire pousser des graines, afin de recréer un mode de vie sain.



Les fruits et légumes sont l'obsession du baron qui décide de recruter un fighter (Carson) afin de conduire sa fille enceinte et le jardinier vers une île sûre, à l'écart de la violence et du béton. Mais Carrot (paye ton blase), le célèbre catcheur rouquin, compte bien se réapproprier leur turf... Un film-B (de Robert Clouse) bien avant que les italiens s'y mettent tous, avec des décors urbains déglingués, des lynchages en tous genres, des combats au couteau mémorables, et une poursuite à la torche dans les sous-terrains de la ville qui s'achèvera par un sacrifice anthologique de Yuli. De l'action, pas de réflexion, de la musique de Gil Melle, VAZI.



WHITE LIGHTNIN' (2009)

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C'est comme si ANTICHRIST avait été bien. De la souffrance pure, de la malsanité, de la déchéance, sans délire porno satanique danois ridicule. On voit bien que Dominic Murphy (comme l'autre saucisse d'Harmony Korine) se complait à filmer la crasse et la misère de ces américains qui ont loupé le rêve, pour faire bad et diy, mais ça reste puissant à l'écran. Sûrement dû à tous ces passages magistraux empruntés à l'Ancien Testament. Jésus réincarné en danseur de musique country, spécialisé dans les claquettes. Bout en fer sous les chaussures et bout de fer dans la tête. Le petit Jesco White morfle toute sa jeunesse en martyr, et atténue l'existence merdique dans les trailers en sniffant de l'essence de briquet, jusqu'à évanouissement. Bienvenue chez les Rednecks et leur putain d'accent.



Condensé de symboles où se mélangent croix sudiste et croix du Djez, rodéos en pickup et tripots perdus, flingues et banjos, intraveineuse et inhalation, et violence, toujours la violence. Centre de correction, prison, hôpital psychiatrique, Jesco n'est pas du genre à jouer avec son caca mais plutôt avec son imagination morbide. Il s'en sort, et trace la route. Accompagné de son amour, Cilla, qui pourrait être SA MÈRE, et de Bob, son guitariste, ils donnent leur spectacle dans toutes les villes pourries de Virginie. Et il arrive toujours un moment où le démon qui rôde reprend le dessus. Les mecs, fallait pas attacher son père (Dieu!) au cul de la bagnole avec un fil de fer ! Succession sans pause de scènes sans pose, ça va très vite et ça finit très mal (J'ai déjà imaginé plus de façons de tuer un homme qu'il en existe). Alors, rêve ou réalité ? Rendez-vous dans un bois...

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Ghetto Boys : Lino Ventura feat. Isaac Hayes !



TOUGH GUYS (1974)

La rencontre improbable entre un réalisateur de seconde zone italien, Duccio Tessari, le meilleur acteur français du moment, Lino Ventura (en prêtre!), et les héros de la Blaxploitation américaine, Isaac Hayes et Fred Williamson ! Le décor : les bas-fonds de Chicago dans les 70's sonorisés par la sublime soul du Moïse Noir. Lino en vélo dans Chicago, Lino qui commande un Coca dans un bar funky avant de se la mettre à la sortie, Lino en slip dans la piaule d'Isaac pendant que celui-ci lui repasse son fute, Isaac qui montre à Lino comment cuire un œuf sur un fer à repasser, Lino qui se fait racoler sur le trottoir et qui racolle des baignes à tout va... Bref, toute la pulpe de ce film devenu introuvable est condensé dans la vidéo ci-dessus, STA-PREST le bouton !

THE COOL WORLD (1963)



Premier ghetto movie ou quoi ? Quand tu regardes ce doc/fiction de Shirley Clarke, t'as l'impression qu'il n'y a rien eu de plus vrai dans le style depuis (des films rap de la fin des 70's au gangsta des 90's). Film Noir de Noirs, Harlem dans les 60's, la zone totale. L'héroïne circule dans les poches d'enfants à un chiffre et personne ne peut plus stopper l'hémorragie. On ne voit pas un keuf jusqu'à la fin. Deux bandes se disputent le quartier, les Royal Pythons, dont Duke fait partie, et les Wolves, un gang plus expérimenté qui possède l'écusson sur le blouson, que les Pythons s'évertuent à déchirer à chaque toltshokage. Priest est le modèle de Duke, un semi-caïd qui passe son temps avec une blanche au lit. Il accepte de fourguer une arme au jeune pour 50 billets. Alors qu'un Python s'est mortellement fait amoché par les Wolves, le compte à rebours commence, avoir le glock au plus vite, pour se venger au plus vite.



Le refuge des âme perdues est un appartement abandonné par le père d'un des petits voyous. C'est là que Luanne, la pute que ramène Blood le camé, se donne à chacun des gars, et chacun doit verser sa cotisation quand il y passe ! L'adolescente n'a jamais vu l'océan et quand elle apprend qu'on peut y aller en metro, ses yeux se mettent à briller. Duke l'y emmène un dimanche, après-midi mélancolie à Coney, une scène indispensable à tout film new-yorkais. Mais la loi des rues refait vite surface (contrairement à Luanne qui elle s'est barrée) lorsque le violent et fatidique face à face avec les Wolves éclate. Gyrophares et plaies béantes, l'heure n'est plus au smurf dans le goulag. La philosophie de la jungle urbaine en direct, ponctuée par la sublime B.O. jazz de Dizzy Gillespie, tout ça est graveleux, crasseux et somptueux comme jamais.

TERRAIN VAGUE (1960)

BLACK & NOIR : 1950-1955



SIDE STREET (1950) Anthony Mann

Il était une fois New York, la ville aux 365 meurtres par an... Cette intro me rappelle THE NAKED CITY de Jules Dassin. Mais là c'est Mann, qui attaque la tentation sans concession dans un noir urbain. Farley Granger est facteur et en faisant sa tournée, il entrevoit 2 billets de $100 dans le tiroir d'un avocat mafieux.. Le lendemain matin, il explose le casier avec la hache à incendie. C'est plus 200 mais $30 000 qu'il trouve !

Joe Norson sue à grosses goutes, le cas de conscience s'installe. Rapporter l'argent volé à des truands surveillés par les cognes ? Le garder et vivre toute sa vie dans la clandestinité ? Surtout qu'il attend un gamin et que sa femme panique (Cathy O'Donnell, le même couple que dans le tout aussi pessimiste THEY LIVE BY NIGHT de Nicholas Ray). Trahisons, cadavres, truands, cache-cache. La fatalité va décider pour lui et la descente s'achèvera dans une putain de course poursuite entre les gratte-ciels. CALL THE MEAT WAGON. Une valeur sûre.


THE ASPHALT JUNGLE (1950) John Huston



Après tout, le crime... ce n'est qu'une forme dégénérée de l'ambition... Quand l'originateur du genre récidive après son faucon noir, ça fait boom, la détonation obligatoire pour faire sauter le coffre. Il est ici affaire de casse, un fil conducteur qui sera repris pendant des années et des années. Une planification réfléchie et travaillée qui, bien entendu, finira mal, la faute à cette satanée détonation. La galerie de personnages est épicée, comme d'habitude chez Huston. Il y a la brute, l'homme de main (Sterling Hayden), le dandy docteur (Erwin Riedenschneider), l'aristocrate ruiné (Le baron Emmerich) et sa potiche vénale (Marilyn Monroe), l'entremetteur balance (Cobby), le perceur de coffres (Anthony Caruso), le pilote droit mais bossu (James Whitmore), etc.

Tous sont mêlés à la subtilisation d'un butin à 7 chiffres. Alibis douteux, razzia policière, planques inutiles depuis la diffusion de leur photo dans les journaux, un à un, ils vont se faire rattraper par la patrouille de façon plus ou moins tragique, comme le baron, préférant se suicider que d'être jugé. Un polar extrêmement sombre et minutieux aux dialogues grandioses. PARFAIT.


THE NARROW MARGIN (1952) Richard Fleisher



L'étranger du train d'Hitchie a donné des idées à Richie. Fini les parties de tennis de Farley Granger, dans cette sombre histoire de train, Charles McGraw, sergent de police, doit protéger un témoin de la mafia et le conduire à la cour. 3 scélérats sont aussi du voyage, et une de leur tire suit les rails. Le voyage va être long, très long. Je révèle le secret dès le départ car quand un film est bon, ça n'a pas d'importance. La femme qu'il croit cacher dans son compartiment voisin est en fait une flic, excitante et capricieuse poulette, la précieuse veuve (Marie Windsor) déambule donc librement dans les wagons.

Brown va apprendre qu'il a été berné bien plus tard. Les nombreux face à face dans un espace si restreint sont étouffants. La scène de bagaaaarre dans les toilettes des ladies est impressionnante. Le suspense est continuel, on ne sait plus qui est qui, qui commande, et si cette liste noire que la mob recherche existe vraiment. Mais comme disait le gros Alfred, "le public s'en tape, seul le suspense compte". Un remake plus bougeant a été réalisé en 1990 avec Gene Hackman. Ça reste un must.


PICKUP ON SOUTH STREET (1953) Samuel Fuller



So you're a Red, who cares? Your money's as good as anybody else's. C'est toujours savoureux de voir Richard Widmark plus cabotin que jamais à l'écran, voyou libre ou mourir. Pickpocket de haute voltige, il se fait pourtant prendre en chouravant le portefeuille d'une femme dans le tramway (scène metro sexuelle). Les bleus la surveillaient. L'ami de Candy (Jean Peters) est en effet soupçonné de collaboration avec l'ennemi communiste. On est en 1953 et c'est la chasse aux rouges ! (Dédicace à Elia Kazan) Chaque personnage du film est anti-commie par défaut, ils ne veulent rien savoir, et surtout ne pas être inquiétés par les brigades de McCarthy quand on leur pose des questions. Leur patrie ? La rue.

Le portefeuille chipé contenait bien un microfilm avec formules de type chimiques. Un vrai jeu de la souris va alors s'établir entre Skip McCoy, qui possède toutes les cartes en main (+ la femme volée), les gangsters traitres de la nation, et la police locale, appuyée de détectives, prête à tout pour se faire mousser. New-York noir et exotique (Skip habite une cabane sur pilotis dans le bowery !), décor idéal pour un thriller de professionnels. Combat final haletant dans le métro. BANCO.


THE BIG HEAT (1953) Fritz Lang



You're about as romantic as a pair of handcuffs. Fritz n'est pas le maître pour rien. Avec un scénario très conventionnel pour nous autres, enfants du cinéma qui ne recharge jamais son arme, il parvient à amener un degré de violence et d'excitation rare pour l'époque. Glenn Ford n'est clairement pas le mec à faire chier. Flic intègre, père de famille comblé, c'est la puissance de l'American Way of Life dans sa vie. Mais il faut bien que le rêve s'arrête, nous ne sommes pas dans un Film Blanc.



Trop intègre, ses supérieurs vont vite le lui faire comprendre lorsqu'il va enquêter sur le suicide d'un ex-sergent de police. Coups de téléphone anonymes, filatures, et le drame, une bombe sur le démarreur de sa berline : sa femme en subit la létale conséquence. Fini de jouer, Dave Bannion haït la terre entière et bien qu'ayant rendu son étoile, part en croisade contre la corruption et la pourriture qui étouffe sa cité. Lagana, le maître de la ville, va essuyer de lourdes pertes et ce n'est pas ses sbires (Lee Marvin le bastonneur de femmes) qui stopperont Glenn la haine. Et ce sera une fois de plus une femme, (la maitresse de Marvin), qui assènera le coup de grâce. Pure vengeance.


KISS ME DEADLY (1955) Robert Aldrich



Women are worse than flies. Tout commence par de l'autostop, pratique désabusée chère au film noir (voir l'excellent DETOUR de 1945). Et c'est le début des problèmes pour le détective Mike Hammer. Christina vient de s'échapper d'un hôpital psychiatrique. Ils passent le premier barrage avant d'être piégés par un long corbillard. Puis plus rien. Hammer se réveille à la clinique 3 jours plus tard. Toujours suivi de prêt par les scélérats qui ont manqué leur coup, l'énigme du tragique "Remember me!", dernière parole de la victime, va se dévoiler au fur et à mesure (grâce à un recueil de poésies).

Mais la curiosité creuse des tombes, tous ceux supposés savoir sont supprimés, même Nick, le garagiste de Mike, un grec lubrique complètement timbré ! Qui sont-ILS ? Pourquoi la police ne fait rien ? Hammer va vite se rendre compte du complot. Avant de mourir, Christina avait avalé une clé, clé qui ouvre un casier d'une salle de gym, casier qui contient un mystérieux coffre, coffre qui contient... THE BOMB ! I'd just say three words : Project Manhattan. Trinity. Los Alamos. Le démoniaque docteur Soberin qui aura enfin récupéré son bébé, se fera devancer par sa maitresse, toujours les mêmes... Non, n'ouvre pas la boite ! Suspense Noir scientifiquement fictionnel, Lynch n'a rien inventé. Les années 60 arrivent, tous aux abris.

FIN

LE DÉBUT : 1947-1949

BLACK & NOIR : 1947-1949



1941. Le faucon maltais d'Humphrey Bogart va déployer ses ailes noires et créer un nouveau genre cinématographique pour la décennie à venir, influençant pour longtemps le grand écran. Nourri de littérature pulp, dans le prolongement des films de gangsters des années 30 et du réalisme français de Renoir ou Carné, on baptise ce courant hollywoodien d'un sobriquet français : FILM NOIR. Fritz Lang, Robert Siodmak, Billy Wilder, immigrés autrichiens et allemands, Howard Hawks, Orson Welles ou Alfred Hitchcock, vont tous contribuer à l'affirmation de ce style de métrage précis et cynique.

Royaume du mensonge, du parler dur et des intrigues complexes. Univers peuplé d'individus fatalistes, vicieux et corrompus, vêtus de longs impairs beiges. La rupture avec la romance et le mélodrame traditionnel est consumée. C'est une autre vision de l'après-guerre, décadente, perdue dans l'alcoolisme, l'adultère, le jeu et le crime. C'est aussi l'avènement de la femme fatale, vénale et machiavélique. Lauren Bacall, Veronica Lake, Rita Hayworth et Ava Gardner magnifieront ce rôle. Voici un passage en revue de 13 films marquants, réputés ou non, sortis dans la prolifique décennie 1945-1955.



OUT OF THE PAST (1947) Jacques Tourneur



Ça commence très fort. Après avoir tâté du zombie, Tourneur emploie deux des meilleurs tronches de l'époque pour son meilleur film. Robert Mitchum VS. Kirk Douglas. Le second, ressurgit dans le présent du premier. Anciens partenaires en crime, Sterling réengage Bailey pour retrouver sa femme, échappée à Acapulco. Évidemment, Jane Greer va séduire Bailey le tombeur, et ils vont tenter de s'enfuir ensemble, mais on ne fuck pas avec Kirk Douglas (My feelings? About ten years ago, I hid them somewhere and haven't been able to find them). Le vice de Jane Greer atteint les limites du raisonnable. Les dialogues sont d'une qualité incroyable. Ironiques, cyniques, sexistes et drôles, sortant de la bouche de Mitchum (accompagnée de la voix off inhérente au genre), ils prennent encore plus d'ampleur (You're like a leaf that the wind blows from one gutter to another). Filmé au Mexique, Nevada, Californie et NY. Si tu ne devais en voir qu'un...


RAW DEAL (1948) Anthony Mann



Case prison. Rick doit du dollar à Joe, un voyou sans pitié enfermé à sa place. Il organise donc son évasion en espérant qu'il se fasse descendre, ainsi, plus de dette débitable. VICE. Seulement Dennis O'Keefe pas trop. Non seulement il réussit à sortir du bordel mais en plus, s'engage dans un road trip mouvementé, avec sa femme collante, et son avocate désirable. Destination : le plus loin possible. Pas banal comme scénario. Il y a une scène géniale où, cachés chez un vieil ami de Joe, au milieu d'une forêt, un autre truand débarque dans la nuit pour se planquer, suivi par une armée de flics. Confusion totale. Tiraillé entre les 2 femmes, jusqu'à la dernière minute du film, il règlera ses comptes avec Raymond Burr comme prévu, au rendez-vous fixé avant l'évasion. Mais sait-il ce qu'il l'attend ? Une bonne affaire pour Monsieur Mann.


THE STREET WITH NO NAME (1948) William Keighley



Deuxième film de Richard Widmark, après son rôle diabolique dans le KISS OF DEATH d'Hathaway où il pousse une mémé en fauteuil du haut des escaliers ! Il joue ici un criminel plus stable mais tout aussi tyrannique. Son règne n'a que trop longtemps duré. Mark Stevens, un flic sous couverture, va pénétrer son gang pour tenter de le prendre en flag. Leur coutume est de faire coffrer chaque nouveau membre de la bande pour vérifier son casier. Alec Stiles est ensuite sûr de pouvoir compter sur lui. Après avoir côtoyé salle de boxe et salle de jeu, Manly assiste à la préparation d'un nouveau casse, tout en tenant informé un collègue installé dans un hotel miteux en face du sien. Manly va découvrir qu'Alec possède un mouchard haut placé dans la police et son entreprise va devenir très périlleuse. Entre gangster et noir, un suspense haletant pour un film policier précurseur. La rue. La nuit. Top.


ACT OF VIOLENCE (1948) Fred Zinneman



Changement de registre pour un thriller qui aurait très bien pu s'appeler PURE VENGEANCE, BACK FROM HELL, ou un million d'autres possibilités de ce type (par le réalisateur du CHACAL). La seconde guerre mondiale a laissé des séquelles. Joe Parkson est un ancien prisonnier des nazis et tombe sur la photo de son compatriote Frank Enley dans un journal. Van Heflin a réussi et mène une vie paisible au sein de sa communauté californienne. Seulement ce que ni les gens ni sa femme ne savent, c'est qu'il n'a pas hésité à trahir les siens pour se sauver des griffe allemandes. Robert Ryan est le seul survivant, boiteux, et tient bien se rembourser en nature pour le devoir de mémoire. Un homme terrorisé, qui va toucher le bas-fond et s'acoquiner avec des gangsters de bas-étage, face à un ennemi vengeur et déterminé. Une traque qui ne peut s'achever que de manière irréversible. Un film qui ne plaisante pas.


THE SET-UP (1949) Robert Wise



Robert Ryan la tête de mule, passe ici du côté de la victime dans un intelligent film de boxe. Stoker est un vieux boxer risible qui n'intéresse plus personne. Sa meuf qui ne supporte plus sa gueule amochée a décidé de ne pas se rendre à son combat ce soir, et d'aller plutôt trainer sur le boulevard, l'âme en peine. Pendant ce temps, on suit le petit monde de la boxe et l'enchainement d'une nuit au gymnase vue du vestiaire. Les jeunes fauves, les vieux briscards, les réalistes et les idéalistes. Un portrait authentique et drôle. Dernier combat de la soirée. Stoker surprend tout le monde, solide jusqu'au 3ème round, et voyant l'absence de sa moitié dans la tribune, il met KO son adversaire 10 ans plus jeune, frôlant l'épuisement. Mais la joie est de courte durée, le caïd du coin a truqué le match et Stoker ne s'étant pas couché, il va devoir s'en expliquer. Justice du milieu impitoyable et drame sportif sans précédent. Un classique signé Robert Street-Wise.


WHITE HEAT (1949) Raoul Walsh



Rencontre de deux géants. Raoul Walsh dit le borgne, pionnier du cinéma américain, et James Cagney dit le teigneux, le plus authentique gangster que le cinoche ait connu. Tout commence par une attaque de train façon western. Cody Jarrett, gang leader psychopathe, est envoyé au trou. Pour attraper ses complices, un jeune flic sous l'identité de Vic Pardo doit ingénieusement se travestir en pote de cellule. Et tout va aller très vite. Inquiet pour sa mère, qui est tout pour lui (comme Ma et Joe Dalton), Cody va accélérer les choses et sortir tout seul. Vic désormais membre de la bande va difficilement garder le contact avec ses collègues, fabriquant toutefois un capteur radio à l'aide d'un vieux transistor (McGyver n'a rien inventé). Cody doit surveiller sa santé (crises de haine), sa femme volage qui flirte avec son bras droit et le prochain hold-up en prévision. Et rassurez-vous, tous les traitres seront démasqués. La prestation diabolique et violente de Cagney est un plaisir pour les yeux et les oreilles. La fin du film est atomique, à tous les degrés. Une jouissive démonstration de force.


THE THIRD MAN (1949) Carol Reed



Après les bas-fonds de Frisco, LA, Chicago ou NY, le film noir nous entraine sur les pavés glissants européens. Carol Reed se rend à Vienne après avoir exploré l'Irlande dans son autre classique, ODD MAN OUT. C'est tellement riche que je vais tenter de faire court. 1945, la ville est coupée en 4 comme Berlin. Soviétiques, Américains, Britanniques et Français se partagent le gâteau. Holly Martins, écrivain US de polars en vogue, s'y rend pour voir un ami. Pas de bol, Harry Lime vient de se faire tuer par une voiture. Holly va se substituer au héros de ses livres pour mener lui-même l'enquête sur ce louche accident. Avec Anna, l'ex-compagne d'Harry, mêlée à une sombre affaire de faux papiers, et un soutien ambigu du Sergent britannique Paine, il va lui aussi jouer avec sa vie et découvrir que Harry a organisé sa mort pour agir en souterrain et continuer son marché noir de morphine. Orson Welles performe et ce long final dans les égouts viennois est un délice. Ambiance mystérieuse, nuits sombres et scénario savant. Sisi peut sucer ça. Une démonstration de finesse.

LA SUITE : 1950-1955

AWAYDAYS (2009)



Au début, on croit à un film promotionnel pour Adidas, et ensuite on se noie très vite dans le marasme de Liverpool. Je trouve pas que ce film ressemble à CONTROL meets THIS IS ENGLAND comme l'affiche le stipule fièrement, malgré le côté esthétiquement chiant. Ça m'a plutôt rappelé 16 YEARS OF ALCOHOL. Le bad skin du film de Shane Meadows est toujours leader, Godden, d'une bande de jeunes casuals, voyous et fiers de l'être. We are evil! We are evil! We are evil! Stephen Graham est une parodie sans passé et sans charisme de Gary Oldman dans le puissant THE FIRM, le thème est ici le même : la violence dans les veines. Une des premières scènes est d'ailleurs un affrontement sous un pont, entre ces minets hooligans et une bande de skins de l'âge de leur père. Zéro crédibilité. (Pour de la bagarre plus réelle, se reporter à CASS, la biographie du célèbre hool anglais sorti l'année dernière)



Malgré le côté grotesque et le minimum syndical anglais, je te place un pub, de la bière à gogo, un surplus d'expressions du cru, des meufs chubby faciles, un port avec un paquebot, de la dépression brouillardeuse... le film est un véritable catalogue du style briton de la fin des 70's. V-neck, Fred Perry, Cagoule jackets, Crombie, Adidas tous modèles et j'en passe. La bande-son n'est pas dégueulasse non plus, THE CURE, ECHO & THE BUNNYMEN et beaucoup d'ULTRAVOX et de JOY DIVISION (forcément...). Cette obsession du style clean et de la violence à tout prix renvoie aussi au mythique film de Mods : QUADROPHENIA. (Réalisé par Pat Holden, AWAYDAYS est d'abord un livre sur l'histoire du casualisme, écrit par Kevin Sampson)



Ah oui, l'histoire. Un jeune garçon, Carty, qui se fait chier au bureau et qui vient de perdre sa mère, assiste à un vil coup de cutter au match footballistique du samedi. Lorsqu'il retrouve son auteur, Elvis (sosie d'Eminem), dans le club rock du coin, il le supplie de l'intégrer au Pack. Comme dans tous gangs, Carty va devoir faire ses preuves et va bientôt devenir un membre éminent de la banda. À côté de ça, Elvis, pédé drogué aux idées suicidaires va se rapprocher de plus en plus de Carty de façon ambiguë. Godden va se faire ouvrir la jugulaire par un lad et Carty réalisera que cette vie n'est pas pour lui. Putain c'est bidon ce scénario. Oui pour les trainies et les blousons agressifs. Oui pour les coupes de cheveu incroyables. Oui pour la musique et l'attitude. Non pour le reste.

LA BANDE-ANNONCE

Incitation à la haine glaciale

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NAKED (1993)



Les ailes noires de la dépression planent à 15 km, au dessus des autres films, NAKED sourit mesquinement. Une scène de viol, dans une rue sombre de Manchester, c'est comme ça que ça commence. Johnny fuit pour éviter les représailles. Arrivé à Londres, il se pointe chez une ex-copine, Louise. Mais c'est Sophie qui l'accueille, une goth camée qui succombe à son charme froid et cynique. Elle ne tarde pas à se coller et donc il décolle, laissant les deux filles dans le souvenir. Il traine ses guêtres dans la rue et survit au fil de rencontres. D'abord Archie et Maggie, deux écossais perdus et dérangés. Puis Brian, un veilleur de nuit qui réfléchit beaucoup, beaucoup trop, comme Johnny. Ou encore cette serveuse de café qu'il suivra chez elle, une fille d'une tristesse si profonde qu'il n'aura aucune chance de pénétrer son âme.

LA BIDON-ANNONCE
L'APOCALYPSE SELON ST. JOHNNY

David Thewlis est bluffant dans ce rôle de zonard au Q.I. plus qu'élevé, drogué à la littérature et à l'art de la séduction. Parallèlement à lui, quelques moments de la vie de Greg Cruttwell sont évoqués, une sorte d'English Psycho, yuppie sadique, provocateur et libertin, 7 ans avant le film de Mary Harron. Ils se rencontreront lors de la scène culminante du film, sûrement la meilleure réalisation de Mike Leigh, digne d'une tragédie grecque. La joie de vivre est dans le coma pendant 2 heures, troquée contre le pur réalisme anglais qui offre une vision de la vie à 666°, philosophique, sexuelle, sociale, économique... Les dialogues sont d'une élaboration plus que savante, drôles et assassins. Le fond est noir et accablant, aucune solution n'est imaginée comme le démontre l'anti-héros en s'échappant continuellement, simplement une fuite infinie vers l'avant.



Maggie: Have you ever seen a dead body?
Johnny: Only me own.

Sophie: What is a "proper relationship"?
Louise: Living with someone who talks to you after they bonked you.

Johnny: You're guarding space? That's stupid, isn't it? Because someone could break in there and steal all the fuckin' space and you wouldn't know it's gone, would you?
Brian: Good point.

Sophie: You shouldn't stick anything up your cunt that you can't put in your mouth.

Johnny: You can't make an omelet without cracking a few eggs. And humanity is just a cracked egg. And the omelet stinks.

EX DRUMMER (2007)


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IMPORT/EXPORT (2007)

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Les temps sont durs sur le boulevard. L'après communisme vu par Ulrich Seidl n'a rien à voir avec les fanfaronnades de TAXIDERMIA, ici pas d'humour sentant l'huile, la grisaille et la pauvritude occupent des postes à temps complet. Après HUNDSTAGE, présentant l'existence vaine d'autrichiens lambdas dégoulinant de sueur, I/E fait l'effet inverse. On plonge d'abord par -20° dans le quotidien d'une infirmière ukrainienne, réduite à faire de la webcam chaude pour manger chaud. Olga la belle quittera le domicile familial comme une voleuse, laissant sa fille pour rejoindre une amie en Autriche. Ses fantasmes sur l'eldorado Ouest-Européen s'estomperont vite. Olga la courageuse va trimer, accepter le vice d'une supérieure jalouse et frustrée, puis se lier d'amitié avec un patient... qui ne l'attendra pas.

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Auto-reverse. Pauli, agent de sécurité humilié, licencié puis endetté, veut tenter l'aventure à l'Est. Avec son beau-père, un poivrot dégueulasse, ils tracent la route pour aller vendre des distributeurs de chewing-gum dans les zones incivilisées. Dure cohabitation. Températures dangereuses, conditions déplorables, camion en ruines, hôtels miteux, putes à bas prix et alcool fort. C'est pas vraiment ce dont Pauli rêvait, lui qui avait déjà privilégié son clébard à sa meuf canon. Ringard sur toute la ligne. Il y a une scène ravagée prenant place en Slovaquie profonde, où les deux routards débarquent au milieu de barres d'immeubles dévastées, infestées de gitans, avec le poids du ciel menaçant au dessus de leur tête et des hordes de gosses assoiffés de divertissement derrière leur dos. Hyper malsain. D'une splendeur frigorifique ce film.

LA BANDE-ANNONCE ARTISTIQUE
LA BANDE-ANNONCE RÉALISTIQUE

LA RAISON DU PLUS FAIBLE (2006)

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UN PROPHÈTE (2009)

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Spike Lee (1986-1998) : Puissance des Noirs



Non à la demi-marche. En 20 ans de cinoche, Spike Lee le politiquement incorrect aura bien su mené sa barque. Malgré quelques coups de fringale, il a maintenu un niveau correct dans l'humour et les sujets qui font mal tout au long de la décennie 90, celle qui l'a sacré premier porte-parole de la noirance américaine. Cette sélection concerne 9 films aux héros 100% noirs (si tu en veux 12 de plus, clique clique là). Il y a les bons racistes et les mauvais racistes. En appelant un chat un chat, Spike Lee fait clairement partie de la première catégorie. Tout ce que sa communauté mange au long de sa filmographie l'appuie. Allez, vous me mettrez 40 hectares et une mule.


SHE'S GOTTA HAVE IT (1986)



Spike Lee a été bien éduqué. Il fait ses débuts de réalisateur dans une prestigieuse faculté. Plusieurs essais dont le JOE'S BED-STUY BARBERSHOP en 1983 le forgent. Il change de braquet et, ses études finies, publie son premier film 3 ans après. Nola Darling n'en fait qu'à sa tête. Une jeune artiste indépendante new-yorkaise jongle entre 3 petits amis qui sont au courant de la concurrence (la scène du repas à 4 est pimentée). Jamie, le brave type, courageux et amoureux. Greer, le sportif, riche et maniéré. Et Mars Blackmon (Spike Lee), la petite fouine de Brooklyn, toujours à marchander et déconner. Parfois prétentieux (noir & blanc + monologues nouvelle vague), ça reste un original état des lieux des rapports sentimentaux (et sexuels) de cette jeunesse afro-américaine du milieu des années 80. C'est souvent drôle (merci Mars), et Spike Lee a le même vélo que Fishburne dans QUICKSILVER. La comédie sérieuse, style de prédilection de Lee, s'établit ici.



SCHOOL DAZE (1988)



C'est le temps de retourner au collège. Au cœur de ce film d'adulescents, deux visions du cheminement universitaire s'affrontent. L'une représentée par Laurence Fishburne, prônant la quête du savoir et le rester noir, africanisme et compagnie. L'autre dirigée par le génial Giancarlo Esposito, le boss des Gamma Iphi Gamma, respectant la tradition des confréries grecques, bouffonnerie et tirage sur l'élastique. Le bleu Spike Lee fera tout (vraiment tout) pour se faire accepter par les Gammas jusqu'à une cérémonie finale de dépucelage hilarante. Malgré les passages "comédie musicale" légèrement bidons, on se met bien. Une bande son pleine de rythme, des personnages forts en gueule, des filles blanchies, un climat sexuel. L'univers 2 en 1 léger et social de Spike Lee commence à jizzer à l'écran avant le feu d'artifice de son prochain métrage. Et le monde découvre Samuel L. Jackson le bad man.



DO THE RIGHT THING (1989)



Le meilleur, sans aucune hésitation. Je ne m'attarde pas sur le scénario, here we go yo here we go yo, mais plutôt sur la réédition qui vient de sortir fêtant le 20ème anniversaire du film sorti en juin 1989, et tourné pendant le très chaud été 88. Inspiré de la ratonnade d'Howard Beach, où une dizaine d'italiens avaient savaté trois noirs tombés en panne dans le coin, Spike Lee touche à plein de sujets chauds du New-York de l'époque contrôlé par Ed Koch (racisme, interracialité, brutalités policières, boulot...). Et tout ça avec un style zulu incroyable et un humour au top, jamais tu n'as ressenti une telle chaleur te pénétrer qu'en regardant ce film. Les personnages sont géniaux, en particulier Buggin Out, Radio Raheem, Mister Señor Love Daddy et Sweet Dick Willie. Ce ne sont clairement pas les noirs d'Hollywood. PUBLIC ENEMY et Nike Air's s'entrelacent dans un Brooklyn magique.



Le making-of d'une heure est très instructif. Diffusé à la télé en 89, il montre comment l'occupation du quartier dit craignos de Bedford-Stuyvesant a été vécu de l'intérieur. Interviews des locaux, des techniciens, des acteurs, etc. C'est très complet et le son de cloche est rarement le même. Behind the scenes rentre dans l'intimité des acteurs et la préparation de leurs rôles. Beaucoup de rigolade, comme lorsque Spike Lee, à la block party finale, reçoit de la part de l'équipe un maillot de Larry Bird en cadeau ! La conférence de presse à Cannes (45mn) est assez surréaliste. Spike en t-shirt X'é répond aux journalistes blancs un à un en enfonçant le clou à chaque fois. "Pourquoi vous ne parlez pas de la drogue ?", "Vous pensez que ça va péter à NY ?", "Pourquoi citer Malcolm X et pas Luther King ?", etc etc. On trouve aussi 11 deleted scenes, sans vraiment d'intérêt, et puis une rétrospective 20 ans après avec les participants directs au film. Chope donc ça.



MO' BETTER BLUES (1990)



En 1988, Clint Eastwood tourne BIRD, sur la vie de Charlie Parker. Spike Lee, sans doute vexé qu'un blanc ait tourné le meilleur film sur le jazz, choisit l'épopée d'un quintette jazz comme trame. Ce sera bien moins réussi, et les 2 resteront ennemis à vie. Embrouille ravivée dernièrement lorsque Lee reprocha à Eastwood de n'avoir mis aucun noir dans FLAGS OF OUR FATHERS. Bref. C'est l'occase d'y voir un Denzel Washington (Bleek) en pleine confiance à l'aube des 90's, et un Wesley Snipes (Shadow), démon au saxophone. Toujours sexuel, Bleek qui se tape 2 meufs s'en fera piquer une par Shadow, qui montera ensuite son propre groupe dans le dos du trompettiste. Après un baston causé par les mauvaises fréquentations de leur manager bidon (Spike Lee), Bleek défiguré traversera son désert, puis tout rentrera dans l'ordre dans une fin chamallow en forme de mariage. Mouais. Fadasse tout ça.




JUNGLE FEVER (1991)



La fièvre de la jungle c'est quand un noir sexe une blanche, ou inversement. Ce film aux allures inoffensives renoue avec le verbe acéré et le racisme latent de DO THE RIGHT THING. Spike Lee gueule toujours ce que les new-yorkais chuchotent. Flipper (Wesley Snipes) est un honnête père de famille, architecte, réussite totale pour ce troisième homme, noir, dans un cabinet 100% blanc. Mais lorsque Angie (Annabella Sciorra), la nouvelle secrétaire débarque, son slip se tend. Pris de fièvre un soir d'heures supp, il la prend façon jungle sur le bureau. Aïe.

Il se confie, confiant, à son meilleur ami et voisin, Cyrus (Spike Lee), mais dès le lendemain, sa femme (mulâtresse traumatisée) en furie, le fout dehors. Traître. Pareil pour la belle italienne, qui se fait chasser à coups de poings du domicile familial par le padre. Au fur et à mesure, la température baissera entre les deux amants... et tout redeviendra presque comme avant... Samuel L. Jackson en crackhead, Hale Berry en pute camée, John Turturro en épicier attardé, Anthony Quinn en vieux rital obtus, Stevie Wonder à la musique... Spike Lee n'a pas lésiné sur le casting, ni sur les dialogues provocants, et le résultat est chouette.



MALCOLM X (1992)



Biopic de plus de 3 heures, adapté de l'autobiographie du leader nationaliste noir, le travail est fait dans le moindre détail. C'est Denzel Washington qui incarne le célèbre Malcolm Little, pour un de ses rôles les plus marquants. Bon, c'est long. Le début du film est un peu pénible et fait parodie de film mafia. Il recouvre l'existence malsaine et blanchie de Malcolm dans ses jeunes années, avant sa détention et sa découverte de l'Islam. Il se fera coffrer avec son compagnon de cambriole Shorty (Spike Lee) et leurs 2 compagnes blanches, accusées de traîtrise ! Le meurtre de son père lorsqu'il était enfant, tué par des Klansmen, ne semble pas avoir été déclencheur de sa foi, mais c'est sa rencontre avec le frère Baines en prison qui le fera prendre conscience des problèmes de son peuple.

Lorsqu'il sort, il devient très vite le bras droit d'Elijah Muhammad, le patron de la Nation of Islam, grâce à la théâtralité de ses discours acclamés par la foule. Après un long voyage en Égypte et son pèlerinage à la Mecque, X reviendra transformé, et modèrera ses prises de positions sur l'apartheid et ses menaces envers la communauté blanche, privilégiant une alliance pour la paix entre ses frères. Mais c'est trop tard, l'homme libre devient vite gênant pour l'organisation et attire toute l'attention des médias. Sa déclaration de basse-cour suite à l'assassinat de JFK ne fera que l'enfoncer. Le 12 novembre 1965, Malcolm X meurt après avoir reçu 18 balles dans le corps. Attentat signé par ses anciens alliés de la N.O.I., sans doute appuyés par d'autres forces blanches américaines... Un film puissant.



CROOKLYN (1994)



Après cette première salve de films relativement vindicatifs, voire racistes (pour la bonne cause ?), Spike Lee se laisse gagner par la nostalgie et nous conte les joies et les peines d'une famille Brooklynite des années 70. Il n'oublie pas son patelin. Éducation stricte, père musicien (Delroy Lindo), mère au foyer (Alfre Woodward) et la petite Troy au milieu de ses 4 frères. Les samedis matins devant Soul Train, les repas mouvementés, les vacances chez l'Oncle de province, les déambulations dans la cage d'escalier et le quartier, le divertissement, le grandissement... puis la rupture, les ennuis, le père éloigné. Avec une superbe bande son soul 70's, Spike Lee nous fait revivre une part de son enfance. C'est pas géant mais émouvant. (Les rappeurs BUCKSHOT et MASTA ACE l'ont immortalisé avec leur duo CROOKLYN DODGERS)



CLOCKERS (1995)



Spikie se lance dans l'aventure policière spectacle. Toujours sur les pas de Scorsese, il lui emprunte donc son acteur fétiche, Harvey Keitel, et blanchit légèrement son casting de tête, en mettant John Turturro en coéquipier. C'est à la base un roman de Richard Price, et ceux qui l'ont lu affirment que Lee a complètement enculé le scripte. Le mystérieux a dû être perdu au profit de l'action hollywoodienne. Mekhi Phifer est un jeune décrocheur qui vit de la drogue au milieu des projets. Il occupe son temps à tenir les bancs du square avec ses potes défoncés (dont Sticky Fingaz et Fredro Starr d'ONYX) tout en surveillant la présence des képis et le flux des consommateurs. Le pousseur est sous le tutorat de Delroy Lindo, le taulier du district. Mais lorsque son frère est mis au trou pour couvrir une sombre affaire de meurtre, tout se barre en couilles dans la cité. 1995, l'année rap, la bande son est encore tonitruante et c'est O.C., JERU THE DAMAJA et CHUBB ROCK qui en parlent le mieux : Return of the CROOKLYN DODGERS.



HE GOT GAME (1998)



C'est au milieu des 90's que Spike Lee va se lancer plus concrètement dans le documentaire. 4 LITTLE GIRLS sort en 1997 et revient sur l'attentat d'une église afro-américaine d'Alabama en 1963. Je passe l'horrible GIRL 6 et le road-movie GET ON THE BUS pour filer au panier. Jesus a envoyé sa femme au cimetière après une anicroche à la maison. Bible revisitée. Denzel Washington a encore le droit à un rôle où la performance est obligatoire. Il a élevé et entraîné son fils pour qu'il soit le meilleur, et ça a marché. Sauf que Jesus est toujours derrière les barreaux et a seulement vent des exploits de Jake (Ray Allen, le vrai) de l'extérieur. Le directeur de la zonze lui propose un deal simple, s'il arrive à convaincre son fils de signer un contrat avec l'université de Big State qui appartient à son pote gouverneur, Jesus est libre.

Dur. Surtout que le fiston a de tout autres projets. Mais le combat le plus dur sera de regagner le respect de son fils, pour reprendre son statut de patron comme autrefois. Parfois un peu lourd, ça reste un bon film. B.O. de PUBLIC ENEMY comme en 89. Si t'aimes la pression, le basket, le rap et les jolies filles (Milla Johovich, Rosario Dawson), c'est encore mieux. Par contre en 98, les Air Jordan c'est plus ce que c'était en 89. Ce film clôt 12 ans de puissance des noirs au cinéma, et ferme la parenthèse de la Nouvelle Blaxploitation que j'avais déjà évoqué précédemment, conclue elle aussi par un excellent film de basket, SOUL IN THE HOLE.




En 1999, le premier héros blanc d'un film de Spike Lee sera interprété par Adrian Brody, dans le superbe SUMMER OF SAM. Été 1977. Un tueur fou terrorise la population. L'avènement du punk prend place à Manhattan. Les guidos jouent avec leurs battes, et c'est pas au baseball (John Joseph parle très bien de ces italiens que personne piffrait à NY dans son INDISPENSABLE LIVRE). Un classique à voir. Puis en 2002, ce sera autour d'Edward Norton de starifier le somptueux THE 25TH HOUR. Identitairement fort une fois de plus, un immigré irlandais passe sa dernière journée avant de purger une peine de 7 ans de prison. Un film rongé par l'angoisse. Depuis la fin des années 90, le négrito se spécialise dans le documentaire et le film TV. INSIDE MAN (2006) marque un retour bluffant au plus haut niveau dans les salles. Une suite est d'ailleurs en cours. Regarde dehors.


Au-delà de l'Avenue D, Philippe Marcadé, 2007.



Flipper débarque aux Statesses en 1972. Flipper ? C'est le blaze du jeune Philippe Marcadé alors âgé de 17 ans. Le voyage découverte est payé par papa-maman, et les prochains vols le seront aussi. C'est sur que c'est plus facile comme ça. Au début du bouquin, le doute s'installe. Déjà, c'est écrit maxi gros, le ton est scolaire, les anecdotes s'enchainent sans lien réel entre les paragraphes, on a l'impression d'avoir à faire à un livre pour pré-ados de type L'HERBE BLEUE.

La suite sera plus palpitante. Le jeune parisien passionné de rock livre 10 ans de son rêve américain, 10 ans à barouder de communauté en bande, de squat en loft, du LSD à l'héro. Et même si tu tiques devant certains faits, photos et références sont là pour les appuyer.

Phoenix, Boston, New-York (après une longue étape à Amsterdam). Hippie, punk, rocker. Flipper est à la place où être, un branché sans l'être, préférant jouer du rock 50's avec THE SENDERS en pleine période avant-gardiste new-yorkaise. Un type cool quoi. Mais c'est surtout l'histoire de l'héroïne rampante qui flirte avec son entourage, Nancy Spungen et Johnny Thunders en tête, et qui finira par le contaminer aussi. C'est d'ailleurs un braqueur porto-ricain qui le sauvera d'une rechute quelques années plus tard, comme quoi...

C'est bourré de repères rock, de coïncidences, de connivences underground (Max Kansas City VS. CBGB, la blague RAMONES, multiples rencontres paillette...) et d'anecdotes épicées de quartier. Finalement, la lecture est rapide, agréable et souvent drôle. Si tu veux un panorama beaucoup plus précis et incisif sur l'époque, je te conseille toujours de te procurer THE EVOLUTION OF A CRO-MAGNON, la bible new-yorkaise des années 70 aux années 90.

On s'est donc retrouvé sur scène devant huit mille personnes le lendemain soir. Avant nous, il y avait The Treacherous Three [...] et aussi Futura 2000 qui était engagé pour passer un immense mur métallique à la bombe pendant que les Clash jouaient. Insistant pour être branchés, ils aimaient beaucoup le mouvement hip hop qui était en train d'exploser dans les clubs du Bronx et du Queens. [...] Ce qui n'était pas bien sûr pas du tout le cas du punk rocker américain typique dans la salle, qui considérait toujours cette musique comme faisant partie du mouvement disco, l'ennemi total, la pire musique au monde. Les Treacherous Three se sont fait jeter de scène comme ce n'est pas permis. Il pleuvait des canettes de Coca-Cola par milliers. Ils s'en sont pris plein la gueule pour pas un rond, c'était le déluge. On se regarda tous en se disant : "Putain, après, c'est nous !"

- Passage à TRACKS (C'est pas Yvan Le Bolloc'h hein)
- Entrevue sur Canapé : PART 1, PART 2

BLOOD IN BLOOD OUT (1993)

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Emilio Estevez (1982-1986) : Juvénile délinquance

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Emilio, c'est le fils aîné de la famille Sheen (Martin, Charlie), les irlando-espagnols qui ont donné leur vie au cinéma. Lui a gardé la consonance hispanique et la réputation de raté. Le jeune BG à la blondance arrogante n'avait pas vraiment la tronche de l'emploi au départ, si on ajoute en plus son rire de mouette en chaleur. Mais il se trouve que dans presque tous ses rôles, il incarne le mauvais mauvais garçon. Ado en crise, rocker, geek, punk, jock, loser, dealer, braqueur... Il aura tout fait et participé aux teen movies les plus marquant des 80's. C'est l'été et c'est le moment de remonter le temps.

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QUICKSILVER (1986)



Pédaler pour vivre et vivre pour pédaler ! Kevin Bacon, ancien smurfeur dans FOOTLOOSE est un trader au chômage. 20 ans d'avance. Pour reprendre pied avec la réalité, il s'engage dans une boîte de coursiers. Ascensions à 15%, virages serrés, duel chronométré, free style de folie, c'est la fête du vélo dans les rues de San Francisco. Jami Gertz est mouillée... avec un truand de la cité. La drogue circule sans papiers. Larry Fishburne finit face écrasé. Mais mate plutôt ces 3 vidéos et remballe tes BMX et tes pignons fixes. Hardcore cyclisme en plein dans les dents de Thierry Adam.



LE PONT DU NORD (1981)



La rencontre d'une ex-révolutionnaire fraichement sortie de prison et d'une zonarde givrée. L'une est claustrophobe et amoureuse d'un petit voyou de bas étage, l'autre passe ses journées à défigurer les femmes sur les affiches et à défier des statues (façon Don Quichotte). La deuxième va suivre la première partout, au fil des rues et des terrains vagues, des beaux quartiers au 19ème, dans un Paris inhospitalier et dévasté, suivant un obscur jeu de pistes où victimes et dossiers troubles se mélangeront. Beau et tragique. Entièrement tourné à l'extérieur. C'est un film de Jacques Rivette (revenant de la Nouvelle Vague bla bla) et les images parlent d'elles-même. TOUT SIMPLEMENT GRIS.

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WHO'S THAT KNOCKING AT MY DOOR ? (2009)

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LA RAGE AU POING (1973)



Produit en 1973, ce film d'Eric Le Hung ne sortira sur les écrans français qu'au début 1975. C'est un document historique, plus qu'une fiction. L'apparition des grands ensembles, les terrains vagues, la banlieue qui prend forme avec ses jeunes voyous sans avenir. Tonio, Nanar, Dédé, Michou... Avec des blazes comme ça, y'a pas erreur sur la marchandise ! Cette bande roule en DS pourrie (ornée d'un graffiti "VIVE NOUS") et est sous l'égide d'une fille, B.B. la brune ! Ils zonent surtout autour d'un troquet (appartenant à Pierre Tornade) entre 2-3 coups à droite à gauche (Vols, arnaques...).



Venant de familles décomposées ou de maisons de redressement, ils font face au mépris et à la haine du monde des adultes. Travailler. Consommer. Procréer. Ce n'est pas pour eux, il préfèrent se réfugier dans la rue et la violence. Comme au bal du samedi soir par exemple, où ils poursuivent un bratchni pour le battre à mort. Personne moufte. Et pourtant dès qu'ils en ont les moyens, les nadsat reproduisent les schémas dictés par la société. Tony fréquente une ptitsa d'une autre classe sociale et évidemment le problème se pose. Surtout quand ses potes débarquent à l'improviste lors d'une petite sauterie...

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Déchirure. Tony et B.B. décident alors de se casser tout deux au vert, pour avoir la PAIX. Mais Nanar (Tony Gatlif) prend en otage un couple du quartier. Le mari est accusé d'avoir blessé volontairement le petit reuf de Tony quelques jours plus tôt. Mais personne n'a cafté pour éviter le bain de sang. Trop tard. La femme (Pascale Roberts) subit un viol à plusieurs bien outrageux (ORANGE MÉCANIQUE) et la présence du bébé dans la pièce ne fait que rajouter du drame. Tony se rend sur les lieux et s'introduit dans la maison encerclée par les keufs, le tragique fera le reste... Un film rare, vrai et marquant. (Seul défaut, la musique bien ringardos d'IL ÉTAIT UNE FOIS ahah)

HARDCORE (1979)

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80 BLOCKS FROM TIFFANY'S (1979)

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OVER THE EDGE (1979)

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BURST CITY (1982)

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Sogo Ishii fout la merde. Ce film est un putain de bordel, la fable cyberpunk ultime. C'est un peu ce que serait devenu le monde sans Terminator. Des courses de moto à 3000 km/h façon DEATHRACE 2000, des concerts de punks ravagés (avec notamment THE STALIN), des armées de robots mutants, des dépravés, du sexe SM, et des explosions de rage et de métal dans tous les sens. Tokyo 2001, l'odyssée décadente. Punks et bikers unis contre un état nucléaire. Y'a rien à comprendre, c'est filmé comme une vidéo youtube, tout est pourri et crade, ça suinte la MST à chaque minute. Une autre culture et une autre manière de voir les choses. Intense.


PUSHER (1996)

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PUSHER est un film danois sorti en 1996. Une plongée dans la vie de rue et la criminalité dans Copenhague. Le succès est énorme et c’est déjà un classique quelques années plus tard. Ensuite, Nicolas Winding Refn, le réalisateur à moitié autiste, tourne BLEEDER et FEAR X qui sont de bons films mais des fiascos en salle. La presse en rajoute et les dettes s’élèvent à 6 millions de couronnes. C’est en 2003 que Refn décide de fournir 2 suites à PUSHER pour donner à manger à sa fille (Voilà ce qu’on apprend dans le doc GAMBLER livré dans ce beau coffret 4DVD).



Ces 3 films te transpercent à 100 à l'heure. Tu vis intensément l'expérience. PUSHER est hyper réel, bien amateur, et reste mon favori. Le personnage principal de Franck (Kim Bodnia) joue parfaitement l'ambiguïté, sa meuf est sublime, Milo (Zlatko Buric) le caïd du coin, est très malsain, et Mads Mikkelsen, qui joue un espèce de gabber nazi sous héro, est très con. Argent, drogue, nuit, viol-ence, flicance, prostitution, PARTIR... mais pour aller où ? De toute façon, il est déjà trop tard.

DU SANG PLEIN LES MAINS élève Mads Mikkelsen au rang d’anti-héros qui essaie de refaire surface après la taule. Quoique plus scénarisée et prévisible, la suite est à la hauteur et le krovvi au rendez-vous (la scène chez les prostituées est un délice). Le dernier volume, L’ANGE DE LA MORT, porte Milo à la lumière. Le caïd veut arrêter de sniffer. Cet épisode est certainement le plus grave et le plus abouti. Milo est dépossédé, se fait doubler sur des cachets d’XTC, et se voit obligé de faire le larbin pour des Albanais fourgueurs de filles. Il reprend contact avec son vieux pote Radowan pour le sortir de la merde et la fin vaut son pesant de cachetons: un dépeçage de Polonais en règle, à l’ancienne. Bref, un mélange des SOPRANOS sans sucre et d'un STRIP-TEASE sur la drogue. Révolution Mafia.

GRAN TORINO (2009)

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SKINHEADS: Ennemis pour l'éternité (Acte III)


ACTE III: Crise Identitaire & Réhabilitation (1999-2008)

Les années psychologie. Et le constat que derrière la violence brute, il y a un petit coeur à bretelles qui bat. Le cinéma s'élève, du moins essaie, et on obtient de belles réussites. Les réalisateurs reviennent aux racines ou tentent autre chose, et dans les deux cas, ça vaut le coup d'oeil.


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SKINHEADS: Ennemis pour l'éternité (Acte II)


ACTE II : Être nazi ou ne pas être (1989-1998)

Au début des années 90 va apparaître toute une série de films, plus ou moins merdiques, laissant un même constat: les skinheads sont tous des abrutis, fanatiques du 3ème Reich. Et évidemment, le premier "joyau" du genre vient des Amériques et s'appelle originalement...


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SKINHEADS: Ennemis pour l'éternité (Acte I)

ACTE I : Prémisses & Renouveau (1963-1982)

Les skinheads derrière l'écran ne se résument pas à des documentaires politiques, musicaux ou footbalistiques. En 3 actes, je vais vous parler de "vrais" films où les vilains chauves occupent une place récurrente, voire même les rôles principaux, et ça commence très tôt...


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VICE SQUAD (1982)



Un dangereux prestoupnik (Wings Hauser et son affreuse face) coure dans la ville. Sa spécialité: attacher les filles sur un lit pour les battre avec un cintre. C'est pas très fairplay. Un jeune flic discret mais puissant, à la manière d'un Steve McQueen (Gary Swanson), le piège avec l'aide de Princess (Season Hubley), une pute estimée du quartier. Mais le fan brutal et sudiste d'Elvis a plus d'un tour dans sa santiag, il réussit à ripper. La traque est allumée. Princess va payer, et le prix cher. Sale, viol-ent, un thriller sans règles comme ils l'étaient dans les early 80's. Les trottoirs suintant de plaisir et dégoulinant de crime. Transpose le géant MANIAC dans Los Angeles en enlevant le côte horreur. Évidemment, le changement de côte perd un peu en sensations, mais Gary Sherman a fait son boulot. Dobby Dobby BIEN.



THE SLOG MOVIE (1982)


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RUE BARBARE (1984)


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