Fluoglacial - Tendances Négatives

LE CIMETIÈRE DES VOITURES (1983)


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36 FILMS POUR TOI

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Dédicace au blog "La Caverne des Introuvables" pour sa destruction de l'industrie cinématographique et sa mise à disposition de perles rares en version française ou sous-titrée. Des films tueurs dont j'ai ou je voulais parler, clique sur les titres pour les attraper et sur "ARTICLE" pour voir ce que j'en ai bavé.

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Fernando Arrabal (1971-1975) : Panique !



Dans l'ombre de l'illuminé Alejandro Jodoroswky, on parle moins du cinéma de Fernando Arrabal, plus connu pour ses romans ou ses pièces de théâtre. Moins prétentieux et difficile d'accès que Jodoroswky, mais plus frappant visuellement, le deuxième pilier du groupe surréaliste Panique (le 3ème étant le dessinateur Roland Topor) s'en est pourtant donné à cœur joie dans la discipline. La reconnaissance de son triptyque dévastateur n'égale malheureusement pas EL TOPO (1971), ni la dimension mystique de THE HOLY MOUNTAIN (1973), mais le résultat est tellement timbré qu'il est nécessaire de s'y aventurer.


VIVA LA MUERTE (1971)



Un film engagé sans morale, c'est pas donné à tout le monde. Religion est ici synonyme de punition. L'Ancien Testament en plein dans ta face. C'est la guerre civile en Espagne et l'association curés/fascistes performe. Pédé, anar, "rouge, rouge, fils de rouge", t'as intérêt à te tenir à carreau si tu veux pas finir pendu, fusillé ou écartelé. Le sacré en prend un bon coup dans la face, et le clergé n'en parlons pas ! Franco est un tyran. Fando (sans Lys) est un enfant, et il se questionne sur les choses des grands. Pourquoi ma maitresse ne m'aime pas ? Pourquoi la milice est venu cherché papa ? Pourquoi j'ai envie de baiser maman ? Pourquoi tantine veut que je la fouette ?



Sa copine Thérèse se promène avec un dindon, ils jouent avec toutes sortes d'insectes et reptiles, eh ben dis donc. Un jour, il monte sur le toit de l'église et pisse sur la ville. C'est bien puissant. A l'image de ce curé se faisant subtiliser ses deux précieux bijoux. Un autre jour, sa mère subit une opération chirurgicale à cœur ouvert. Et un autre jour encore, elle se lave dans le sang d'un taureau. Ne mangez pas devant ce film. C'est pas ce gros porc de sergent qui me contredira. La bande son enfantine est géniale. Flashbacks psychédéliques absurdes, malaise, torture, prison, humiliations. C'est l'histoire d'un homme trahi par sa femme, pute du pouvoir. LONG LIVE DEATH.

LE GÉNÉRIQUE SIGNÉ TOPOR



J'IRAI COMME UN CHEVAL FOU (1973)



Le choc des civilisations. Le complexe œdipien. La fascination des nains. Dans la lignée d'EL TOPO, Arrabal décide de filmer dans le désert. Aden, jeune bourgeois instable et épileptique, tue sa mère. Déboussolé, il s'aventure dans le désert pour échapper à la police. Marvel est arabe. Nain. Et mange du sable. La nature lui appartient. Il domine les éléments. Il va initier Aden à son monde. Un monde simple, évident, sans stress ni problèmes. Aden tombe sous le charme. L'expérience homosexuelle qu'il va vivre sera unique. L'enquête policière tout comme les flashbacks au galop continuent leurs poussées. Mère, Christ, sexe, enfants nus. Les symboles s'affolent.



C'est l'heure d'inverser les rôles. Aden va conduire cet être pur et innocent dans le fatras de la civilisation occidentale (sous fond de chansonnette nazie!). C'est quoi l'argent ? A quoi ça sert ? Comme dans les films de Jodoroswky, une place est accordée au spectacle de rue. À nos dépends. Marvel se sent mal à l'aise dans l'appartement qu'Aden lui a offert. Ils mettent de la terre dedans et en font un jardin. Aden lui trouve une femme. Il ne sait pas quoi faire avec. Mais il ne va pas tarder à découvrir l'amour, même s'il ne saura jamais qu'elle possédait en fait un pénis ! Qui est savant ? Qui est ignorant ? La fin est hallucinante mais je la tais. Tout ça est scandaleux et merveilleux.

L'EXTRAIT



L'ARBRE DE GUERNICA (1975)



Le retour des nains ! Plus nombreux, plus vilains (n'égalant toutefois pas le record de SANTA SANGRE de Jodorowsky). Guerre civile part.2. Fiction, réalité, surréalisme. C'est encore le carnaval à l'écran. Images d'archives de guerre en pagaille. Tu croyais avoir tout vu dans VIVA LA MUERTE mais l'extase intervient après la mort. L'aristocratie fasciste a du mal à contenir le soulèvement du peuple. Des contre-opposants s'organisent, c'est la débandade complète à Villa Ramiro. IN-QUI-SI-CION. Les catholiques prennent cher. Jésus se fait sucer et se fait pisser dessus à quelques minutes d'intervalle. Dur.



L'absurdité de cette lutte politique et sanglante est mise en évidence par le fils du comte. Trentenaire surréaliste donnant dans la subversion à tous les étages. L'amour est donné par ce jeune professeur utopique, par la galoche d'anthologie entre ce prêtre et ce soldat, et aussi par cette femme qui se donne à deux nains. De toute façon, ils finiront crucifiés ou sur un taureau en bois, piqués par des banderilles dans l'arène. Alors ils ont bien raison de se faire plaisir. On ne sait plus qui complote, qui fait le bien et le mal. La confusion totale. Tout est symbolique et sujet à interprétation. La musique est classique et haut de gamme. C'est beau. C'était l'Histoire de l'Espagne, par Arrabal.

LA BANDE-ANNONCE