Fluoglacial - Tendances Négatives

Hi dad !



LES PARADIS ARTIFICIELS (2012)


Le poster haut en sulfure que vous ne verrez malheureusement nulle part

L'Enfer Réel

Putain. Je pensais naïvement que Savages d'Oliver Stone était la pire daube internationale (je mets nos daubes françaises en suspend) sortie au cinéma en 2012. Si vous n'avez pas eu la chance d'assister à ce vivifiant plaidoyer pour le 'carpe diem' joué par un trio composé d'une blonde sotte, d'un ancien G.I. en tongs et bermuda de bain à fleurs et d'un fumeur de joints qui ne s'est jamais rasé de sa vie, voici le pitch: un ménage à trois aux frais d'un commerce de marijuana tranquillement installé en Californie est soudain menacé par des bandits à moustache; un scénario qui puait déjà bien la défaite. Mais là, c'est l'avalanche de paix sur nos têtes.

Deux meilleures-copines-pour-la-vie, une chaude, une moins, croisent Gérard Lanvin dans un bus en route pour la rave party de Recife, do Brasil. Depuis que Bernard Giraudeau l'a quitté, Gérard en a gros sur la patate et philosophe sur la vie tout en portant des santiags zébrées. Il leur file du peyotl puis les deux babz chics nous rejouent Zabriskie Point sous fond de Ash Ra Tempel en enlevant uniquement le haut, tout en flirtant avec des buffles et un iguane. En fait, cette première scène hallucinatoire était plutôt amusante parce qu'on aurait parié n'importe quoi que Marcos Prado se foutait de nous avec un bon vieux second degré brésilien (voire 'herzogien' façon Nicolas Cage en mauvais lieutenant). Mais n'est pas Joaquim Pedro de Andrade qui veut, et on apprend bien vite qu'il se fout de nous au premier degré.

En route pour la corvée du délire ! A base d'effets psychédéliques en polystyrène, le brésilien nous invite à Entrer dans le Vide par l'intermédiaire d'une carte postale digne d'un numéro de À Nous Paris. La dictature du soleil et de la fête couplées à la réussite citadine occidentale. Aussi plat que la Hollande. Le sulfureux réside en fait dans du sexe lesbien suggéré et du coït idéalisé. Très vite pourtant, un enfant fait irruption dans ce royaume jeune pour montrer que tout n'est pas si facile et que l'usage de préservatifs est plutôt une idée à méditer avant de se retrouver avec un enfant moche à 10 000 km de chez soi.

Ici personne ne mange jamais, et donc ne fait pas non plus ses besoins, ce qui aurait pourtant été bénéfique au film, c'est la fête perpétuelle et la drogue nourrit son homme. Pourtant, quand Marcos filme ces ballades langoureuses dans les canaux d'Amsterdam ou sur les vélos de loisir (le héros de Sao Paulo plongé au cœur d'un trafic de cachetons rencontre la femme de sa vie là-bas), on se dit qu'il manquait juste un petit brunch au tableau afin que tout soit complet. On apprend d'ailleurs par un savant procédé de flashbacks (2 ans avant, 4 ans après, présent) qu'en fait le héros et l'héroïne s'étaient déjà rencontrés avant, à cette fameuse rave, là où a muri le fruit de leur union de synthèse.


Concours de bolas enflammées do Brasil

L'affiche fait très collectif animal qui se produirait à Calvi On The Rocks. L'esprit est quand même plus babeloche que ça, à base de plumes, bijoux ethniques et mêmes bracelets de bras et de cheville. Surtout que notre héros est en plus doté du statut d'artiste, et passe son temps à faire des dessins pourris dans un carnet, qu'il montrera plus tard à un peintre flamand (pléonasme) lors d'une scène (dino) risible. Ce héros, qui a fait 2 ans de prison, soit dit moins que Derek Vinyard dans American History X, veut écarter son petit fréro de la came lorqu'il en sort, normal. Seulement, celui-ci est déjà dedans et planque des cachets dans sa chambre, normal. L'incompréhension naît et nous renseigne sur les rapports familiaux soumis aux tensions dans ce Brésil moderne en perte de repères... non je déconne. Rien renseigne rien. Quel est le message de ton film Marcos ? Amènes-tu une part de progrès ? Ça t'amuse de nous fais haïr les hippies encore plus qu'on pouvait le faire avant ?

Allez, c'est facile de critiquer... Mais ce n'est pas fini. Toute la bande-son a été composée par des DJ déguisés en souris, ou ce genre d'allemands chiants qui portent des maillots de foot et passent leur temps à lever les bras (Non, pas Magnetrixx). De toute façon, on n'entend quasiment que les montééééées et les breaks, quand l'héroïne, aussi DJ que moi, fait semblant de savoir se servir d'une table de mixage, et effleure un bord de platine du bout des doigts. Bien pro tout ça, comme ces ravers faux à mort qui bougent comme on leur a dit de faire en répétition (sûrement ponctués de "alleeez" criés au mégaphone).

L'alcool dans les années 40, la clope dans les années 50, la marie-jeanne dans les années 60, le LSD dans les années 70, la dope dans les années 80, l'ecstasy ans les années 90, les drogues de synthèse dans les années 2000, la drogue technologie en 2012. Les mises à jour font décidément plonger la masse de plus en plus vers le vide. A l'image de la nouvelle publicité "1 million" beauf de Paco Rabanne et du clip pour le parfum "Lolita Lempicka" réalisé par Woodkid (da génie) que l'on peut admirer dans les publicités (plus nombreuses que les bandes-annonces) d'avant film. Marcos Prado le post soixanteneufard, jadis producteur de trucs comme Troupe d'Elite ou Bus 174, nous propulse maintenant dans son Paradis, et c'est dur.

Bref, la drogue en film est définitivement un truc de bouffon. Allez le voir! Ah oui, vu que tout le monde a tout faux sur ce projet, le film est déprogrammé de tous les cinémas de Paris (à l'exception du Publicis, et ses sièges en cuir de patron) car le distributeur a eu la bonne idée (encore une!) de le mettre en ligne sur Dailymotion la veille de sa sortie. Cette tactique promotionnelle m'a quand même eu, finalement. Putain.


La DJette qui aime bien actionner son unique bouton avec 10 doigts

Orgasm house !


VHS ÜBER ALLES: Dan Kinem & Josh Johnson



La culture VHS revient en force. Et l'on se demande bien pourquoi. C'est ce à quoi Dan Kinem (DK) et Josh Johnson (JJ) tentent de répondre dans deux documentaires, vraisemblablement disponibles aux alentours de l'apocalypse, se dénommant: ADJUST YOUR TRACKING et REWIND THIS! Gondry can suck it. Centrés sur la manie de la collection pour le premier et sur l'ascension puis la chute du format VHS pour le second, ces films vont au delà de la simple et béate nostalgie. Une discussion croisée avec des 'tape diggers' plus futés qu'ils n'y paraissent.

[MAIS AVANT: L'ARTICLE 'VENI VIDI VHS' EST À LIRE EN ENTIER DANS SPRAY#2.21]

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FRANKENHOOKER (1990)



"A medical student sets out to recreate his decapitated fiancée by building her a new body made of Manhattan street hookers."

Pour les non-anglicistes, un étudiant en médecine (plutôt un scientifique de maison cher au cinéma de seconde zone), assiste à la mort affreuse de sa meuf, tuée par une tondeuse. Son combat: reconstituer le corps de sa fiancée dont il n'a gardé que la tête. Cette parodie de "Re-Animator", "Weird Science" et "Frankenstein" aurait pu être une sombre merde si elle avait été réalisée par un mec mauvais. Mais l'auteur de cet horror show n'est autre que Frank Henenlotter, patron des classiques "Basket Case" et "Brain Damage", à l'ambiance urbaine crade, malfamée et aux effets spéciaux inexistants. Cette quête du corps parfait nous propose une des meilleures scènes du genre: Jeffrey Franken conçoit un crack surpuissant qui fait exploser les prostitués et lui permet de récupérer leurs membres. Réflexion profonde sur les dérives de la chirurgie esthétique et l'abus de drogues dures... non je déconne. Après avoir croisé Rutger Hauer en t-shirt Batman et couru les boulevards de Manhattan infestés de junkies, le finish dégueulasse livré par Stuart Gordon ("Society") clôture le film le plus désaxé de Franky, élu meilleur divertissement des années 1990. Même Bill Murray le dit.

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Comment multiplier les orgasmes ?




« Le savoir-vivre consiste désormais à savoir multiplier les orgasmes simultanés avec sa partenaire régulière: comment se comporter reste la question, mais la littérature du "how to?" a substitué les règles d'efficacité sexuelle aux anciens préceptes de mondanité. L'espace social en serait-il venu à se confondre avec l'espace domestique? La vie intime, en tous cas, se publie, tandis que la vie publique s'évapore.
Les médias assaillent donc les conjoints et leur tiennent deux langages: celui du test et celui de la recette. Aligné sur le modèle alimentaire, l'érotisme à deux se prépare, et se rate ou se réussit comme un gratin dauphinois; rabattu sur le modèle scolaire, le bonheur conjugal se passe comme on dit d'un examen. "Check-upez votre mariage", titrait un numéro récent de Cosmopolitain: le bonheur est une idée vieille en Europe; ce qui est neuf et même inouï, c'est qu'on ait besoin, pour l'éprouver, de la méditation d'un questionnaire. Répondez à ce test (établi, il va sans dire, par ordinateur), et nous vous dirons combien vous êtes heureux. Ainsi la félicité devient une donnée quantitative; ainsi, également, l'intime et l'instinctif dénouent leur identité traditionnelle: nous sommes aveugles à nos propres sensations, nous sommes incapables de répondre, seuls, à la question: "Comment allez-vous?" »

Au coin de la rue, l'aventure, Pascal Bruckner & Alain Finkielkraut, 1979.
(Picture: Lisztomania, 1975)

COSTES & SEBASTIaN : Noise R Us



Mai dernier, entre les deux tours des présidentielles, Costes et SebastiAn avaient préparé un attentat au Point Éphémère à l'occasion de la sortie du 'plus gros livre' écrit sur le bonhomme: "L'art brutal de Jean-Louis Costes", chieur d'une centaine d'albums, snuff movies, peintures et autres écrits corsés depuis 86. Le poète porno et le DJ touche française s'étaient déjà associés en 2008 mais leur présence en duo sur scène reste assez rare pour le signaler. Jacques Brel DIY vs. Vladimir Cosma 2.0 ? Peu importe, puisque seul l'amour compte, "c'est ça l'amour, enculer toujours" comme le chante Jean-Louis. J'ai posé quelques brèves questions aux deux lurons après ce concert dont vous ne saurez pas s'il était subversif ou subventionné. En avant l'anti-musique.

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L'esprit Cobra



Des cyclistes transfusés? c'est ça l'esprit Cobra! Des muscles atrophiés? c'est ça l'esprit Cobra! Entre Sylvester Stallone en 1986 et Riccardo Ricco en 2008, un groupe de Grasse se dresse. Comme eux, il se surnomme COBRA. Duo formé en 1984 (?) dans ce sud-est culturellement abandonné, COBRA possède une seule devise: outrage et destruction. Après les aventures d'Astérix au Pays du Blues, le serpent attend 2001 pour semer la dynambiance et sortir son premier album, "Involution". Déjà des titres affolants: J'aime regarder les filles qui marchent sur des seringues (sur la plage), Ta culture m'emmerde, Pédés et drogués... C'est South Central dans les Alpes-Maritimes. Et c'est punk, black metal, hard rock, fusion, voire même dance. Les refrains en français percutent: "sucer - des routiers - dans les WC - des highways". Et ils prient même Satan pour finir de choquer le méditerranéen.



La subversion atteint le Nord avec leur deuxième album "Le pont des extrêmes", en 2006. Toujours une pochette catéchiste étrange et cette voix plaintive et agressive à la fois, 06130 en force. L'absence Des lieux associatifs pour les jeunes soucie COBRA, un thème qui leur est cher, musicalement plus uniforme (punk/hardcore), le disque est moins dangereux, même si COBRA nous dévoile tout de même d'inquiétants Secrets en partie révélés... L'évangile selon Saint-Loubard et ses mots clés (metal punk bières haine occultus peur satan) ne plaît visiblement pas aux "médias metal" qui descendent le disque et le comparent même parfois à Bérurier Noir ou à du rock identitaire (?). Dur.



Peu importe, en avril dernier, COBRA revient avec son troisième album "Les clefs de l'inquiétude" (disponible pour 6.66€) appuyé par un clip puissant: Nihilistes. Le disque enterre TRUST et le hard rock français grâce à des riffs métalliques et de gros morceaux méchants comme Le glaive de Satan ou L'auberge de la dernière chance, ode horrifique à la France d'en bas du bas, celle qui transpire sous les bras et ne se lave pas, les restaurants où l'on mange torse nu, les nightclubs où l'on danse pieds nus, les pantalons en panthère et les bottes en polyester... Hexamide, symbole de l'Aumisme, rappelle au souvenir de Gilbert Bourdin, dont la secte du Mandarom est toujours établie dans les forêts du Verdon. Parodie ou pas, c'est un putain d'album! C'est Cobra et c'est comme ça, et ceux qui sont pas contents, qu'ils aillent tous se faire enc*ler !





Mais Jean, c'est toi qui conduis!



C'est en bleu et jaune que le numéro 3 de Schnock accueille l'été, bleu et jaune, couleur des cuisines des ménagères de 27 à 87 ans. Et en couv, le père Jean Yanne, avec sa traditionnelle tonsure qui s'extirpe du col ouvert de sa chemise (sans jabots cette fois). Était-ce donc ça la véritable élégance française ? Jean Yanne l'affreux, le râleur, l'anar fêtard, l'anti, le prototype du libre français... Parti rejoindre le paradis des rouflaquettes depuis bientôt 10 ans, les schnockeux ont donc fait appel à son entourage, se comptant sur les doigts d'une paluche comme tout clown triste qui se respecte, mais heureusement pour nous très bavard. Bref, vous saurez tout sur l'âge d'or du 'comédien musical' grâce à Jean-Yves Guilleux (spécialiste de Michel Magne, le compositeur suicidé), Gilles Durieux (l'ami fidèle), Gérard Pirès (avant Taxi) ou encore Jean-Louis Bertuccelli (réalisateur de L'Imprécateur). 60 pages après quoi tu auras l'impression d'avoir connu Jeannot comme personne ! Mais eh, et le "dictionnaire des mots qu'il y a que lui qui les connaît" hein?



Dans ce numéro (je n'emploierai pas le ridicule terme "mook") toujours aussi agréable, toujours aussi fourni et fouillé, l'histoire du lapin de la RATP dont on ne comprend pas s'il aime ou pas glisser ses doigts dans la porte coulissante du métro, ce petit salaud masochiste. Plus fouillis que fouillé, la découverte de la beat generation par Le Crapouillot (canard de l'autre côté de l'extrême gauche) qui en fit bien chié certains. Les derniers jours de Ferdinand Legros le faussaire te feront verser une larmichette, tandis que l'enquête sur les véritables auteurs des éditions La Brigandine laisseront une bosse sur ton pantalon. Putain c'est pas fini ! Coup droit de McEnroe, le gaucher maléfique, coup de guitare de Vulcain, le hard rock franchouille, et coup de crayon de Fred, le dessinateur de Philémon. Des trucs que tu ne liras pas ailleurs, comme l'article sur Jean Luisi dans la rubrique "Lait caillé du cinéma", le second rôle au rire sardonique et au nombre de répliques frôlant le chiffre zéro. La Schnockitude? Oui! L'actualité? Non!


MASSACRE AT CENTRAL HIGH (1976)


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STORYTELLING (2001)


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LONG ISLAND EXPRESSWAY (2001)


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PEARLS BEFORE SWINE (1999)



Richard Wolstencroft est un réalisateur australien de mauvais films d'horreur. Fatigué du cinéma consensuel made in Hollywood, il décide de réaliser un film en adéquation avec ses auteurs préférés (Ellis, Sade, Céline, Heidegger, Bataille, Mishima, Nietzsche). Un mélange controversé de sexe, de violence et de fascisme transcendantal. Qui aurait pu mieux incarner le personnage principal de ce film que son idole d'alors, Boyd Rice, leader de NON. Je vous arrête tout de suite, tout est raté. Trop présomptueux pour être efficace, tout se transforme en parodie. Il y a rarement violence et encore moins choquance comme il est décrit partout sur la jaquette, mais un cafouillage d'idées et de plans sous forme de patchwork anti-pop. Piètre acteurs, monologues pédants et scénario flou: un tueur à gage adepte du S/M et fasciné par le nazisme doit éliminer un écrivain controversé, qui se révèle être lui-même (?!). Le petit budget n'est pas une excuse pour faire des choses pareils. Il y a des intentions louables, mais dans ces cas là, autant écrire un livre sur la mort du VRAI art... Bref, ça pose à fond (voir photos du tournage), et ça permet à Douglas Pearce (Death in June) de faire son unique apparition au cinéma, en receleur de revues érotiques !

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ON!

DE VIERDE MAN (1983)


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Ken Russell Mania




THEMROC (1973)



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Allo Père Noël ?

CHRISTIANE F. (1981)



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Bruno Dumont #1


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Le Dépucelage de Céline

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C'est elle qui me maltraite, qui me tarabuste... Je glisse moi dans la marmelade... J'ose pas trop renifler... J'ai peur de lui faire du mal... Elle se secoue comme un prunier... "Mords un peu, mon chien joli!... Mords dedans! Va!" qu'elle me stimule... Elle s'en fout des crampes de ruer! Elle pousse des petits cris-cris... Ca cocotte la merde et l'oeuf dans le fond, là où je plonge... Je suis étranglé par mon col... le celluloïd... Elle me tire des décombres... Je remonte au jour... J'ai comme un enduit sur les châsses, je suis visqueux jusqu'aux sourcils... "Va! déshabille-toi! qu'elle me commande, enlève-moi tout ça! que je vois ton beau corps mignon! Vite! Vite! Tu vas voir, mon petit coquin! T'es donc puceau? Dis, mon trésor? Tu vas voir comme je vais bien t'aimer!... Oh! le gros petit dégueulasse... il regardera plus par les trous!..."

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SCHRAMM (1993)

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Parole Violator

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36 FILMS POUR TOI

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Dédicace au blog "La Caverne des Introuvables" pour sa destruction de l'industrie cinématographique et sa mise à disposition de perles rares en version française ou sous-titrée. Des films tueurs dont j'ai ou je voulais parler, clique sur les titres pour les attraper et sur "ARTICLE" pour voir ce que j'en ai bavé.

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ENTER THE VOID (2009)

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DECODER (1984)

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Art Morbide ? Morbid Art, Alain Leduc, 2004.


[Christ Suffers Under the Swastika, John Heartfield, 1933]


VIVE LA MORT !

"Quand je vois que les jeunes sont en train de perdre les vieilles valeurs populaires et d'absorber les nouveaux modèles imposés par le capitalisme, en courant le risque de se déshumaniser et d'être en proie à une forme d'abominable aphasie, à une brutale absence de capacité critique, à une factieuse passivité, je me souviens que telles étaient les caractéristiques des SS et je vois s'étendre sur nos cités l'ombre horrible de la croix gammée." Pier Paolo Pasolini, 1974.



[Deatho Knocko, Gilbert & George, 1982]


DOMINANTS ET DOMINÉS

Il y a peu de bonheur chez les artistes, qui doivent jouer des coudes, marcher sur le cadavre des autres pour arriver. Un milieu majoritairement blasé, faisandé, que cimentent la jalousie et la hargne, et dont l'égoïsme a de surcroît été renforcé ces dernières années par l'effondrement des valeurs laïques et républicaines. Si l'ont vient encore, le cas échéant, apporter son soutien occasionnellement au mouvement social, en tant que "vedettes", préférant des prises de positions vagues, verbeuses, "droits-de-l'hommistes", on bichonne néanmoins en parfait boutiquier sa "petite entreprise".

Mais déjà dans L'Oeuvre de Zola, tout avait été dit. L'opportunisme, ces façons de véhiculer un certain charlatanisme... Que le vent tourne et les "installateurs", les "photographes plasticiens" iront chercher leur pitance ailleurs. On est son propre maître, mais aussi son propre esclave, dans ce jeu à qui-perd-gagne de la servitude volontaire.




[Zygotic Acceleration, Jake & Dinos Chapman, 1995]


UN ART OFFICIEL

"La condition suprême pour créer c'est de ne pas pouvoir être publié. Rien n'est plus stimulant que d'être ostracisé pour quelques décennies. La littérature est un processus qui a besoin de temps, de liberté, d'indépendance. La reconnaissance, c'est la fin de l'écrivain." Imre Kertész

Démiurge ou bouffon, l'artiste émarge chez les princes ou piétine sous le pont-levis; il a un petit parc étroit, dans lequel l'autorité le laisse faire joujou, dès lors que cela ne l'égratigne pas. Mais dira-t-on à sa décharge : qui donc peut-il encore être subversif, aujourd'hui ? Maintenant, nous en sommes au clin d'œil appuyé, à l'œillade sardonique, au superfétatoire ; il faut exploiter un filon, un "truc", une "idée". Un simple "évènement" sera le spectacle hystérique de son propre spectacle.

L'apothéose du divertissement pascalien, du soma! l'art est létal - à l'étalage ! Il en est à la création d'events - vite éventés -, de "performances" ou de "dispositifs". [...] Depuis que les ateliers sont des workshops, les galeries des white cubes, tout était limpide: et les artistes déjà défaits. Qu'ils ouvrent donc désormais des show rooms et participent à des talk shows!



[VB47, Vanessa Beecroft, 2001]


L'art contemporain (du moins celui qu'on nous impose comme tel) n'a plus ni racines ni assises populaires et sociales. Il nous est - au nom du syndrome de Van Gogh, de Modigliani, ou de Basquiat -, donné à consommer sous forme d'une vérité imposée, une et indivisible. Tout ce qui n'est pas avec nous est contre nous. [...] Or l'art contemporain n'est pas un bloc. Il ne doit pas être adulé, ni vilipendé globalement. Il faut conserver un potentiel de discernement, comprendre cette hantise de ce qui est réfléchi, pluraliste.

En 1936, Goebbels fit interdire la critique d'art, en raison de ses aspects "typiquement juifs" : placer la tête plus haut que le cœur, l'individu avant la communauté, l'intellect avant le sentiment. Il se peut que je me trompe mais force m'est de constater que les attaques conjuguées contre l'art actuel visent plutôt son socle, la modernité.




[Les Somnambules, Alain Séchas, 2002]


UN CORPS-MARCHANDISE

Une économie de la survie, de la subvention, qui l'assujettit à produire un art contrit, formaté, normatif, sans aucune insolence, pour telle ou telle galerie (momentanément) branchée. L'artiste doit à tout prix dénoncer cette pensée molle, l'hyperfestif, le dérisoire ; fuir la démagogie du "succès populaire", de l'audience, de l'audimat.[...] Il faut cesser de désacraliser l'art, de le jeter dans la rue, dans la crotte ! L'art ne se singe pas, ne s'improvise pas. On ne se décrète pas artiste, on le devient.



[In Nomine Patris, Damien Hirst, 2005]


JAMBON PURÉE

"L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art". Robert Filliou

Futiles, ridiculement grimés dans leur paraître, les "bobos", ces "bourgeois bohèmes", sniffent comme coco l'impuissance, le renoncement. En lieu et place du beau, du sublime, ils goûtent le presque-rien des formes volontairement sans grâce, sans aucune magie. Un flux de médiocrité taraude la société toute entière qui a sombré corps et âme dans le populisme.



[L'Ange de la Métamorphose, Jan Fabre, 2008]


La croissance exponentielle de la Bande dessinée, des tags, des jeux électroniques, des jeux vidéos a sciemment contribué à brouillé les pistes, à transformer l'art en communication ou en "pub'".

L'art contemporain n'a rien d'autonome ; il est essentiellement déterminé par le marché, lui même cautionné par l'institution, chacun jouant au plus régulé son rôle. L'artiste ne défend pas une classe sociale, mais une situation sociale. Selon le bon mot de Philippe Sollers, la lutte des places aura remplacé la lutte des classes.

THE BAD LIEUTENANT (2009)

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NAKED (1993)



Les ailes noires de la dépression planent à 15 km, au dessus des autres films, NAKED sourit mesquinement. Une scène de viol, dans une rue sombre de Manchester, c'est comme ça que ça commence. Johnny fuit pour éviter les représailles. Arrivé à Londres, il se pointe chez une ex-copine, Louise. Mais c'est Sophie qui l'accueille, une goth camée qui succombe à son charme froid et cynique. Elle ne tarde pas à se coller et donc il décolle, laissant les deux filles dans le souvenir. Il traine ses guêtres dans la rue et survit au fil de rencontres. D'abord Archie et Maggie, deux écossais perdus et dérangés. Puis Brian, un veilleur de nuit qui réfléchit beaucoup, beaucoup trop, comme Johnny. Ou encore cette serveuse de café qu'il suivra chez elle, une fille d'une tristesse si profonde qu'il n'aura aucune chance de pénétrer son âme.

LA BIDON-ANNONCE
L'APOCALYPSE SELON ST. JOHNNY

David Thewlis est bluffant dans ce rôle de zonard au Q.I. plus qu'élevé, drogué à la littérature et à l'art de la séduction. Parallèlement à lui, quelques moments de la vie de Greg Cruttwell sont évoqués, une sorte d'English Psycho, yuppie sadique, provocateur et libertin, 7 ans avant le film de Mary Harron. Ils se rencontreront lors de la scène culminante du film, sûrement la meilleure réalisation de Mike Leigh, digne d'une tragédie grecque. La joie de vivre est dans le coma pendant 2 heures, troquée contre le pur réalisme anglais qui offre une vision de la vie à 666°, philosophique, sexuelle, sociale, économique... Les dialogues sont d'une élaboration plus que savante, drôles et assassins. Le fond est noir et accablant, aucune solution n'est imaginée comme le démontre l'anti-héros en s'échappant continuellement, simplement une fuite infinie vers l'avant.



Maggie: Have you ever seen a dead body?
Johnny: Only me own.

Sophie: What is a "proper relationship"?
Louise: Living with someone who talks to you after they bonked you.

Johnny: You're guarding space? That's stupid, isn't it? Because someone could break in there and steal all the fuckin' space and you wouldn't know it's gone, would you?
Brian: Good point.

Sophie: You shouldn't stick anything up your cunt that you can't put in your mouth.

Johnny: You can't make an omelet without cracking a few eggs. And humanity is just a cracked egg. And the omelet stinks.

EX DRUMMER (2007)


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IMPORT/EXPORT (2007)

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Les temps sont durs sur le boulevard. L'après communisme vu par Ulrich Seidl n'a rien à voir avec les fanfaronnades de TAXIDERMIA, ici pas d'humour sentant l'huile, la grisaille et la pauvritude occupent des postes à temps complet. Après HUNDSTAGE, présentant l'existence vaine d'autrichiens lambdas dégoulinant de sueur, I/E fait l'effet inverse. On plonge d'abord par -20° dans le quotidien d'une infirmière ukrainienne, réduite à faire de la webcam chaude pour manger chaud. Olga la belle quittera le domicile familial comme une voleuse, laissant sa fille pour rejoindre une amie en Autriche. Ses fantasmes sur l'eldorado Ouest-Européen s'estomperont vite. Olga la courageuse va trimer, accepter le vice d'une supérieure jalouse et frustrée, puis se lier d'amitié avec un patient... qui ne l'attendra pas.

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Auto-reverse. Pauli, agent de sécurité humilié, licencié puis endetté, veut tenter l'aventure à l'Est. Avec son beau-père, un poivrot dégueulasse, ils tracent la route pour aller vendre des distributeurs de chewing-gum dans les zones incivilisées. Dure cohabitation. Températures dangereuses, conditions déplorables, camion en ruines, hôtels miteux, putes à bas prix et alcool fort. C'est pas vraiment ce dont Pauli rêvait, lui qui avait déjà privilégié son clébard à sa meuf canon. Ringard sur toute la ligne. Il y a une scène ravagée prenant place en Slovaquie profonde, où les deux routards débarquent au milieu de barres d'immeubles dévastées, infestées de gitans, avec le poids du ciel menaçant au dessus de leur tête et des hordes de gosses assoiffés de divertissement derrière leur dos. Hyper malsain. D'une splendeur frigorifique ce film.

LA BANDE-ANNONCE ARTISTIQUE
LA BANDE-ANNONCE RÉALISTIQUE

Spike Lee (1986-1998) : Puissance des Noirs



Non à la demi-marche. En 20 ans de cinoche, Spike Lee le politiquement incorrect aura bien su mené sa barque. Malgré quelques coups de fringale, il a maintenu un niveau correct dans l'humour et les sujets qui font mal tout au long de la décennie 90, celle qui l'a sacré premier porte-parole de la noirance américaine. Cette sélection concerne 9 films aux héros 100% noirs (si tu en veux 12 de plus, clique clique là). Il y a les bons racistes et les mauvais racistes. En appelant un chat un chat, Spike Lee fait clairement partie de la première catégorie. Tout ce que sa communauté mange au long de sa filmographie l'appuie. Allez, vous me mettrez 40 hectares et une mule.


SHE'S GOTTA HAVE IT (1986)



Spike Lee a été bien éduqué. Il fait ses débuts de réalisateur dans une prestigieuse faculté. Plusieurs essais dont le JOE'S BED-STUY BARBERSHOP en 1983 le forgent. Il change de braquet et, ses études finies, publie son premier film 3 ans après. Nola Darling n'en fait qu'à sa tête. Une jeune artiste indépendante new-yorkaise jongle entre 3 petits amis qui sont au courant de la concurrence (la scène du repas à 4 est pimentée). Jamie, le brave type, courageux et amoureux. Greer, le sportif, riche et maniéré. Et Mars Blackmon (Spike Lee), la petite fouine de Brooklyn, toujours à marchander et déconner. Parfois prétentieux (noir & blanc + monologues nouvelle vague), ça reste un original état des lieux des rapports sentimentaux (et sexuels) de cette jeunesse afro-américaine du milieu des années 80. C'est souvent drôle (merci Mars), et Spike Lee a le même vélo que Fishburne dans QUICKSILVER. La comédie sérieuse, style de prédilection de Lee, s'établit ici.



SCHOOL DAZE (1988)



C'est le temps de retourner au collège. Au cœur de ce film d'adulescents, deux visions du cheminement universitaire s'affrontent. L'une représentée par Laurence Fishburne, prônant la quête du savoir et le rester noir, africanisme et compagnie. L'autre dirigée par le génial Giancarlo Esposito, le boss des Gamma Iphi Gamma, respectant la tradition des confréries grecques, bouffonnerie et tirage sur l'élastique. Le bleu Spike Lee fera tout (vraiment tout) pour se faire accepter par les Gammas jusqu'à une cérémonie finale de dépucelage hilarante. Malgré les passages "comédie musicale" légèrement bidons, on se met bien. Une bande son pleine de rythme, des personnages forts en gueule, des filles blanchies, un climat sexuel. L'univers 2 en 1 léger et social de Spike Lee commence à jizzer à l'écran avant le feu d'artifice de son prochain métrage. Et le monde découvre Samuel L. Jackson le bad man.



DO THE RIGHT THING (1989)



Le meilleur, sans aucune hésitation. Je ne m'attarde pas sur le scénario, here we go yo here we go yo, mais plutôt sur la réédition qui vient de sortir fêtant le 20ème anniversaire du film sorti en juin 1989, et tourné pendant le très chaud été 88. Inspiré de la ratonnade d'Howard Beach, où une dizaine d'italiens avaient savaté trois noirs tombés en panne dans le coin, Spike Lee touche à plein de sujets chauds du New-York de l'époque contrôlé par Ed Koch (racisme, interracialité, brutalités policières, boulot...). Et tout ça avec un style zulu incroyable et un humour au top, jamais tu n'as ressenti une telle chaleur te pénétrer qu'en regardant ce film. Les personnages sont géniaux, en particulier Buggin Out, Radio Raheem, Mister Señor Love Daddy et Sweet Dick Willie. Ce ne sont clairement pas les noirs d'Hollywood. PUBLIC ENEMY et Nike Air's s'entrelacent dans un Brooklyn magique.



Le making-of d'une heure est très instructif. Diffusé à la télé en 89, il montre comment l'occupation du quartier dit craignos de Bedford-Stuyvesant a été vécu de l'intérieur. Interviews des locaux, des techniciens, des acteurs, etc. C'est très complet et le son de cloche est rarement le même. Behind the scenes rentre dans l'intimité des acteurs et la préparation de leurs rôles. Beaucoup de rigolade, comme lorsque Spike Lee, à la block party finale, reçoit de la part de l'équipe un maillot de Larry Bird en cadeau ! La conférence de presse à Cannes (45mn) est assez surréaliste. Spike en t-shirt X'é répond aux journalistes blancs un à un en enfonçant le clou à chaque fois. "Pourquoi vous ne parlez pas de la drogue ?", "Vous pensez que ça va péter à NY ?", "Pourquoi citer Malcolm X et pas Luther King ?", etc etc. On trouve aussi 11 deleted scenes, sans vraiment d'intérêt, et puis une rétrospective 20 ans après avec les participants directs au film. Chope donc ça.



MO' BETTER BLUES (1990)



En 1988, Clint Eastwood tourne BIRD, sur la vie de Charlie Parker. Spike Lee, sans doute vexé qu'un blanc ait tourné le meilleur film sur le jazz, choisit l'épopée d'un quintette jazz comme trame. Ce sera bien moins réussi, et les 2 resteront ennemis à vie. Embrouille ravivée dernièrement lorsque Lee reprocha à Eastwood de n'avoir mis aucun noir dans FLAGS OF OUR FATHERS. Bref. C'est l'occase d'y voir un Denzel Washington (Bleek) en pleine confiance à l'aube des 90's, et un Wesley Snipes (Shadow), démon au saxophone. Toujours sexuel, Bleek qui se tape 2 meufs s'en fera piquer une par Shadow, qui montera ensuite son propre groupe dans le dos du trompettiste. Après un baston causé par les mauvaises fréquentations de leur manager bidon (Spike Lee), Bleek défiguré traversera son désert, puis tout rentrera dans l'ordre dans une fin chamallow en forme de mariage. Mouais. Fadasse tout ça.




JUNGLE FEVER (1991)



La fièvre de la jungle c'est quand un noir sexe une blanche, ou inversement. Ce film aux allures inoffensives renoue avec le verbe acéré et le racisme latent de DO THE RIGHT THING. Spike Lee gueule toujours ce que les new-yorkais chuchotent. Flipper (Wesley Snipes) est un honnête père de famille, architecte, réussite totale pour ce troisième homme, noir, dans un cabinet 100% blanc. Mais lorsque Angie (Annabella Sciorra), la nouvelle secrétaire débarque, son slip se tend. Pris de fièvre un soir d'heures supp, il la prend façon jungle sur le bureau. Aïe.

Il se confie, confiant, à son meilleur ami et voisin, Cyrus (Spike Lee), mais dès le lendemain, sa femme (mulâtresse traumatisée) en furie, le fout dehors. Traître. Pareil pour la belle italienne, qui se fait chasser à coups de poings du domicile familial par le padre. Au fur et à mesure, la température baissera entre les deux amants... et tout redeviendra presque comme avant... Samuel L. Jackson en crackhead, Hale Berry en pute camée, John Turturro en épicier attardé, Anthony Quinn en vieux rital obtus, Stevie Wonder à la musique... Spike Lee n'a pas lésiné sur le casting, ni sur les dialogues provocants, et le résultat est chouette.



MALCOLM X (1992)



Biopic de plus de 3 heures, adapté de l'autobiographie du leader nationaliste noir, le travail est fait dans le moindre détail. C'est Denzel Washington qui incarne le célèbre Malcolm Little, pour un de ses rôles les plus marquants. Bon, c'est long. Le début du film est un peu pénible et fait parodie de film mafia. Il recouvre l'existence malsaine et blanchie de Malcolm dans ses jeunes années, avant sa détention et sa découverte de l'Islam. Il se fera coffrer avec son compagnon de cambriole Shorty (Spike Lee) et leurs 2 compagnes blanches, accusées de traîtrise ! Le meurtre de son père lorsqu'il était enfant, tué par des Klansmen, ne semble pas avoir été déclencheur de sa foi, mais c'est sa rencontre avec le frère Baines en prison qui le fera prendre conscience des problèmes de son peuple.

Lorsqu'il sort, il devient très vite le bras droit d'Elijah Muhammad, le patron de la Nation of Islam, grâce à la théâtralité de ses discours acclamés par la foule. Après un long voyage en Égypte et son pèlerinage à la Mecque, X reviendra transformé, et modèrera ses prises de positions sur l'apartheid et ses menaces envers la communauté blanche, privilégiant une alliance pour la paix entre ses frères. Mais c'est trop tard, l'homme libre devient vite gênant pour l'organisation et attire toute l'attention des médias. Sa déclaration de basse-cour suite à l'assassinat de JFK ne fera que l'enfoncer. Le 12 novembre 1965, Malcolm X meurt après avoir reçu 18 balles dans le corps. Attentat signé par ses anciens alliés de la N.O.I., sans doute appuyés par d'autres forces blanches américaines... Un film puissant.



CROOKLYN (1994)



Après cette première salve de films relativement vindicatifs, voire racistes (pour la bonne cause ?), Spike Lee se laisse gagner par la nostalgie et nous conte les joies et les peines d'une famille Brooklynite des années 70. Il n'oublie pas son patelin. Éducation stricte, père musicien (Delroy Lindo), mère au foyer (Alfre Woodward) et la petite Troy au milieu de ses 4 frères. Les samedis matins devant Soul Train, les repas mouvementés, les vacances chez l'Oncle de province, les déambulations dans la cage d'escalier et le quartier, le divertissement, le grandissement... puis la rupture, les ennuis, le père éloigné. Avec une superbe bande son soul 70's, Spike Lee nous fait revivre une part de son enfance. C'est pas géant mais émouvant. (Les rappeurs BUCKSHOT et MASTA ACE l'ont immortalisé avec leur duo CROOKLYN DODGERS)



CLOCKERS (1995)



Spikie se lance dans l'aventure policière spectacle. Toujours sur les pas de Scorsese, il lui emprunte donc son acteur fétiche, Harvey Keitel, et blanchit légèrement son casting de tête, en mettant John Turturro en coéquipier. C'est à la base un roman de Richard Price, et ceux qui l'ont lu affirment que Lee a complètement enculé le scripte. Le mystérieux a dû être perdu au profit de l'action hollywoodienne. Mekhi Phifer est un jeune décrocheur qui vit de la drogue au milieu des projets. Il occupe son temps à tenir les bancs du square avec ses potes défoncés (dont Sticky Fingaz et Fredro Starr d'ONYX) tout en surveillant la présence des képis et le flux des consommateurs. Le pousseur est sous le tutorat de Delroy Lindo, le taulier du district. Mais lorsque son frère est mis au trou pour couvrir une sombre affaire de meurtre, tout se barre en couilles dans la cité. 1995, l'année rap, la bande son est encore tonitruante et c'est O.C., JERU THE DAMAJA et CHUBB ROCK qui en parlent le mieux : Return of the CROOKLYN DODGERS.



HE GOT GAME (1998)



C'est au milieu des 90's que Spike Lee va se lancer plus concrètement dans le documentaire. 4 LITTLE GIRLS sort en 1997 et revient sur l'attentat d'une église afro-américaine d'Alabama en 1963. Je passe l'horrible GIRL 6 et le road-movie GET ON THE BUS pour filer au panier. Jesus a envoyé sa femme au cimetière après une anicroche à la maison. Bible revisitée. Denzel Washington a encore le droit à un rôle où la performance est obligatoire. Il a élevé et entraîné son fils pour qu'il soit le meilleur, et ça a marché. Sauf que Jesus est toujours derrière les barreaux et a seulement vent des exploits de Jake (Ray Allen, le vrai) de l'extérieur. Le directeur de la zonze lui propose un deal simple, s'il arrive à convaincre son fils de signer un contrat avec l'université de Big State qui appartient à son pote gouverneur, Jesus est libre.

Dur. Surtout que le fiston a de tout autres projets. Mais le combat le plus dur sera de regagner le respect de son fils, pour reprendre son statut de patron comme autrefois. Parfois un peu lourd, ça reste un bon film. B.O. de PUBLIC ENEMY comme en 89. Si t'aimes la pression, le basket, le rap et les jolies filles (Milla Johovich, Rosario Dawson), c'est encore mieux. Par contre en 98, les Air Jordan c'est plus ce que c'était en 89. Ce film clôt 12 ans de puissance des noirs au cinéma, et ferme la parenthèse de la Nouvelle Blaxploitation que j'avais déjà évoqué précédemment, conclue elle aussi par un excellent film de basket, SOUL IN THE HOLE.




En 1999, le premier héros blanc d'un film de Spike Lee sera interprété par Adrian Brody, dans le superbe SUMMER OF SAM. Été 1977. Un tueur fou terrorise la population. L'avènement du punk prend place à Manhattan. Les guidos jouent avec leurs battes, et c'est pas au baseball (John Joseph parle très bien de ces italiens que personne piffrait à NY dans son INDISPENSABLE LIVRE). Un classique à voir. Puis en 2002, ce sera autour d'Edward Norton de starifier le somptueux THE 25TH HOUR. Identitairement fort une fois de plus, un immigré irlandais passe sa dernière journée avant de purger une peine de 7 ans de prison. Un film rongé par l'angoisse. Depuis la fin des années 90, le négrito se spécialise dans le documentaire et le film TV. INSIDE MAN (2006) marque un retour bluffant au plus haut niveau dans les salles. Une suite est d'ailleurs en cours. Regarde dehors.


Les Démons de Loudun


The Devils (1971) par bordroit

SEX-SHOP (1972)



Je suis tombé sur l'avis de Daniela de Montmartre, qui rentrait complètement pétée de La Loco un dimanche matin, et je veux le partager avec vous :

Derrière l'apparente légèreté du propos, Claude Berri nous livre une géniale et stupéfiante étude des mœurs sur une époque malheureusement révolue avec l'apparition de la pandémie de Sida et avec elle d'une relative insouciance où les combats pour la Liberté, toutes les libertés, faisaient encore des émules et où malgré la menace planante de la guerre froide, le mot Future avait encore un sens positif et non séro-positif ou synonyme d'apocalypse bactériologique même si déjà, nos chers scientifiques au service des lobbies politico-militaro-industriels travaillaient très dure sur cette question épineuse consistant à cumuler bénéfices colossaux et nombre maximale de décès sans avoir besoin de déclaré ouvertement la guerre pour cela ,"Menace de Destruction Nucléaire Mutuelle" oblige (MAD en anglais).



N'exagérons rien, le film de Claud Berri (que je trouve vite pénible face caméra), même s'il pose les multiples problématiques liées au sexe à la fin des 60's (désir, conjugal, pornographie, commerce, prostitution, échangisme...), ça reste quand même très gentillet. Claude est un libraire bedonnant qui fait face à la fois à une crise dans ses affaires ainsi que dans son couple. Sa femme ne lui fait plus envie, ses enfants l'énervent et personne n'achète plus de bouquins. C'est là que Jacques Martin intervient, oui oui lui-même, et propose à Claude de transformer sa librairie en sex-shop. Pas difficile à convaincre, il franchit le cap et tout le quartier vient bientôt acheter son exemplaire de "La braguette magique", un sexe-jouet, voire même une ceinture de chasteté.



Tout ça donne des idées à Claude qui aimerait pimenter sa vie sexuelle, et celle de sa femme, plutôt réticente. Avec la complicité de Lucien, dentiste (Jean-Pierre Marielle au sommet évidemment) et de sa compagne Jacqueline (Nathalie Delon mmm), ils vont dévergonder le petit couple pépère et les initier à la recherche du plaisir, à l'échangisme, pour tous finir sur une croisières olé-olé ! C'est pas fantastique mais le film comporte de bonnes scènes, surtout grâce à XMarielleX qui graisse bien le salami rien qu'avec son phrasé et sa bonhomie. L'apparition de Claude Piéplu en militaire déviant marque aussi des points. Si tu aimes les 70's frappe dans tes mains.



L'ULTIMO TRENO DELLA NOTTE (1975)



Ah, l'immoralité dans toute sa splendeur ! À l'heure où sort un remake moisi de THE LAST HOUSE ON THE LEFT, je préfère attirer l'attention sur cette perle d'Aldo Lado, directement influencée par Wes Craven. Deux jeunes filles allemandes, deux loubards, une MILF pleine de vice (jouée par Macha Méril un mois après le mythique PROFONDO ROSSO de Dario Argento) et le sixième personnage, le plus important, le dernier train pour Vérone. Nous voilà partis pour une nuit entière de torture et de sévices. La scène du viol au couteau au petit matin est particulièrement fournie en cruauté. Les corps des adolescentes sont jetés, le train arrive. Et l'on assiste ensuite à une étrange coïncidence, comme dans LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE lorsque les assassins se font recueillir par les parents de la fille qu'ils ont torturé plus tôt.



Macha Méril, blessée au genou, supplie le docteur présent dans la salle d’attente de la gare de la soigner, celui-ci bonne âme, accepte. C'est ainsi que Madame et ses deux sbires se retrouvent à déjeuner confortablement dans la demeure des deux mortes ! Les parents terriblement inquiets, entendent la découverte des corps à la radio et ne mettent qu'un temps à réaliser que les deux voyous dispersés à voler dans la maison sont les auteurs de ce méfait. Macha, plus perverse que jamais, se dédouane totalement de l'affaire en se présentant comme victime elle aussi. Le père prend le UZI, et dessoude sèchement les deux bandits. Pure vengeance. Une fin où le véritable coupable court toujours. Une musique d'Ennio Morricone. Parfait.

(Aussi connu sous le nom LAST STOP ON THE NIGHT TRAIN, NIGHT TRAIN MURDERS, LE DERNIER TRAIN DE LA NUIT ou LA BÊTE TUE DE SANG-FROID)

CALMOS (1976)

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HARDCORE (1979)

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BURST CITY (1982)

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Sogo Ishii fout la merde. Ce film est un putain de bordel, la fable cyberpunk ultime. C'est un peu ce que serait devenu le monde sans Terminator. Des courses de moto à 3000 km/h façon DEATHRACE 2000, des concerts de punks ravagés (avec notamment THE STALIN), des armées de robots mutants, des dépravés, du sexe SM, et des explosions de rage et de métal dans tous les sens. Tokyo 2001, l'odyssée décadente. Punks et bikers unis contre un état nucléaire. Y'a rien à comprendre, c'est filmé comme une vidéo youtube, tout est pourri et crade, ça suinte la MST à chaque minute. Une autre culture et une autre manière de voir les choses. Intense.


ADOPTE UN MEC: L'enquête corsée


Attention. Tout ce que tu vas lire ici est vrai, seuls les noms ont été changés pour protéger les innocentes. Pour ponctuer les mots, quelques clichés distingués, t'invitant à l'étreinte et aux joies de la vie à deux.

(Enquête réalisée début décembre et comprenant 8 questions. Panel représentatif de 18 à 44 ans. 500 envois, 50 témoignages recueillis.)


DÉCOUVERTE ET ALIBI

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Les femmes ne sont pas trop bavardes à ce propos. 65% d'entre elles ont découvert le site grâce à un ou une amie (ou plus rarement un membre de leur famille). Les amis ont bon dos.

La "curiosité" est le facteur principal de la plongée d'un tiers d'entre elles dans la spirale Adopte. 20% y sont venues pour "délirer". Le concept original, amusant, voire novateur étant unanimement reconnu par toutes.

J'aimais le concept d'homme-objet. Quand je suis arrivée sur la page de présentation j'me suis dit "wow mais c'est trop bien pensé, les trucs promo du jour, tombé du camion, etc. (Michelle, 21 ans, Rennes)

J'aime le concept ça évite d'être harcelée par des mecs avec qui on veut pas parler. (Véronique, 21 ans, Loiret)


10% avouent s'y être inscrites à la suite d'une rupture ou par chagrin d'amour, tandis que MOINS DE 10% DES FEMMES RECONNAISSENT ÊTRE LÀ POUR FAIRE DES RENCONTRES.

C'est des amies qui s'étaient inscrites comme ça, et elles tenaient à c'que je fasse partie du lot, donc j'ai pas refusé. Mais c'est pas parce que je veux me trouver quelqu'un. (Catherine, 20 ans, Rouen)

Je m'y suis inscrite par désœuvrement sexuel et sentimental. Je suis une fille beaucoup trop impressionnante c'est pour ça... (Candice, 24 ans, Val-de-Marne)

Pour le reste, ennui, pari, publicité ou gratuité sont les raisons de leur passage à l'acte.

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ADOPTE UN MEC: Rencontres du 3ème type



Voilà plus d'un an que ce merveilleux site a été créé.
Il est donc temps de faire un bilan, calmement.



Le fantasme de l'homme-objet mis en avant par le site se révèle plus compliqué que ça. Les femmes du site peuvent ajouter des hommes dans leur panier mais ce sont surtout les hommes qui se rendent sur la page des femmes pour leur laisser un charme (sorte de poke si tu préfères, connard). La femme a ensuite le choix entre ignorer le charmeur ou bien l'autoriser à lui parler. Et c'est encore l'homme qui doit se vendre dans un premier message décisif, auquel dans 80% des cas la femme ne répondra pas, parce que bien trop sollicitée, pas intéressée, ou juste désireuse de se venger d'un ex. L'opération se renouvelle donc à l'infini en sachant que le nombre de charmes journalier étant limité et les heures d'accès au site aussi pour les hommes, il faut viser juste et frapper fort.

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Le monde est fou

Joël Séria (1971-1977) : Révolution sexuelle dans les chaumières

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Le cinéma français des années 70 dans toute sa splendeur. Politiquement incorrect, libre et sauvage. Joël Séria en est l'un des principaux artisans. Avec seulement 6 films à son actif, sa collaboration avec Jean-Pierre Marielle et ses dialogues surpuissants de type Audiard version sexe, il défonce les barrières morales tout juste bousculées en 68. Pas de nouvelle vague, pas de manières. Juste une réalité provinciale qui fait mal!

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