Bon. Je vais pas remettre un texte vide, j'ai déjà fait cette super blague. Moi j'aime bien Gaspard Noé, bon style, je pense toujours que SEUL CONTRE TOUS est un des meilleurs films du monde. Mais vu que je ne suis ni passionné de luminaires, ni féru de biologie moléculaire, je regrette un peu Philippe Nahon. Esthétiquement fort, moralement faible, on s'enfonce ici dans les méandres de Tokyo à travers le regard d'Oscar, un jeune américain lysergique (Nathaniel Brown). Traumatisés depuis l'enfance lui et sa sœur Linda (Paz de la Huerta qui geint), après avoir assisté à la mort de leurs parents atomisés par un poids lourd (la meilleure scène), ils se retrouvent des années plus tard à oykoT. Une relation ambiguë s'installe, entre clubs de strip-tease et descentes de psychotropes.



Oscar a été initié aux substances planantes et au livre des morts tibétains par le Sébastien Tellier local (Cyril Roy) avec qui il serpente dans les rues de la capitale de l'électricité (à moins que ce ne soit la maquette miniature de la ville). Après s'être fait baltringue par son srab Victor et buté dans une pissotière par la police jap, le fantôme, l'esprit, du moins ce qu'il en reste, du gamin, plane autour de sa sœur afin de respecter le pacte de sang qu'ils s'étaient fixés étant jeunes. Et là on se dit que si Bill Murray était passé dans le coin avec son fusil à proton, on aurait souffert moins longtemps. (Noé cite quand même ALTERED STATES en référence LSD, c'est vrai qu'il est temps de rendre à Ken Russell la crédibilité qu'il mérite)



Il fait nuit pendant 2h30. La caméra virevolte partout, sans soucis de la matière. Ça clignote. S'entrechoquent sexe, amour, des gynécologues brutaux, un homosexuel inquiétant, une sacrée MILF et des cours de SVT. Il y a surtout le vide de la vie, coincé entre le coma synthétique et l'attente de la mort. C'est long comme un putain de samedi soir sur internet. Si la vraie vie est ailleurs j'espère au moins qu'elle n'est pas dans la chatte de Paz. THE VOID est une expérience sensorielle c'est sûr, mais je pleure en imaginant les tas de benêts sortant de la salle en beuglant "j'ai trop tripééé". Pour la note positive, le générique signé LFO/Freak est magnifique. La conclusion est digne de Schopi : le symbole de l'existence constante de la volonté de vivre dans le temps, en dépit de tout accroissement de lumière par l'intellect, est le coït. Digère ça.