Fluoglacial - Tendances Négatives

Emilio Estevez (1982-1986) : Juvénile délinquance

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Emilio, c'est le fils aîné de la famille Sheen (Martin, Charlie), les irlando-espagnols qui ont donné leur vie au cinéma. Lui a gardé la consonance hispanique et la réputation de raté. Le jeune BG à la blondance arrogante n'avait pas vraiment la tronche de l'emploi au départ, si on ajoute en plus son rire de mouette en chaleur. Mais il se trouve que dans presque tous ses rôles, il incarne le mauvais mauvais garçon. Ado en crise, rocker, geek, punk, jock, loser, dealer, braqueur... Il aura tout fait et participé aux teen movies les plus marquant des 80's. C'est l'été et c'est le moment de remonter le temps.

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THE WRAITH (1986)


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FERRIS BUELLER'S DAY OFF (1986)



Summer 86. Le film qui inspira indéniablement la cultissime série "Parker Lewis ne perd jamais". John Hugues, le patron des films pour ados naïfs ajoutent ici de la drôlerie et ça marche. Ferris (Matthew Broderick) est le lycéen insupportable qui s'en sort toujours, avec son brushing bien mid 80's, comme Parker quoi. Cameron (Alan Ruck) est son Best Friend mongolien. Sloane (Mia Sara), sa dulcinée, est putain de JOLIE. Le principal du bahut est particulièrement bon aussi (Jeffrey Jones). Les gags sont amusants (le mécanisme du ronflement activé par l'ouverture de la porte de sa chambre, ses techniques téléphoniques et informatiques étudiées, etc.). L'intro sonorisée par le tube de SIGUE SIGUE SPUTNIK met tout de suite du rythme. Et l'apparition de Charlie Sheen en loubard ténébreux balance. On rit, même si ça ne vaut pas FAST TIMES. En bref, une journée à l'école buissonnière de qualité supérieure. Twist and shout.

Penelope Spheeris (1980-85) : La jeunesse américaine en déroute



Pas étonnant si ces dates coïncident avec la naissance et la mort du hardcore originel aux USA... Le documentaire "THE DECLINE OF WESTERN CIVILIZATION" est sorti en 1981 et a filmé la scène punk de L.A. de l'intérieur entre fin 79 et début 80. Le résultat est brut et réel. On y suit d'abord BLACK FLAG, avant l'arrivée d'Henry Rollins, qui boivent du mercurochrome au sous-sol de leur église, le mythique squat THE CHURCH. 3 lives violents sont performés, le controversé "White minority", l'excellent "Depression" et "Revenge". On passe à GERMS et leur décadent frontman, Darby Crash, pendant que leur manageuse blonde nous parle. Darby joue avec sa mygale. Darby cuit des oeufs. Darby mange son micro. Darby fait du théâtre. 2 lives merdiques de "Manimal" et "Shutdown", en karaoké pour ceux qui veulent suivre bien entendu. La partie de CATHOLIC DISCIPLINE est dominée par les préoccupations éditoriales du fanzine (SLASH) que rédigeait leur chanteur, Claude Bessy, et de toutes les insultes reçues par ses lecteurs. X prend le relais, on les voit se tatouer sous nos yeux, puis jouer "Beyond and back", "Johnny hit and run Paulene" et surtout le TUHUBE "We're desperate".



Le meilleur a été gardé pour la fin avec LE groupe de l'époque, CIRCLE JERKS, et son chanteur épileptique, Keith Morris. Il s'agit d'un temps où les figures de karaté n'existaient pas, seuls les gros pogos sauvages de patrons régnaient. L'ambiance violence est au rendez-vous au long des classiques du groupe, "Red tape", "Back against the wall", "I just want some skank", "Beverly Hills" et "Wasted". Ca se corse encore plus après la parenthèse ALICE BAG BAND (un groupe furtif et bien habillé) lorsque le doc finit avec le groupe le plus pété de l'époque, FEAR. Ceux-ci n'hésitent pas à provoquer la foule, à leur cracher dessus et à demander toutes les 30 secondes "how many homos are here tonight?" (15 ans avant Kickback fils!). Le résultat est immédiat, scène prise d'assaut, savatage en règle entre punks et bounceurs, Lee Ving se bave dessus et le concert commence. "I don't care about you", "Beef Bologna", "I love livin' in the city" pour finir sur "Let's have a war". Un doc puissant donc, où tout le monde parle (promoteurs, videurs, punks ou non, punkettes ou non, parents, etc.) de tout (anarchie, musique, business, bagarre, etc.). Vrai classique.




C'est 3 ans après, en 1984, que sort SUBURBIA, qui est en quelque sorte, la scénarisation du documentaire. La première scène est assez dérangeante et étrange, un chien dévore un enfant sous les yeux d'une adolescente désemparée. Celle-ci rejoindra une bande de punks nihilistes squattant une maison abandonnée dans une banlieue déserte où rôdent chiens sauvages et rednecks armés. Pas vraiment d'alternative pour ces jeunes rejets de la société, tous unis (de 10 à 25 ans, garçons et filles, skin nationaliste au milieu des punks anar) par l'énergie du désespoir et le chaos ambiant.



Ils pillent la nourriture dans les garages (la combine de l'époque pour tous les voyous des rues), moisissent devant la TV, vont pogoter au concert (on a droit à des prestations live de D.I., T.S.O.L. et THE VANDALS) tout en évitant le trouble avec les cowboys et les flics. Jusqu'au jour où leur présence finit par agaçer le voisinage et qu'un drame se produit. Une fiction à la fois grave et amusante qui en fait un téléfilm regardable.




Penelope laisse béton les punks (pas tant que ça finalement) l'année d'après pour son premier vrai film qui est une totale réussite. "THE BOYS NEXT DOOR" n'est pas un film gay mais un choc pour l'Amérique bien pensante de 1985. Bo (incarné par Charlie Sheen alors âgé de 21 ans) et Ray (Maxwell Caulfield) sont 2 lycéens paumés et cyniques. Ils aiment se pointer dans les fêtes pour foutre la merde, cruiser dans leur grosse cylindrée, draguer les filles de riche et boire des bières. C'est la fin de l'année et par une nuit chaude et éclaircie, les 2 potos décident de pousser la Pontiac pleine de gazoline jusqu'à L.A., la grosse cité de rêves, pour le week-end. C'est là que commence le massacre. Plus on avance dans le film et dans la ville, et plus les 2 acolytes ont LA HAINE. Pas la haine du con bourré du samedi soir, une haine viscérale et étouffante qui doit sortir coûte que coûte.



Ca commence par l'employé immigré de la station service, savaté devant ses pompes sur un malentendu, puis l'homosexuel moustachu tué froidement dans son salon... Là vous vous dites ça sent le fascimse, mais non, car le jeune couple blanc, heureux et bien dans son slip, sera traqué et abattu aussi, devant son domicile, comme les autres. Le cercle vicieux ne s'arrête plus jusqu'à ce que Ray, jaloux de la meuf que Bo est en train de pénétrer, fasse complètement n'importe quoi et que les cops les serrent lors d'un final tragique. Descente fulgurante au coeur du démon, vêtu de VANS 4 trous, de denim bleu moyen et de tshirt blanc coupe S, comme le bon style de 85 le voulait. Un road movie nihiliste à voir absolument.

Je m'arrête là car ce qu'a fait ensuite P. Spheeris n'a plus vraiment d'intérêt. Pour ceux qui veulent pousser l'extrême à fond, il y a eu un "DECLINE OF WESTERN CIVILIZATION II" sur les excès de la scène Metal dans les 80's, et un "DECLINE OF WESTERN CIVILIZATION III" sur la scène squat de L.A. à la fin des 90's. Elle est aussi l'auteur du succès mondial de 1992, WAYNE'S WORLD, pour ceux qui ne le savaient pas. Voilà.