Fluoglacial - Tendances Négatives

THEMROC (1973)



Claude Faraldo a niqué tout le monde en 1973. Comment faire un film parlant sans dialogues et atomiser le cinéma français gonflant des années 60. Car pas besoin de tirades philosophiques pour avoir du sens, le charabia perpétuel de Themroc est bien plus évocateur. L'homme urbain des cavernes est interprété par Michel Piccoli auquel une multitude de personnalités de l'époque se greffe (la bande du Café de la Gare). C'est comme ça qu'on retrouve Coluche, Romain Bouteille, Henri Guybet, Miou-Miou ou l'éternel Patrick Dewaere dans des rôles de flic, voisin ou maçon. C'est quand Themroc perd son travail (comme souvent) que le gros ras-le-bol se déclare. Hors de contrôle, obéissant uniquement à ses pulsions et à ses grognements, il se tape sa petite sœur, attaque son appartement à la masse et chamboule toutes les habitudes du quartier.



La démence, l'instinct primitif et l'appétit sexuel insatiable gagnent vite les voisins et finissent évidemment par attirer la télé puis un cordon de CRS. Pendant ce temps, les habitants continuent de casser leurs cloisons, et de réaménager leur espace vital. Après leur avoir tout jeter leur mobilier à la gueule, le siège s'interrompt pour offrir une chasse au képi à Piccoli qui en cuisinera même un au barbecue ! L'orgasme libertaire se répandra sur toute la ville dans un cri final magnifique. Un vrai ovni cinématographique, critique acerbe de la société moderne, des classes, de la routine et du flicage, qui reste toujours très actuel. Réveille le mouton enragé qui sommeille en toi (ou va te faire coller vieille tartine).

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Commentaires

1. Le jeudi 17 mars 2011 à 11:58, par Hutch

il est tout pété ce film , énorme !

2. Le vendredi 18 mars 2011 à 19:02, par Saint Haineux

Themroc.

J'avais vu ça comme la critique involontaire du libéralisme sexuel. Piccoli, c'est la personnification du cerveau-reptilien excité et frustré par la société permissive contemporaine. Il a la quequette qui enfle pendant tout le film, mais il peut pas niquer. Alors il a besoin de tout péter, les murs, les sapes des gonzes, les codes du langage.

Impossible de regarder le film jusqu'au bout.

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