Fluoglacial - Tendances Négatives

Le Dépucelage de Céline

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Elle se redresse, elle m'embrasse encore. Elle enlève tout... corsage... corset... liquette... Alors je la vois comme ça toute nue... la chose si volumineuse... ça s'étale partout... C'est trop... ça me débecte quand même... Elle m'agrafe par les oreilles... elle me force à me courber, à me baisser jusqu'à la nature... Elle me plie fort... elle me met le nez dans un état... C'est éblouissant et ça jute, j'en ai plein mon cou... Elle me fait embrasser... ça d'abord le goût de poisson et puis comme une gueule d'un chien... "Vas-y, mon amour!... Vas-y, hardi! hardi!..."

C'est elle qui me maltraite, qui me tarabuste... Je glisse moi dans la marmelade... J'ose pas trop renifler... J'ai peur de lui faire du mal... Elle se secoue comme un prunier... "Mords un peu, mon chien joli!... Mords dedans! Va!" qu'elle me stimule... Elle s'en fout des crampes de ruer! Elle pousse des petits cris-cris... Ca cocotte la merde et l'oeuf dans le fond, là où je plonge... Je suis étranglé par mon col... le celluloïd... Elle me tire des décombres... Je remonte au jour... J'ai comme un enduit sur les châsses, je suis visqueux jusqu'aux sourcils... "Va! déshabille-toi! qu'elle me commande, enlève-moi tout ça! que je vois ton beau corps mignon! Vite! Vite! Tu vas voir, mon petit coquin! T'es donc puceau? Dis, mon trésor? Tu vas voir comme je vais bien t'aimer!... Oh! le gros petit dégueulasse... il regardera plus par les trous!..."

Elle se trémoussait tout le bassin en attendant que je m'amène!... Elle remuait tout le plumard en zigzag... C'était une vampire... J'osais pas trop en ôter. Seulement le carcan qui me gênait le cou davantage... Et puis mon veston et le gilet... C'est elle qui les a pendus près du lit, sur le dos de la chaise... Je voulais pas tout enlever mes frusques... comme faisait Antoine... Je savais que j'avais de la merde au cul et les pieds bien noirs... Je me sentais moi-même... Pour éviter qu'elle insiste, je me suis relancé au plus vite, je faisais l'amoureux, je grimpe, j'étreins, je grogne... Je me mets en branle comme Antoine, mais alors beaucoup plus doucement... Je sentais mon affaire qui voguait tout autour... Je bafouillais dans la mousse... J'avais le gland perdu... J'osais pas y mettre les doigts... Il aurait fallu pourtant... Je lui perdais encore la moustache... Enfin j'ai glissé en plein dedans... Ca s'est fait tout seul... Elle m'écrasait dans ses nichons! Elle m'amusait au maximum... Comme on étouffait déjà, c'était une fournaise... Elle voulait encore que j'en mette... Elle m'implorait par pitié comme à l'autre enflure... Au contraire, elle me faisait pas grâce d'un seul coup brutal...

"Enfonce-toi bien mon gros chouchou! Enfonce, va! Bien fort! Hein! T'en as, dis, une grosse?... Ah! Ah! comme tu me crèves, gros salaud... Crève-moi bien! Crève-moi! Tu vas manger? Dis-moi oui! Oh! Oh!... Ah! tu me détruis bien... Ma petite vache!... Mon grand petit fumier!... C'est bon comme ça! Dis?" Et hop! Je lui foutais un coup de labour... J'en pouvais plus!... Je renâclais... Elle me sifflait dans la musette... J'en avais plein le blaze, en même temps que ses liches... de l'ail... du roquefort... Ils avaient bouffé de la saucisse...

"Pâme bien, mon petit chou! Ah! pâme... On va mourir en même temps!... Dis! tu pars pas, mon trésor d'amour!... Tu me mets en sang!... Va! T'occupe pas!..." Elle se pâmait, elle prenait du gîte... Elle se retournait presque sur moi... Je sentais monter mon copeau... Je me dis au flanc... "Bagarre Mimile..." J'avais beau être dans les pommes... le temps d'un éclair... Je m'arrache... Je fous tout dehors... Il m'en gicle plein le bide... Je veux serrer... Je m'en remplis les mains. "Ah! le petit bandit voyou!... qu'elle s'écrie... Oh! le sale crapaud répugnant! Viens vite ici que je te nettoie..." Elle repique au truc... Elle me saute dessus... Elle se régale!... Elle aime la dureté... "Oh! qu'il est bon ton petit dessert!" qu'elle s'exclame en plus. Elle m'en recherche tout autour des cuisses... Elle fouille dans les plis... elle fignole.. Elle va se faire reluire encore... Elle se cramponne à genoux dans mes jambes, elle se crispe, elle se détend, elle est agile comme un chat avec ses grosses miches. Elle me force à retomber sur elle... "Je vais t'embrasser petit misérable!"... qu'elle me fait mutine. Elle me fout deux doigts dans l'ouverture. Elle me force, c'est la fête!... La salope en finira pas de la manière qu'elle est remontée!...

"Oh! mais il faut que je m'injecte!..." Ca lui revient d'un coup. D'un saut, la voilà dehors!... Je l'entends qui passe dans la cuisine... Elle trifouille en dessous dans l'évier... Elle me crie: "Attends-moi, Loulou!"... Je bondis sur mon costard... J'attrappe le battant de la porte, je pousse et me voilà sur le palier!... Je dévale quatre à quatre... Je respire un sérieux coup... Je suis dans la rue... Il est temps que je réfléchisse. Je souffle... Je marche doucement vers les boulevards.


Mort à Crédit, Louis-Ferdinand Céline, 1934.

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Commentaires

1. Le vendredi 25 juin 2010 à 03:10, par parfois

faut juste savoir fermer sa gueule

c'est ce que je vous - me - propose de faire

2. Le vendredi 25 juin 2010 à 18:58, par Site Web (facultatif) :

Style faut respecter le chef d'œuvre ah ah. Tu te crois au Louvre avec ta copine en stage gratuit chez un photographe ?

3. Le samedi 26 juin 2010 à 02:44, par ou pas

"style faut respecter le chef d'oeuvre" c'est toi qui le dit.

4. Le samedi 26 juin 2010 à 21:16, par Site Web (facultatif) :

Est-ce que ce l'héritage artistique de ce mec c'est le respect, pour toi ? Moi j'aurais tendance à dire que c'est la haine de ce qui sent l'œuf, mais je peux me tromper.

5. Le lundi 28 juin 2010 à 14:36, par ou bien

nan tu te trompes pa. l'extrait ci dessu est juste hors coquille d'oeuf.

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