Film français injustement méconnu, scénarisé et réalisé par Jean-Louis leconte (qui n'a pas eu une carrière fulgurante non plus, ce qui explique peut-être la méconaissance de cette 1ère oeuvre). Harvey Keitel (EH OUAIS) est Tony, un fugitif américain poursuivi par des bandits armés. Il fait nuit, Tony galope sur une plage des Charentes-Maritimes et trouve refuge dans une obscure et immense demeure, reclue dans la forêt. Seulement, cette maison aux premiers abords abandonnée, est habitée par Victor (Michel Robin), un ancien acteur cloîtré ici depuis qu'il est devenu aveugle. La confrontation est directe puis, les 2 mans vont commencer à s'apprécier mutuellement (rien de pornographique) et vont faire naitre une touchante amitié.



La nuit passe et après avoir berner les 2 voyous à la poursuite de Tony venus frapper à sa porte, Victor doit faire face à un nouveau problème, l'arrivée du neveu à midi, Marc. Branleur pas possible joué par Richard Anconina (bien avant le succès de Tchao Pantin) accompagné de Jacky, une poule branchée 3 jours plutôt en la personne de Catherine Frot (déjà planante), tous les 2 débarquant dans un taxi de type NY rappelant comme de par hasard Taxi Driver, sorti 2-3 ans plus tôt. Le neveu malhonnête essaiera de rouler le vieux Victor pendant que Tony tentera de lui piquer sa meuf, pour finalement se prendre un coup de pied dans les c******s par l'américain. Co-incidence, en s'enfuyant, Marc et Jacky tomberont sur les bandits rodant à la station service et Marc balancera honteusement Tony (le pompiste lachant au passage: "Quand j'pense qu'y'en a à la télé qui veulent qu'on laisse les nègres en liberté" ahah). La suite est téléphonée...



Un film sombre, indéfinissable (drame, policier, huis-clos et plus si affinités), où Keitel parle un français d'une facilité déconcertante et où Michel Robin excelle dans son rôle de vieux théâtreux cynique. Une intrigue arrivée de nulle part, un mystère persistant, un cache-cache permanent dans cette magnifique maison. Je conseille vivement. (Pour ceux qui savent, on met une pierre dans la bouche d'une balance pour l'empêcher de parler... après sa mort)