Ce film de Claude Sautet est certainement l'un des meilleurs polars français de tous les temps, avec LE DEUXIEME SOUFFLE de Melville sorti 6 ans plus tard. Tiré d'un roman de José Giovanni, qui a collaboré à la majorité des classiques du cinéma populaire des années 60/70 (que ce soit à la réalisation, au scénario ou aux dialogues) : LE TROU, LES GRANDES GUEULES, LE CLAN DES SICILIENS, HO!, LE RAPACE, DERNIER DOMICILE CONNU, LES AVENTURIERS, DEUX HOMMES DANS LA VILLE, etc, etc. Un temps où le cinéma français était autrement plus intéressant que les pleurnicheries bourgeoises ou les vulgaires comédies qu'on nous sert aujourd'hui.



Abel Davos (Lino Ventura) est une légende de la truanderie des sous-sols, et est en cavale. Sa femme et son meilleur pote se sont fait dessoudés après un dernier hold-up qui a mal tourné. Il fuit l'Italie pour rejoindre la France et réalise que ses anciens alliés lui ont tous tourner le dos. Seul un jeune bandit fougueux, Eric Stark (Jean-Paul Belmondo), accepte de l'aider. Abel avec ses 2 fils, de planque en planque, essaiera de s'en sortir, malgré une pression de plus en plus forte. La pression est aussi présente de l'autre côté de l'écran, tout au long de ce film noir, froid et pesant. Je ne sais pas si on peut placer ce film dans la case 'Nouvelle Vague', tant il est éloigné (et au-dessus) des masturbations intellectuelles de Godard ou Truffaut. Peu de dialogues mais ils font mouche à chaque fois. Prestations de haut niveau de Lino (comme d'habitude), sobre et autoritaire, et de Bébel alors agé de 27 ans, qui pète la forme. Notre souffle est coupé. Oeuvre de patron.