BRUBAKER (1980)
Par ROD, vendredi 12 septembre 2008 à 19:10 :: FILMS 80's :: #216 :: rss

13 ans après le gros classique COOL HAND LUKE (avec Paul Newman à son meilleur), le réalisateur Stuart Rosenberg nous balance à nouveau une histoire de prison. Mais cette fois bien plus sombre et basée sur une histoire vraie, celle de Thomas Murton qui a purgé sa peine dans une prison(-ferme) de l'Arkansas dans les années 60. Le personnage principal est incarné par un autre beau gosse d'Hollywood, Roberd Redford (qui n'arrive évidemment pas à la hauteur de Newman mais on s'en tape). Henry Brubaker est donc le nouveau directeur idéaliste de la prison de Wakefield, perdue dans la campagne et faisant tourner l'économie de la région à peu de frais. Pour bien s'imprégner des problèmes qui y règnent, Brubaker se fait passer pour un prisonnier pendant 2 semaines et assiste médusé à l'injustice sauvage qui y fait loi. Détenus qui voient le jour une fois par semaine, tabassages sans raisons, docteur incompétent, asticots dans les fayots, humiliations, privilèges, vétusté. Quand celui-ci prend l'établissement en main, tout ça change de note.
Wakefield est une des prisons qui coûte le moins cher à l'État, principale raison, il n'y a aucun personnel de rémunéré, les matons, cuistots ou autres, sont des prisonniers nommés sur parole! La magouille est donc monnaie courante. En plus de ne rien coûter à l'État, la prison rapporte. Sur un mode esclavagiste, les détenus travaillent aux champs, élèvent du bétail en plus de dépanner les entrepreneurs locaux qui ont besoin de bras. Le produit de leur travail est revendu sur le marché et le bénéfice est net. Bref, Brubaker bouscule tout, fait du ménage dans les magouilleurs, donne des responsabilités aux simples prisonniers, fait dégager le docteur et découvre après les confessions du vieil Abraham (condamnée pour 35 ans, et purgeant sa 38ème année, belle organisation), 200 corps enterrés dans la prairie du CAMP 5, tous tués ou morts avec un peu d'aide durant ces 30 dernières années. C'est la fin, Brubaker se met tous les puissants de la région à dos, une partie des matons, qui sabotent son entreprise, et finit par quitter le navire remballant ses idéaux de justice et de vérité devant ce monde d'enculés, sous l'acclamation des prisonniers.

Un film excellent, le scénario est remarquablement ficelé et original pour l'époque. En revanche, l'implication du directeur parait souvent irréelle si on replace les choses dans leur contexte (il mange avec eux, creuse avec eux,...). C'est du cinéma quoi. Le casting de choc offre de très bons seconds rôles à Yaphet Kotto, Morgan Freeman, David Keith ou encore Joe Spinell qui tournera le génial MANIAC quelques mois plus tard. L'univers d'abord sombre et très dur s'éclaircit ensuite faisant place à l'humanisme rêveur de Brubaker qui se heurte sans cesse à la réalité que personne ne souhaite finalement changer: ségrégation, haine, crasse, renoncement. La musique signée LALO SHIFFRIN installe une ambiance feutrée (c'est pas VLADIMIR COSMA quoi). C'est parfait. A VOIR DANS SA CELLULE.
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