MESRINE: L'ENNEMI PUBLIC N°1 (2008)
Par ROD, lundi 24 novembre 2008 à 01:02 :: FILMS 00's :: #300 :: rss

Merde. La suite qui devait frapper plus fort (avec son affiche biblique déjà) que le premier volet s'avère décevante. Mesrine est de retour en France après sa cavalcade aux Amériques. Il se fait 2 banques dans la même rue à quelques minutes d'intervalle puis se fait arrêter bêtement pour une histoire de faux chèques. Il réussit à s'évader du tribunal (en prenant tranquillement le juge en otage) grâce à son complice Michel Ardouin dit le "porte-avion" (joué par Samuel Le Bihan...). Tout semble très facile, et gros. Comme le bide de Vincent Cassel que Richet prend bien la peine de filmer ! Le commissaire Broussard (Olivier Gourmet et sa tête de nain de jardin, il parle peu mais fait mouche à chaque fois ahah), finit par le débusquer dans son appart, où une dame dort à ses côtés. C'est uniquement pour cette raison que Mesrine ne tire pas et qu'il les accueille avec le champagne. Arrestation culte.
Il profite se son séjour en zonze pour écrire son premier livre "L'instinct de mort", qui fait beaucoup de bruit. Condamné à une peine de 20 ans en 1977, il revoit sa fille, on ne sait pas pourquoi. QHS, Prison de la Santé, tous les matons le connaissent et sont pris d'affection pour le bonhomme (mouais..). Il rencontre François Besse sans mal (Mathieu Almaric et son regard fou), et à l'aide de son avocate, qu'il a à la bonne, réussit à se procurer des armes (EASY encore). Les compères s'évadent sans risque et suspense (contrairement au Canada), mise à part Olivier Barthélémy (de Kourtrajmé) qui restera sur le carreau. Braquage du casino de Deauville quelques temps plus tard, l'opération tourne mal, chasse à l'homme dans l'Eure (la tension remonte lors des contrôles policiers), Mesrine et Besse s'en sortent. (On sent déjà que, malgré le parler de la vieille école de Jacques, les mots ont moins d'impact, tout comme les images. Les coups de gueule du gangster à répétition concernent majoritairement l'écorchement de son nom...)
Puis, le Mesrine franchouillard, rusé et débrouillard du premier volet va laisser place à un antifasciste simplet, et dépassé par les évènements. Charlie Bauer (Gérard Lanvin et son accent insupportable) débarque on ne sait comment dans sa vie. Révolutionnaire radical, il va montrer à Jacques les limites de ses actions. Richet n'a pas choisi d'aborder l'écriture du 2ème livre de Mesrine ("Coupable d'être innocent") ou la tentative d'enlèvement du juge Petit, qui auraient pourtant aider le spectateur à comprendre la dérive de Mesrine du simple banditisme à l'ultra gauche. Besse l'a d'ailleurs quitté quelques temps avant voyant qu'il se barrait en couilles. En guise de ça, il a appuyé à fond sur la mise à l'amende de Jacques Tillier, journaliste de Minute qui avait backstabbé Mesrine, le traitant de voyou "sans honneur". Nu et ensanglanté dans une grotte de l'Oise, le "facho" survivra.
Je n'ai pas parlé de Ludivine Sagnier, la dernière compagne de sa vie, parce qu'elle ne sert à rien tout simplement. J'avoue que la seule scène de sexe du film est réussie ("Comment j'm'appelle?" "Jacques! Jacques! Jacques!") mais le passage façon "Pretty Woman" bien qu'orchestré par SUGAR HILL GANG (oui on est en 1979), est vraiment dispensable. L'issue, tout le monde la connait. Clignancourt, le 2 Novembre, 15h15, aucune sommation, Mesrine prend 18 balles. (La scène de fin est longue mais la tension très palpable). Le côté grave et brutal de la 1ère partie est remplacée par un aspect "potache" tout au long du film, assez dur à digérer. J'ai l'impression que Cassel s'est trop laissé aller. Alors il est vrai aussi que Jacques adorait amuser la galerie, vivait dans l'opulence et était avide de notoriété (la célèbre itw dans Paris Match), donc finalement cette suite doit être assez fidèle à sa vie, même si son combat politique semble se poser dans le film, comme une mouche sur la soupe. Bof.
Commentaires
1. Le lundi 24 novembre 2008 à 19:50, par gudrun
2. Le mardi 25 novembre 2008 à 00:19, par Masterkiller
3. Le mardi 25 novembre 2008 à 22:19, par serge
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