On tient ici LE film de rue s'il fallait en garder un (une sorte de remake du déjà excellent AMERICAN ME). Ici les chemises à carreaux sont vraies, les bandanas se portent bas et le marcel blanc éclatant est lavé en machine. 3 heures dans le cœur de 3 vatos locos, 3 frères déchirés par le sort et le destin dans les années 70 et 80. Après une insouciante jeunesse à traîner dans le barrio et à commettre de menus larcins, les chemins se séparent. Cruz devient artiste peintre (les fameuses fresques de East L.A.), Paco s'engage dans les Marines et deviendra cop, tandis que Miklo, le chicano blanco, sombre en prison dans la vie de gang. La majeure partie du film y est d'ailleurs tournée. Et c'est à partir de ce moment que le réalisateur emmène le crime à son maximum.



Miklo ne tarde pas à se faire une place dans "La honda" (la mafia mexicaine, avec, en son sein, maître Danny Trejo), le gang le plus important de la prison de St Quentin, avec les Aryan Vanguard et la Black Guerilla Family. Il en devient même leader en purgeant sa 2ème peine. Pendant ce temps, le futur se fait et le jour des morts arrive (el dia de los muertos, la Toussaint quoi), date importante dans la culture mexicaine... La guerre raciale fait alors rage dans la prison, n'épargnant aucun outsider de La Honda. Les pactes se rompent, les amitiés sont guidées par le désir de revanche, la confiance n'est qu'utopie, voilà l'univers brutal et sans pitié de Taylor Hackford, adapté d'une histoire vraie. Épique. Ultime.