Fluoglacial - Tendances Négatives

THE MIST (2007)



Il y eut FOG de John Carpenter... 30 ans plus tard voilà MIST de Frank Darabont. Le brouillard s'est nettement épaissi et il n'annonce plus l'arrivée de grotesques pirates mais l'ENFER. Les créatures de l'au-delà ont débarqué sur Terre grâce à une porte inter-dimensionnelle malencontreusement ouverte par l'Armée. Sacré Stephen King ! L'ouragan précédant la brume force tous les habitants de cette petite ville du Maine à faire leurs réserves au supermarché local. Mais ceux-ci se retrouvent vite coincés par ce brouillard à couper à la hache, l'ancien qui débarque tel un dératé au magasin, le nez ensanglanté, ne va rien arranger... C'est parti pour un huis-clos hautement mist-anthropique.

"I'm not sure I believe it, and I was here. What we saw was impossible". En effet, impossible. La première apparition d'éléments surnaturels : des tentacules gluantes, est vraiment (dino) risible. On se dit que c'est mal barré... mais la terreur fait progressivement transpirer. Il y a les convaincus, les sceptiques, puis les angoissés qui vont, au fur et à mesure de l'occupation des rayons, se fier corps et âme à la prêcheuse apocalyptique de la bourgade, Mrs. Carmody. Elle est le personnage le plus marquant du film, plus que David Drayton le héros sur papier, une sorte de Tom Hanks dianabolé. "The end of times has come. Not in flames, but in mist".



Les humains vont alors se dresser les uns contre les autres projetant le danger à tous les niveaux de l'aventure, aussi bien à l'intérieur (dévots incontrôlables) qu'à l'extérieur (apparition d'araignées et de moustiques géants (scène géniale!) et de bestioles futuro-préhistoriques immondes). Le temps presse. Tour à tour le nombre de survivants décroit, entre ceux voulant braver la brume se retrouvant démembrés, ceux se suicidant par dépit (cachets, pendaisons), et ceux que l'Ancien Testament amèneront à s'affronter violemment. Certains dialogues restent marqués. Une seule solution pour éviter l'expiation : PARTIR.

Amanda: You don't have much faith in humanity, do you? People are basically good; decent. My God, David, we're a civilized society.
David: Sure, as long as the machines are working and you can dial 911. But you take those things away, you throw people in the dark, you scare the shit out of them - no more rules.



Ce qui va suivre dévoile des éléments clés de l'intrigue

Ils seront 8 au départ, 5 une fois dans la 4 roues motrices. Le plan : rouler jusqu'à ce que le réservoir crie famine. Mais le brouillard ne faiblit pas et lorsque les 5 civils terrorisés entendent la surface se scratcher, ils savent que l'ampleur du phénomène les dépasse. Une créature de 60 coudées leur passe au dessus, sans broncher. Ça pue la fin des temps, le sort du Monde est désormais irréversible. Plus d'essence, comme seule porte de sortie, un revolver, mais 4 balles seulement. David se sacrifie et tue de sang froid les 4 autres occupants de son 4x4 dont son fils. Désespéré, il sort et attend que le futur vienne l'enlever... Et c'est là que Darabont bluffe tout le monde, en montrant lors d'un magnifique plan final (sonorisé par DEAD CAN DANCE), l'Armée US remilitarisant la zone au lance-flamme, laissant David complètement désemparé... Tous morts pour rien ? Un film d'horreur pas comme les autres.

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Commentaires

1. Le vendredi 26 mars 2010 à 23:30, par Pak

Boaf...
The mist est un film raté. Pas mauvais, mais raté...
Pas mauvais car il y a de très fortes scènes comme l'épisode de la corde, la tension palpable lorsque les sirènes sonnent, l'arrivée du brouillard (on a le droit d'avoir une petite pensée pour le Fog de John Carpenter)...
Mais raté car il faut subir les insanités religieuses récurrentes dans les films américains (en à peine deux jours, 80% des piégés du magasin deviennent des fanatiques de Dieu), et les scènes d'action s'étirent à n'en plus finir où les protagonistes se mettent à hurler à tout-va le temps qu'un des leurs se fasse tuer, avant de réagir (l'attaque des insectes géants par exemple), trop tard forcément.
Pour une fois, le film aurait gagné à repasser à la table de montage pour élaguer un peu au milieu, car à l'instar du début à la tension croissante, la fin est une belle réussite : dommage que pour y arriver, Darabont, comme à son habitude, prenne tout (trop) son temps.

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