Depuis quelques temps, les branchouilles de Brooklyn all play synth et singent le son européen des années 80. C'est bien, ça change de leur sempiternel indie rock lo-fi de merde. Même si comme tout bon hipster, ils revendront leur style la saison prochaine pour mieux seoir à la tendance. En attendant, tout ce que sort le label WIERD échappe au sidatorium. La K7 Open water d'ÉPÉE DU BOIS par exemple, perpétue l'âpreté électronique de MARTIAL CANTEREL (XENO & OAKLANDER). C'est un peu le prince noir de toute cette bande et du coup tout le monde sonne comme lui. Ce projet X est plus industriel et chaotique que le suscité, mais l'absence d'émotions passe sans problème.




AUTOMELODI est un québécois qui rêve au style d'Etienne Daho et accidente la variété française décalée des années 80. Imagine un mélange de Gainsbourg et de SOFT CELL. Son schéma corporel (qui sent le malaise) est digne des prouesses lyriques de POLYPHONIC SIZE! L'ensemble des compositions poussent les portes automatiques de la civilisation moderne sous forme de témoignage d'un garçon d'aujourd'hui. Il passe du beat froid (Rose AD, Rentrée 3007) à la chansonnette (Buanderie jazz, Employé terne) avec dextérité. Le timbre est bon, les 47 minutes de l'album aussi, malgré cette putain de marinière en couvrante. S'rait bon d's'revoir...

AUTOMELODI - Schéma corporel (CLIP)
AUTOMELODI - Buanderie jazz




LED ER EST est le trio auteur du superbe album Dust in common sorti en début d'année. Ils habitent à NY, évidemment... Port Isabel, Laredo, Destination sanity, quasiment rien à jeter dans les 11 titres de leur pleine-durée. Ils ont d'ailleurs remis le joyau Orange avec 4 nouveaux morceaux sur un split avec le groupe italien moins bien ANCIEN RÉGIME. C'est ça le vrai electro-rock en fait, des lignes de guitare entêtantes, des refrains désespérés, sur fond de synthés mécaniques. Performance.

LED ER EST - PS 18 (CLIP)
LED ER EST - Lonesome xoxo




Dans un registre cold wave romantique, le franco-anglais ou anglo-français FRANK (JUST FRANK) apporte sa pierre au caveau, The brutal wave. Brutal, en effet la pochette l'est. Est-ce un message à tous les hipsters arborant des coupes du reich ? "Vous serez tondus à la libération!" La musique est vague, Mr. Itagaki et son accroche "You, coming from Japan", tu peux pas faire plus 80. Ça ressemble trait pour trait aux groupes français des haties, qui essayaient de sonner comme un mélange Cure/Chameleons, plus les incartades synthétiques. Y'a un morceau dénommé Le son du trottoir qui met INDOCHINE à l'amende, hardcore. Un beau disque dédié aux cœurs hantés. (BLANK DOGS + FRANK (JUST FRANK) au Point FMR, Paris, 27/10)