Avant le navrant MA 6-T VA CRACK-ER, Jean-François Richet s'était fait remarqué avec ce moyen métrage devenu introuvable. Les torrents ont ressorti ce premier film de l'anonymat. Malgré le discours marxiste poussé à l'extrême et parfois trop pédant à l'écran, on ne peut rester insensible à la gouaille de l'acteur principal, digne descendant du cinoche français d'antan. Première apparition de Patrick Dell'Isola, révolté dans son rôle d'ouvrier oppressé par le complot libéral, et coincé dans sa banlieue populaire. Un protagoniste blanc, tourneur fraiseur, boxeur et motard le week-end, subissant le vice de son chef de section qu'il finira par mettre K.O. L'entretien d'embauche face à Denis Podalydès suivant son renvoi vaut d'ailleurs le détour!



Le film est une succession de clips tournés en noir et blanc à la manière de LA HAINE. En plus crade et réel. Commençant par une enquête (parodique?) auprès des jeunes de la cité (Tu travailles pas? T'es un parasite?), le film colle ensuite au cul de Pierre, tiraillé entre sa famille modeste, sa gonzesse d'une autre classe sociale, ses potes immigrés de l'escalier, les flics bourrés (évidemment), et même par 2 anciens militaires militants l'incitant brutalement à rejoindre leurs rangs pour ramener le pouvoir blanc (une scène glaucke). Il y a aussi un clip de rap mutant trilingue proposé par BASE ENEMY (la famille ASSASSIN) où plusieurs drapeaux brûlent. Bref, une sorte de strip-tease amélioré, maladroit mais attachant. Qu'en reste t-il après 15 ans ?