Fluoglacial - Tendances Négatives

Nous, les troglodytes...



"A tout pas en avant succède un pas en arrière: c'est là l'infructueux frétillement de l'histoire, - devenir... stationnaire... Que l'homme se soit laissé leurrer par le mirage du Progrès, - cela rend ridicules ses prétentions à la subtilité. Le Progrès? - on le trouve peut-être dans l'hygiène... Mais ailleurs? dans les découvertes scientifiques? Elles ne sont qu'une somme de gloires néfastes... Qui, de bonne foi, saurait choisir entre l'âge de pierre et celui des outils modernes? Aussi près du singe dans l'un comme dans l'autre, nous escaladons les nuages pour les mêmes motifs que nous grimpions aux arbres: les moyens de notre curiosité - pure ou criminelle - ont seuls changé, et - avec des réflexes travestis - nous sommes plus diversement rapaces.

Simple caprice que d'accepter ou de rejeter une période: il faut accepter ou rejeter l'histoire en bloc. L'idée de progrès fait de nous tous des fats sur les sommets du temps; mais ces sommets n'existent point: le troglodyte qui tremblait d'effroi dans les cavernes, tremble encore dans les gratte-ciel. Notre capital de malheur se maintient intact à travers les âges; cependant nous avons un avantage sur nos ancêtres: celui d'avoir mieux placé ce capital, parce que mieux organisé notre désastre."


Précis de décomposition, Emil Cioran, 1949.
(Picture: Cadaveri Eccellenti, 1976)

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Commentaires

1. Le mercredi 16 mars 2011 à 17:14, par Saint Haineux

Cela fait des années que je ne lis plus Cioran. Il fait partie des écrivains capables de détruire une existence. J'avais rien demandé moi, j'voulais garder mes petites espérances, mes petites illusions, ne pas obtenir de gages philosphiques à la dépression que je faisais alors.

Cioran m'est tombé sur la gueule comme l'héro sur un quartier de gitans sédantarisés, une calotte glacière de merde qui fait déborder tout un océan de tranquilité relative.

Les auteurs de cette nature devraient être interdits (comme Houellebecq, comme Caraco, comme Nerval, comme Schopenhauer, comme Goethe). Il est inhumain de couper l'envie aux fans de Max Weber de continuer à faire Cui-Cui comme si de rien n'était.

Dieu, enlevez-moi cette merde pessimiste de la tête.

Et vous, El Padrone, comment l'avez-vous réceptionnez la baffe ?

2. Le mercredi 16 mars 2011 à 21:10, par Le Patron


C'est vrai que c'est un choc au début, mais Cioran est quand même un peu fatiguant et prévisible. Il est moins pénible quand il essaie d'être drôle, dans sa fin de vie.

3. Le vendredi 18 mars 2011 à 02:02, par CHUCK NORRIS

SAINT HAINEUX BARRE TOI DE CE BLOG SALE FILS DE CHIEN, J'AI LU TON BLOG DE FACHO DE SALON QUI SAIT MEME PAS PISSER DROIT, ON A PAS BESOIN DE RACLURE DE BIDET DANS TON GENRE PAR ICI, VA NIQUER TA MERE ET SURTOUT REVIENS JAMAIS, SUICIDE TOI BATARD.

4. Le vendredi 18 mars 2011 à 14:37, par PURE DISGUST

ça c'est de l'humour.

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