Fluoglacial - Tendances Négatives

Pif & Hercule



INITIATIVE STRATÉGIQUE DE MOUVEMENT

HORS SATAN (2011)



Je n'avais pas encore vu le dernier film de Bruno Dumont, mais comme la qualité n'est jamais périmée, c'est désormais chose faite. Le réalisateur du mythique "La Vie de Jésus" et aussi du merdique "Twentynine Palms" est clairement à part dans le paysage haïssable du cinéma français. Son "Hadewijch" sorti il y a deux ans était très fort, et désarçonnant, le concept de la foi mis à nu devant les caméras. Comment une jeune fille amoureuse du Christ, rejetée du couvent où elle était entrée de son gré, décide de tourner le dos à l’Église et se convertit à l'Islam, pour le meilleur et surtout pour le pire. On est loin des galipettes de Gilles Lellouche et des blagues de Bruno Solo. Dans "Hors Satan", dont les lenteurs et les prairies ramènent au précédent "L'Humanité", Dumont tourne toujours dans le Nord, fidèle à son patelin, tout comme aux acteurs du cru (David Dewaele!).



Le film ne possède pas de bande-son, les personnages ne possèdent pas de nom, afin de mieux se consacrer à la fresque dépeinte. Dumont revisite la Bible à travers un illuminé vagabond, "le gars", déposé sur les plages de la Cote d'Opale par miracle. "Le gars" entretient une liaison amicale avec "la fille", qu'il venge en fusillant son pervers beau-père. Nord. Le mystique est aussi exorciste et aspire le démon d'une fillette prostrée, pour ensuite le recracher dans une version Quechua de Marie-Madeleine. Une scène bien... Nord. Deux faits divers cruels vont mettre "le gars", rattrapé par ses errances animal, entre les mains des forces (de police) du Mal... mais justice sera faite. Le film est au ralenti ou plutôt en vitesse normale de vie. Les jours se suivent et se ressemblent, casse-croûte, promenades dans l'herbe, le sable, recueillements, puis la solitude, le feu et la nuit. On dirait du Bernanos. La fin, quoique attendue, arrive même à être belle. Voilà, enfin un film qui fait du bien.



DETACHMENT (2011)


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