Tu vois ça ? Ça veut dire que tu n'es pas le bienvenu ici. Ça me rappelle un film mais je ne sais plus lequel... Neill Blomkamp parvient, tout en utilisant de nombreux lieux communs, à rafraichir complètement le genre science-fiction/extra-terrestre qui se perdait dans des ALIENS VS PREDATOR VOL.12. Un énorme vaisseau campe depuis 20 ans au dessus de Johannesbourg (oui, comme INDEPENDENCE DAY, mais où est l'ombre ?). Déjà un bon point, ça ne se passe pas aux USA. Pas non plus de traque mystique de la bestiole, qui n'est plus un être intouchable venu d'ailleurs. La chose ressemble à un mélange bâtard entre Predator et Yoda (ahah), fiché dans les dossiers de l'État, traitée comme les plus misérables habitants du globe et parquée dans un bidonville géant surveillé de près par les kakis. Apartheid.



Surprenant d'entrée. Les Aliens réduits en pauvres dérélictes avides de conserves pour chat, le mythe en prend un coup dans la tronche ! Le scénario est un perdu de vue avec en point de mire : Wikus Van De Merwe. Ou comment par un enchainement de cascades et péripéties, un simple employé au bureau de la recherche aliénante, coopté chef de l'opération "délocalisation des Aliens", va se retrouver mêlé au redémarrage du monstre d'acier spatial avant de disparaître. Sa rapide découverte du dessous des cartes va entraîner son dégout de ses supérieurs, agissant pire que nazis, expérimentant les corps d'Aliens morts pour se servir de leurs puissantes armes, avec comme projet de les concentrer dans un futur camp synonyme de linceul.



Wikus a trouvé le fluide, le virus le pénètre et son corps change... Sang noir, œil vert, une tentacule lui pousse au bout du bras... Grippe A, sa mutation est en marche. Son organisation aussitôt alertée le traque, le but : le faire mourir pour la science. Devant échapper à la fois à l'Armée, aux mercenaires envoyés par la puissante multinationale MNU, et aux rebelles Nigériens ultra-violent zonant dans le bidonville, Wikus va finalement s'allier à Chrisopher (un Alien au QI explosant le compteur) et bénéficier de leur puissance, ce qui va nous offrir des putains d'images ! Notamment le final Wehrmart style où Wik joue au transformeur, coincé comme TETSUO dans un puissant robot d'inspiration TERMINATOR 2 - L'avènement des machines. Ça flingue dans tous les sens.



On se serait volontiers passé des moments de romance (second degré de Neill ?) entre Wikus, l'antihéros mutant, et sa femme, aimant, mais l'humour prend clairement le dessus sans pour autant faire parodie sci-fi. C'est là que c'est fort. Un discours politique non dissimulé et non lourd, tout comme le dosage parfait de l'action et des effets spéciaux, des trafiquants nigériens déglingués rêvant de levrette démoniaque et de déguster des bras, des armes nu-clé-aires, et des répliques aux petits moignons. Divertissement haut de gamme. Peter Jackson peut sabrer le champagne. Le foin autour du film est pour une fois mérité. La fin laissera l'interprétation libre, moi je dis DISTRICT 10 dans 2 ans. Saloperie de crevettes !