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SKINHEADS: Ennemis pour l'éternité (Acte II)


ACTE II : Être nazi ou ne pas être (1989-1998)

Au début des années 90 va apparaître toute une série de films, plus ou moins merdiques, laissant un même constat: les skinheads sont tous des abrutis, fanatiques du 3ème Reich. Et évidemment, le premier "joyau" du genre vient des Amériques et s'appelle originalement...

[ACTE I - ACTE III]




SKINHEADS (1989, Greydon Clark)

"Tu sais quoi d'Adolf Hitler ? Couille molle !" Il faut absolument voir ce film en VF ahah. Une bande de skinheads discrète (ils ont tagué une croix gammée et un Anarchie sur leur van) fout la merde du côté de Reno, Nevada. Damon, un théoricien de la race blanche, agresse les clients d'une auberge montagnarde avec ses potes écervelés (le meilleur, "Brains", bénéficie du doublage français d'Averell des Dalton et envoie du bois: "J'ai le cul en feu Damon" ; "T'as du te torcher avec une ortie pauv' con!"). 4 morts puis 2 rescapés s'échappent dans la forêt (dont Liz Sagal...).

Les skins les traquent dans les bois pendant le reste du film jusqu'à ce qu'ils tombent sur un vétéran de la seconde guerre mondiale qui les canarde en les traitant de "pédales de nazis"! A noter une scène de viol "insoutenable" et un skin crucifié qui se fait ensuite manger par un ours. Tout ça au son metal de SGM, COVEN ou psychobilly avec ELVIS HITLER. Le film est interdit au moins de 18 ans, pourtant cette perle peut amuser de 7 à 77 ans. NAZE-i.




ROMPER STOMPER (1992, Geoffrey Wright)

2 ans avant la première saison d'Hartley, l'Australie prend le pas des USA et sort aussi son skinhead mouvi. Rien à voir avec le navet ci-dessus, ici c'est horror show. C'est surtout la révélation de Russell Crowe dont la carrière s'envolera après ce film. Il joue Hando, un orateur autoritaire qui domine une bande de skin-squatteurs, avec chacun une personnalité très marquée. A force de provoquer les immigrés vietnamiens, présents en nombre à Melbourne, ils finissent par récolter la guerre.

Ça bastonne et ça cavale dans tous les sens. Une fille se joint au groupe et ça n'arrange rien. Davey (l'acteur héroïnomane se jettera sous un train après le tournage), amoureux d'elle, deviendra le rival d'Hando, et le crew partira en couilles. Les scènes de galopade sont chouettes et la fameuse fête dans leur squat est culte. Bien influencé par ORANGE MÉCANIQUE mais bien tout court.




Fin 92 sort aussi LUNA PARK, un drame franco russe, mais pas de méprise, ce n'est pas un "film de skinheads". La scène post-apocalyptique d'intro ne reflète en rien l'intrigue. Les "nettoyeurs" sont une bande nationaliste body-buildée ayant comme repère le sous-sol d'un parc d'attraction. Leur leader, Andrei, s'aperçoit qu'il est en fait né d'un père juif. Choc. Il veut le retrouver pour le tuer mais finalement succombe à son charisme et tourne le dos à ses anciens srabs. C'est réalisé par Pavel Lounguine (auteur de TAXI BLUES) et c'est pas mal.


SPEAK UP! IT'S SO DARK (1993, Suzanne Osten)

Si tu comprends pas le suédois c'est pas la peine. Donc c'est pas la peine. Ce film se résume à une confrontation entre un jeune skinhead néo-nazi, battu par les siens et ayant de nombreux problèmes cérébraux depuis, à un docteur d'origine juive qu'il rencontre dans un train. Le doc a perdu toute sa famille à Auschwitz et est bien décidé à suivre ce jeune instable de près. Au bout de nombreuses séances au salon, les deux finiront par se respecter et se comprendre. Un drame psychologique façon nordique.




TESTE RASATE (1993, Claudio Fragasso)

Marco se fait chier à Rome. Un jour, il voit un pochard se faire savater dans le bus. Il suit le savateur, vêtu d'une cape noire, et découvre un centre de gym nazi. Le patron, Saverio, a la même tronche que Mussolini et se fait appeler "le fuhrer"! Entre temps, il fait la connaissance d'une sublime métisse qui habite son immeuble (Fabienne Gueye, elle est sur Facebook), avec qui il fera un peu de sexe. Son baptême de l'herr a lieu dans un disco-club nazi au son d'une musique EBM qui fait "sieg! hei!l" ahah, scène folle!

Il doit ensuite faire ses preuves en street art engagé contre le commerce, et se battre contre le chef dans un duel bien gay. S'en suit quelques ratonnades de dealers et squatteurs puis Marco perd les pédales, allant jusqu'à battre sa meuf... qui lui plantera un couteau dans le bide! Histoire sans fin, qui alerte le spectateur de l'embrigadement si vite arrivé... Le doux parfum d'Italie évite à ce film d'être complètement pourri.




SKINS (1994, Wings Hauser)

Appelé aussi SKIN GANG ou GANG BOYZ, on peut aussi ne pas l'appeler. Cette grosse bouse est réalisée par Wings Hauser qui n'est pourtant pas un mauvais bougre, sorte de doublure obscure de David Hasselhoff. Dans ce film de série XYZ typique années 90 (bouc et baggy), une bande de skins nazis terrorise la population en se bousculant sur Hollywood Boulevard. Ils tabassent un jeune homo qui se révèle être le fils de Wings, l'ex-flic alcoolique habituel retiré des affaires. Celui-ci, d'abord dégouté d'avoir un fils pédé, se frotte aux rasés et mord la poussière. Il reprend l'entrainement et ligue ensuite toute la communauté contre eux, dans un final navrant. Plus caricatural tu meurs. A oublier très très vite.




HIGHER LEARNING (1995, John Singleton)

Ah ça fait plaisir de voir un vrai film. Ce campus movie, qui pose plusieurs problèmes étudiants (pauvreté, asociabilité, racisme, sexisme), est le point de rencontre de 3 histoires, de 3 freshmen. D'abord Malik (Omar Epps), jeune noir inscrit en cursus partiel qui doit sauver sa peau sur la piste du 400m. Il connecte avec la bande à Ice Cube et Busta Rhymes (ahah), doyens et militants noirs convaincus. Puis Kristen (Kristy Swanson), fille de bonne famille qui fera très tôt les frais du mythe du "sexe facile", elle se réfugiera meurtrie dans l'asso lesbienne de Jennifer Connelly.

Et pour finir, Remy (Michael Rapaport). Nom pas choisi par hasard, l'irlandais sans famille, rejeté de partout, trouvera sa voie dans la haine et le fanatisme en rencontrant Scott (le même skinhead nazi que dans SKINS, Cole Hauser). C'est à ce moment que la tragédie du film s'envole, lobotomisé, Remy abattra 3 élèves le jour du Peace Fest (ahah). Manifeste pour la tolérance (Larry Fishburne représente en vieux sage), cette tragédie a certainement inspiré AMERICAN HISTORY X et vaut amplement le détour.




30:E NOVEMBER (1995, Daniel Fridell)

Qui dit film suédois dit suédoises, et bon, Dani s'est pas foutu de notre gueule là. La longue scène du début de type "house party" vaut son pesant de meubles. Collé séwé. Quand les invités golden boys non désirés mettent leur K7 de reggae et commencent à draguer les devotchkas, le chaos se créé. Vous avez demandé la Polis, elle non plus n'aime pas les intrus. Puis l'histoire d'amour redondante entre Romeo & Juliette naît.

Lui est nordique, elle hispanique. Le 30 novembre arrive, une fois la traditionnelle scène de la tondeuse passée (obligatoire dans tout film skin), les tondus défilent dans la rue pour fêter la puissance de Charles XII. Scène d'émeute rap, tragédie sanglante touchant les deux côtés, et apothéose romantico-tragique dégueulasse pour finir. Rien d'spécial, excepté le format plus long, cinéma cinéma quoi.




THE INFILTRATOR (1995, John Mackenzie)

Film TV Deutsche Amerikanische, le plot est sensé être basé sur une histoire vraie. Celle d'un journaliste américain d'obédience judaïque qui a infiltré une sombre mafia nazie du côté d'Hambourg. L'organisation se sert de skinheads pour tchasser des tables dans les kébabs et les salons de thé. Rapport très faible donc. L'infiltré (Oliver Platt) se liera d'amitié avec Gunther (Tony Haygarth), un touchant nostalgique du IIIème reich, légèrement siphonné. C'est aussi l'occase de voir Le Clown (Sven Martinek) déguisé en skinhead, et programmateur de snuff movie porno nazi dans un cinéma très... underground! Bon, heureusement que ça dure pas longtemps.


Mathieu Kassovitz se déguisera aussi en neuski pour une scène de son film LA HAINE en 1995, mais ça reste très anecdotique.




DOG YEARS (1997, Robert Loomis)

L'équipe TROMA veut faire savoir au monde que tous les skins n'ont pas de raideur au bras. Robert choisit donc un chauve pour le rôle principal de son film indépendant. Eh bien ça marche pas si mal. Wally est amoureux de sa chienne, un dalmatien nommé Nietzsche! Quand celle-ci se fait heurter par un voyou dans la rue, Wally n'hésite pas et l'allume au sol. Les flics se pointent et le coffrent. C'est alors qu'il va se retrouver entre les pattes de mafieux de pacotille et va tout faire (jusqu'à transporter des clandestins) pour retrouver Neeche. C'est drôle sans vraiment l'être. C'est surprenant. Wally explique que chauvance n'est pas synonyme de racisme. Filmé à la Tarantino. Bon esprit.




AMERICAN HISTORY X (1997, Tony Kaye)

Pas la peine de s'étendre sur celui-là, tout le monde l'a vu je pense. La destinée de l'Amérique à travers 2 frères, qui ouvrent les yeux et constatent que leur combat ne les mène nulle part, mais c'est déjà trop tard. On peut tiquer sur l'aspect hollywoodien très moralisateur mais ça reste un putain de film de cinéma. Rien à redire.




PARIAH (1998, Randolph Kret)

Vexé du succès et de la hype autour de AMERICAN HISTORY X, PARIAH rajoute dans la surenchère et on revient tout droit dans la caricature de type SKINHEADS et SKIN GANG ou les affreux neusks décérébrés s'abreuvent de sang et de violence sous couvert d'une pseudo idéologie. Comme dans les films suscités, le résultat est en mousse. L'histoire est celle d'un homme brisé qui a vu sa femme se faire violer sous ses yeux. Par désir de revanche, il se skinheadise et infiltre le gang pour le détruire de l'intérieur. Je sais pas quel golmon a qualifié ce film de "Clockwork Orange of the 90's" mais il devrait nettoyer sérieusement ses binocles. Heureusement cette chose sera la dernière de ce type.


Fin de l'acte II.

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Commentaires

1. Le vendredi 13 mars 2009 à 17:51, par riton

d'apres le dvd c'est Sydney Pollack (!!!) qui a dit ça ...

2. Le vendredi 13 mars 2009 à 18:32, par Le Patron

Nan il a dit "une mise en scène remarquable", il se mouille pas ahah

3. Le dimanche 30 octobre 2011 à 21:26, par stacy

Bonjours ou pourai'je avoirs c'est film ?

4. Le lundi 31 octobre 2011 à 02:36, par Rocco SIFFREDI

En faisant des chupas sur les boulevards des maréchaux, tu les trouveras facilement.

5. Le samedi 10 décembre 2011 à 10:25, par swann

ki sait ou je pourrais trouver la plupart de ces films sur les neuskis en libre telechargement ou en partage,si ca interesse j'ai "pariah","romper stomper","skin gang" "made in britain" et "this is england" mais j'aimerais vraiment avoir "skin","oi! warning" et "mean time" donc oi! oi! oi!

6. Le mercredi 25 avril 2012 à 21:08, par blitz

Personnellement, si Romper Stomper est mon préféré et de loin (immense Russel Crowe) de par son authenticité, je trouve Pariah pas si mauvais bien que d'un niveau en-deça du premier film cité... American History X est surestimé à mes yeux et trop prêchi-prêcha... Bon, c'est juste mon avis...

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