Fluoglacial - Tendances Négatives

1950's


[Lino engagé contre le pignon fixe et pour le port du harrington/converse, 1959.]


1951: MIRACULO A MILANO - Vittorio de Sica : "Sole! Sole!"
Chef d'œuvre du Neorealismo. Après le dramatique voleur de bicyclette, De Sica passe au registre tragi-comique. Toto, un idiot né dans les choux, veut répandre l'amour dans un bidonville de la banlieue milanaise. Le nouveau messie des pauvres va faire enrager la police et les patrons qui veulent raser leur camp grâce un incroyable don. Drôle, Beau, et une fin surréaliste !




1952: UMBERTO D.- Vittorio de Sica : Dignità.
Le dernier parpaing du mouvement néoréaliste italien (sublimé par Rossellini après la guerre) est encore signé De Sica. Après le travailleur, c'est la condition du retraité qui est maltraitée. Le vieux Umberto, chassé par sa bourgeoise de propriétaire, déambule dans les rues de Rome, cherchant par quel moyen trouver de l'argent, avec comme seul ami fidèle, son chien... Suicide? La tristesse n'est plus un luxe.




1952: LE PLAISIR - Max Ophüls : "Eh ben tues-toi."
Nouveau réalisme français ? Monsieur Oppenheimer adapte Maupassant et propose trois visions du plaisir: "La modèle", "Le masque" et "La maison Tellier". Sont nominés Gabin, Darrieux, Brasseur, Servais et le jeune Daniel Gélin, plus cynique que jamais. Et un constat: le bonheur n'est pas une chose très gai.




1953: I VITELLONI - Frederico Fellini : "Io sono socialista!"
Une bande de 5 potes s'amuse avec les filles et la vie dans une petite ville italienne. Seulement lorsque le cador des "inutiles" engrosse la sœur d'un des copains, ça tourne mal et il se retrouve forcé au mariage. Ca ne l'empêchera pas de swinguer, et les autres oisifs de se questionner sur leur futur au long de beuveries et de nuits blanches dans ce long film nonchalant classique du style Fellinien.




1955: MUERTE DE UN CICLISTA - Juan A. Bardem : Pelicula Negra.
L'Espagne n'était pas en queue de peloton niveau Film Noir, malgré l'ère Franco, et l'oncle de Javier Bardem le prouve avec cette puissante histoire. Des amants écrasent un cycliste sur une route déserte et l'abandonnent lâchement. Seulement un proche du mari les a vu et a décidé de les tourmenter. Adultère, meurtre, les tourtereaux ne jouent pas que leur position dans la haute société mais leur vie. Lourd.




1956: VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS - J. Duvivier : Coca-Cola.
Ici restaurant, pas pharmacie! Jean Gabin est un chef au succès grandissant. Son restau au pied du marché des Halles (avant qu'il soit déplacé à Rungis) est bondé du matin au soir. Divorcé d'une femme droguée, il voit débarquer la fille de celle-ci. Son but: hériter du vieux en semant le désordre et la séduction chez l'homme marchant droit et calme dans la vie. Mais quand le dabe se rebiffe, attention au suif...




1957: LE NOTTI BIANCHE - Luchino Visconti : Rock'n'roll.
Le maître réaliste italien s'écarte du sentier qu'il a ouvert 15 ans auparavant avec Ossessione pour un conte unique. Mastroianni et Marais jouent une femme (pas de mauvais esprit), dans la nuit noire et déserte d'une petite cité. L'un dragueur, l'autre amant. Tiré d'un livre de Dostoïevski qui excitait beaucoup les réalisateurs italiens de l'époque, la scène finale de ce film est une des plus glaciales jamais tournées.




1958: LE BEAU SERGE - Claude Chabrol : "On est des bêtes."
Un jeune esthète parisien revient dans le village de son enfance après 10 ans d'absence. La Creuse. Rien n'a beaucoup changé à part son meilleur ami, Serge, marié et pourri par l'alcool. Il va alors s'employer à le ramener à la sobriété, découvrant au fur et à mesure le côté obscur de la vie à la campagne. C'est le premier film du crapaud, avant LES COUSINS et c'est la vraie vague.




1959: MARIE-OCTOBRE - Julien Duvivier : Le suicide.
15 ans après la libération, le réseau vaillance se réunit. Cette organisation de résistance a été dénoncé à la Gestapo par un des leurs à l'époque, et il est maintenant l'heure de le débusquer. Le génie français a rarement été aussi bien employé que dans ce huis-clos. Dialogues de Jeanson, casting dingue (Blier, Ventura, Dalban, Reggiani, etc.) avec l'inimitable Paul Meurisse en maître de cérémonie pour un suspense à la Clouzot. Tueur.




1959: LA NOTTE BRAVA - Mauro Bolignini : Nichilismo.
Les garçons (Brialy, Terzieff, Milian) s'embarquent dans un road-movie de la débauche avec 3 sublimes prostituées (Elsa Martinelli, Antonella Lualdi...). Voiture volée, vente d'armes et sexe dans les prés. C'est cru, amusant et toujours en mouvement. Le scénario offert par Pasolini est marqué au fer rouge d'un nihilisme total. L'argent comme l'amour sont jetés dans la rivière, mais à la fin, on sait qui gagne.



Trackbacks

Aucun trackback.

Les trackbacks pour ce billet sont fermés.

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment.

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.