Le film parfait où il ne se passe rien mais où les protagonistes font tout pour qu'il se passe quelque chose. Mayfield Place, un lotissement bien propre et carré, fidèle au fin fond des USA. Ray (Tom Hanks) est en congé maladie, et a décidé de NE RIEN FAIRE pendant une semaine. Art (Rick Ducommun), son voisin et ami, n'en finit pas de l'emmerder et d'espionner le voisinage. Et Mark (Bruce Dern) est un vétéran du Viet Nam, déglingué, comme on en voit souvent dans le genre. Ils s'inquiètent tous trois de la disparition de Walter, un voisin moustachu et douteux. Convaincus que les nouveaux arrivant d'Europe de l'Est (les Klopeck) sont l'incarnation du mal (ils ne sortent pas la journée et des phénomènes étranges ont lieu depuis peu), ils décident de mener une folle enquête autour de la villa fantôme se dressant en face de chez eux...
Une dose de mongolerie rarement atteinte pour une comédie à suspense vraiment réussie. Le trio d'acteurs fonctionne à merveille. L'environnement ensoleillé et plongé dans les années 80 est parfait (on peut voir Corey Feldman déambuler en short Vision Street Wear sous fond de Van Halen). Les gags sont gros. L'aspect horreur n'est pas grossier mais suggéré, c'est quand même réalisé par JOE DANTE (Gremlins, Twilight Zone...). La fin est explosive et surprenante. Tom Hanks et sa tête d'idiot du village finit de nous convaincre que ce film est un classique!
Par ROD,
vendredi 25 juillet 2008 à 04:44 ::FILMS 80's
Pharrell ferait bien de prendre exemple sur Nicolas Cage, qui dès 1989, boudinée dans sa veste en croco et ses santiags, donnait des leçons de VIOLENT DANCING aux binoclards fans de David Lynch, dans son meilleur film, WILD AT HEART.
Par ROD,
mardi 15 juillet 2008 à 19:29 ::FILMS 80's
Summer 84. Les créateurs de FAST TIMES AT RIDGEMONT HIGH ont pris le frangin dans le rôle du lycéen à la ramasse. Ce n'est donc pas Senn mais Christopher Penn (Tom Drake) qui rend ce film d'Art Linson complètement attractif et lourdingue. Le jock (sportif écervelé) dans toute sa splendeur, avec une des coiffures les plus ratées de l'histoire du cinéma. Tom travaille dans un bowling avec son meilleur pote Bill (Eric Stoltz), son petit frère est un voyou qui fantasme sur le Vietnam en posant des explosifs un peu partout dans la ville. Tom veut renouer avec la meuf new wave, Eileen, qui se fait branché par le nabot du magasin de fringues où elle bosse. Bill lui, veut aussi renouer avec son ex, Anita, qui se fait monter par un beauf flic dans l'exercice de ses fonctions, dans la cuisine de la cafet'.
Bref, c'est le bordel, mais c'est le rêve américain. Le scénario s'envole lors de l'excursion au strip club et lorsque Tom et Bill s'installent ensemble et organisent LA FETE DU SIECLE. On y voit la bonasse des 80's Sherilyn Fenn, qui se fait dézipper dans un placard, et surtout Lee Ving le chanteur de FEAR ainsi que Nickey Beat le batteur des WEIRDOS qui campent dans l'appartement. Les gimmicks ultimes sont le frapper de tête (tel un check) et l'avalage de cigarettes. Sans oublier le fameux "It's casuaaaaal" de Tom ("no problemo") qui revient pendant tout le film. La bande son fuse de STEPPENWOLF à BANANARAMA, en passant par JIMI HENDRIX, HUMAN LEAGUE, BILLY IDOL et LITTLE RICHARD! Tom Drake < Jeff Spicoli, mais on se marre bien quand même.
Par ROD,
mardi 15 juillet 2008 à 18:37 ::FILMS 80's
Summer 86. Le film qui inspira indéniablement la cultissime série "Parker Lewis ne perd jamais". John Hugues, le patron des films pour ados naïfs ajoutent ici de la drôlerie et ça marche. Ferris (Matthew Broderick) est le lycéen insupportable qui s'en sort toujours, avec son brushing bien mid 80's, comme Parker quoi. Cameron (Alan Ruck) est son Best Friend mongolien. Sloane (Mia Sara), sa dulcinée, est putain de JOLIE. Le principal du bahut est particulièrement bon aussi (Jeffrey Jones). Les gags sont amusants (le mécanisme du ronflement activé par l'ouverture de la porte de sa chambre, ses techniques téléphoniques et informatiques étudiées, etc.). L'intro sonorisée par le tube de SIGUE SIGUE SPUTNIK met tout de suite du rythme. Et l'apparition de Charlie Sheen en loubard ténébreux balance. On rit, même si ça ne vaut pas FAST TIMES. En bref, une journée à l'école buissonnière de qualité supérieure. Twist and shout.
Rien à voir avec les pleurnicheries de Marion Cotillard, LE MÔME est le dernier polar sombre et froid de Maitre Alain Corneau (rétrospective du bonhomme ici). Richard Anconina incarne un petit flic marginal en carton qui tombe amoureux d'une pute (l'actrice X Ambre, lache ton com darko) et compte sur elle pour l'aider à faire tomber 2 libanais proxénètes fous, les frères Charki. Ceux-ci ont commandé des lance-roquettes direct de Beyrouth pour faire sauter des fourgons blindés. Mais le petit Richard déambulant en blouson Complices s'en servira pour les ess'ploser à la fin d'une course-poursuite folle sur le périph' intérieur et autour d'entrepôts, comme il faut.
Les parties sans dialogue sont donc les meilleures (surtout quand on sait que c'est Christian Clavier qui les as écrit). Il y a une scène d'anthologie tournée au Metropolis à Rungis, 20 ans avant la Tecktonik (lache ton com fievez). Il y a un peu de pornographie. Il y a des New Balance fluorescentes en nylon de toute beauté. Et il y a surtout une bande son inhabituelle 100% Otis Redding qui donne un petit plus Periglioni. Un polar urbain passable, entre LES SPÉCIALISTES et TCHAO PANTIN, mais en moins chevaleresque.
Par ROD,
mercredi 2 avril 2008 à 06:28 ::FILMS 80's
Le synopsys au dos de la jaquette pose clairement une légacie : Il a son frère, son copain (Yvan Attal à ses débuts), sa nana. Voilà le sens de sa vie. Il n'est ni marginal, ni désespéré. Il n'a ni projet, ni idéal. Que lui reste t-il à part l'amour? Rien justement et ce n'est pas un cadeau, car la fille qu'il rencontre lui en fait baver. Il avait la haine de vivre, il a maintenant la haine d'aimer.
Ce film d'Eric Rochant, tourné dans un Paris gris, bercé par les utopies européennes à l'aube des années 90, est SAISISSANT. Hippo (lyte Girardot), est un trentenaire loser, cynique et branleur, il vivote grâce à ses parties de poker et aux ventes de shit de son petit frère, dans un appartement sur les toits, qui sert un peu de squatt. Pas de futur, il vit au fil des rencontres, car son truc c'est les filles. Du moins il le pense, avant de rencontrer Nathalie (Mireille Perrier), élève à Normal Sup. Leur jeu de séduction et d'amour durera jusqu'à la scène de fin où, voyant Nathalie s'enfuir, Hippo lancera un terrible : "il va encore falloir trimer"... chaque fois, l'histoire se répète... Les dialogues sont crus, hyper réalistes, pas de discours à l'eau de rose, ni pitié ni romance passionnée, la fatalité comme seule vérité. Un film qui change complètement la donne sur les rapports homme-femme et sur les rapports humains en général, plus proche du drame que de la comédie. A voir absolument.