Jeu de mot journalistique oblige. De Libé à L'Express en passant par France Inter et RTL,
SCHNOCK, dont le premier numéro était sorti dans une quasi-confidentialité, est maintenant la revue dont tout le monde parle. Doit-on l'éviter ? Non. Son prix en rebutera certains (il n'y a aucune pub à l'intérieur et c'est bien agréable) mais force est de constater que le contenu (comme celui du n°1) plaira à toute la famille. L'entretien fleuve de ce n°2 est accordé à Amanda Lear, qui nourrit tant de fantasmes (sexuels) et d'époques que pas grand monde n'a connu. Déposée là où il fallait dans les années 60 et 70, la grande gigue symbolise le parcours de la femme fatale qui a su gérer ses affaires. Avec du cool.
Quoiqu'elle en dise, une vie plus mouvementée que celle de Jean-Pierre Marielle! Dali, Bowie, Ferry, l'icône les fera tous tourner chèvre puis succombera au biz de la musique facile, et de la télé (de Dali aux Grosses Têtes il n'y a qu'un pas!) avec le regret de n'avoir jamais fait de cinéma. On peut pas tout faire non plus, merde. Alain De Greef c'est un peu le même topo. Patron là où il faut, au bon moment, une carrière à Canal+ qui fascine les "enfants de la télé" qui l'interviewent. Une haine vouée au marketing et au management moderne, cependant, l'esprit Canal est bien où il est. La trilogie "carrière remarquable" se clôture avec les aventures de Bernard Tapie, le plus opportuniste des trois, dans un récit difficile à absorber signé l'ancien rédac-chef de l’Équipe. Ah la la ce Bernard...
Côté friandises, le
top 15 des jeux de société et la rubrique
brouilles et embrouilles sont toujours un délice. Le coup de torchon du gros con de Bertrand Tavernier, qui utilise la tribune du Canard Enchaîné pour gueuler après La Poste, est quant à lui un bel exemple d'abus de notoriété. L'enquête sur le secret de la Suze est bien drôle, l'interview de Parick Brion du Cinéma de Minuit est cruciale, Roger Tallon le génie du design industriel et Philippe Chatiliez l'iconoclaste sont deux autres bons moments de lecture à passer devant sa fausse cheminée. Le dossier sur les candidatures-canulars aux élections présidentielles (Ô grand Pierre Dac) vaut son pesant de cacahuètes (avec ou sans Suze) tout comme la bonne idée du papier sur Bernard Dumaine, dans une rubrique
hommage aux soldats inconnus du cinéma français qui met en avant les tronches en arrière plan des films d'antan. C'est beau et bien fait, 170 pages pas comme les autres. À lecture schnock, devise schnock:
il n'y a de bonheur que chez soi et au-dessus du temps ! (signé Huysmans)