Fluoglacial - Tendances Négatives

Masse Mensch


SUPERMARKT (1974)



Dans les années 70, fatigués par le "nouveau cinéma allemand" dominé par les Herzog, Wenders ou Fassbinder, des réalisateurs "à couilles" se mettent à produire des "kleine dreckige Filme", autrement dit des petits films crades. Plus social qu'artistique, SUPERMARKT de Roland Klick est la perle du courant. Willi, jeune de 18 ans en danger de vie, zone dans les rues de Hamburg. Il y rencontre un tas de gens différents. D'abord Frank, un journaliste qui le branche au commissariat avant qu'il ne se sauve, une des spécialités de Willi: la fuite. Frank est en crise existentielle et en quête d'authenticité journalistique, il veut se servir de Willi pour un reportage. Résultat: Willi va se barrer avec sa caisse. Il rencontre ensuite Monika, une pute des boulevards, qui fait un scandale sur la place publique. Monik a un enfant à charge, Vili se rend alors compte qu'il y a des gens qui galèrent encore plus que lui, et s'attache. Mauvaise idée.

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Super-Cannes


B. Tavernier essayant de corrompre le jury du festival de Cannes 1984.

« Haut lieu du tourisme balnéaire international, célèbre pour sa croisette bordée de palmiers et pleine de connes emperlousées traînant des chihuahuas, Cannes brille surtout pour son festival annuel du cinéma où les plus notables représentants de la sottise journalistique parasitaire côtoient les plus éminentes incompétences artistiques internationales, entre deux haies de barrières métalliques où, sinistrement empingouinés, le havane en rut ou la glande mammaire au vent, pressés, tassés, coincés, luisants comme des veaux récurés qu’on pousse à l’abattoir, tous ces humanoïdes chaleureusement surgelés se piétinent en meuglant sous les brames effrayants des hordes populaires. »

Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des biens nantis, Pierre Desproges, 1985.
(Illustration: Jean-Paul Laurent, 1882)

Hanging is not punischment enough



« Qu'est-ce qu'un supplice? "Peine corporelle, douloureuse, plus ou moins atroce", disait Jaucourt; et il ajoutait: "C'est un phénomène inexplicable que l'étendue de l'imagination des hommes en fait de barbarie et de cruauté." Inexplicable, peut-être, mais certainement pas irrégulier ni sauvage. Le supplice est une technique et il ne doit pas être assimilé à l'extrémité d'une rage sans loi. Une peine, pour être un supplice, doit répondre à trois critères principaux: elle doit d'abord produire une certaine quantité de souffrance qu'on peut sinon mesurer exactement, du moins apprécier, comparer et hiérarchiser; la mort est un supplice dans la mesure où elle n'est pas simplement privation du droit de vivre, mais où elle est l'occasion et le terme d'une gradation calculée de souffrances: depuis la décapitation - qui les ramène toutes à un seul geste et dans un seul instant: le degré zéro du supplice - jusqu'à l'écartèlement qui les porte presque à l'infini, en passant par la pendaison, le bûcher et la roue sur laquelle on agonise longtemps; la mort-supplice est un art de retenir la vie dans la souffrance, en la subdivisant en "mille morts" et en obtenant, avant que cesse l'existence "the most exquisite agonies".

Le supplice repose sur tout un art quantitatif de la souffrance. Mais il y a plus: cette production est réglée. Le supplice met en corrélation le type d'atteinte corporelle, la qualité, l'intensité, la longueur des souffrances avec la gravité du crime, la personne du criminel, le rang de ses victimes. Il y a un code juridique de la douleur; la peine, quand elle est suppliciante, ne s'abat pas au hasard ou en bloc sur le corps; elle est calculée selon des règles détaillées: nombre de coups de fouet, emplacement du fer rouge, longueur de l'agonie sur le bûcher ou sur la roue (le tribunal décide s'il y a lieu d'étrangler aussitôt le patient au lieu de le laisser mourir, et au bout de combien de temps doit intervenir ce geste de pitié), type de mutilation à imposer (poing coupé, lèvres ou langue percées). Tous ces éléments divers multiplient les peines et se combinent selon les tribunaux et les crimes: "La poésie de Dante mise en lois", disait Rossi; un long savoir physico-pénal, en tout cas.

Le supplice fait, en outre, partie d'un rituel. C'est un élément dans la liturgie punitive, et qui répond à deux exigences. Il doit, par rapport à la victime, être marquant: il est destiné, soit par la cicatrice qu'il laisse sur le corps, soit par l'éclat dont il est accompagné, à rendre infâme celui qui en est la victime; le supplice, même s'il a pour fonction de "purger" le crime, ne réconcilie pas; il trace autour ou, mieux, sur le corps même du condamné des signes qui ne doivent pas s'effacer; la mémoire des hommes, en tout cas, gardera le souvenir de l'exposition, du pilori, de la torture et de la souffrance dûment constatés. Et du côté de la justice qui l'impose, le supplice doit être éclatant, il doit être constaté par tous, un peu comme son triomphe. L'excès même des violences exercées est une pièce de sa gloire: que le coupable gémisse et crie sous les coups, ce n'est pas un à-côté honteux, c'est le cérémonial même de la justice se manifestant dans sa force. De là sans doute ces supplices qui se déroulent encore après la mort: cadavres brûlés, cendres jetées au vent, corps traînés sur des claies, exposés au bord des routes. La justice poursuit le corps au-delà de toute souffrance possible. »

Surveiller et punir, Michel Foucault, 1975.
(Picture: La Chatte Sur Un Doigt Brûlant, 1975)

TROPA DE ELITE (2007)


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DIE SELEKTION: Muscle & love



Saviez-vous que Roland Emmerich était né à Stuttgart ? C'est vrai on s'en tape. C'est de là que vient Die Selektion, et ils sont prêts pour 2012. Le trio a ravivé l'image de la trompette au sein de la scène dark electronics tout en cultivant une esthétique homo-sado qui fait ressembler Gabi Delgado à un chaton. Si Hegel était encore vivant, il mosherait forcément sur leur son. Ils seront bientôt en tournée en Europe (Paris le 1er juin) alors soyez physiques, en forme, et préparez-vous pour la performance muscle et art. Comme Robert Bosch l'a dit (de Stuttgart lui aussi): c'est du travail de pro.

Did you know Stuttgart was the town of Roland Emmerich ? Who cares. It's where Die Selektion comes from, and they're ready for 2012. They achieved to raise the trumpet profile within the dark electronic scene, along with homo-sado aesthetics that make Gabi Delgado looks like pussy. If Hegel was still alive he'll be moshing to their sound. They'll soon be touring Europe so do push-ups, be fit and prepare you for the muscle & art performance. As Stuttgart native industrialist Robert Bosch said: it's a work of professionals.

Réponses/Answers: Max Rieger. Amour/Love: Luca Morte.
English version below

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Cher trou!



« Je récapitule... je condense... c'est le style "Digest"... les gens ont que le temps de lire trente pages... il paraît! au plus!... c'est l'exigence! ils déconnent seize heures sur vingt-quatre, ils dorment, ils coïtent le reste, comment auraient-ils le temps de lire cent pages? et de faire caca, j'oublie! en plus et le cancer qu'ils se cherchent au trou, tête à l'envers, acrobates? "Cher trou! Cher trou!" et ceux qui s'onanisent en plus! qui se voient embrassant des lascives, qui s'en font mal au sang! des heures! dans le noir des cinés! se ruinent en teintureries de phalzars! après des fantômes de vampires, mortes y a vingt ans! qui ressortent des Antres, trempés, hagards! l'autobus les monte ils savent plus! Moi je vais vous revaloriser l'Art! »

Féerie pour une autre fois, Louis-Ferdinand Céline, 1952.
(Illustration: Roland Topor, 1974)

Panic! Cinema



Troma Entertainment est une société de production et de distribution de films indépendants depuis 1974. Créée par Lloyd Kaufman et Michael Herz, le sigle TROMA nous a gratifié des farces trash les plus folles des 30 dernières années, tout ceci avec le bugdet le plus bas possible. Comment peut-on oublier des chefs-d’œuvre comme Surf Nazis Must Die, la série Toxic Avenger, Combat Shock, Tromeo & Juliet ou bien Terror Firmer. Toujours de mauvais goût (explosion de chair récurrente, pornographie latente), chaque film s'efforce d'accorder un commentaire sarcastique sur l'état des choses, à travers un écartèlement douloureux ou une paire de seins volumineuse.

Ce Mardi 8 mai, l'équipe du Panic! Cinema organise au Nouveau Latina une soirée spéciale Troma avec la venue en personne du président Kaufman. Ça commence à 20h avec Poultrygeist, "Night of the chicken dead", ou quand les poulets d'un fast-food reprennent vie pour attaquer les gérants du restaurant mais surtout, le chef présentera ensuite un de leur gros classique: Class of Nuke 'em High, "Atomic College", qui raconte la fuite d'un réacteur nucléaire et son incidence sur la population d'un lycée voisin... Be ready preppies!



Art subventionné socialiste de merde !



Afin de parer la tiédeur ambiante de l'entre deux tours, rien de tel qu'un concert de Jean-Louis Costes. Avant le spectacle, COSTES présentait le dernier livre qu'on a sorti sur lui: "L'art brutal de Jean-Louis Costes"; des personnes du monde culturel reviennent sur les 30 ans de carrière du multi-non-artiste. L'objet est beau. JLC a mis l'opéra porno social de côté pour jouer au vrai chanteur en duo avec SEBASTIaN, oui, lui-même. Ils avaient déjà performé ensemble il y a 3-4 ans. Ça commence, et Gaspard Noé est attentif dans une salle remplie au tiers à peine. Normal. "C'est moi qui ai vendu l'héroïne à mon frère mort!", c'est parti pour une heure de chanson électronico-déglinguée. Costes est muni d'un casque micro sans le casque (comme un reporter du Paris-Dakar) et d'un synthé en bandouilère qu'il accroche à sa ceinture, système D. "Je suis pas antisocial, je suis pas anticapitaliste... je suis juste ANTIRADAR!". Après la promenade sur l'autoroute, pom pom pom, François Hollande vient dire bonne nuit aux petits. On passe du rire à la haine, à l'émotion, tel le Jacques Brel DIY qui sommeille en lui.



En fait, il chante ses chansons et SebastiAn envoie la turbine autour, ça passe et ça casse, entre boucles distordus dont il est habitué, rythmiques dance et ritournelles façon Vladimir Cosma 2.0 sur lesquelles le romantisme de Costes s'exprime. "Art socialiste subventionné de merde!", Costes s'est pris la colonne dressée sur le rond-point de sa cité en rentrant bourré, ça met mal. Mais la drogue le sauve le morceau d'après, Costes s'éloigne de lui-même grâce à elle. "C'est ça l'amour, enculer toujours, c'est ça l'amour, et pleurer toujours", c'est autre chose qu'Edith Piaf son hymne, "Je suis le pédé secret" finit cette trilogie de l'amour vrai. Personne n'est venu dépuceler Jean-Louis en coulisse ensuite. Ni pédés ni groupies dans le vestiaire, elles sont restées devant la scène pendant que JL les barbouillaient de son crayon. "Je veux mourir, mais j'ai peur de mourir ... Mohammed Merah viens me chercher !" Appel au secours aux terroristes pour finir sur une piste terroriste elle aussi, "Où sont partis les nazis?" pour une conclusion noise explosive. Point de 75% sur l'ISF, de guerre civile latente ou de Marine 2017, mais une interview double qui arrive bientôt.

Fuck Kavinsky - This is 1986!



01 - WENDY CARLOS - Beauty in the beast
02 - EXUMER - Fallen saint
03 - DETENTE - Life is pain
04 - CRO-MAGS - Hard times
05 - #Humans are such easy prey#
06 - CARNIVORE - S.M.D.
07 - EXORCIST - Black Mass
08 - ATTITUDE ADJUSTMENT - Bombs
09 - #Something's coming#
10 - POSSESSED - Phantasm
11 - SEIZURE - Pain is pain is pain
12 - CYCLONE - The call of steel
13 - #I'm going to kiss you#
14 - KREATOR - Riot of violence
15 - TANKARD - Maniac forces
16 - SAMHAIN - To walk the night
17 - CANDLEMASS - Solitude
18 - KAS PRODUCT - Black & noir
19 - ALAIN Z KAN - Metallic dead
20 - KROMOZOM 4 - B.Z.H.

Mix exclusif pour Le Musicassette

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